Auteur/autrice : Administrateur Page 1 sur 18

VIEUX BOUCAU : UNE GRANDE CORRIDA D’ANNIVERSAIRES ET UN TORERO A REVOIR

17/09/2023. 17h. 4/5° d’entrées. 24°. Quelques gouttes par ci par là.

6 toros de VICTORIANO DEL RIO, bien présentés, donnant tous à l’exception du premier, trop faible, un excellent jeu à la muleta, le cinquième récompensé d’une vuelta posthume, les autres applaudis à leur départ des arènes sauf le premier déjà cité.

SEBASTIAN CASTELLA, chocolat et or, silence et une oreille.

FERNANDO ADRIAN, carmin et or, 2 oreilles et 2 oreilles.

CLEMENTE, vert et or, 1 oreille et 1 oreille.

Vuelta du propriétaire et du mayoral au cinquième toro en compagnie de Fernando Adrian, grand triomphateur de la course.

Sortie en triomphe de Fernando Adrian, 4 oreilles, de Clemente, 2 oreilles, et du Mayoral.

Les trois matadors, qui avaient fait la paseillo la tête découverte pour leur première corrida à Vieux Boucau, ont reçu à son issue un trophée souvenir de la part de la peña organisatrice.

Pour les 20 ans de la peña Mariposa et les 60 ans des arènes le mundillo nous a offert aujourd’hui une grande après-midi de toros et de toreros.

Nous ne saurons jamais comment a pu se monter cette corrida avec des toros d’une ganaderia parmi les plus demandées et des toreros de grand renom, avec des prix de places si compétitifs. Chapeau bas la Mariposa ! Nous reviendrons pour votre prochain anniversaire.

Parfois nous faisons des kilomètres et des kilomètres pour assister à des corridas mal présentées avec des toreros « faisant le métier », le tout pour des sommes qui deviennent folles pour une bourse moyenne. Rien de tout cela à Vieux Boucau aujourd’hui.

D’abord des toros parfaits pour la corrida « moderne », c’est-à-dire discrets à la pique et aux banderilles, mais parfaits à la muleta, nobles et encastés, prenant passes après passes sans rechigner, faisant parfois l’avion.

Et puis des toreros venant pour triompher.

D’abord CASTELLA, visiblement très content de sa présence et de l’accueil qui lui fut réservé par le public, mais mal servi au sorteo, faisant une faena très intelligente et allurée pour tenir debout son très faible premier opposant. Un pinchazo, une demi et trois descabellos gâchant le travail.

Et puis un travail solide au quatrième toro reçu par de superbes véroniques et toréé à la muleta avec beaucoup de classe et de classicisme comme le matador se promet de le faire en cette année de réapparition dans les ruedos, faena culminant par trois naturelles de face. Une épée tombée et un descabello libérèrent une oreille.

Pour sa présentation dans le Sud-Ouest FERNANDO ADRIAN n’a pas raté le coche :

Deuxième toro reçu par cinq faroles à genoux et à deux mains, de plus en plus serrés, jusqu’à la bousculade, puis gaoneras de gala après la pique, et avant une faena à la fois classique à son début, de la main droite et de la main gauche, et terminée par des séries très engagées entre les cornes, le toro passant devant et derrière le corps du torero. Une grande épée concluante libérant deux oreilles.

Le cinquième toro prit deux piques et attrapa sans gravité le matador à l’issue de la seconde, ce qui n’empêcha pas celui-ci de commencer son travail de muleta à genoux au centre par une série de derechazos risqués, précédant une faena de multiples passes plus engagées les unes que les autres, le matador attendant visiblement que le public demande la grâce du toro, ce qui ne fut pas le cas mais l’aurait été sous d’autres latitudes. Deux oreilles de plus vinrent remercier le matador d’avoir fait son métier, c’est-à-dire de tuer son toro, et ce malgré une épée qui nous apparut vilaine.

Sitio, engagement, répertoire, intelligence, connexion avec le public sont les marques de fabrique de ce torero qui ne toréait qu’une ou deux corridas par an depuis dix ans. On croit rêver…

En tout cas ce matador est la sensation de l’année après ses deux triomphes de Madrid et ses succès répétés partout où il passe en Espagne et maintenant ses quatre oreilles de Vieux Boucau, gagnées en toute sincérité. Si les toros et le mundillo le veulent bien ce matador rejoindra très bientôt ses collègues du premier groupe et pourra même rivaliser avec les trois tenors actuels.

