Real Maestranza de Caballería de Sevilla. Dernière de la Feria de Abril 2025. plus de trois quarts. Toros de Miura,
• MANUEL ESCRIBANO, silence après avis et silence après avis.
• PEPE MORAL, oreille et oreille avec forte pétition de la seconde.
• ESAÚ FERNÁNDEZ, ovation après avis et silence.
Une miurada qui ne restera sans doute pas dans les mémoires : 6 toros assez variés de trapio, peut-être parce que 3 avaient été refusés au reconocimiento (2 pour corne escobillée et 1 pour falta de remate), qui ont également montré des signes de faiblesse, mais compliqués de comportement qui ont donné du mal aux 3 diestros ! Le second, Adobero sautera même au callejon !
Les 3 maestros sont allés 2 fois à porta gayola, mais cela ne suffisait pas.
Escribano est tombé sur le plus mauvais lot. Son premier qui sort suelto dès l’impact des 2 premières piques en prendra une 3ème dans laquelle il se fixe. Mais dès la muleta en mains, Escribano se rend compte qu’il est dangereux par ses extranos et ses derrotes. Ses séries seront prudentes et il abrègera avant de connaitre une débâcle à l’épée (8 pinchazos ou mete y saca).
Son second sera également épargné à sa deuxième pique et Escribano nous gratifiera d’un superbe quiebro aux banderilles. A la muleta le toro derrote ou se lance dans des extranos et Escribano prendra encore l’extérieur pour l’estocade.
Même scénario pour Esau Fernandez, qui a la chance de tomber sur un toro de plus fort trapio mais surtout d’une noblesse inhabituelle chez Miura. Peu piqué, le toro part de loin dans les premières séries à droite et permet d’enchainer les passes. Mais à gauche premier avertissement par un extrańo et le toro ne passe plus, derrotant sur place. Estocade prudente en demie épée trasera verticale, qui nécessitera 2 descabellos.
Le sixième permettra seulement quelques passes à gauche, mais derrotera dans les derechazos n’acceptant qu’une demie passe tête haute, peut-être parce que Fernandez n’est pas assez croisé.
Le triomphateur de la tarde est Pepe Moral, injustement oublié (1 seul cartel en 2024) : ce cartel était donc très important pour lui et il n’a pas laissé passer sa chance, coupant les 2 oreilles qui lui redonnent l’espoir.
Son premier ayant sauté au callejon trainait un peu la patte, mais il s’est remis rapidement pour foncer seul sur le cheval et pousser avant un picotazo. Moral entame sa faena par doblones, avec prudence d’abord puis en se livrant dès que le toro se fixe dans la seconde série à droite : la musique joue et si le toro se livre moins à gauche, l’ensemble est propre et net. A la mort, une épée contraire foudroyante lui vaut sa première oreille.
Au 5ème, la porta gayola est suivie de belles véroniques et d’une bonne lidia à la cape. Après avoir été mis en suerte par chicuelinas marchées, le toro poussera sur une corne à la 1ère pique mais sera épargné à la seconde.
Les doblones d’entame vaudront à moral un extrano à droite en guise d’avertissement, mais il enlève ses zapatillas pour donner 2 séries de derechazos qui déclenchent la musique. Aux naturelles, le toro saute d’abord dans la passe puis se rend et suit. Une nouvelle estocade entière de qualité en entrant droit et en faisant baisser la tête au toro et la deuxième oreille tombe sans discussion.
Au total, une tarde intéressante et des maestros qui se sont battus et méritent le respect.
JY Blouin texte et photos. Photos additionnelles Ferdinand de Marchi
C’est sur Facebook que le novillero Hadrien Lucq « clôt un chapitre » de sa carrière de novillero. On l’avait vu pour la dernière fois à Mugron lors de la novillada non piquée pour ce qui sera sa seule course pour 2025. Une nouvelle étape va s’ouvrir dans sa vie, en espérant que les toros resteront une partie de celle-ci.
Ce soir, tout Séville toréait dans la rue et jusque dans les casitas de la féria : La porte du Prince s’était enfin ouverte et pas pour une des figuras en tête de l’escalafon, mais un sans grade qui a quand même connu 25 contrats en 2024, mais dont on ne parlait que dans les cercles informés.
CAYETANO , silence et applaudissements.
• ROCA Rey, silence et applaudissements.
• DAVID DE MIRANDA , oreille avec forte demande pour la deuxième et les deux oreilles.
Pourtant le lot de toros d’El Parralejo, du moins à la sortie des deux premiers, n’incitait pas à l’optimisme : d’une faiblesse insigne (le premier aurait du être changé, mais la présidence n’a pas su voir avant les banderilles qu’il était quasi intoréable en raison de ses multiples chutes). Cela s’est un peu amélioré ensuite, mais certainement pas pour le 4 et le 5 : Ni Cayetano pour ses adieux à Séville, ni Roca Rey n’ont bénéficié d’un sorteo un peu favorable.
