Catégorie : divers

Il y a 88 ans, une voix assassinée…

Le ciel des nuits andalouses n’est jamais noir… il s’illumine d’un bleu profond, vertigineux, symbole de calme et quiétude. Au dessus de Grenade, en bordure d’une route de montagne entre Viznar et Alfacar, diverses détonations déchirent le calme en ces première heures du 19 août 1936 (1)… plusieurs homme s’écroulent. Il y a là un instituteur, deux banderilleros anarchistes (2), et un poète passionné de tauromachie qui avait crié à tous, « les toros sont la fête la plus cultivée au monde. »

Il y a aujourd’hui quatre vingt huit ans que Fédérico Garcia Lorca est tombé, entouré de deux toreros, tel un christ entre deux larrons. Quatre vingt huit ans que nous sommes orphelins de cette grande voix qui mêlait l’une des poésies européennes les plus importantes à la tauromachie. Ses amis descendaient dans l’arène, certain y sont morts comme Ignacio Sanchez Mejias. lui arrachant les pleurs les plus terribles de la littérature. Aujourd’hui des voix, bien frêles à coté du souffle parfois épique de Lorca voudraient nous faire croire que les toros ne portent avec eux que bêtise, décadence et cruauté. Ils sont la vie en incarnant la mort. Ils font l’héroïsme de l’homme. Mais s’inclinent toujours devant l’intelligence.

Longtemps dans sa Granada, natale, là aussi où il semble venu être chercher la mort, le souvenir de Fédérico Garcia Lorca, ses œuvres, son évocation étaient interdits comme dans tout le pays… L’Espagne franquiste, la bourgeoisie andalouse, si souvent critiquée dans ses pièces de théâtre ou ses poésie, ne pardonnaient pas à ce génial créateur. La raison est revenue… et dans les arènes de Granada au moment de la feria les banderoles portant ses plus célèbres vers taurin envahissent les barreras.

Est-ce une revanche, de l’intelligence et de la raison ou une justice envers un homme et ses passions… Une revanche et une justice qui nous font soudain penser que la tauromachie est sûrement aussi fragile que la poésie car elle est un souffle toujours inspiré, rare et donné à seulement quelques uns., les Initiés de notre monde. La poésie de Fédérico Garcia Lorca est à jamais éternelle souhaitons que dans son sillage elle entraîne pour toujours cette fête la plus cultivée au monde.

Jean-Michel Dussol

(1) 19 ou 18 août les historiens et chercheurs n’ont toujours pas tranché. Le 19 a, désormais, été retenu comme date officielle.

(2) Il s’agit de Francisco Galadi et Joaquin Arcollas Cabezas.

La tauromachie aux JO (bis)

Après le toro de l'esplanade, ce matin, les gymnastes ukrainiennes portaient un justaucorps inspiré d'un costume de lumières lors de l'exercice conjoint du cerceau sur la musique de l'Opéra Carmen de Bizet.




VIVE LES JO !

Photo de la magnifique cérémonie d’ouverture des JO de Paris. Le toro veille: bienvenue à tous. Très beau détail qui nous emplit de fierté.

La cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris a été un grand succès montrant au monde entier par sa créativité, son ingénierie et sa technologie ce dont la France est capable. Elle a promu ses valeurs républicaines d’égalité et de tolérance. Certains regretterons quelques petites approximations historiques on mettra cela sur le compte de l’ironie et de la provocation ce qui vaut mieux qu’une cérémonie « sin pena ni gloria » plate et convenue pour plaire à tout le monde. La magie de cette soirée c’est que malgré les moyens énormes mis en œuvre elle a toujours gardé une véritable originalité et malgré sa durée elle n’a jamais lassé -à ma grande surprise, je l’avoue.

On a accusée la soirée de faire la promotion de la woke culture, la présence insistante de ce superbe frontal de toro de combat sur la tribune d’honneur montre qu’il n’en est rien. Pourquoi ici et maintenant ? me demandent des amis aficionados. Et bien c’est d’abord pour honorer l’animal sacré que nous aimons pour sa force, son intelligence, son amour du combat. N’est-ce pas ce que l’on demande à un athlète ?