Ce n’était pas facile pour CLEMENTE de passer à chaque fois derrière les triomphes d’ADRIAN mais l’on peut dire que l’Aquitain s’en est bien sorti grâce à sa toreria et son envie de triompher.

Troisième toro reçu par chicuelinas, puis après mono pique, banderilles, et le brindis au public, un début de faena par doblones genoux en terrre, deux séries de derechazos, trois séries de naturelles, des luquesinas et trois naturelles de face, attrapé par le toro sans gravité, un pinchazo et une entière légèrement tombée. Une oreille.

Sixième toro terne au pique, réservé aux banderilles, mais présent à la muleta jusqu’à prendre le torero à la troisième série de derechazos, heureusement sans gravité apparente. Une faena donnée au centre de la piste terminée pas des naturelles de la main droite après jet de l’épée sur le sable et précédant une série de derechazos « poncistes ». Une épée dans le cou et deux descabellos tardifs permirent l’octroi d’une oreille peu sollicitée.

EXIR

Photos B. Caritey

Madrid, avantage Sobral

Las Ventas, Madrid le 17 septembre 2023.

Avantage aux toros de Sobral, cette ganaderia relevée par ses héritiers, qui avait disparu , confisqué par les révolutionnaires de la révolution dite « des oeillets «  

Corrida de Partido de Resina (ex Pablo Romero) et Sobral.

Pour OCTAVIO CHACON aubergine et or,  saluts au tiers et silence.

JUAN DE CASTILLA , Champagne et or, Silence et  Vuelta al ruedo.

Angel Sanchez, Blanc et or, , ovation et ovation.

Juan de Castilla qui confirmait à Madrid a été à la hauteur de ses ambitions, courageux aguantant toujours avec des toros terrifiants , le colombien a donné le frisson à l’assistance.

Octavio Chacon a été le plus mal servi par le sorteo, mais comme toujours a tenté le maximum. Angel Sanchez  avec son premier, un Partido de Resina a donné un superbe coup d’épée au volapié  qui si le toro avait été plus constant et ne s’était agenouillé plusieurs fois aurait sans doute valu une oreille à son exécutant, mais la grande ovation qui s’ensuivit  fut en soi une belle récompense pour le torero madrilène.  A son second un magnifique Sobral  il se fait soulever à sa première épée  puis tua d’une entière en place et Ovation très sonore.

De toute la tarde le plus prenant a été Juan de Castilla. Il ne pouvait rien faire avec son toro de confirmation, une carne  faible et arrêtée de Partido de Resina mais nous montra tout son talent et son courage avec son deuxième un superbe Sobral qui se jette sur tout ce qui bouge, déchire rageur un capote laissé par un subalterne en fuite ! C’est le moment que choisit le jeune colombien pour brinder au public !

Mais que va-t-il donc pouvoir faire de ce fauve ?

Il cite aux medios, le toro part de très loin, droit, passe et repasse, puis cité  de nouveau à vingt mètres l’animal  revient encore, presque soumis , sous les yeux ravis de César Rincon qui reconnait là son style et sa science du placement. Superbe d’engagement la faena se développe et Juan de Castilla fait presque ce qu’il veut, public conquis oubliant sa peur, un grand coup d’épée , le toro tombe et éclate une grande pétition d’oreille, refusée, bien entendu , que fallait il faire pour avoir l’oreille de ce fauve ?

Vuelta al ruedo sous les vivats, la tension quelques instants avant était encore palpable.

Pour dire quelques mots des toros, si on voulait le faire «  façon match » entre Partido et Sobral on pourrait dire   Sobral 3, Partido 1, ou encore Portugal 1 Espagne 0.

Mais être simpliste ne résout rien, on s’est ennuyé devant le 1 et le3bis, on a eu peur devant le magnifique 2, Sardo d’estampe, on a adoré voir les cabestros sous la houlette de Florito faire rentrer l’invalide 3 de Partido.

Corrida dure , dure, corrida  de Madrid , où la blessure est toujours possible, Chacon en sait quelque chose qui a failli deux fois se faire accrocher et a senti la corne presque sur son visage…

Comme tout finit bien, on souffle en se disant que ces toreros  pour corridas dures ont vraiment quelque chose à dire qu’ils pourraient dire aussi bien et  même mieux devant des toros plus commodes.