Ce fut la chance de David de Miranda de tomber sur les deux seuls qui pouvaient être toréés mais son talent fut aussi de ne pas laisser passer cette chance.
Il s’était déjà signalé par un quite au premier toro de Roca Rey, en gaoneras, mais en repliant la cape derrière son dos et en citant à cuerpo limpio avant de la déployer pour canaliser l’embestida.
Inspirado, le 3 ème, un castano au frontal clair sort avec alegria et est le premier à répondre aux cites des banderilleros. Intelligemment, De Miranda le fait peu piquer et entame sa faena au centre, ce qui commence à être rare, par des naturelles. Le toro n’est pas très fort, avec une faiblesse du train arrière, mais il a du jus et rentre bien dans la muleta.
C’est une arrucina qui déclenchera la musique après 4 séries bien faites dont des naturelles de face à pieds joints. Une nouvelle série à droite sera très applaudie et suivie par un ensemble de Bernadinas de haut niveau en changeant le voyage du toro. S’ajoute à cette belle œuvre une épée dans le haut et foudroyante et le palco accorde la première oreille subissant une bronca pour ne pas avoir accordé la seconde.
Hojalatero qui sort en 6 ème position sera le meilleur du lot : il sera reçu au centre encore une fois par véroniques et peu piqué. Après les statuaires superbes qui entament la faena, rématées par passe du mépris et trincherilla la musique joue. L’embestida du toro reste vive et bien exploitée par David de Miranda en droitières sur 360 degrés à mi-hauteur :
il conserve tout son jus dans les séries suivantes. Une nouvelle arrucina conclut la série à droite suivante et dans les naturelles s’inscrit ce que j’appellerai, faute de connaitre son nom éventuel, une arrucina de la gauche que je n’avais jamais vue ! Suivent à nouveau des derechazos en rond et le taureau charge toujours ! L’estocade est entière contraire et foudroyante et la présidence n’hésite pas cette fois à sortir 2 mouchoirs qui ouvrent la Porte du Prince.
Malchanceux, Cayetano qui a touché les plus faibles, mais aussi Roca Rey, n’ont pu avoir que quelques beaux gestes épars. Triste despedida de Séville pour Cayetano qui a toréé un lot impossible avec beaucoup de dignité.
De son côté Roca Rey a montré son savoir-faire, mais à Séville on aime les passes longues qui durent 3 ou 4 secondes et qui sont liées par-dessus le marché (dixit Zocato). Or Roca Rey est plus électrique et enchaîne avec force et rapidité ses muletazos, ce qui peut être très beau à voir mais ne correspond pas forcément au style de la plaza.
Son premier est sorti faiblard et il n’a rien pu faire. A son second, il entend la musique pour des séries liées des olés pour un pendule de la gauche, mais après pinchazo, l’estocade desprendida ne permet aucune récompense.
Grand moment en ce 10 mai à Séville, où les rues étaient pleines de sourires ce soir !
Jean Yves Blouin (texxte et photos ) et Ferdinand de Marchi photo
Une faible corrida d’El Pilar à oublier au plus vite. 5e et 6e renvoyés aux corrals. 1er et 3e rongés par un instinct défensif de mauvais aloi.
Les Urdiales sont restées dignes et inédites face à un 1er qui n’avait pas une passe, et un 4e qui n’en avait guère plus.
Grande clairvoyance de Galván qui démarre le 2e tout en douceur pour amener le toro à se livrer pour lier une faena élégante. Le manque de transmission du toro fera que la forte pétition ne soit pas suffisante et qu’il se contente d’un tour d’honneur.
Le 5e bis de Castillejo de Huebra ne fait pas montre de bonne volonté à la muleta. Galvan s’applique à lui arracher les passes. Pétition minoritaire et nouvelle vuelta al ruedo
Face aux mauvaises manières du 3e, lier deux passes pertinentes de la jauge. Un pari réussi par Hernández avec en particulier des naturelles exposées de grande valeur, au sens français et espagnol (courage) du mot. Une oreille. Avec le 6e bis de Villamarta, pas grand choix à se rappeler malgré l’envie du torero ; le froid avait saisi l’arène et ses spectateurs
Michel NAUDY
Le point de vue de Charles Figini
Tous les lots de toros présentés à Las Ventas sont minutieusement sélectionnés par chaque Ganaderia. Moises FRAILE grand ganadero depuis plus de quarante ans a su avec science et patience fabriquer à partir d’une encaste DOMECQ un toro à la fois spectaculaire et avec une vraie force d’âme. A juste titre il fait partie des élevages toujours choisis par les grandes arènes. Pourtant deux de ces six exemplaires durent être changés le Cinquième pour un défaut de vision évident remplacé par un toro de Castillo de Huebra (même poids et même trapio) et le sixième pour faiblesse par un toro de la ganaderia de Villamarta.
