Arènes de Las Ventas (Madrid) . Deuxième de la Féria du Cheval. Des taureaux de Benítez Cubero (2e, 3e, 4e bis, 5e et 6e) et Pallarés (1er), avec une bonne présentation et un bon jeu en général.
San Sebastián (Guipúzcoa).- Première de Feria. Corrida Mixte de Núñez del Cuvillo, Juan Pedro Domecq et El Capea pour Pablo Hermoso de Mendoza, Morante de la Puebla et Marco Pérez. 1/2.
Pablo Hermoso de Mendoza, oreille et oreille
Morante de la Puebla, ovation et saluts et ovation et saluts
Les tendidos de soleil étaient combles à dix heures du soir et l’ombre quasi vide pour cette course de rejon du Puerto de Santa Maria. Six toros portugais de Guiomarcortes de Moura bien présentés (495 à 600 kg. MOYENNE 580) modestement épointés justes de caste mais donnant du jeu pour :
Andy Cartagena salut et une oreille
Diego Ventura oreille et salut
Lea Vincens salut après avis et silence après deux avis
Nous avons assisté hier soir, avant tout à une formidable démonstration de talent équestre et à un show de dressage. Chacun des acteurs n’a présenté pas moins de huit chevaux soit vingt quatre au total, tous remarquablement dressés dans un grand concours alliant dressage classique et doma vaquera. Le spectacle n’aurait pas été complet sans la formidable prestation de la banda de musica du Puerto quatre vingt dix musiciens la plupart professionnels qui ont offert un concert phénoménal pour accompagner les chevaux. Le tout avait commencé au paseo par une interprétation magistrale de « Carmen » qui restera dans les mémoires.
Ceci étant dit, il va être difficile du faire du toro à toro tant le spectacle fut avant tout équestre, ce qu’en temps qu’ancien professionnel de la partie je n’ai pu qu’apprécier. Les cavaiers ont failli aux aciers ce qui explique le score final. Lea Vincens ne doit qu’à l’immense mansuétude présidentielle de ne pas avoir entendu le troisième avis. Le plus torero de la soirée fût sans conteste Diego Ventura le seul à avoir réellement torée ses adversaires. Restera dans les mémoires les quatre tours d’arènes consécutifs effectués les cornes du toro à quelques centimètres des flancs de son cheval, changeant de main « por dentro » avec une exposition maximale. Je retiendrais aussi ses poses en ayant retiré la bride, même si pour ce, il utilise adroitement un fin lien autour de l’encolure ce qui avec un cheval très dressé permet d’avoir un effet de renne d’appui et permet de ralentir le cheval par cette simple pression, les bons cavaliers me comprendront, par-contre, son reculer droit sur tout le diamètre de la plaza pour passer la porte de sortie, réellement sans les mains doit être un exemple pour tout dresseur.
Désolé pour ce compte rendu plus équestre et musical que taurin mais c’est bien dans cet état d’esprit que nous avons quitté la Plaza Real en ce samedi déjà bien entamé. Ce soir retour du toréo à pied avec Morante (des bruits courraient sur son absence potentielle), Manzanarez et Pablo Aguado pour la dernière de ce cycle estival.
Plaza de toros de Estella-Lizarra, Navarra. Corrida mixte. Lleno de ‘no hay billetes’.
Toros de Pablo Hermoso de Mendoza (2º, 5º y 6º), Herederos de José Rosa Rodríguez (3º) y Hermanas Azcona, (1º y 4º), bien presentés et de bon jeu.
OCTAVIO GARCÍA ‘EL PAYO’, palmas et oreille.
PABLO HERMOSO DE MENDOZA, deux oreilles et deux oreilles et la queue
GUILLERMO HERMOSO DE MENDOZA, deux oreilles et deux oreilles et la queue.
Il s’agissait de la ville natale de Pablo Hermoso de Mendoza qui y a fait des adieux triomphaux dans une arène comble que la précédente municipalité voulait consacrer aux “promenades pour chiens”. C’est l’occasion de féliciter Pablo pour son extraordinaire carrière, pour tout ce qu’il a apporté au rejoneo dont il est le grand révolutionaire -et le ccavalier le plus important de toute l’histoire de cet art- et à la tauromachie car il a drainé des foules énormes vers les arènes en Espagne, en France, au Portugal, en Amérique Latine -particulièrement au Mexique. Son fils Guillermo reprend avec talent le flambeau de la dynastie. Tout a commencé dans la petite bourgade navarraise d’Estella où il a encore ses écuries et diverses installations du génial cvalier. Ces adieux furent donc un grand moment d’émotions.
