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Tyrosse, la matinale: Victor gagne le prix du Cercle Taurin

Saint-Vincent de Tyrosse. Samedi 27 juillet 2024, matinale. Arènes Marcel Dangou. Novillada sin picadores. Un tiers d’arène.

Deux erales de La Espera.

Victor, Ecole taurine d’Arles: Oreille.

Léo Pallatier, Ecole taurine El Yiyo de Madrid: Vuelta al ruedo après avis.

Victor a gagné le prix offert par le Cercle Taurin de Tyrosse.

Le prix de l’ACOSO (Association des Comités Organisateurs de Corridas et Novilladas du Sud Ouest) a été octreoyé aux deux toreros.

Photos B. Caritey

Santander: Final décevant

Brindis de Luque à Perera


Si ce final est déçevant c’est la faute aux toros de La Quinta qui, comme le reconnaissait le ganadero lui-même en fin de corrida, ont manqué de fond de race et de caste. Six exemplaires très inégaux tant de poids que de tête, totalement absents au premier tiers, tous inintéressants mis à part le cinquième qui a un peu relevé le niveau pour en mano à mano :

Miguel Angel Perera : salut, salut et salut
Daniel Luque : salut, salut et salut.
On le voit égalité dans le médiocre pour ce mano à mano dont on aurait pu attendre beaucoup plus

Miguel Angel Perera n’a pas démérité devant son premier qui entre dans la faena la tête haute pour pour suivre à mi-hauteur jusqu’au bout. Perera saura donner par moment du rythme à un toro qui n’en a guère, laissant de bons derechazos. A main gauche les séries seront d’une en une. Le final est par bonnes manoletinas avant une entière dans les bas-fonds.
A son second les mêmes causes produisant les mêmes effets, la faena ne décollera jamais malgré les efforts louables de Perera qui conclura d’un trois quarts en arrière desprendida.
Au cinquième Perera ne peut que s’en prendre à son mauvais maniement des aciers d’être passé à côté d’un succès majeur. Dès le capote Le toro montre ses bonnes dispositions. La pique est symbolique, et c’est avec un toro cru que Perera entame une faena sur les chapeaux de roue. Début au centre par des changées dans le dos puis longues séries sur les deux bords, rythmées et templées. Le seul souci serait les chutes de l’animal mais Perera sait le maintenir et la faena intelligente ne perd rien, et enfin touche les gradins. On s’achemine vers le triomphe mais une mise à mort désastreuse gâchera tout.
Luque n’aura pas la chance de son compagnon de cartel de toucher un toro potable. Ses trois adversaires sont décastés et limites de force même si parfois ils sont dotés d’un peu de noblesse. Son premier prend un pique en venant de loin. Luque l’entreprend à droite puis par un grand changement de main il donne une série de naturelles profondes qui déclenchent la musique qu’aussitôt Luque fait taire, il a sans doute vu les limites artistiques de l’animal, pour continuer à gauche. Il se livre à une faena très techniques qui n’est pas sans rappeler un certain Ponce capable d’inventer un toro là où il n’y a qu’un bœuf. Malheureusement la technique ne passe pas la rampe et malgré une bonne estocade Luque se contentera de saluer.
Le second est un gros lourdaud qui de plus à tendance à se défendre de la tête. Luque ne pourra lier qu’une série à droite en milieu de faena, tout le reste ne sera que d’une en une. A noter la série de luquesinas finales qui tireront le respectable de la torpeur. Un pinchazo et une bonne entière pour terminer ne permettront à celui de Gerena que de saluer.
Le dernier, brindé à Perera, ne donnera aucune option dans une faena essentiellement gauchère, le seul bord à peu près utilisable. Malgré les efforts de Luque il n’y a rien de mieux à en tirer avant de tuer d’une bonne estocade entière longue à agir au centre.
Voilà donc le pauvre final de cette féria estivale de Santander qui aura vu la renaissance du cigarero et un émouvant départ de Ponce et de Pablo de Mendoza.

Jean Dupin

Santander, Tomas Rufo: la relève est là.