Diego Urdiales : Accueillit Burreñito avec circonspection, le toro c’est vrai se montra vite très distrait et sans force ni violence à la pique. Le comportement de l’adversaire se détériorant très vite Diego n’insista pas. Peut-on dire qu’il laissa tomber ? Au moins il abrégea : Un pinchazo, une estocade et un descabello plus tard il était temps de laisser place aux jeunes !
A son deuxième adversaire Burriño un colorado de cinq ans Diego n’eut point à s’employer davantage, un toro sans la plus petite trace de noblesse, tardo , puis presque totalement arrêté plus quelques rafales de vent lui donnèrent toutes les raisons d’arrêter là un combat jamais commencé.
David Galvan :Son premier adversaire de 4 ans et 575 Kg était magnifiquement présenté, il le reçut avec une série de véroniques templées et parfaitement rythmées. Le toro humiliait et manifestait une vraie bravoure. On retiendra deux séries de naturelles aussi verticales qu’émouvantes. Il manifesta tout le long de sa faena une science approfondie du toro. Il sut profiter de sa relative faiblesse dans les derniers moments pour faire valoir une tauromachie de douceur et de proximité avec l’animal.La mise à mort fut exécutée dans les règles et le toro tarda un peu à mourir (un deuxième avis sonna). Une faena complète appréciée par le public exigeant de Madrid mais pas par la présidence qui ne lui accorda pas l’oreille.
David GALVAN vit arriver un cinquième qui, lui, ne voyait pas ou trop peu et qui fut immédiatement changé pour un sobrero de « Castillo de Huebra » de presque six ans mais avec toutes les qualités du toro noble, il humiliait, « mettait la tête » et le maestro sut en profiter, mais pas très longtemps car Sembrador se décomposa assez vite. Malgré tout David Galvan sut le garder et provoquer la « embestida » du bicho , il sut le toréer de près en fin de faena et donna une estocade en place et efficace qui a conquis le public…Mais pas la présidence. Une vuelta tristounette s’en suivit.
Victor Hernandez : Devant ses deux adversaires s’est montré digne de sa jeune réputation. Certes son premier adversaire le désarma à la sortie de la pique, certes, son second (un sobrero de Villamarta )lui causa pas mal de tracas , mais l’entrega du jeune homme, en même temps que sa technique sut conquérir le cœur des madrilènes. A son premier il opposa une tauromachie profonde et sincère par naturelles absolument pures et sans affèteries. La présidence voulut bien reconnaitre ses mérites et lui accorda une oreille largement plébiscitée par le public. A son second l’échec à la mort lui coutât cette fameuse « puerta grande ». Ne doutons pas du bel avenir de ce jeune homme.
Plaza de toros de La Real Maestranza de Caballería de Sevilla. Trézième de la Feria de Abril 2025. Lleno de ‘No hay billetes’.
Toros de Garcigrande,
• MORANTE DE LA PUEBLA, ovation et ovation.
• DANIEL LUQUE, vuelta al ruedo après pétition et oreille.
• TOMÁS RUFO, ovation après pétition et oreille.
Le banderillero Joao Ferreira a salué au premier
Corrida de Garcigrande intéressante sans atteindre les hauteurs espérées par la foule, avec Morante au cartel.
Les toros sont sortis abanto, mais leur comportement a été très variable, les deux premiers médiocres les suivants regular.
Le 1, manso et tardo, est pris en mains par Morante par des véroniques mains levées. Le toro donne des signes de faiblesse et sort suelto de la première pique. Joao Ferreira brille aux banderilles. A la faena, le cartucho de pescao d’accueil est suivi d’un molinete et de passes par le haut. La faena est essentiellement gauchère, mais Morante abrège au vu des chutes du toro.
Le second est également mansote et faible même s’il pousse à la première pique. L’entame de Luque en aidées par le haut intéresse le toro qui se rend dans la première série à droite. Musique pour la deuxième série bien liée. Commencée à droite la série suivante s’enchaine sur des naturelles de classe données en rond. En conclusion, une grande estocade mais on ne comprend pas pourquoi le président refuse l’oreille.
En 3 sort un toro bien fait qui manifestera une grande noblesse tout au long de la lidia : d’abord sur les (nombreuses) véroniques de Rufo, puis sur l’entame de faena à genoux avec des derechazos en rond en faisant partir le toro de loin. Les séries à droite qui suivent sont aussi servies sur 360 degrés en musique. Les naturelles seront également liées, mais l’estocade tombée empêchera l’attribution de l’oreille.
