Peña Taurine de l’Oreille d’or Bordeaux: Une école taurine, rôle et formation, comment des jeunes découvrent l’aficion a los toros.
Invité Richard Milian –
Richard Milian, accompagné d’élèves nous parlera de son école, des jeunes qui rêvent d’être toreros, eux-mêmes porteurs de l’aficion auprès d’autres jeunes. Richard Milian a été torero pendant 20 ans jusqu’à sa dernière corrida à Floirac en 2001. Il a été retenu à l’affiche pour 200 corridas face à des toros souvent difficiles. Aujourd’hui il transmet sa passion, son aficion, son amour du toro par son école taurine « Adour Aficion » à Cauna (Saint Sever), unique dans le Sud-Ouest. Tous les grands toreros ont commencé leur carrière par une formation, étape essentielle pour qu’une relève se mette en place et que nous vivions notre passion. Samedi 21 décembre 19h30 salle municipale Saumenude 16 rue Saumenude Bordeaux (parking marché des Capucins à 5mn)
Alberto Revesado va désormais prendre les rênes de la carrière du torero arlésien Juan Leal. Ils s’engagent ensemble sur un chemin basé sur le dévouement total des deux parties pour réaffirmer et promouvoir la carrière du jeune diestro français. L’accord a été conclu pour une durée indéterminée et avec la poignée de main classique.
Cayetano Ordoñez le dernier d’une des plus longues dynasties de torero de l’histoire a décidé de mettre un terme à sa carrière à l’issue de la prochaine temporada. Cayetano est le fils de Paquirri, son grand-prère maternel n’est autre qu’Antonio Ordoñez et son arrière-grand père Cayetano était le héros du best seller de Hemingway « Le soleil se lève aussi », son frère « Paquirri » (Francisco) fut lui aussi un torero puntero, sons cousin Canales Rivera ayant eu moins de succès, il compte aussi un grand-oncle banderillero. Le torero rondeño a choisi ses réseaux sociaux pour annoncer cette annonce à travers le message suivant :
« L’année prochaine est une année très spéciale pour moi. Cela fait 100 ans que mon arrière-grand-père Cayetano Ordóñez a fondé ma dynastie. Aussi, cela fait 20 ans que j’aie débuté dans le monde de la tauromachie. Tout n’a pas été beau, mais j’ai essayé de transmettre les valeurs que reflètent mon métier comme le courage, l’effort, la discipline, la solidarité… J’ai voulu partager cette nouvelle avec nous pour que nous puissions vivre, avec plus de l’émotion si possible, qui est pour moi la saison la plus importante de ma vie. Merci toujours pour le soutien et pour votre amour ».
Il y a 33 ans Christian Montcouqiol Nimeño II disparaissait en se donnant la mort. Frappé durement par « Pañolero », il ne se remit pas d’une absence à ce qui était une vocation: un appel auquel il avait répondu avec générosité. Le deuil fut long mais ne se confondit jamais avec l’oubli, car la mort est un passage et la présence de l’être cher demeure dans le coeur de ceux qui l’ont aimé. Outre sa personnalité discrète et lumineuse à la fois, sa carriière unique et prométhenne car bâtie dans un contexte hostile, il est celui qui a ouvert la route à la saga des toreros français et qui aura ainsi fait le plus pour la pérénnité de la corrida en France. Sa disparition douloureuse aura ainsi trouvé un sens, une consolation pour ses amis proches ou anonymes et c’est nimbé de gloire qu’il est resté dans nos mémoires.
El Molinero sera le nouvel apoderado du grand torero murciano Rafelillo qui a triomphé partout dans la monde dans des corridas dures et qui a brillé en France cette année à Mimizan où il est sorti en triomphe après une prestation remarquée. Il est intéressant de noter qu’El Molinero est en fait un matador né à Paris avec la double nationalité.
Ricardo Aguín Ochoa, plus connu sous le pseudonyme de El Molinero, né le 30 avril 70 à Paris en France, a passé toute sa jeunesse chez ses grands-parents, meuniers de leur état, qui vivaient dans un petit village près de Saragosse. C’est de là qu’il tient son apodo : El Molinero (le meunier). Il a d’ailleurs fait ses études de tauromachie à l’école taurine de Saragosse. Son père a exercé la profession de chaufferur de vedettes de cinéma notamment de Romy Schneider. Il a pris l’amternative à Saragosse en 93, confirmé à Madrid en 1995. Il a combattu de nombreuses corridas dures comme celles Miuras avant de faire sa desêdida en 2004. C’est un retour inattendu que celle de cette figure aragonaise au côté du matador Murciano exemple de courage et de pundonor.
