Miura Séville 21 avril 2024 © Ferdinand De Marchi

SEVILLE 12em et ultime corrida de la Feria d’avril. Grande entrée. Ciel mitigé. 25°.

6 toros de MIURA bien présentés dans le type de la ganaderia, longs, grands et bien encornés, 590 Kg, de robes et de jeu variés, 4 ans et 2 piques chacun, toréable le 3°, le 5° un Miura d’antan, les autres sans possibilité à la faena par manque d’humiliation ou de franchise, se retournant comme des chats, silence à l’arrastre pour tous, pour :

DAVID FANDILLA EL FANDI, Bleu roi et or. Ovation et Vuelta après pétition paraissant majoritaire.

MANUEL ESCRIBANO, Blanc parsemé de roses et or. Ovation et Ovation.

ESAU FERNANDEZ, Bleu et or. Une oreille et silence.

Ovation à Manuel Escribano à l’issue du paseo en remerciement pour sa grande après midi avec les toros de Victorino Martin du samedi 13 avril.

Tercio de banderilles partagées entre El Fandi et Escribano à chacun de leur toro. Un festival de tout l’art contemporain des banderilles : 12 paires al cuarteo, de poder a poder, al quiebro, al violin, al quiebro et al violin, por dentro, por afuera, dans le berceau ou à cornes passées, le tout donné avec joie et entrain par ces deux vétérans.

El Fandi Miura Séville 21 avril 2024 © Ferdinand De Marchi
El Fandi Miura Séville 21 avril 2024 © Ferdinand De Marchi

EL FANDI est matador de toros depuis l’an 2000. A 45 ans Il a déjà coupé pas moins de 2000 oreilles et des dizaines de queues dans des arènes de petite catégorie. Ici, à Séville, il est heureux de toréer et même si on ne lui donne pas l’oreille qu’il avait mérité à son deuxième toro, il reste souriant.

Deux fois il a été recevoir le toro a puerta gayola, deux fois il s’en ait bien sorti malgré des toros réservés à leur sortie.

Deux fois il a croisé les banderilles avec Manuel Escribano, deux fois il n’a pu toréer des toros impossibles pour lui qui n’est pas un muletero puissant, n’est pas Ruiz Miguel qui veut, mais deux fois il a tué recta. Chapeau l’artiste qui fait honneur à sa profession depuis 25 ans.

Photo J.Y Blouin
Photo J.Y Bloin

Manuel ESCRIBANO revient après son après-midi héroïque des Victorino Martin. Il est heureux de retrouver son parrain d’alternative, reçue il y a 21 ans.

Visiblement ces deux matadors sont en grande complicité depuis cette date, le festival aux banderilles le montre à tout le monde, embrassades et effusions sont légion, brindis réciproque même. A la muleta rien n’est possible malgré l’envie. Deux fois le toro a été reçu à la porte du toril comme l’a fait son ami, deux fois il s’en est sorti indemne malgré le risque.

Un grand merci à ces deux artistes d’avoir animé cette corrida qui aurait été bien peu plaisante sans eux. C’est aussi cela la corrida de toros, savoir donner du plaisir au public en s’employant à fond dans ce que l’on sait bien faire.

Photo J.Y Blouin
Photo J.Y Blouin

Esau FERNANDEZ se présente après ses deux grâces de toros de l’an passé, dont une d’un Miura à Sanlucar de Barrameda. Sa faena a son premier toro est intelligente, au début le toro ne passe ni à droite ni à gauche et se retourne trop rapidement. Mais à force d’engagement et de domination il arrive à tirer quelques passes sur la corne droite, précédant une belle épée concluante. Une oreille méritée.

A son deuxième toro qu’il a été recevoir à genoux à la porte du toril pour faire comme les autres il ne peut rien. Mais il a eu le geste de brinder ce dernier toro de la feria à ses deux compagnons de cartel, comme pour les remercier du spectacle offert.

Ainsi s’est terminée cette feria d’avril 2024 qui a connu le match nul entre Daniel Luque et Roca Rey, une porte du Prince chacun, la résurrection de Miguel Angel Perera, une porte du Prince, mais surtout l’immense faena « pour le souvenir » de Juan Ortega à un toro de Garcigrande le 15.

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