En 4 sort un toro à la charge désordonnée : les véroniques de Morante sont même torchonnées ! Mais l’entame de faena est extraordinaire : statuaires, molinete, trincheras, farol, etc. Clameurs dans la Maestranza et musique. La suite est de bon niveau essentiellement gauchère mais après la quatrième série, le toro accuse les piques dures de Aurelio Cruz et s’éteint. L’estocade après pinchazo sera tombée et d’effet lent.
Les véroniques d’accueil du 5 par Daniel Luque se donnent genou fléchi. Les piques sont fortes et la faena commence par des doblones suivis de séries liées qui déclenchent la musique. Le toro a quelques extranos brusques notamment à gauche, mais cela n’empêchera pas les luquecinas finales. L’épée bien portée est trasera mais concluante et vaut à Luque une oreille.
Rufo reçoit le 6 par véroniques avant qu’il ne subisse deux piques prises tête haute sur une corne. Morante intervient pour un quite par véronique et média superbes, son meilleur moment à la cape. A la muleta, Rufo torée mains basses et exigeantes : à la quatrième série, le toro commence à accuser les piques et la faena et va a menos. L’estocade est trasera mais foudroyante et lui vaut une oreille.
Corrida intéressante en raison de la variété du comportement des toros et des efforts des maestros.
JY BLOUIN texte et photos; photos complémentaires F de Marchi
Le lot provient du fer de Victoriano Del Río, tandis que les deux derniers toros sont issus du second fer de Victoriano de Cortés. L’ensemble est bien présenté et homogène, offrant une belle allure dans l’arène.
Seul le quatrième toro se distingue par son caste, exprimant davantage de caractère et de combativité. Le reste du lot, en revanche, peine à démontrer une véritable bravoure, laissant une impression violence et un manque de race. laissant une impression plus discrète sur le ruedo .
Alejandro Talavante
Le matador débute avec des véroniques ou la douceur s’exprime. Le toro avec plus de noblesse que son prédécesseur . Alejandro Talavante s’illustre par un joli quite, précis et inspiré suite à la première rencontre. Lors de la seconde charge, l’animal se montre plus franc, mais sans véritable poussée. La cérémonie s’achève avec Clemente, qui remet la muleta au matador. Ce dernier exécute quelques muletazos, cherchant à donner du rythme à la faena.Cependant, le toro manque de force, autant sur les naturelles que sur les derechazos. Face à cette faiblesse, le matador décide d’écourter l’affrontement pour se saisir de l’épée. Le coup est porté, mais l’épée tombe contraire et caida. L’émotion reste palpable dans les gradins.
Le toro se révèle plus complexe à gauche qu’à droite sous la cape d’Alejandro Talavante. La rencontre au cheval manque de bravoure, ne laissant qu’un souvenir insignifiant.
Les premiers muletazos sont exécutés avec du temple, tandis que les derechazos, portés par une poignée franche, marquent la faena. L’émotion traverse l’arène, touchant le public. Les naturelles, profondes et pleines de finesse, sont chaleureusement applaudies. Les “Olé” résonnent à chaque passe, accompagnant la domination du matador. Dans ces derechazos maîtrisés, le toro se rompt, se laisse entraîner par la muleta, complètement absorbé. Ce toro inspire le matador, qui semble détenu dans son art, habité par l’instant. L’épée est engagée et bien placée. Les tendidos s’illuminent sous une pluie de pañuelos, saluant la prestation.
Juan Ortega
Ce toro affiche le même comportement que le second. Juan Ortega l’accueille avec quelques véroniques élégantes. Après la pique, l’andalou exécute un quite apprécié par le public madrilène, suivant deux charges au cheval. Talavante répond immédiatement à ce quite, poursuivant l’échange artistique.
Les passes par le haut s’enchaînent avec douceur. Sur la gauche, Juan Ortega veut d’abord exécuter un muletazo bas, mais ajuste son geste avec un trincherazo plus court. La première série est empreinte de temple, déclenchant une belle réaction du public. Le matador trouve le bon rythme et parvient à dominer le toro, malgré quelques difficultés sur les premières naturelles.Les applaudissements résonnent avec force. Une légère présence du vent accompagne la faena, mais sans gêner le travail du matador. Lors de l’estocade, un pinchazo sur un recibir marque la première tentative. La seconde, bien placée, s’avère efficace, concluant le combat avec maîtrise.
Ce toro, issu du second fer de Victoriano del Cortés, montre un comportement plus harmonieux. Sa première charge est franche, mais la seconde manque d’engagement. Clemente exécute un quite correct avant que le matador ne change de terrain pour débuter la faena. L’animal, la langue ouverte, donne des coups de tête en entrant dans la muleta, rendant les naturelles et derechazos moins abouties. Face à cette difficulté, le matador écourte la faena et saisit l’épée. En suerte contraire, il pinche à sa première tentative, et les suivantes ne sont guère plus convaincantes. Finalement, il conclut par deux descabellos pour achever le combat.