Le jeune novillero prodige Marco Pérez affrontera 6 toros en solitaire pour sa dernière novillada à Las Ventas. C’est la première annonce concrère de la temporada 2025 madrilène. Date de l’événement le 30 mai 2025.
Après le départ de Roberto Dominguez, Andrés Roca Rey a choisi son nouvel apoderado. Il s’agit de son frère Fernando. Cette nouvelle a été communiquée aux principales empresas du milieu taurin. Très proche d’Andrès qu’il accompagne souvent, Fernando est lui aussi matador d’alternative et il a combattu essentiellement au Pérou. Il n’est venu que rarement en Europe. C’est un choix rare voir unique dans l’histoire taurine, mais rien n’étonne de la part du diestro péruvien; atypique dans son toreo comme dans la gestion de sa carrière.
Après vingt-cinq d’années comme matador de toros, Fernando Robleño vient d’annoncer sa retraite à fin de la temporada 2025. Dans un communiqué, le Madrilène a expliqué les raisons de ce départ:
« Bonjour à tous. J’ai pris la décision que la temporada 2025 sera la dernière pour moi en activité. Une temporada spéciale au cours de laquelle je fêterai mes 25 ans de matador de toros et je pense que c’est le moment de dire adieu.
Une profession qui m’a tout donné et à laquelle je dois tout. Le toro est ma vie et ça continuera de l’être. Ce sont des années au cours desquelles j’ai vécu des sensations inexplicables. Des moments très beaux et aussi très durs. J’ai senti la sympathie de tous ceux qui m’ont suivi et j’espère que 2025 sera le reflet pour vous de ma meilleure version.
C’est un adieu aux ruedos, mais je continuerai à me consacrer à d’autres activités concernant le toreo, comme la direction de l’école taurine « Yiyo » qui m’a apporté tant de moments heureux. Il vient le jour dans la vie où un torero doit prendre ces décisions.
Ce moment est arrivé pour moi. Merci à tous. Merci pour le cariño. On se verra en 2025 et je souhaite que Dieu veuille que ce soit pour moi une année remplie de succès ! »
Fernando aura affronté pendant 25 ans les ganaderias les plus dures. On ne peut pas dire qu’il y ait gagné une juste place notamment en France où il aura été sous-estimé à part Céret qui l’a justement célébré. Fernando n’est pas seulement un belluaire comme on l’a trop souvent présenté c’est un grand lidiador, profond et élégant, avec de fortes capacités face à tous les toros. Souhaitons qu’on lui fasse, pour cette dernière tournée, la place qu’il mérite.
Il est décédé à l’âge de 98 ans dans la résidence de Ciudad Rodrigo: Conrado Abad « El Eterno Maletilla ». Il a quitté sa ville natale de Molezuelas de Carballeda (Zamora) à l’âge de 16 ans pour se rendre à Séville et tout au long de sa vie, il a gardé son rêve intact dans des milliers de capeas. Il était né le 28 octobre 1926 dans le village de Castrocontrigo malgré l’opposition familiale il est entré dans le circuit des maletillas à 14 ans pour jamais ne le quitter. Sa vie est racontée dans le livre Conrado. El Último Maletilla escrito por Ángel Sánchez Peinado.
Roberto Dominguez tire sa révérence. Il l’annonce dans une longue lettre adressée a mundotoro.com, il abandonne le milieu taurin et il quitte Andrés Roca Rey ce torero « atypique » avec il constituait un couple fusionnel. C’est sans aucun doute, pour le numéro un actuel, un coup très dur car à son impétuosité, Roberto amenait un penchant pour la modération, le souci du ménagement nécessaire à la durée. C’était pour Andrés l’homme idéal. Son départ va changer la donne, Morante jetant l’éponge, Roca Rey fragilisé, l’avenir est désormais incertain.
Roberto Dominguez avait exéprimenté les avant-postes au côté du Juli et sans doute cette expérience fut décisive pour maintenir la position du génial péruvien, injustement attaqué de toute part. C’est aussi et surtout un grand monsieur de la tauromachie qui nous quitte: un torero important, un stratège solitaire qui savait se tenir loin des cloaques du milieu, un homme de foi en son torero sans chercher la lumière pour lui-même. Son intelligence, sa force de caractère et surtout son élégance -pour laquelle il a brillé en piste- nous manquerons. D’une certaine manière ce départ soudain est exemplaire et beaucoup devraient s’en inspirer.