Santander corrida d’El Pilar. 5 colorados et 1 negro de 4 ans et de 520kgs en moyenne. Faibles et décastés, incapable de supporter un puyazo normal, les 1,2,4, agréables les 3et 5, excellent le 6eme.

Pour J M Manzanares, violet et or, silence et silence.

          Alejandro Talavante: Bleu sombre et or partage d’opinion et  salut au tiers avec pétition minoritaire.

         Tomas Rufo, Obispo et or, :1 oreille et 2 oreilles.

Arènes copieusement remplies d’un public toujours respectueux et assez jeune, il est bon de le souligner encore.

J M Manzanares a été horriblement mal servi par le sorteo, ce qui ne manquera pas de faire sourire sa cuadrilla qui lors du tirage au sort espérait bien avoir le joli premier qui ne valut rien ! Réception sans éclat, un picotazo, le toro tombe tout seul trois fois en début de faena et retombera , mufle dans le sable.  Rien à faire, même si cela ne semble pas navrer le maestro plus que cela.

Une épée longue d’effet…

A son second ce sera pire, on n’ose pas vous décrire le bestiau, joli sur la photo, épouvantable à côtoyer sur le sable José Mari ne fait pas de brindis, il a compris dès la misérable rencontre au cheval. Le matador expliquera sa déception  en long et en large, disant qu’il revient en pleine forme après tous ses ennuis chirurgicaux mais les toros l’empêchèrent à Valence et ici à Santander.

Le problème c’est qu’on voudrait bien le croire mais chaque fois qu’on le voit depuis un certain temps il semble ne pas se préoccuper beaucoup de ce qu’il peut tirer de ses adversaires, bons ou mauvais. Donc ce quatrième ne valant vraiment rien il se résigne à le tuer, mal, un pinchazo, une demie trasera  et tendida vilaine comme tout. Silence( cf respect ) et sifflets au toro.

Talavante  au second toro de la tarde va rencontrer le même problème que son confrère d’Alicante. La réception à la cape  est élégante et terminée par une belle demie à une main.

Brindis au respectable, début par statuaires que le vent gêne un peu. Mais Talavante insiste et malgré la main gauche du toro qui ne peut l’appuyer sur le sol il essaie de construire une faena. Cette patte va particulièrement empêcher la charge de l’animal au moment de la mise à mort, d’où pinchazo et une entière très en avant .

Moitié palmas moitié pitos, le torero indique d’un geste qu’il fera mieux au prochain. Toro sifflé copieusement à l’arrastre. Et en effet à son second Talavante s’y met: bien au capote sur les deux pitons. Pour la pique on se contentera d’un picotazo. Brindis au public et comme promis l’extremeño construit une faena pleine d’originalité , de variété, de ^profondeur , quand il le veut Talavante échappe aux conventions et nous régale par des changements de main enchainés avec des pechos et plusieurs passages dans le dos arrive le moment de l’épée et patatras un pinchazo le prive de l’Oreille que sa belle faena méritait. Grande ovation au tiers.

L’homme du jour, et celui de demain, c’est Tomas Rufo.

Gonflé à bloc il reçoit son premier à genoux et le torée en rond pendant de longues secondes bien rythmées, La faena sera particulièrement belle et méritoire sur la corne gauche et une grande estocade haut et droit lui fait décrocher l’oreille de ce NIñito de 464 kg seulement mais qui a été applaudi bien plus que ses frères du même nom et qui pesaient 100 kg de plus que lui.

Mais le grand moment, le vrai toro et le torerazo qui finirent cette tarde, ce fut pour le 6ème. Beau colorado, bien fait , plus haut que ses frères, pitons blancs veletos, Tomas Rufo le reçoit par un farol de rodillas et ensuite ce toro  qui est un brave pousse fort au cheval même si ce n’est que pour une unique pique. Brindis au public.