Clemente
Clemente s’apprête à affronter son premier toro, sous les regards attentifs de sa famille, de ses amis et des aficionados français. Ce moment crucial, empreint d’émotion, confirme son engagement et sa volonté de briller face à cette confirmation d’alternative qui l’attend. . Quelques véroniques élégantes ouvrent la faena. Puis, un coup de tête brutal du toro interrompt l’instant. La cérémonie de confirmation se déroule sous les yeux attentifs d’Alejandro Talavante et Juan Ortega, témoins de l’événement.
Le public applaudit, tandis que le matador, concentré, enchaîne les passes avec des redondas précises. Du temple jusque dans le regard du torero, la maîtrise s’affirme. Les premiers naturelles se déploient vers le tendido sept, propres malgré les assauts du toro. Les applaudissements se poursuivent, saluant les derechazos impeccables. Soudain, une grosse voltereta de Clemente ! Le piton accroche la chaquetilla du matador, l’instant est suspendu. La première épée tombe, basse et contraire. Une seconde est nécessaire pour conclure le combat. L’émotion demeure.
Ce sixième toro, lui aussi issu du second fer, entre en piste sous le regard attentif du public. Clemente exécute quelques passes, cherchant à poser la faena. À la rencontre avec le cheval, la première charge manque de franchise, tandis que la cuadrilla peine à faire preuve de rigueur. L’animal, manso, finit par se diriger vers le cheval de réserve.
Les premiers muletazos sont portés avec domination et détermination, en plein centre. Les premières derechazos suscitent des applaudissements d’encouragement. Les naturelles, appliquées et pleines de prudence, démontrent la technique du matador, mais l’ensemble peine à provoquer une véritable émotion. Malgré plusieurs tentatives pour faire passer le toro, l’inspiration ne semble pas au rendez-vous.
L’épée est engagée, une demie dans le morillo. La prestation de Clemente, bien que privée de trophée, ne passe pas inaperçue aux yeux des spectateurs.
Resena Nicolas Couffignal « vu à la télévision »
Le point de vue de Michel Naudy
Une corrida décevante de Victoriano del Rio sauvée par le 4e qui eu physiquement suffisamment de fond pour supporter la faena. Un manque de race généralisée qui s’est traduit de différentes façons Clemente a été très bien avec le toro de la confirmation qui est sorti tête haute et a rapidement accusé une difficulté à humilier. Clemente en a pris rapidement la mesure déclenchant le soutien du public. La difficulté à humilier s’est manifestée par deux avertissements à gauche et à droite par des arrêts en cours de charge pour regarder le torero. Ce que Clemente a aguanté sans sourciller. Le danger était bien présent et l’accrochage spectaculaire arriva, le torero restant suspendu par la chaquetilla sur la corne. On pouvait s’attendre à une oreille, espoir évanoui après deux estocades très basses. Le premier de Talavante paraissait piqué avant d’aller au cheval. Dès le début de faena on s’attendait à ce qu’il se couche… inutile d’épiloguer Ortega fait parler magnifiquement son temple à la cape comme à la muleta. Las, le manque de force du cornu le fait ressembler plus à une petite sœur de la charité qu’à un toro de combat. Fin de faena dans l’indifférence Talavante voit tout de suite la noblesse du 4e et lance sans attendre son festival inspiré qui le fait enchaîner plusieurs séries des deux mains sans l’aide de l’épée factice. Une grande estocade lui assure la puerta grande La faiblesse du 5e le conduit à développer du genio. Repli stratégique rapide d’Ortega Le 6e se livre à deux premiers tiers complètement désordonnés. Dans ces conditions, accusant aussi, certainement, la rouste subie au 1er et la pression de l’événement, tarde à prendre la mesure de son opposant qui de plus s’éteint rapidement. Michel NAUDY
Jeudi 8 mai. Cette édition de la Journée de l’Avenir a débuté le matin par le Bolsín organisé par le CT El Campo au cours duquel face au bétail de Jacques Giraud, six aspirants, Isaac Galvín, Sacha El Mosti, Hadrien Lucq, Baptiste Angosto, Rémy Asensio et Lisares, se sont disputés le troisième Trophée Robert Laurent. A la fin de l’exercice, c’est Rémy Asensio, de Nîmes, qui a décroché la timbale, ce qui lui a octroyé le droit d’intégrer le cartel de la novillada non piquée de la tarde.
Après les agapes de la mi-journée avec notamment une impressionnante paella, la novillada non piquée a démarré avec respectivement les « parejas » suivantes : Santiago López Ortega/Pagès-Mailhan, /Giraud, Clovis/Barcelo et Rémy Asensio/La Suerte.
Les représentants des clubs organisateurs se sont présenté en piste et ont reçu une belle ovation aux côtés de Patrick Bricongne, président du CT El Campo.