PV
Voici le texte intégral de cette lettre:
‘Merci et au revoir
Les toreros ont une manière très particulière d’évaluer le monde qui les entoure lorsqu’ils sont actifs. Nous ne savons pas bien gérer le temps que nous consacrons aux courtisans, aux conseillers et aux opportunistes attirés par le parfum du succès. Parfois, on se rend compte trop tard du peu de temps que l’on consacre à l’écoute de ceux qui vont vraiment nous marquer.
Je dois admettre que j’ai été privilégié en ce sens car, après ma retraite, la tauromachie m’a donné l’opportunité de disposer de ce temps pour mieux valoriser ce qui en vaut vraiment la peine. C’est pourquoi je pense que le moment est venu d’être reconnaissant de tout ce que ce monde taurin m’a apporté, même si j’avais la réputation de l’éviter et de le vivre de manière atypique.
Les années d’enfance à rêver d’être torero sont loin, les deux décennies en tant que professionnel à savourer les succès et à apprendre des échecs, les cinq années derrière les micros de Vía Digital à apprécier ce que mes collègues faisaient sur le ruedo, même les onze ans passés à côté de Julián López « El Juli » dans une époque de maturation, de doutes et de triomphes. Beaucoup plus récent est l’apprentissage avec Andrés Roca Rey, un torero atypique, qui à un moment crucial de sa carrière a voulu mon avis à ses côtés.Ce dont je le remercie.
Et moi, qui ai toujours été critique à l’égard des adieux et de la tentation de profiter de l’élan du dernier train, je ressens désormais le besoin de clore ainsi le chapitre taurin de ma vie.
Je pense que le moment est venu d’accepter toutes ces critiques et tous ces éloges qui témoignent de ma chance. Une chance qui a un nom et un prénom, celui de ceux qui m’ont accompagné à chaque étape. Mon oncle Fernando Domínguez, professeur de vie et de tauromachie ; Fernando Fernández Román, à ses côtés, j’ai appris une autre façon de raconter le spectacle taurin que nous, professionnels, ne pouvons pas voir lorsque nous sommes dans l’arène ; Julián López « El Juli », parce qu’étant si jeune et avec le commandement du torero, il m’a fait une confiance aveugle, valorisant chacune de mes réussites et acceptant mes erreurs ; Andrés Roca Rey qui m’a appris une nouvelle façon de vivre et de gouverner la tauromachie, avec la roulette russe quotidienne de sa livraison nue et déchirée, sans se soucier des circonstances ni de l’état du toro, imposant sa loi. La loi qui prévaut désormais chez les nouvelles générations de fans qui croient à nouveau au mépris absolu du risque, de l’idole, du héros.
Je tiens également à remercier tous les hommes d’affaires taurins avec qui j’ai eu affaire et qui m’ont toujours respecté, sachant que mes exigences et souvent mon intransigeance étaient motivées uniquement et exclusivement pour défendre ceux qui m’avaient fait confiance. À tous les éleveurs, qui ont compris qu’au-dessus de l’amitié et de mes goûts personnels, le taureau qui pouvait le mieux contribuer à la réussite du torero qu’il représentait de tout temps a toujours prévalu. A toutes les cuadrillas et à tous mes collègues dont l’admiration s’est accrue au fil du temps. Et surtout aux aficionados, qui sous toutes les facettes et depuis tant d’années, ont été au quotidien le meilleur souvenir.
Le 25 juillet 2023, Andrés a eu un accident dramatique à Santander dont il est miraculeusement sorti indemne, étant, avec la blessure de Julián à la foire d’avril 2013, les pires moments taurins de ma vie. Lorsque je me suis approché de la barrière pour lui demander comment il allait, il m’a répondu d’un air perdu : « Je n’arrive pas à expliquer pourquoi il ne m’est rien arrivé ». Aujourd’hui, je récupère les mots que je lui ai dit alors. « Tu auras toujours de la chance parce que tu le mérites. » Un document inédit qui est rapporté dans le film « Après-midi de solitude » d’Albert Serra. Un documentaire qui, grâce à Andrés, a réveillé l’intérêt des intellectuels pour la tauromachie, passant du débat folklorique à une réflexion beaucoup plus profonde.
Pour des détails comme celui-ci, j’espère que les aficionados et les critiques comprendront l’importance et la responsabilité d’Andrés et sauront le reconnaître comme un bastion absolu de la tauromachie mondiale et un lien fondamental avec les nouvelles générations de fans.