Poids de 520à 620kgs, tous très armés astifinos le premier Partido de Resina  iton gauche escobillé bizarrement.

Public peu nombreux, nettement aficionado et torista.

Jean François Nevière

Nîmes, la novillada matinale

Nîmes . Dimanche matin 5ème de la Feria de la Vendimia, matinale. Un tiers.

Novillos de Fernay.

Lalo de María: Palmas et ovation et saluts.

Diego Bastos: Silence après avis et ovation et saluts après avis. 

Nino Julián: Ovation et saluts après avis et silence après avis.

Ph. JYB

Lalo de María a débuté face à un client auquel il a servi quelques capotazos stylés. Deux piques sans grande histoire, second tercio médiocre puis brindis à l’assistance d’une faena allant a menos, tout comme son adversaire. Au quatrième, Lalo fit remarquer son aisance et ses bonnes manières avec un capote élégant avant deux piques préservées puis, ce coup-ci, un bon tercio de banderilles. Lalo brinda ensuite sa faena à l’alguazil Marc Marion qui, il y a peu, a annoncé son intention de se retirer. Il fit ensuite arrêter la musique, se faisant avertir et insistant au prix d’un bel effort, sans pouvoir toutefois enchainer comme il l’aurait certainement voulu. Prestation méritoire conclue par entière.

Ph.JYB

Diego Bastos se fit remarquer sur la réception capotera de son premier. Deux assauts, le second homéopathique, puis brindis à l’assemblée, Diego soignant le geste d’emblée à la muleta, sans engagement excessif, le tout s’effilochant avec la ferraille. Il toucha ensuite un adversaire qui allait lui permettre de se mettre davantage en évidence, le recevant par largas de rodillas suivies de capotazos variés. Première pique poussée, l’autre plus brève, puis saluts de Marc Antoine Romero et Felipe Peña au second tercio. Brindis familial, deux cambios au centre, la suite dynamique mais entrecoupée d’un sérieux avertissement qui fit arrêter l’orphéon. Diego se reprit bien, trouva écho sur les tendidos, même si à mon avis il composa un peu trop la figure. Mais il a incontestablement le sens du beau geste. Entière suivie d’un accrochage pour Marc-Antoine Romero qui dut gagner l’infirmerie, rassurant tout le monde lorsqu’on le vit plus tard en ressortir.

Ph. JYB

Nino portait pour la première fois le traje de luces dans sa ville. Bon capoteo à son premier, à la superbe pinta, par véroniques et chicuelinas, piques inconsistantes compte tenu du peu de forces du bicho suivies d’une ovation avec les palos pour le Nîmois. Brindis à son frère, mais hélas pour lui, son novillo ne tarda pas à étaler un handicap des postérieurs qui annihila toute émotion. Quasi entière. Avec l’ultime, bonne réception puis deux piques sans soulever ni le cheval, ni le public, faena brindée au conclave par un Nino généreux comme d’habitude, ne se départant jamais de son entrega, mais face à un novillo qui ne répétait pas et défendait chèrement sa peau, il eut quelques difficultés à proposer quelque chose de totalement abouti, d’autant plus que les aciers l’ont trahi. Sa volonté et sa connivence avec le public me fait dire qu’il devrait tirer son épingle du jeu en piquée…

Paul Hermé http://torofiesta.com

Nîmes: oreille de despedida pour Thomas, une pour Talavante et doublé de Roca Rey…

Météo finalement meilleure que les prévisions, plus de trois quarts. Six Victoriano del Río bien présentés, donnant un jeu divers, meilleur l’ultime, « Voraz », qui a été crédité de la vuelta posthume.

Alejandro Talavante : silence et oreille.

Thomas Dufau : saluts et oreille.

Andrés Roca Rey : silence et deux oreilles.

A l’invitation de Rudy Nazy, la musique Chicuelo II a été dirigée par Mathieu Larrieu, chez des Armagnacs d’Eauze !

Pour marquer son dernier paseo, le public a fait sortir Thomas Dufau pour l’ovationner, le Montois invitant ensuite ses deux compañeros à venir le rejoindre. 