Beau temps, public restreint. Bétail inégal en présentation, en retrait le 2, au demeurant faible.
Santiago López Ortega : oreille.
Manuel Fuentes : silence.
Clovis : oreille.
Rémy Asensio : silence.
Le Mexicain Santiago López Ortega a ouvert la séance face à un eral de Pagès-Mailhan face auquel il s’est signalé au capote avant de banderiller lui-même pour un résultat mitigé. Brindis à l’assemblée d’une faena débutée du plus bel effet en se ployant, la suite cohérente chez le protégé de Luis Miguel Encabo, avec aussi le matador Juan de Castilla comme témoin. Au final, après une voltereta, entière tombée. Plus tard, il aura les honneurs sur le podium, au terme d’un trasteo somme toute réussi.
Manuel Fuentes a eu l’infortune de tomber en partage sur un eral limité en coffre et jarrets. Il a toutefois tenté de donner le change en posant les banderilles puis à la faena en exécutant quelques muletazos comme il pouvait entre deux chutes de son adversaire, le tout manquant forcément de ligazón et de mando. Conclusion à la peine.
Clovis arrivait auréolé de quelques succès depuis le début de la temporada, avec récemment celui du Bolsín de Bougue qui lui rapporte cinq engagements, et pas des moindres. Ce jour, il alla recevoir son Barcelo a portagayola avant de se montrer entreprenant au capote. Aux banderilles, il se fit spectaculairement accrocher aux planches au sortir de la deuxième paire. Touché au genou gauche et le traje déchiré, il alla le faire rapiécer, le costume pas le genou, et salua avant de brinder au respectable une faena qui semblait bien partie. Las, un autre tampon vint quelque peu refroidir l’ambiance, mais Clovis a alors montré tout son aguante, « s’entréguant » sur plusieurs séries avant d’en finir d’une entière tombée au second coup. On le connaissait talentueux, on l’a vu aussi, aujourd’hui, en valiente ! En espérant bien sûr, que son problème de genou soit vite réglé…
Rémy Asensio s’est fait applaudir sur sa réception capotera, mais après avoir brindé » à Gilles Raoux et Serge Alméras, les choses se compliquèrent et il eut par la suite pas mal de peine à tenter de dominer un La Suerte certes exigeant, mais qui n’était pas non plus un diable. Il est vrai que Rémy n’en est qu’à ses débuts et ce n’était déjà pas si mal d’exposer envie et courage. Comme dit l’adage, c’est en forgeant..
Real Maestranza de Caballería de Sevilla. Douzième de la Feria de Abril 2025. Lleno.
Toros de Juan Pedro Domecq.
• DIEGO URDIALES, ovation et oreille.
• SEBASTIÁN CASTELLA, oreille et vuelta al ruedo après avis et bronca au palco.
• PABLO AGUADO, vuelta al ruedo et silence.
José Chacón a salué au cinquième.
Encore une fois, dans cette féria, les hommes ont été au-dessus des toros. Si la presse qualifie ce lot de meilleur envoyé à Séville, on est loin de la vérité : des toros certes d’une noblesse excellente pour le torero, mais d’une faiblesse latente qui ne leur permettait pas de supporter 2 vraies piques et pour certains d’un manque de race évident.
Le premier sort abanto et prend soin d’éviter les capes jusqu’au moment où Urdiales va le chercher au centre pour lui servir 3 belles véroniques. A la faena, il entame par aidées et enchaine sur 2 séries de derechazos et 2 de naturelles. Mesurant bien les capacités du toro, il prend l’épée et lui porte une demie estocade en place avant de saluer.
Le 4, de semblable comportement, acceptera quand même une douzaine de véroniques, mais fléchira en fin de série. Comme il tombe sous la pique, le public exige le changement, mais la présidence ne cède pas. La faena commence à mi-hauteur à droite, mais les séries de naturelles sont plus profondes, même si dans les gradins on entend parler « d’emocion » ! L’épée sera foudroyante et en place et déclenchera une pétition que la présidence suivra mais qui parait généreuse.
Castella va lui aussi chercher son toro au centre de la piste mais celui-ci parait plus noble dans les véroniques bien menées mais assez rapides. Le toro est épargné à la pique, et Castella enchaine sur un quite magnifique par chicuelinas tafalleras gaoneras et revolera. Aguado intervient également en chicuelinas bien faites. Viotti se distingue aux banderilles. A la faena après les aidées par le haut, Castella enchaine sur des derechazos liés et surtout une grande série de naturelles qui déclenchent la musique. L’épée engagée tombe trasera mais n’empêche pas la pétition majoritaire suivie par le président qui accorde l’oreille.