Début par statuaires pieds joints au centre du ruedo, le toro observe du bord de la première raie, le torero lui fait signe de la main et tout commence, ce seront deux séries de naturelles d’emblée puis à droite et retour à gauche, le tout avec une intensité rare. Soyons court: la faena va a mas , elle est variée en gagée, profonde, et , au moment de la mort plus que courageuse, d’une audace infinie puisque le matador tue d’un estoconazo mais le toro le prend au moment ou il veut sortir des cornes, l’envoie en l’air deux fois on pense au pire.. Le toro meurt, le torero triomphe : deux oreilles pour le souvenir. 

Ne jamais partir avant le 6ème toro!

Jean François Nevière

Santander: la beauté des émotions

Plaza de toros de Santander. Quatrième de la Feria del Norte 2024. Plus de 3/4.

Toros de Domingo Hernández,  

 ENRIQUE PONCE, oreille après avis et deux oreilles après avis. 

MORANTE DE LA PUEBLA, oreille et oreille après avis. 

FERNANDO ADRIÁN, deux oreilles et une oreille

Tous les subalternes ont fait un travail de qualité : Victor del Pozo, Joao FERREIRA et Alberto ZAYAS ont salué.

Jour de grand soleil au COSO DE QUATRO CAMINO de SANTANDER.

Quasi LLENO d’un public jeune, de comportement respectueux , un peu déroutant par son calme et sa maturité. Son manque d’enthousiasme laissa peut-être échapper une ou deux oreilles.

Six toros de Domingo Hernandez légers et nobles, tous de très bonne tenue même si une seule pique suffisait pour chacun d’entre eux. Le dernier comme c’est le cas dans beaucoup de fratrie se montra plus violent et agressif. Fernando Adrian en fit les frais.

En piste :

Enrique PONCE : 34 ans d’alternative venait offrir sa despedida . Le Valencien qu’on ne présente plus était venu comme à Istres ou nous le vîmes indulter un joli petit toro de JUAN PEDRO DOMECQ se montra  sous son meilleur jour.

MORANTE DE LA PUEBLA : 27 ans d’alternative nous revenait après un moment difficile

FERNANDO ADRIAN : 11 ans d’alternative et des années de galère avant l’année bénite pour lui de 2021 qui lui permit de sortir largement vainqueur de la « COPA CHENEL «  et qui n’en finit plus d’enchainer les « PUERTAS GRANDES »

Ce soir, pour tous, Toreros, entourages et publics fut une grande soirée. Celle qu’on gardera dans nos mémoires, tellement sélectives !

Nous avons vu Le » ROI HENRY » tel qu’en lui-même  nous offrir face à deux adversaires commodes de cornes et de trapio une danse enchantée avec la souplesse et la tendresse qui convient à un jeune amant. Il a été magique d’intelligence, de science, de sensibilité. Il n’a jamais surjoué son rôle de star qui se retire. Merci Maestro, une larme à l’œil nous y repenserons…C’est sûr les « doblones » c’est vous Maestro .

Et puis il y avait celui que nous attendions tous…MORANTE ! Je l’avoue je n’y croyais pas trop et puis miracle… Dès le premier derechazo tout devenait possible. Morante avait toujours sa main,, son poignet, son charme irrésistible. Tu regardes Morante et tu pleures, tu pleures parce que c’est beau, c’est doux, c’est sensible, c’est intelligent.

«  Là tout est ordre et beauté

Luxe calme et volupté »

Baudelaire et Morante ne se sont pas connus et pourtant l’un l’a dit et l’autre l’a fait.

Le sort désigna au plus jeune qui en même temps que le respect n’avait pas intention de s’en laisser compter plus que de raison, le deux moins commodes des six ? Les deux restant tout -de -même très toréables .Le deuxième l’avertit sérieusement et il sut en tenir compte. Dans un style plus « moderne », plus fleuri, plus vibrant il sut se mettre à la hauteur (considérable) des deux maestros. Les marches étaient hautes, avec bon goût, sans tape à l’œil, il sut ciseler deux faenas de grande qualité. Nous serons toujpurs contents de retrouver ce Maestro dans des temps prochains.

Tout ceci n’aurait bien sûr pas été possible sans un superbe lot de toros de quatre ans de moins  de cinq cent kilos de moyenne. Il faudra y repenser !

