Mois : mai 2024 Page 1 sur 14

Grenade, Ponce un retour triomphal

Plaza de toros de Grenade PremiĂšre de la Feria del Corpus. Trois quart.

Toros de Domingo HernĂĄndez, de jeu inĂ©gal 4Ăšme et 5Ăšme ovationnĂ©s Ă  l’arrastre;

 ENRIQUE PONCE,  oreille et deux oreilles et deux vueltas al ruedo

EL FANDI, oreille et deux oreilles

SEBASTIEN CASTELLA, oreille et silence

C’Ă©tait la fĂȘte au village de Grenade en ce jour : les oreilles pleuvaient aprĂšs des faenas ou des estocades qui ne le mĂ©ritaient peut-ĂȘtre pas.
6 toros de Domingo Hernandez dont 2 nettement annovillados et 3 mansotes, mĂȘme s’ils ont fait leur devoir au cheval sans qu’on puisse en juger car ils n’ont pris qu’une pique chacun !
face Ă  eux Ponce dont Grenade Ă©tait venue fĂȘter la despedida (2 gros tiers d’arĂšne) a montrĂ© qu’il n’avait rien perdu de son mĂ©tier en deux faenas Ă©lĂ©gantes, mais regular. L’enthousiasme populaire Ă©tait tel que cela s’est traduit par 3 oreilles.
El fandi est chez lui et se permet des suertes qu’il ne pratique pas dans des arĂšnes de meilleure catĂ©gorie. Mais ses largas,ses zapopinas, ses banderilles, son torĂ©o Ă  genoux portent sur le public, bien lidiĂ© lui aussi, et lui permettent Ă©galement de couper 3 oreilles.
Castella a montrĂ© son nouveau style et est apparu beaucoup plus sĂ©rieux. S’il coupe une oreille Ă  son premier, son second dangereux et qui a multipliĂ© les extranos, l’a obligĂ© Ă  abrĂ©ger et Ă  ne pouvoir partager le triomphe de ses confrĂšres.
JY Blouin texte et photos

Communiqué de la FSTF

TolÚde: Morante ressuscité

Plaza de toros de Toledo. Corrida de Corpus. Casi lleno.

Toros de Juan Pedro Domecq, mal présentée mais donnant du jeu le 5Úme le meilleur.

MORANTE DE LA PUEBLA, oreille et deux oreilles aprÚs avis 

ROCA REY, deux oreilles et ovation aprÚs avis.

TOMÁS RUFO, ovation et deux oreilles.

Le banderillero Fernando Sånchez a salué au troisiÚme et sixiÚme.. 

Madrid  : des confirmations

Madrid, 30 mai. Plein. Temps estival, du vent Ă  partir du troisiĂšme. Quatre toros d’AlcurrucĂ©n et un de El Cortijillo, deuxiĂšme fer des frĂšres Lozano, aux robes variĂ©es, inĂ©gaux de prĂ©sentation, mansos au cheval et souvent Ă  la muleta. Celui sorti en troisiĂšme fut le plus noble. Un sobrero, sorti en premier, de Juan Manuel Criado, tardo mais aux charges longues.

Daniel Luque : salut et silence.

David Galvån : avis et vuelta aprÚs pétition et salut aprÚs avis.

Victor HernĂĄndez : avis et salut et salut.

David Galvån remplaçait Manzanares.

« Esmerado Â», n°23, de 547 kilos , negro listĂłn, nĂ© en octobre 2018,  de Juan Manuel Criado fut le toro de la confirmation de Victor HernĂĄndez.

Confirmations, d’abord celle officielle, du matador madrilĂšne Victor HernĂĄndez. Un jeune torero qui a prouvĂ©, en particulier au dernier, qu’il a Ă©normĂ©ment de courage, du sitio et qu’il ne peut que progresser. Car au-delĂ  de son attitude il a un bon concept de la tauromachie. Son premier toro, le sobrero de Criado, Ă©tait reticent au premier abord mais une fois dans la muleta il chargeait avec profondeur. Malheureusement il ne dura que trois ou quatre sĂ©ries, des sĂ©ries oĂč l’on put entrevoir le toreo de Victor HernĂĄndez. A suivre, on le verra bientĂŽt aux demies finales de la Copa Chenel.

Confirmation aussi que David GalvĂĄn est devenu un torero de Madrid aprĂšs son succĂšs d’il y a quelques jours. Le public l’attend et l’a soutenu tout au long de l’aprĂšs-midi, il s’est mĂȘme parfois enflamĂ© avec sa gestuelle si torera. En particulier au premier, un toro noble mais aux forces limitĂ©es qu’il torĂ©a avec intelligence et bon goĂ»t. On lui demanda l’oreille aprĂšs une demie estocade.

Faena plus compliquĂ©e et laborieuse au cinquiĂšme, un AlcurrucĂ©n qui ne voulait pas charger, oĂč il s’est montrĂ© insistant et a mĂȘme rĂ©ussi Ă  en extirper une sĂ©rie finale, trĂšs applaudie par les MadrilĂšnes. La preuve que grĂące Ă  cette San Isidro il a franchi un pas dĂ©terminant dans sa carriĂšre.

Confirmation aussi aujourd’hui de la mauvaise passe de la ganaderia d’Alcurrucen qui, aprĂšs deux corridas Ă  Madrid, s’est surtout distinguĂ©e par des comportements de manso dans les diffĂ©rentes phases de la lidia.