Alejandro Talavante démarra sous les applaudissements pour la réception de son premier avant un batacazo sur le premier assaut, suivi d’un autre bien administré. Brindis au public d’une faena entrecoupée de gestes de classe, sans pour autant pouvoir toujours lier les muletazos. Entière. Avec le cuarto, les choses allaient prendre une autre tournure. Le castaño oscuro sortit en trombe, prit deux piques sans histoire puis après un bon second tercio, arriva à la muleta dans d’excellentes dispositions que Talavante se fit un plaisir de mettre en exergue. Il brinda à l’assemblée un trasteo harmonieux, réveillant les gradins sur trois cambios arrodillados puis poursuivant par gestes dignes de la mention avant de placer une entière qui libéra une oreille bien méritée.

Pour Thomas Dufau, cette corrida de despedida avait forcément un caractère particulier. Pas mal de ses « hinchas » avaient fait le déplacement depuis le chef-lieu des Landes et on a pu percevoir chez Thomas le masque de l’émotion. Mais peu à peu, on a retrouvé le combattant qui jette toutes ses forces dans la bataille, dès son premier passage face à un toro bien piqué sur le premier assaut, l’autre se résumant au mode simulacre. Bon quite de Roca Rey par tafalleras et rebolera, Thomas répliquant par chicuelinas puis demie, les deux recevant l’aval du conclave. Il brinda ensuite au Péruvien une faena débutée par deux cambios au centre, la suite s’égrenant par séries devant tenir compte des conditions limitées du bicho, bref il a été contraint à ce qu’il est convenu d’appeler un travail d’infirmier. Entière au deuxième envoi. Avec le quinto, correspondant à son dernier toro, Dufau s’appliqua au capote avant les deux rencontres puis un second tercio protesté. Brindis à son épouse et ses deux enfants que l’on retrouvera plus tard lors de sa vuelta. Au cours de sa faena, Thomas transmettra à plusieurs reprises sur des séquences bien conçues, notamment à tribord avant d’en terminer par trois quarts puis de promener son ultime oreille récoltée lors d’un sympathique tour de piste rythmé par l’allégresse générale.

Andrés Roca Rey n’a pas dansé avec la plus belle la première fois. Son adversaire prit deux piques, la deuxième protestée, avant un second tercio médiocre. Il brinda aux gradins un trasteo bien démarré par le haut, mais l’ensemble se dilua assez rapidement face à un toro manquant visiblement de race. Entière au deuxième envoi.  Mais il a été assez vite évident qu’Andrés ne comptait pas rester sur une impression mitigée et il mit tous les atouts d’un figurón dans la balance lors de cette seconde confrontation.

Face au meilleur toro de l’envoi qui allait plus tard être honoré de la vuelta, il brinda à Thomas une faena soutenue par la « Concha Flamenca » qui remua des gradins enthousiasmés par d’émouvants échanges d’une remarquable pureté. Demie qui traina un peu pour faire son effet, mais qui en définitive termina de la meilleure des façons un scenario mémorable. Soulignons encore qu’Andrés, avec les deux oreilles coupées, était autorisé à sortir a hombros par la porte des cuadrillas, mais qu’il a décidé de repartir lui aussi à pieds. Olé…

Texte Paul Hermé http://torofiesta.com

Photos Ph. Gil Mir

Villaseca de la Sagra: des toros et des hommes

Villaseca de la Sagra : concours de novilladas.10 septembre 2023.

Novillos des fils de Celestino Cuadri.

Pour : Joao d’Alva :Ovation et blessure

            Uceda Vargas : Silence et silence

            Miguel Andrades: Oreille et silence.

Parlons toros avant d’aborder le « certamen »( concours) de ce soir.

La ganaderia de Celestino Cuadri Vides est une des plus redoutées et admirées des aficionados comme des toreros. Elle est remarquable par ses origines Santa Coloma avant le croisement avec Saltillo et l’adjonction du sang Parladé, ce qui lui donne ce physique si particulier qui ne peut confondre un Cuadri avec un autre Santa Coloma comme les Adolfo ou Victorino Martin ou bien des purs santa Coloma mexicains comme les  pensionnaires de Los Encinos. Une plus lourde et haute charpente, un trapio supérieur, et beaucoup de toros noirs chez Cuadri.  Ceci dit, rien n’est dit, il faudra voir ce soir ce qui sort en novilladas de cet élevage mythique de la région de Huelva.