Ch FIGINI

Madeleine erre dans le désert !

Mont-de-Marsan. Troisième corrida de feria, soleil et forte chaleur, arènes quasi combles, deux heures quarante de spectacle. Corrida concours.

Fernando Robleño (vert et or), avec le premier, un Saltillo bien présenté, bien armé, (quatre piques), trois quart de lame et deux descabellos, avis, vuelta ; avec le quatrième, un Peñajara (trois piques), trois pinchazos, un mete y saca, un descabello, silence.

Morenito de Aranda (noir et or), avec le second, un Conde de la Corte (trois piques) deux pinchazos, une entière trois descabellos, salut ; avec le cinquième, un Flor de Jara (deux piques), un pinchazo et une entière, une oreille.

Alberto Lamelas (vert olive et or), au troisième, un Dolores Aguirre (trois piques), une entière, vuelta ; au dernier, un Yonnet (deux piques), un pinchazo et trois-quart de lame, silence.

Président Hugo Lavigne, assesseur, Yoaan Texeira et Romain Hilotte.

Madeleine est encore en pleine traversée du désert… A l’issue de la corrida concours aucune récompense d’attribuée, aucun prix, pas de toro vainqueur, pas de picador récompensé. Desierto comme l’on dit en Espagnol, désert, rien à voir ou presque. On attendait peut être trop de cette corrida concours, parfaite sur le papier. Espoirs ravivés par l’entrée en piste de Jamuquero, solide toro de Saltillo, lourd et superbement armé qui reviendra quatre fois sous la pique. Mais ce ne fut là qu’un feu de paille dont Robleño, malgré une faena assez morne parvint à tirer quelques éclats. Notamment une excellente séquence à droite terminé par un surprenant changement de main. Mais dans l’ensemble la faena est resté morne. Tout de même le maestro s’est octroyé cette vuelta que personne ne demandait. Ce fut pire pour sa seconde sortie, un nouveau toro distrait. Robleño fera tour pour le faire charger. Mais le marbre reste souvent immobile.

Le seul grand moment de cette course viendra de Morenito de Aranda qui accueillit son second adversaire, un Flor de Jara, à porta gayola et servit ensuite un farol à genoux. Le Castillan donnera un véritable festival de bon goût, corps relâché, muleta traînant sur le sable, concluant chaque série, sur l’une ou l’autre main par de magistrales tricheras. Enfin un toro qui bougeait et permettait de toréer. Mais ici se pose une question, ce toro n’avait reçu que deux châtiments… les autres pouvaient-il en recevoir plus et participer à une corrida concours ? Morenito terminera en beauté s’offrant la deuxième oreille de cette feria.

Et soudain un nouvel éclair… Le toro de la course était-il du fer de Yonnet qui sauta dans la cape présenté à porta gayola par Alberto Lamelas. L’animal passa au dessus du garçon qui frôla l’accident. Des cornes à toucher le ciel mais lors des faroles que lui propose le maestro, le toro se blesse et devient l’ombre de lui même. Envolé le dernier espoir de triomphe. A son premier le Madrilène n’avait guère été favorisé par la chance, malgré son style de lutteur il ne s’imposa pas dans les premières séries et rapidement l’animal s’éteignit.

Une nouvelle déception dans cette madeleine qui ne compte plus que deux courses pour faire oublier ces début chaotiques.

JM Dussol

Photographies Bertrand Caritey

Mont-de-Marsan, Julio Norte triomphe à la NSP

J

ll aura fallu attendre le dernier eral, un Alma Serena,de la novillada sans picadors de La Madeleine, pour en découvrir le triomphateur, Julio Norte. Il coupe une oreille, la seule de la course et empoche le prix des organisateurs (ACOSO). Un torero prometteur qui a démontré beaucoup d’aisance.