Le cinquième est accueilli par de magnifiques véroniques genou à terre puis 3 superbes véroniques debout. Les piques sont des simples contacts ; Jose Chacon salue aux banderilles. L’entame est classiquement « castellienne » :2 pendules, et le maestro enchaîne sur des séries liées à droite qui déclenchent la musique, puis 1 série de naturelles dont 2 à pieds joints qui suscitent les olés. Le toro garde du jus pour les derechazos suivants mais finit par en avoir assez. L’estocade entière, légèrement trasera, concluante précède une énorme pétition à laquelle le président refuse de céder malgré une double bronca de catégorie ! Castella parcourt le ruedo pour une vuelta fêtée, mais il n’a pas le sourire des beaux jours.
Le troisième comme les précédents sort abanto, mais en évitant les cites, préférant le vide du soleil. Quand enfin il charge, Aguado lui sert 6 véroniques dont 2 lentes très sévillanes. Il l’emmène à la pique par chicuelinas marchées, mais le toro tombe à l’impact et ne reçoit que 2 picotazos. La faena entamée par molinete et derechazos démarre en musique. Le toro montre sa noblesse et répète sans être cité. Les naturelles provoquent les olés. Avant l’estocade une série par le haut, trinchera et passe du mépris. Un pinchazo suivi d’une entière en prenant un choc à la poitrine déclenche une pétition minoritaire qui permet une vuelta.
Le sixième se comporte comme les précédents et sort suelto de la cape d’Aguado. Il s’emploie à la première pique donnant l’impression d’être plus brave, ce qui reste à confirmer. Aux banderilles il charge tête haute et Ivan Garcia montre ses qualités. La faena commence par doblones en gagnant vers le centre, mais dans les séries suivantes le toro se fait défensif, derrotant beaucoup. Quelques passes de châtiment et une épée quasi entière en terminent avec ce toro.
JY Blouin texte et photos. Photos additionnelles F. de Marchi
Plaza de toros de La Real Maestranza de Caballería de Sevilla. Onzième de la Feria de Abril 2025. Lleno de ‘No hay billetes’.
Toros de Victoriano del Río,
• MIGUEL ÁNGEL PERERA, vuelta al ruedo et palmas.
• JUAN ORTEGA, silence et silence.
• ROCA REY, deux oreilles après avis, silence après avis
Le lot de Victoriano del Rio était très divers : 2 presque à 6 ans, 1 à peine 4 ans, le reste 4 ans et demi, les poids de 501 à 550 kilos. Cela se ressentira au comportement. Tous manifesteront quelques signes de faiblesse, mais iront au bout de leur combat, d’autant que les piques ne seront pas appuyées pour préserver leurs forces.
Face à eux, Roca Rey et le public croyaient à la porte du Prince. Mais l’épée le trahira à son second ! Perera et Ortega auront de bons passages.
Le premier de Perera est à 2 mois des 6 ans et se défend à la pique en derrotant même dans le second picotazo. Après un beau quite d’Ortega en véroniques, l’entame par le haut est suivie de belles séries de derechazos templés et liés qui déclenchent la musique : le toro est noble et à gauche la série se conclut par trincherilla et passe du mépris. L’estocade entière sera trasera et tombée, ce qui explique que la rigoureuse présidente refuse la pétition, mais Perera fera une vuelta fêtée.
Le quatrième porte le même nom que le toro gracié à Dax, mais il n’en a pas les qualités. A la cape il serre à gauche et à la pique ne pousse que de la corne droite. Il humilie dans les passes de la droite, avec quelques fléchissements, mais a tendance à rechercher sa querencia. L’estocade sera desprendida et efficace, mais ne permettra même pas le salut.
Ortega a montré ses qualités de capeador dans son quite au premier, mais il effectue une nouvelle démonstration en accueillant le deuxième par une grande série de véroniques profondes allant a mas. Dans le quite de Roca Rey, le toro donne des signes de faiblesse et de mansedumbre. La faena commence par des aidées de bonne qualité et le toro répète jusqu’à la deuxième série à droite. Ensuite, son manque de transmission est apparent jusqu’à l’estocade presque à l’encuentro, pour une entière en place.
Le cinquième est accueilli par de belles véroniques conclues par 3 médias de haut vol. le toro quite seul le burladero pour se précipiter sur le cheval de pique et subir une pique dure bien gérée par Oscar Bernal, suivie d’un picotazo : dans les deux le toro se défend de la tête. A la faena, superbe entame par le haut et trinchera suivie de derechazos et de naturelles où le toro derrote. Quelques passes de châtiment et une estocade tombée concluent la prestation.
Le 3 ème, Manigero, vient parait-il d’une bonne famille. Cela se confirme dans les premières véroniques chargées avec ardeur suivies d’une chicuelina et d’une revolera applaudies. A la pique, il est épargné, mais pousse à la première. Ce toro est moins rematé que les précédents (qui ont presque 2 ans de plus) en sortie d’hiver, mais fait son devoir. Roca Rey lance sa faena par des statuaires énormes, suivies d’une passe cambiada de la gauche, et enchaine par 2 grandes séries de derechazos liés conclues par un changement de main et une circulaire inversée de la gauche pour amener les naturelles. Le toro humilie bien et charge avec classe. Une nouvelle grande série de derechazos liés et des circulaires inversées précèdent l’estocade desprendida mais concluante. 2 oreilles fortement demandées par l’arène entrouvrent la porte du Prince.