Le chef de lidia est un portugais né à Setubal et revient d’une grave blessure  reçue en mai de cette année à San Agustin de Guadalix.Il a depuis ravi le public d’Orthez en juillet de cette année.

En deuxième position Uceda Vargas est un novillero sévillan de Gerena, la ville pépinière de toreros de grands renom et talent, Lu que, Escribano etc..élève de l’école  de  Tomas Campuzano.

Et enfin pour ce concours intéressant, né en 1995, à Jerez de la Frontera,Miguel Andrades le jeune  déjà plus tout jeune, gaditano,28ans, va devoir faire honneur à l’école d’Ubrique dont il est sorti.

Le potier d’argent ( alfarero de plata) a présenté début septembre des novillos de Cebada Gago et de Montealto… Ce soir les toros italo- espagnols de Cuadri pour deux espagnols et un portugais, la corrida est universelle.

Il ne servirait pas a grand-chose de tenter une description  détaillée de ce qui vient de se passer à Villaseca.  D’emblée on peut dire que ce n’était pas le jour dUceda Vargas, toreant de profil à la limite de juridiction de ses deux novillos. Le vrai moment c’est Andrades qui nous l’a offert à son premier en osant, ordonnant, s’exposant , aguantant, il était venu pour remporter cette étape du certamen et ses banderilles furent admirables comme une grande partie de ses deux faenas.  Ajoutons que les novillos de Cuadri étaient bien dans le type, plutôt toro toro que novillos, excepté l’âge et les toristas avaient raison d’être là, l’ADA de Parentis bien en place dans les gradins.  Le gaditano a été à la hauteur de ses adversaires  et a coupé la seule oreille de la tarde  .Tous les novillos avaient leur intérêt, , hauts, grands, armés de deux poignards noirs, sur la défensive le 4eme qui a envoye  Joao d’Alva à l’hôpital sur sa troisième paire de banderilles.

Pris sous  la jambe, envoyé en l’air, repris dans la poitrine, repris au sol , emporté dans les bras de  ses compagnons, ce fut un sale moment…

Caste, bravoure et noblesse pour trois d’entre eux, un poil de mansedumbre pour celui qui refusa longtemps la pique malgré des changements de placement au cheval, c’est bien ce couard qui blessa João , démontrant une fois d plus que les toros qui tardent et se défilent sont plus dangereux que les combatifs.

Espérons recevoir des nouvelles rassurantes du jeune et talentueux portugais…Et, quoiqu’il en soit, merci Fernando Cuadri de présenter des novillos de ce calibre .

Jean François Nevière

NDLR Joao D’Alva a été attrapé par le quatrième de Cuadri dans le tiers de banderilles. Selon le rapport médical, il s’agit d’une « plaie pénétrante en corne de taureau dans l’hémithorax gauche d’environ 17 centimètres qui affecte les muscles et atteint le grand dorsal ». Et un autre, plus superficielle, de 10 à 15 centimètres sur la cuisse gauche. Il est transféré à l’hôpital universitaire de Tolède. Le pronostic est grave.

Arles, Lamelas triomphe des Yonnet

Arles. Dimanche. Troisième de la Feria del Arroz. 1/2 arène. Toros de Hubert Yonnet (4°, 5° et 6°) et de Christophe Yonnet (1°, 2° et 3°).

Du bois, du coffre, quant au comportement, il y eut un peu de tout, le lot de Rafaelillo s’avérant le plus compliqué et à un degré moindre ceux réservés à Álvaro de la Calle. Pour sa part, Lamelas a tiré les plus propices au succès à condition d’y mettre une bonne dose de couenne, ce qu’il n’a pas manqué de faire.

 

Rafael Rubio Rafaelillo: Silence et silence. 

Álvaro de la Calle: Ovation et saluts et ovation et saluts après avis. 

Alberto Lamelas: Deux oreilles et oreille.

Saluts des banderilleros El Monteño et Ignacio Martín au 3ème et au 6ème de Victor del Pozo et Ignacio Martín.

Le picador David Prados de la cuadrilla de Alberto Lamelas a reçu un prix après le tiers donné au 3ème.

Marc Marion qui faisait sa despedida d’aguacilillo en Arles a été honoré à la fin de la corrida.

Photo JY Blouin

Rafaelillo mit pas mal de détermination dans ses deux trasteos, rendant en définitive une copie méritoire, dans cet aspect, pour des combats au corps à corps mal conclu pour le premier, pour plus tard se lancer dans une faena de tanteo avec le cuarto qui le plus souvent n’avait de l’humiliation qu’une lointaine idée.