Eduardo Ruiz Velasco (bleu ciel et or), avait ouvert la course avec un Alma Serena, plutôt bien présenté. Mais dès les premiers moments on voyait que ce garçon manquait de technique et de connaissance du toro. Raide comme un piquet et sans la moindre élégance il dessinera quelques naturelles acceptables. Cherchant toujours le bon sitio il sera pris et bousculé à trois reprises. Toutefois il termine d’un belle épée. Il s’octroiera une vuelta que personne ne lui demandait.

Hadrien Lucq (bleu marine et azabache) commence par une porta gayola avec le second eral, un Lartet, très bien fait, véritable petit toro. La sortie de la figure se passe mal. Il tente de servir une véronique et reçoit une superbe correction. Il exécutera un toreo très classique avec des muletazos. de grande lenteur. Chaque fois sa muleta est au plus bas. Il tuera d’un pinchazo et d’une entière. Salut.

Pedro Rufo (bleu ciel et or), le vainqueur du bolsin de Bougue et frère de Tomas, défend toujours un parfait classicisme. A la cape ce sont quelques véronique très lentes face à un colorado du Lartet, très bien présenté et mobile. Il affichait déjà de belles promesses de toro. Il brindait cet adversaire prometteur à Sébastien Castella. Il écrivait alors, sur les deux mains, un festival de passes très fines. Il terminait par quelques ayudados por alto du meilleur effet. Pour finir, un pinchazo et une demi-lame. Pedro Rufo saluait.

Julio Norte (violet fade et or), brindait lui aussi à Castella. Auparavant, il avait signé un farol enchaîné sur de belles véroniques. Il ouvrait sa faena, à genoux, au centre de la piste. Passes spectaculaires qui précédaient de longues séquences à gauche avec quelques naturelles d’excellence. Le toro ne demeura pas à la hauteur de ce combat. Il termina d’une entière. (rappelons le une oreille et le prix de l’ACOSO);

Jean-Michel Dussol

Becerros de qualité et une oreille pour Jorge Hurtado à Plaisance du Gers

Hervé Galtier

Le 14 juillet est taurin dans le Gers et plus précisément à Plaisance du Gers.  Le matin avec du toreo de Salon et le tentadero de deux vaches de Camino de Santiago pour Herve Galtier et Guillaume Teulé de l’Afap. La première vache est faible et compliquée avec un fond de noblesse. La seconde un manque de force mais des qualités supérieures de fixité et tellement de noblesse qu’un débutant pratico à tirer une série.

 18h l’heure du paseo avec la remise d’un cadeau à la peña Al Violin pour ses vingt ans. Concernant le bétail, il y a trois becerros de la Ganaderia Durand de jolie présentation  encastés, de la noblesse: le cinquième avait le trapio d’un novillo et mérite une rencontre.  La Ganaderia Jalabert est aussi présente ayant un trapio identique à celle de l’autre ganaderia. Le premier becerro qui est sorti aurait mérité un mouchoir bleu. L’ensemble des becerros permirent aux novilleros de montrer leurs compétences

  Président : jean Christophe Dabadie. Un peu plus d’une demi arènes.  Musique  : Pena Al Violin. Meteo : Estivale

  Julio Mendez    : Avis et Silence / Avis et Silence

  Jorge Hurtado   :  Avis et Vuelta /  1 oreille  Prix de l’Acosso  

  Pedro Rufo: Avis  et vuelta / Silence et deux avis  Julio Mendez tue le becerro après blessure à la mort du novillero.

Julio Mendez : Becerro de la Ganaderia Durand lidié à la cape de très belle façon.  Il commence à la muleta par des doblones. Plein centre il enchaîne une majorité de derechazos avec domination. Le numéro 38 est plus compliqué sur la gauche.  Deux pinchazos et deux épées les mouchoirs ne s’agitent pas mais le becerro est applaudi à l’arrastre. Le second becerro est le numéro 106 de la Ganaderia Jalabert avec un joli trapio comme ces demi-frères. Jorge Hurtado exécute un quite.  Comme sur le précèdent, il commence par des doblones. Il commence et enchaîne plusieurs séries de naturelles.  Les séries à droite sont sur le pico. Il ne trouve pas la distance non plus.