Bayonne. Deuxième “Corridas des Fêtes”. Corrida de rejones. Lleno de “No hay billetes”.
Toros de Romão Tenorio.
PABLO HERMOSO DE MENDOZA: Deux oreilles et oreille.
LEA VICENS: Ovation et ovation et saluts
GUILLERMO HERMOSO DE MENDOZA: Deux oreilles et la queue et deux oreilles.
Après le Paseíllo, le cavalier navarrais Pablo Hermoso de Mendoza a été honoré par le maire de la ville qui lui a remis la Médaille d’Or de la ville en reconnaissance de sa longue carrière, après quoi il a été honoré par un aurresku.
Arènes combles à Madrid pour la despedida de Pablo Hermoso de Mendoza, mais c’est Guillermo son fils qui remporte la mise en ouvrant seul la première grande porte de la San Isidro 2024.
Les six exemplaires de Capea et Carmen Lozano bien présentés et modestement épointés, ont donné du jeu parfois pas jusqu’au bout et le dernier se voit attribuer la vuelta al ruedo.
Pablo Hermozo de Mendoza : salut et oreille
Lea Vincens : ovation et silence
Guillermo Hermozo de Mendoza : ovation et deux oreilles
C’est visiblement très ému que Pablo Hermoso de Mendoza fait pour la dernière fois le paseo dans les arènes de Las Ventas. Il brindera son premier toro à Joao Mura qui fut un grand cavallero en praza portugais avec Manuel Vidrie l’un de ses mentors avant d’être compagnon de se premiers cartels. Ce premier toro sort avec fougue et donne d’entrée beaucoup de jeu dans des cercles très serrés les cornes dans la queue du cheval. Le premier réjon de châtiment tombe au sol le second est en place. Vient ensuite le festival avec Berlin et les Hermosinas, ces poursuites dans lesquelles le cheval change de pied et de direction au raz des cornes et cela sur tout le périmètre. La première banderille est posée de face la seconde à la croupe. Et puis c’est un peu tout le toro s’arrête à la farpa suivante et la mise à mort à toro arrêté se fait en deux temps et un descabello.
A son second adversaire Pablo pose un premier rejon dans l’épaule et le second en place, Le début de faena est plutôt ennuyeux, mais à partir de la troisième pose très risquée et qui fait lever le public, les choses s’accélèrent ? Le toro se grandit et l’émotion gagne les gradins les poses se font de face et les trois roses finales sont parfaites . Le rejon de mort quoique en arrière est suffisant et la pétition majoritaire.
Lea Vincens n’a pas démérité loin de là. Excellente cavalière et bonne torera elle a laissé deux bonnes faenas malheureusement mal terminées par de nombreux pinchazos.
Guillermo Hermoso n’a déjà plus besoin de se faire un prénom, il a déjà triomphé dans la première plaza du monde. Aujourd’hui il confirme son excellent niveau comme rejonéador. Sa première prestation est de bon niveau mais parfois approximative dans la localisation des rejons et des farpas. Sa dernière paire de banderilles courtes est cependant parfaite. La mise à mort est hasardeuse : deux pinchazos avant une entière en arrière et deux descabellos.
A son deuxième toro la sérénité est revenue . Le toro est un peu long à fixer mais le toreo est parfait le rejon unique sera parfaitement porté de face. Pour les quatre premières farpas Guillermo a emprunté Berlin à papa et le festival commence, hermosinas à n’en plus finir entrecoupées de poses au quiébro qui font rugir les tendidos debout. Guillermo restera sobre deux roses et une paire de courtes à deux mains pour conclure, Madrid est conquise. Le rejon de mort est parfait et d’effet rapide. La pétition de deuxième oreille est presque plus forte que pour la première et par la même occasion la présidence accorde la vuelta al ruedo au toro. C’est une nouvelle puerta grande pour Guillermo alors que Pablo sort à pied ravi du succès de son fils.
La corrida de rejon de JEREZ a connu un bon succès populaire avec quatre cinquièmes d’arène : le dimanche semble être une bonne date pour les amateurs de chevaux et le campo a de nouveau fait le déplacement cette année.
Six toros de BOHORQUEZ correctement présentés (de 510 à 570 kg) correctement épointés, le premier outrageusement, les suivants décastés dans l’ensemble. Du jeu les deux premiers, passables les trois suivant, imbuvables le dernier, le pire manso que la terre ait porté.