Álvaro de la Calle a lui aussi été à la peine d’abord face à un client qui sortit en trombe avec lequel il put lors de sa faena tirer quelques muletazos valeureux, notamment sur l’aile gauche avant d’en terminer sans éclat. Son second s’employa au cheval puis après un second tercio inégal, Álvaro brinda au respectable un labeur débuté suavement sur les doblones jusqu’à la bouche d’arrosage.  La suite passablement compliquée lors d’une faena volontaire, certes, mais accrochée avant une conclusion des plus médiocres qui finit de diviser l’opinion lorsque le Salmantino fit mine de vouloir entamer une vuelta avortée illico.

Photo JY Blouin


Comme mentionné plus haut, Alberto Lamelas a été celui qui s’n est le mieux sorti, avec un bétail plus à même de mener des combats certes indécis, mais offrant davantage de possibilités. Il reçut son premier par larga et après deux piques applaudies, Ignacio Martín et El Monteño ont salué avec les palitroques. Brindis ensuite au public d’une faena de deux oreilles comprenant plusieurs séquences méritoires conclues par une entière tombée. Avec l’ultime, Alberto choisit de lui opposer un capoteo technique jusqu’au centre avant un batacazo sur le premier assaut, puis un second en perdant la puya et un troisième bien dosé. Aux banderilles, nouveau salut d’Ignacio Martín, avec Vicente del Pozo cette fois. Très motivé, Alberto s’est tout de suite lancé dans la bataille en affichant entrega et aguante lors de séries parfois improbables, mais venant à point nommé pour étayer un triomphe déjà scellé à son premier, avec un nouveau pavillon après entière desprendida.

Texte Paul Hermé http://torofiesta.com

Photos Ph Gil Mir et JY Blouin

Arles, dimanche la matinale

Arles (Francia). Dimanche matin. Deuxième de la Feria del Arroz. Novillada sin picadores. 1/4 d’arène.

Erales de Jalabert Frères.

Martin Morilla, Ecole Taurine de Arles: Silence après deux avis.

Simón Burriel, Ecole Taurine de Valence: Ovation et saluts.

Javier Zulueta, Ecole taurine de Séville: Oreille après deux avis

Mario Vilau, Ecole taurine de Cataluña: Ovation et saluts.

Pablo Hernández, Ecole taurine Adour Afición: Oreille.

Cristian Restrepo, Ecole taurine de Madrid: Oreille après avis. 

Medhi Savalli a salué au sixième.

La chronique de Paul Hermé à suivre.

Villacarillo: immense Chacon

Villacarillo Corrida des olives (goyesque) 1/2 arène. Superbe petite arène à moitié pleine, peinte à la gloire des olives de cette région de Jaen, pour recevoir les toreros magnifiquement vêtus.

 De la ganaderia Arauz de Robles : 6 toros dont trois braves les 1,4 et 5, encastés et pas simples, deux impossibles, le 2 et le 6eme et un passable le 3eme.

Octavio Chacon : pourpoint Bleu marine sur chemise blanche, culotte rouge et bas blancs. 1 oreille et deux oreilles après deux avis.

Adrian de Torres : pourpoint de velours vert Olive, bas roses. Silence et deux oreilles après avis

Francisco de Manuel : pourpoint de velours vert foncé orné de brun, bas blancs. Ovation et silence.

Il est à souligner que dans les petits ruedos la pose de banderilles est plus difficile, ne laissant pas assez d’espace aux toreros pour fuir la charge du toro poursuiveur. On a néanmoins assisté à d’excellents moments  dans ce tercio tout au long de la soirée.

Grand beau temps, présidence et public généreux.

A son premier , un grand costaud super armé, noir , haut, large Chacon livre des véroniques de belle facture et malheureusement le toro, 567 kgs  se casse une corne contre le burladero.Cela n’empêchera pas Octavio de montrer son autorité  avec à la muleta des passes très esthétiques et forçant le toro à humilier. Une grande série droitière s’achève par quatre pechos inversés.  Une bonne série de naturelles et après un pinchazo  un bon coup d’épée  qui déclenche l’ovation et l’obtention d’une oreille.  Vuelta al ruedo du matador avec son fils qui tient l’oreille.