Jorge Hurtado : Son premier becerro est de la Ganaderia Jalabert de très belle présentation.  Ce numéro 102 est noble et répète. Il exécute principalement des naturelles alors qu’il est aussi bon sur la droite. Le novillero exécute un pinchazo à sa première tentative à l’épée et tentatives pour une entière. Jorge Hurtado manque de domination sur ce très bon becerro encasté et qui va à mas. Le novillero a de la violence dans ses manières et heureusement que “Al violin” exprime de la douceur dans la musique. Il met une épée contraire.  L’oreille du public est-elle pour la faena ou pour la musique ? L’éral est applaudit à l’arrastre.

Pedro  Rufo : Sur le numéro 117 de la Ganaderia Jalabert a une charge courte, le novillero exécute des véroniques avec douceur.  Sur la majorité des derechazos il exécute des séries sur le passage sauf en fin de faena.  Les naturelles sont plus appliquées. Son épée est contraire.  Il est obligé d’utiliser le descabello. Le dernier becerro de la Ganadería Durand a le plus joli trapio. Il le reçoit avec une larga.  Le numéro 6 met la tête. Le novillero exécute une faena décousue. Le becerro a tendance à fuir alors qu’il peut donner plus.  Le novillero se blesse au-dessus de la main à l’épée. Le becerro est avisé au moment où Julio doit le tuer avec un bajonazo  et deux avis.

N Couffignal texte et photos.

PAMPELUNE, DERNIERE : IL NE FALLAIT PAS PARTIR AVANT LA FIN

PLAZA DE TOROS DE PAMPLONA _ Dimanche 14 Juillet 2024 ; Dixième et dernière du cycle de. San Fermin.

6 toros de MIURA (Zahariche – Andalousie) entre 555 et 650 Kilos. Tous très armés, longs comme des trains de marchandises, de comportements variés. Un sobrero de Cebada Gago pour remplacer l’énorme second qui fut remplacé (corne droite cassée)

Temps : Très chaud

Dernier lleno du cycle.

Pour : Antonio FERRERA : 27 ans d’alternative. Violine pâle et or. Silence et silence

             Manuel ESCRIBANO : 20 ans d’alternative . Sang de toro et or. Silence et oreille

             Enrique COLOMBO : 7 ans d’alternative, Vénézuélien d’origine .Bleu nuit et or. Oreille et deux oreilles

Antonio n’a pas perdu son style ni en bien ni en mal. IL n’hésite toujours pas à affronter les toros les plus compliqués, mais il continue de les traiter à sa façon et dans son style baroque très affirmé. Et en termes de difficultés il fut servi puisqu’aussi bien le premier que le quatrième (620 et 640 KG) n’était toréable. Le quatrième fit illusion lors de sa première rencontre au cheval. Ensuite ce ne furent que coups de tête violents et comportements inattendus. Le plus souvent les deux arrêtés, cherchant des querencias improbables. Les deux épées, basses et la première atravesada eurent l’avantage d’être efficaces.

Manuel Escribano : a gardé après 20 ans d’alternative son sourire de gamin. Il partit, c’est pratiquement devenu une habitude à « portagayola », il eut le temps de se relever et  de voir cet adversaire effrayant de puissance et de cornes heurter le burladero . Corne cassée à la base. Le sobrero de Cebada Gago semblait plus fréquentable, malheureusement dès la première pique on découvrit un MANSO d’école qui passa son temps à chercher des issues à ce combat qui ne le concernait pas. Le maestro partagea les banderilles avec Enrique COLOMBO . Deux bons spécialistes qui firent le boulot et puis …plus rien. Il dut s’engager à la mort, l’épée était trasera et tendida mais le plat de la corne avait touché sans dommage la poitrine du maestro qui s’en tira sans mal. Un descabello.

