Valdemorillo dimanche 3ème de la féria de San Blas. Lleno de no hay billetes.
Toros de José Vasquez 1er et 2ème , de El Parralejo 3ème et 6ème , de Garcigrande 4ème, 4ème bis et 5ème
Mano a mano

Emilio de Justo silence, ovation après avis et deux oreilles

Juan Ortega : ovation, silence et silence.
Les deux toreros ont brindé à l’Infante Elena, présente dans les gradins.
Grosse déception hier à la Candelaria pour un mano a mano qui avait attiré la grande foule. Le panaché de ganaderias « de luxe » a pétardé et l’affaire a tourné en eau de boudin car on saurait oublier l’essentiel : le toro. Ce fut un concours de faiblesse à défaut de concours de beauté car sur ce point aussi il y avait à dire : les pupilles de José Vasquez armés correctement mais s’écroulant d’entrée, les Garcigrande juste de têtes et les Parralejo anovillados. Tous ont manqué de race, se défendant sur place et compliquant la tâche des coletudos. Seul le cinquième, d’une noblesse médiocre, a décroché la mention passable.

Au crédit d’Emilo de Justo sa détermination qui a sauvé la tarde. Il n’a pas laissé passer le cinquième qu’il a reçu à porta gayola. Cette volonté de triompher, de mettre le bain à son compañero et de nous dire aqui soy !, son pundonor pour tout dire, ont fait la différence et ont été bien accueillis sur les étagères. Il sut faire rompre ce dernier opposant et sa faena ira de menos à mas. Le final en naturelles de la main droite mit le feu et la conclusion fut à la hauteur : une entière en se mouillant les doigts d’effet rapide. Deux oreilles pour l’extremeño en forme dans ce début de temporada.

Déception pour Juan Ortega précédent triomphateur de la féria qui n’eut pas les adversaires idoines à son concept. Il a de bonnes manières, une élégance sévillane et l’amour du détail, on le sait et il en a parsemé ses interventions. Ce sont ces débuts genoux en terre, ses changements de mains et ces magiques trincherillas « de cartel ». Ce ne furent qu’instants agréables, insuffisants pour construire des travaux cohérents et complets. Ils comblèrent cependant les inconditionnels du bon goût. On ne saurait les blâmer.
Bien débutée lors des deux précédents spectacles, la féria de la Candelaria a fait mentir le dicton jamais deux sans trois. L’inattendu, l’incertitude, la déception cela fait aussi le charme de la corrida. Parfois deux sans trois… donc.
Pierre Vidal
Photos JY Blouin