Au second toro Octavio Chacon, un beau cornu noir très armé de 540 kg le torero le reçoit par veroniqcas et tafalleras parfaites avec un capote de soie beige doublé de soie bleu pâle. Le diestro place son toro loin du cheval pour une pique unique mais bien administrée, renversant le cheval.  Quite d’Adrian de Torres par chicuelinas  et excellent tercio de banderilles.  Le toro est encasté et brave et Chacon qui l’a bien jaugé lui offre la belle et complète faena qu’il mérite sur les deux bords. Deux avis, une épée contraire qui ne suffit pas  et deux descabellos.  Cela n’empêchera pas  la présidence  de donner deux orielles pour cette faena importante malgré la défaillance des aciers.  Vuelta au toro, le petit Chacon accompagnant encore son père les deux oreilles en mains.

Triomphe mérité, le toro n’était pas un bonbon !

Adrian de Torres n’a rien pu faire avec le toro entré en deuxième position un melocoton  de 551kg tardo qui va péniblement au cheval et ne prend qu’un picotazo.. et on va assister à un ballet totalement ridicule du toro qui recule chaque fois aue la muleta lui est offerte.  Le leurre lui fait peur, ne pouvant rien en faire Adrian de Torres l’expédie ad patres. Silence.

Le 5eme est noir , bien fait, armé haut, prend deux piques  et le matadr aura du mal a fixer l’animal dans sa muleta, ligazon défaillant ou distraction du toro, un peu des deux sans doute.  Mais les choses s’améliorent et le torero accepte de suivre l’animal dans sa querencia aux planches où il le force à se livrer. Une demie épée  qui va valoir deux oreilles incompréhensibles au matador…

Le troisième toro est pour Francisco de Manuel, c’est un grand toro noir , sauteur, très armé, morrillo important qui va pousser fort au cheval.

On bon tercio de banderilles très apprécié du public qui oblige son auteur à saluer.

Brindis au public, le toro charge franchement mais en hochant la tête, il y a dans ces charges un danger sourd que le torero affronte avec courage, en s’exposant, protégé par une muleta sincère.  Une demie épée concluante ne vaudra qu’une ovation à De Manuel.

Le 6eme toro est lui aussi très fort et et compliqué, donnant beaucoup de mal aux banderilleros , dû aux charges courtes et désordonnées de l’animal mais aussi au manque d’espace du ruedo.

Le bicho est vite sur la défensive, il ne passe pas , s’arrête à hauteur d’homme.

Il faut abréger. Une demie aux barrières  et un descabello manqué qui déclenche une charge hyper dangereuse de l’animal qui poursuit le torero.  Descabello final .

JF Nevière

Arles : retour gagnant pour Luque

Arles. Samedi. Première de la Feria del Arroz. Corrida Goyesca. Lleno apparent.

José María Manzanares: Oreille et palmas après avis. 

Alejandro Talavante: Silence et vuelta al ruedo.

Daniel Luque qui relevait de blessures: Deux oreilles et oreille.

A la fin du paseo une minute de silence pour les aficionados décédés cette année, puis on a joué La Marseillaise.

Avant la sortie du 3ème Daniel Luque a été ovationné.

 

La décoration de l’arène rendait hommage à Pablo Picasso

Le pianiste, Juan Antonio Sánchez accompagnait l’orchestre de Chicuelo.

Photo, JY Blouin

Manzanares a démarré la séance en se distinguant sur deux véroniques rematées par une rebolera de catégorie. Après deux rencontres puis un bon second tercio, l’Alicantino mit d’emblée son opposant dans sa canasta, donnant une authentique leçon de temple et d’élégance torera face à un toro noble. Entière et oreille. Avec son second, un castaño claro emmorrillado, Manzana pincha hélas une faena de bon ton, sur un bon rythme, liant les échanges en tombant la main en transmettant au conclave. Un trasteo qui assurément aurait mérité mieux. Maldita espada…

Photo JY Blouin


Alejandro Talavante eut quelques difficultés à s’entendre, cuadrilla comprise, avec son premier client plutôt compliqué, proposant un trasteo certes énergique, mais mal conclu. Mais avec le quinto, « Tala » se montra très entreprenant et après un spectaculaire capoteo por faroles, deux rencontres et un bon tercio de banderilles, il brinda au respectable une faena débutée genoux en terre pour une douzaine de muletazos qui donnèrent le ton d’une faena aussi décidée que variée, la conclusion limitant la récompense à une vuelta.