Ensuite et surtout il s’agit d’une reconnaissance de la diversité dont est constituée notre pays : il y a des amateurs de rap mais il y a aussi des passionnés de corridas. C’est un signe adressé à tous ceux qui ne seront pas de la fête : les provinciaux, les ruraux. Un geste d’affection qui proclame au monde entier -des centaines de millions de téléspectateurs- que le culte du toro est toujours bien vivant et que la culture taurine irrigue notre sud. Il est vain et injuste de vouloir l’éradiquer comme le souhaitent certains fanatiques.

Bravo donc au metteur en scène et à tous les acteurs ! Bienvenue aux athlètes ! Vive les JO ! Nous aficionados nous sommes fiers d’être français !

Pierre Vidal

PS Nous avons ce matin les compliments de mundotoro.com :

"La tauromachie était présente ce vendredi soir à l'ouverture des Jeux Olympiques, qui se déroulent cette année à Paris. La sculpture « Taureau et Daim », de l'artiste Paul Jouve, a pu être vue placée sur la scène de cet événement.

Il s'agit d'une œuvre représentant une tête de taureau courageux qui regarde vers la Tour Eiffel et qui est située dans les jardins du Trocadéro, créés pour l'Exposition universelle de Paris en 1878, à proximité des arènes de la cité gauloise.

La tauromachie a toujours été profondément ancrée dans le sud-est et le sud-ouest de la France. Une fois de plus, le pays voisin montre le taureau sans complexes vu dans le monde entier".

Communiqué de l’ONCT


Communiqué de l’Observatoire National des Cultures Taurines à propos d’un virage sur les fondamentaux de la corrida proposé par José Manrubia…

Fut un temps où l’on entendait parler de « corrida incruente », un concept qui était retombé très rapidement aux oubliettes et l’on pouvait alors penser que ce genre d’idées se voulant novatrices étaient enterrées pour toujours. 

Sauf qu’à la lecture d’un récent article du quotidien La Provence, l’ex-matador José Manrubia remet le couvert en proposant à son tour une corrida dépourvue du matériel utilisé pendant la lidia. Bref, si j’ai bien compris, ne resteraient plus que capote et muleta pour affronter les fauves ! 

Je défie les défenseurs de cette théorie d’aller se frotter à des toros de combat afin d’exposer les bienfaits de leur idée lumineuse… Au mieux, peut-être tolèreraient-ils pour les défier de leur permettre d’absorber une bonne infusion de camomille !!!

Plus sérieusement, face à cette proposition, les premières réactions ont vite fusé, notamment par un communiqué de l’Observatoire National des Cultures Taurines…

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In torofiesta.com par Paul Hermé

Communiqué de presse à propos de la Colombie

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Communiqué de l’Observatoire National des Cultures Taurines à propos de la situation en Colombie…

Note de situation : L’interdiction colombienne…

Après avoir longuement conversé avec César Rincón et Luis Bolívar, voici ce que l’on peut dire

de la situation en Colombie.

1/ UNE INTERDICTION POLITIQUE

Comme ce fut le cas en Catalogne, l’interdiction des corridas fait partie d’un projet politique populiste ayant pour but de stigmatiser une partie de la population par pur opportunisme clientéliste.

En Catalogne, l’objectif des partis indépendantistes était de marquer la rupture avec la « Fiesta nationale » espagnole, et en Colombie, sous couvert d’animalisme également, il s’agit de distraire l’opinion des accusations de corruption qui pèsent sur le fils du président Petro qui a avoué devant les juges avoir reçu des fonds provenant du narco trafic pour financer la campagne présidentielle de son père.

Dans les deux cas, la corrida fut ciblée car elle ne disposait plus d’une base sociale suffisante pour être inattaquable : en Catalogne, seule la Monumental de Barcelone organisait des corridas, tandis qu’en Colombie, au terme de dix années de persécutions diverses, mais aussi en raison du désintérêt des figuras qui ne firent pas l’effort d’adapter leurs cachets à la réalité économique du pays, il n’y a plus que deux ferias : Cali et Manizales.