A son second, il repartit à portagayola mais le toro (le plus « petit du lot, 555Kg) le négligea, il dut aller le chercher auprès des planches pour lui administrer quelques passes à genoux.  Il ne partagea pas les banderilles avec une troisième paire toujours aussi tendue à « violin » et contre les planches.Il brinda au public et attendit son adversaire au centre, deux « cambiadas » très méritoires et les gradins l’accompagnèrent dans une faena de bon goût malgré les réticences de l’animal. Une estocade efficace et une oreille qui le combla de joie.

En termes d’enthousiasme, de volonté et de courage le jeune Venezuelien n’a rien à envier à personne. Son envie de triompher était évidente, une belle démonstration à la cape, une belle première pique, une deuxième plus anecdotique. Il partagea les banderilles avec Manuel Escribano. Un toro qui sans être un bonbon était beaucoup plus accessible et qui assez rapidement accepta de baisser la tête. Le jeune Vénézuélien ne laissa pas passer et malgré un comportement changeant en cours de lidia réussit de bons enchaînements des deux côtés. Une entière d’effet immédiat lui assura la première oreille.

Ce torero valiente reçut le plus impressionnant du lot, un cardeño, salpicado de 650 Kilos avec un enthousiasme étonnant. Sa fougue ne le lâcha pas pendant toute une faena vibrante, risquée, mais à un toro finalement plus toréable que ses frères. Tout ce qu’on pourra reprocher au jeune homme c’est d’avoir un peu toréé les étagères…. Une estocade d’un engagement total et d’une efficacité spectaculaire lui valut le triomphe ( 2 Oreilles)qu’il avait tant voulu et qui nous l’espérons lui ouvrira bien des portes en Espagne et chez nous.

Les sorties par la grande porte à PAMPLONA sont très spectaculaires et en même temps organisées et protégées des enthousiasmes excessifs.

Ch. Figini

Pampelune: Viva Colombia libre !

PLAZA DE TOROS DE PAMPLONA- Samedi 13 Juillet 2024 . Neuvième et avant-dernière de SAN-FERMIN.

Six toros de la Finca de LANZAHITA tous dans le type de la Ganaderia redoutée d’ESCOLAR GIL : Cornes redoutables soit hautes soit très larges, quelques fois les deux

Entre 540 et 595 Kilos

Temps : » L’air est pur, le ciel admirable »

Plus un strapontin. Décidément une idée de bien mauvais goût d’envisager une San-Fermin sans toro !

Au cartel :

Rafael Rubio, RAFAELILLO : somptueusement vêtu : cape de paseo rouge et or habit bleu nuit et or.

Noé Gomez del Pilar : bleu pâle et or, parements azabache

Juan de Castilla :  se présentait à Pamplona en blanc et or.

Le premier cardeno bragado très clair reçu comme il se doit par une larga sans risque de Rafaelillo. Il y a juste cinq ans la réception en cette même place d’un toro de Miura faillit lui coûter la vie. Il en a tiré les leçons. Un toro qui semblait être étonnamment simple. Noble, humiliant, la tête toujours dans la muleta après deux piques médiocres. C’est peu dire que le torero l’a négligé donnant des grands coups de muleta en tout sens pour faire croire à…je ne sais quoi. Une bonne estocade et mort sans combat d’un toro brave. De la belle ouvrage puisque la présidente lui attribua une oreille que personne n’avait demandée. Le maestro se pose moins de question (quoique…) fait sa vuelta. Il a le sourire et on le comprend.

Le second negro entrepelado a des cornes terribles (corniveleto) : Gomez del Pilar est un habitué. Il sait sur les deux bords donner des passes de très bon goût à ce toro qui sur le coté gauche devient vite très retord. Une épée un peu tendida et une mort un peu lente le privent  d’un trophée.

Le troisième, 595 kilos, nommé Escribano. Forcément je comptais sur lui. Impossible qu’il déçoive ; deux piques catastrophiques comme toutes les piques de la soirée à l’exception du sixième, mais je crois qu’un péché mortel à Céret ou à Vic est véniel et vite absout à Pampelune.JUAN DE CASTILLA, Colombien de Medellin d’origine s’est précipité sur ce toro comme un mort de faim. Impossible de ne pas penser à César RINCON ! A chacun son époque ce jeune homme a offert ce que la tauromachie a de meilleur : la science du toro, le calme et un courage sans limite. Avec un courage insensé il avait, comme il faut le faire ici, cité ce toro qu’il connaissait bien insuffisamment à genoux au centre. Ce jeune homme est accompagné d’une quadrilla, à mes yeux, très insuffisante.