Pour : Andy CARTEGENA une oreille et deux oreilles
Diego VENTURA deux oreilles et une oreille
Lea VINCENS une oreille et silence
Le premier de CARTAGENA est un gentil toro qui bien que de peu de caste poursuit bien le cheval et supporte un premier rejon de châtiment sans défaillir. Andy prend le second mais comprend bien vite que l’animal ne supportera pas un châtiment supplémentaire. La première banderille est posée de face et le toro suit bien dans les flancs du cheval les cornes à quelques millimètres mais ce sera tout : cette poursuite a eu raison de ses forces, la distance est considérablement réduite.
Les poses et les changements de chevaux se succèdent mais sans vraiment d’émotion purement taurine. L’émotion est dans le spectacle équestre et la présentation de montures superbes et remarquablement dressées, en particulier un magnifique cheval de robe perle foncé aux crins libres d’une longueur spectaculaire: une véritable estampe. Mais le spectacle est loin du toro. Andy torée le public plus que l’animal qui n’en peut plus… JEREZ est la ville du cheval et ce que nous voyons dans l’arène s’approche plus d’une démonstration de l’école royale que d’une corrida de rejon. Le public cependant conquis réclamera et obtiendra une oreille.
Au second toro de CARTAGENA nous ne sommes plus à l’école royale mais chez Alexis GRUSS ou peut être au cirque AMAR : de toro il n’est plus question, il est absent. Le numéro équestre est parfait mais où est la course de toro ? Nous en avons vu plus hier au concours d’acosso y deribo. Mais cela plait au public qui conquis par la démonstration équestre réclame et obtient deux oreilles malgré une mise à mort en deux temps.
Diego VENTURA, pour le moins, est torero et il le démontrera à son premier toro tirant le meilleur parti d’un animal décasté mais faisant preuve de noblesse et d’une certaine mobilité. Les changements de terrain sont précis, les poses efficaces et ses poses à deux mains après avoir retiré la bride de son cheval particulièrement impressionnantes. Malheureusement et comme souvent dans le rejoneo le toro s’arrête et les dernières poses se font à toro immobile. Le toro est largement alourdi par des paires pléthoriques et la mise à mort d’un rejon fulgurant au deuxième essai provoquera la pétition de deux oreilles.
Son deuxième le plus léger du lot raccourcira la distance dès la première banderille et c’est à un toro quasi statique que seront posées les suivantes. Le rejoneador faisant preuve de beaucoup de mérite pour arriver toutefois sortir l’animal de son refuge le long des planches. La mise à mort se fera en trois temps et cela n’empêchera pas VENTURA de couper une oreille supplémentaire. Il faut dire que depuis l’an dernier il est la coqueluche de Jerez et qu’à la fin de sa prestation beaucoup de spectateurs sont sortis des arènes.
Léa VINCENS a été la plus mal servie au tirage au sort. Son premier se résume à cinq cent cinquante kilos de graisse décastée, Totalement endormi à la sortie des chiqueros, l’animal se réveille un peu à la pose du premier rejon de châtiment; réveil de courte durée. Léa est un très élégante cavalière mais cela ne suffit pas quand il n’y a pas de toros . La première banderille est posée à la croupe la seconde à peu près de face, le toro voulait se bouger, le reste à toro arrêté comme bien évidemment la mise à mort en deux temps.
Le calvaire de Lea ne faisant que commencer son dernier adversaire est une catastrophe ambulante. Elle l’attend à la porte du toril voulant sa part de triomphe, mais à peine avance-t-elle à droite que l’animal fuit à gauche. Un péon le cite au capote le toro part dans l’autre sens : plus manso que ça il n’y a pas. Impossible de le bouger et pourtant Léa tente tout mais rien à faire. Le toro sortira sous les huées et Léa dans un silence respectueux, elle à pied laissant ses deux compagnons de cartels sortir par la grande porte.
A noter: le comportement détestable des peones de Léa, se trouvant seuls à crier et siffler en se cachant la bouche pour réclamer une oreille à ce dernier toro, en l’occurrence, ils ne valaient guère mieux que lui. Voilà pour la première d’abono de JEREZ il y a des progrès à faire pour redonner ses lettres de noblesse à la corrida de rejon qui est, rappelons-le, née dans ces arènes. Espérons que les corridas de vendredi et samedi nous réserveront d’agréables surprises.