L’intention idéologique « marxiste bolivarienne » du président Petro est d’autant plus limpide qu’en interdisant les corridas sans toucher aux combats de coqs et aux corralejas (capeas où le taureau est souvent mis à mort), il stigmatise la classe aisée urbaine sans toucher aux classes populaires provinciales qui constituent une grande partie de son électorat.

2/ ORGANISATION DE LA RÉSISTANCE

Depuis de nombreuses années, César Rincón tenta de mobiliser les instances taurines européennes en les informant du projet d’interdiction mis en place méthodiquement dans une stratégie globale de conquête du pouvoir par l’ex-guerillero marxiste Gustavo Petro.

Malheureusement, après avoir longtemps profité du marché très porteur colombien, les grandes empresas et les figuras ne bougèrent pas.

Il a fallu attendre l’annonce du vote d’interdiction pour qu’ANOET, le patronat du mundillo, publie un communiqué dans lequel il se met à la disposition des forces vives colombiennes désireuses de faire abroger la loi. Ces forces sont aujourd’hui décimées dans la mesure où il ne reste plus que deux arènes en activité (Manizales et Cali), cinq ganaderías braves, et aucun torero de premier plan.

Voici quelques années déjà, quand Gustavo Petro, alors maire de Bogotá, y avait interdit les corridas, l’ONCT s’était rapproché de Luis Bolívar qui avait regroupé une petite équipe d’avocats pour faire casser cette interdiction devant le Tribunal Constitutionnel et ré-autoriser les corridas dans la capitale. Malheureusement, si la mairie fut contrainte de céder aux injonctions de la plus haute juridiction, elle imposa des conditions d’exploitation léonines interdisant de rentabiliser le moindre spectacle.

Aujourd’hui gérant des arènes de Cali, Luis Bolívar, appuyé par un groupe puissant, va, avec l’appui d’avocats colombiens soutenus par le barreau de Madrid et des confrères de l’ONCT, mener le combat juridique sur les deux fronts où il doit être porté : le Tribunal Constitutionnel et la Cour Ibéro américaine des Droits de l’Homme.

3 / CONSÉQUENCES INTERNATIONALES

La loi d’interdiction colombienne a naturellement eu un impact négatif important dans les sept autres pays taurins.

En France, tous les médias ont publié les dépêches de EFE ou AFP, mais peu d’entre eux se sont livrés à un travail d’analyse bien que tous aient reçu, dès le vote et avant ces dépêches, une note d’information de l’ONCT, préparée plusieurs semaines avant l’échéance qui paraissait inéluctable.

Les médias français qui ont souhaité s’informer ont évidemment posé la question de savoir si une même situation pouvait survenir en France.

La politique n’étant qu’affaire de circonstances, il est probable que si monsieur Mélenchon – admirateur de la révolution bolivarienne de Petro – devenait président de la République et disposait d’une majorité à l’Assemblée, les mêmes causes produiraient les mêmes effets.

En dehors de cette hypothèse, l’enracinement de la tauromachie dans une soixantaine de communes françaises, le cadre législatif consolidé par la jurisprudence et l’absence de volonté de nuire de la plupart des autres formations politiques, hormis quelques parlementaires isolés en leur sein, rendent improbable un « effet colombien » en France, en-dehors bien sûr de la propagande alimentée par les fondations et associations anti spécistes.

4 / CONCLUSION

La bonne santé de nos arènes à laquelle contribuent tous les organisateurs et spectateurs, l’existence d’une cinquantaine de ganaderías et de toreros importants, le travail de veille quotidien effectué par l’ONCT et la représentativité institutionnelle trans partisane de l’UVTF sont à ce jour des lignes de défense infiniment plus difficiles à renverser que ne l’étaient celles quasi inexistantes d’un secteur colombien déjà largement dévasté par son isolement dans un contexte économique délabré…

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