En définitive, le grand gagnant du jour a été Daniel Luque, visiblement très heureux de retrouver les ruedos un mois après sa grave blessure subie au Puerto. Avant que ne sorte son premier, le public lui réserva une sympathique ovation et il ne fallut pas très longtemps pour constater l’envie manifestée qui lui fit d’ailleurs frôler la correctionnelle sur un capotazo. Deux piques puis brindis à l’assemblée d’une faena réalisée au son du Concerto d’Aranjuez qui comprit quelques passages sur les deux rives comme autant d’estampes. Autorité et classe du maestro de Gerena qui visiblement retrouva toutes ses sensations, même si physiquement il lui en a coûté. Entière qui fit tomber deux pavillons.

Avec l’ultime, du genre exigeant, Luque proposa une bonne approche technique, faisant arrêter la musique alors qu’elle venait tout juste de démarrer, voulant certainement montrer par ce geste que l’affrontement n’allait certainement pas trop se prêter à l’alegría. Il afficha dès lors une posture sérieuse dans la manière de mener les débats, ajoutant autant que possible le cachet dont il a le secret. Au final, après entière, un autre trophée est venu s’ajouter à sa collection et la sortie a hombros qui a suivi a été fêtée comme une victoire libératrice chez un maestro qui avait certainement besoin d’évacuer les angoisses probablement provoquées par le « tabaco » récemment subi. Enhorabuena y Suerte pour la suite, Maestro !

Texte Paul Hermé torofiesta.com

Photo Ph. Gil Mir et JY Blouin

Dax, finale des novilladas sans picadors: titre et prix non décernés

Dax. 9 septembre matin, soleil et premières chaleurs, petite entrée, une heure trente de spectacle. Quatre erales de Pedraza de Yeltes, tous dans les nuances marron, bien présentés, très mobiles, pour certains manquant d’alegria qui ne fut pas provoquée par les novillero.

Martin Morilla (bleu ciel et or), au premier, une entière, six descabellos, silence ; au troisième, sept pinchazos, une entière, un descabello, silence.

Javier Zulueta (rioja et or), au deuxième, une entière, salut ; au dernier, deux pinchazos, trois descabellos, deux avis, silence.

Prix au meilleur novillero, non attribué.

Pour la première fois, ou depuis bien longtemps le et les prix de la finale des novilladas sans picadors n’ont pas été attribués… Desierto comme on aurait dit pour une corrida concours. Pourtant les quatre erales de Pedraza de Yeltes permettaient une finale diversifiée et animée. Mais il faut croire que ni Martin Morilla, ni Javier Zulutea n’ont manifesté la volonté de se comporter en combattant et d’aller à la conquête d’un trophée. Chaque fois, les deux, depuis le burladero on attendu que le novillo vienne sur eux… fuyait il qu’ils se gardaient bien de faire un pas pour le conserver dans la cape. Deux fonctionnaires de la tauromachie à l’heure où il faut se battre pour se construire une bonne place dans l’escalafon.

Martin Morilla (école taurine d’Arles) a toujours toréé ses deux adversaires avec beaucoup de douceur sur la main droite, dessinant quelques beaux pechos de sortie sur la gauche. En outre il lui arriva plusieurs fois d’être désarmé et de reculer très souvent entre deux naturelles. On ne retiendra à sa seconde sortie que trois ou quatre parfaites aidées par le haut.

Le Sévillan Javier Zulueta parût témoigner , par moment d’un peu plus d’entrega, mais il se réfugia très vite vers la prudence. Brindant chaque fois son combat au public, il signa de beaux et lents derechazos, réalisa d’excellents changements de mains, mais fut rapidement dépassé par son premier adversaire. Par la suite, face au dernier on applaudit à de belles séries de droite avec une muleta basse et lente. Certes il paraissait se hisser vers la victoire, construisant mieux ses naturelles mais toujours aussi instable sur l’ensemble de la faena.

On peut penser que les erales de Pedraza de Yeltes méritaient des adversaires plus conquérants qui auraient su mettre toutes leurs qualités en avant.

Jean-Michel Dussol

Photos Bertrand Caritey

Page 1 sur 18

© 2023 Corridasi - Tous droits réservés