Il coupe une oreille. Difficile de lui attribuer le même poids que l’oreille attribuée au chef de lidia quelques minutes avant.

Quatrième et cinquième n’ajouteront rien à la gloire ni de Rafaelillo ni de Noé…Trop facile de parler de naufrage ! Vraiment trop compliqués et dangereux.

Bien sûr notre petit Colombien voulait sa puerta grande, il y mit toute sa volonté, son savoir faire et son envie, on y a cru jusqu’à la mise à mort, mais face à un ennemi aussi effrayant, des cornes aussi hautes que larges, la tâche était surhumaine. Il fallut donc plusieurs épées. Il fut acclamé et j’en suis heureux.

Merci Maestro qui avait eu des mots émouvants en bridant son deuxième à son pays pour l’instant sans toros et en nous disant à nous Français et Espagnols son amour et sa reconnaissance.

Ch. FIGINI

PAMPELUNE : NOUVELLE GRANDE PORTE POUR ROCA REY ET GRANDE FAENA DE PABLO AGUADO

PLAZA DE TOROS DE PAMPLONA- vendredi 12 juillet 2024. Huitième rendez-vous de la feria.
Temps couvert, 20 degrés, arènes combles bien entendu.

6 toros de JANDILLA, 570,520,540,530,595, 535 Kg. Tous deux piques quelconques. Trois bons toros pour la muleta, les 2, 3 et 5. Et trois moins bons, les 1,4 et 6.

CAYETANO ORDOÑEZ, blanc et argent, Salut et Silence.
ROCA REY, chocolat et or, une Oreille et une Oreille.
PLABLO AGUADO, carmin et or, une Oreille et Silence.

ROCA REY : 4 toros cette semaine à Pampelune, 5 oreilles, qui auraient pu être 6, deux sorties par la grande porte sur les épaules de ses admirateurs. Qui dit mieux ?
Ce garçon est solaire.
Réception de ses deux toros de l’après-midi par deux « larga aforolada cambiada de rodillas a puerta gayola », le nom de passe le plus long de la terminologie taurine pour saluer le plus grand torero de l’époque. Véroniques allurées, Véroniques à genoux, Chicuelinas et gaoneras à toro vif, pas encore
piqué.
Puis Quites par chicuelinas serrées à son premier opposant, par gaoneras à son second, aussi serrées.
Début de faena à genoux, passes par devant, passes dans le dos toujours à genoux, derechazos liés dans le terrain du toro, séries dans les cornes, par devant et par derrière. Epées concluantes par elles-mêmes.
ROCA REY sait tout et peut tout. Sitio, dominio, répertoire varié sont ses trois grandes qualités. Avec lui tout est millimétré, son engagement total n’est pas celui d’un risque tout, mais celui d’un génie.


Ceci ne doit pas faire oublier la grande faena de PABLO AGUADO à son premier toro qui a conquis Pampelune par des naturelles templées éternelles qui valurent à elles seules une oreille bien méritée au torero de Séville, avec pétition de la seconde. La faena terminée un genou en terre par des aidés par le haut fut la marque du grand chic andalou

Il est difficile de dire du bien de Cayetano, triomphateur ici même l’an passé, mais comme absent ce jour, certes mal servi au sorteo, mais son costume blanc restant blanc immaculé du début à la fin de la corrida. L’heure de la retraite a sonné comme l’a annoncé lui-même le matador aux prémices de la saison.
L’opposition de style entre ROCA REY, torero puissant comme déjà évoqué, et PABLO AGUADO, torero profond, a fait des merveilles cet après-midi à Pampelune.
Et tous les spectateurs sont sortis comblés des arènes, selon leurs gouts respectifs, par la magie de ces deux grands toreros.
EXIR

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