Le 6 ème est amené jusqu’au centre par des véroniques dont certaines à pieds joints. A la pique, le toro est épargné, pour un début de faena par statuaires et des séries de derechazos dont la clé est le ligazon : la musique joue ! Les passes sont aussi bien liées à droite qu’à gauche et la Maestranza s’enflamme. Des passes par le haut pour terminer, et c’est l’échec à l’épée : 2 pinchazos et une entière contraire le long des planches. L’ovation a été belle à la sortie, et Roca Rey peut encore rêver à son deuxième cartel samedi (El Parralejo).
JY Blouin texte et photos avec les photos de F. de Marchi
Plaza de toros de la Real Maestranza de Caballería de Sevilla. Dixième festejo de la Feria de Abril 2025. Lleno.
Toros de Santiago Domecq, le second ‘Anárquico’ nº116, de 558 kilos, vuelta al ruedo.
• MANUEL ESCRIBANO, silence et silence.
• MIGUEL ÁNGEL PERERA, ovation après deux avis et silence.
• BORJA JIMÉNEZ, silence après avis et silence.
Les Santi Domecq étaient attendus après leurs brillantes prestations de l’an dernier. Tout ne fut pas parfait même si le 2 Anarquico obtient la vuelta ; seuls le premier et le 6 ème ont aussi fait vibrer le public et l’on a quand même vu des passages aux piques où les toros s’engageaient et poussaient, même si la puya était vite relevée pour ménager les faenas.
Manuel Escribano accueille son premier à porta gayola et le toro le met en difficulté en venant au pas et en chargeant au dernier moment. Il enchaine avec de bonnes véroniques et conduit le toro pour 2 piques poussées et bien menées par Juan Francisco Pena. Après ses banderilles, il attaque la faena par 2 pendules où le toro puissant a encore beaucoup de jus. De même dans les deux premières séries à droite ; mais après la 3 ème série, le toro accusera les piques et baissera de ton. L’échec à l’épée lui permettra d’écouter le silence.
Le quatrième, de belle présentation, ne subira que 2 picotazos, même s’il pousse ardemment dans le peto. Aux banderilles, un beau quiebro aux barrières provoque les applaudissements. Mais à la faena le toro parait éteint et n’embiste pas avec la race des 2 premiers. A l’estocade, une entière en place après pinchazo et nouveau silence.
Perera touche le meilleur toro du jour : un animal qui sort indécis, avant de se livrer à la pique : même après la puya retirée il s’acharne et continue à pousser. A la faena, superbe entame alternant passes par le haut et par le bas et le toro se livre dans 3 grandes séries de derechazos liés qui font sonner la musique. Perera torée mains très basses ce que le toro supporte grâce à une embestida vive et allègre. Malheureusement, l’épée trasera sera d’effet lent obligeant Perera à utiliser le descabello, alors que le toro relève la tête : après 6 tentatives, les deux oreilles promises se transforment en un salut chaleureux.
Le cinquième accueilli en brega manifeste sa faiblesse latente en chutant en sortie de 2 piques légères, ce qui provoque une pétition de changement refusée. La faena, techniquement bonne et adaptée à ce toro faible et sur la défensive ne transmet pas car il n’a pas la force de sa combativité. L’estocade sera bonne mais le public ne réagit pas.
Borja Jimenez accueille en véroniques un toro qui répète avec ardeur dans la cape et subit 2 piques légères mais en poussant avec bravoure. La faena commence par des doblones de dominio, impressionnants, et se poursuit par des séries droitières qui ne transmettent pas malgré leur qualité. Même après une passe cambiada, le toréo reste terne à droite comme à gauche faute d’un adversaire. La demie épée trasera après pinchazo suivie de 3 coups de verdugo mettra fin à l’épreuve.
Le 6 ème qui se livre à porta gayola et dans des véroniques et chicuelinas conclues par une média templée superbe, va se livrer à la pique en soulevant le cheval pendant de longues minutes permettant à Sandoval de montrer ses qualités de cavalier en restant en selle et en conservant son cheval debout. La faena débutée à genoux et toréée ensuite par le bas avec dynamisme, montre un toro encasté et mobile. Mais un nouvel échec à l’épée fermera tout espoir de trophée.
Encore une corrida intéressante, qui aurait pu se terminer avec une moisson d’oreilles, mais les épées ont fait défaut !
JY Blouin texte et photos; photos complémentaires Ferdinand de Marchi.