Daniel Luque, dont c’Ă©tait la derniĂšre prestation Ă  cette San Isidro, en a pĂąti. MalgrĂ© tout, sa faena au premier, pour l’aficionado, fut une leçon de lidia par sa construction, la maniĂšre dont il lima les aspĂ©ritĂ©s du toro et inventa une faena a priori inimaginable. Cependant le grand public ne l’a pas vu et l’a l’applaudi timidement.  Face au second, il n’y avait mĂȘme pas une passe Ă  en sortir, avec de sucroĂźt des rafales de vent. Le visage du torero reflĂ©tait, Ă  l’issue de la corrida, sa rage de partir de Madrid sans la moindre oreille. On reste sur notre faim de le revoir dans la capitale, si possible avec un toro brave.

Antonio Arevalo

Les prix de Vic-Fezensac

TrophĂ©e “Paul CLARAC” meilleur toro de la Feria : N°5 “PERDIGÓN” nĂ© en mars 2020, Castaño claro, de la ganaderĂ­a de Dolores Aguirre, lidiĂ© en 6Ăšme par luis Gerpe, vuelta au toro, salut du mayoral FĂ©lix RaĂșl Pajuelo bernabe

TrophĂ©e “Jean Jacques BAYLAC” au meilleur toro de la corrida concours du dimanche 19 mai Ă  11h : “RANCHERO II” de la ganaderĂ­a de PagĂšs-Mailhan lidiĂ© en 5Ăšme position par Juan de Castilla

Meilleur torero et triomphateur Morenito de Aranda coupant 3 oreilles à la corrida du lundi 20 mai Los Maños Accessit à Sånchez Vara (pour ses qualités de lidiador et chef de lidia à la concours) et à Juan de Castilla.

Madrid: il n’y a pas de mauvais cinquiĂšme

MADRID – 29/05/2024- 17° acte taurin de la San Isidro 2024.

ArÚne pleine, beau temps chaud, 30°.

Toros de Juan Pedro Domecq, 586,578,597,593,672,643 kg, tous de 5 ans et demi, bien présentés de cornes et de trapio, mais, sauf le 5°, avec une caste déficiente pour leur permettre de combattre sans distraction et avec fixité dans la charge.

 2 piques chacun. Le 5°, tout le contraire, le plus lourd de l’aprùs-midi mais de la caste à revendre.

Pour :

Morante de la Puebla, brun et or, sifflets et silence.

Alejandro Talavante, blanc et or, silence et une oreille.

Pablo Aguado, bleu canard et or, silence et silence.

Salut du banderillero Antonio Joao Ferreira au 1°.

 
Le cinquiÚme toro et Alejandro Talavante ont sauvé une aprÚs midi trÚs attendue mais trÚs décevante comme le sont souvent les corridas de JP Domecq à Madrid.

Un toro de 672 kg avec force, caste et bravoure face Ă  un torero en pleine maturitĂ© qui nous a rappelĂ© ses meilleurs moments d’avant sa mini retraite.



Une faena inspirée de la main gauche, son point fort, mais aussi de la main droite, avec une série finale en semi génuflexion faisant se lever le public de Las Ventas.

 Une faena d’inspiration totale avec des statuaires pour commencer, puis des naturelles liĂ©es avec une facilitĂ© qui n’appartient qu’à Talavante grĂące Ă  sa ceinture extraordinaire, le tout fait avec une alegria et une facilitĂ© dĂ©concertante devant une bĂȘte, rappelons-le, de 672 Kg avec des cornes impossibles.

Quand Talavante torĂ©Ă© Ă  ce niveau lĂ  on ne peut ĂȘtre qu’admiratif. Son style n’appartient qu’à lui, ni castillan, ni andalou.

Dommage que son Ă©pĂ©e tombĂ©e l’ait sans doute privĂ©e de la deuxiĂšme oreille du toro.



De Morante nous ne dirons rien par respect, Ă  part son quite par vĂ©roniques au premier toro d’Aguado. Des vĂ©roniques «   de la maison » mais sans plus.



Mais d’Aguado nous dirons le plus grand bien grñce à son travail de cape à chacun de ses deux toros.

Temple et douceur dans les vĂ©roniques de rĂ©ception, chicuelinas artistiques et allurĂ©es au quite Ă  son premier toro. Un dĂ©but de faena « sĂ©villa style » Ă  ce mĂȘme premier laissait augurer une grande faena. HĂ©las le toro


Quant Ă  son dernier toro il y avait bien longtemps que nous n’avions pas vu un PrĂ©sident refusant au matador en piste l’arrĂȘt des piques, et donc faire donner une troisiĂšme pique affaiblissant trop le toro. Etrange. Comme si le PrĂ©sident ne voulait pas qu’Aguado puisse triompher juste aprĂšs le grand succĂšs de Talavante ?

Mais ne soyons pas complotiste


EXIR

Colombie: Petro se pose en dĂ©fenseur des animaux, l’est-il de son peuple ?

On ne saurait s’accommoder de l’interdiction de la corrida en Colombie et de l’apprĂ©cier comme un Ă©vĂ©nement mineur, sans consĂ©quence pour la tauromachie en Europe. Nous avons beaucoup Ă  redouter de cette mesure inspirĂ©e directement du prĂ©sident Petro ex-guerillero repenti qui eut partie liĂ©e avec les narcos et qui a pour meilleur ami MĂ©lenchon promoteur du Bolivarisme en France, un systĂšme qui  a Ă©chouĂ© partout et don la clĂ© de voĂ»te est le culte du chef : le caudillisme. Le bilan social de Petro est calamiteux, la Colombie s’enfonce dans la pauvretĂ© et la corruption. La violence des narcos continue.. Ils rĂšgnent en maĂźtre. La raison de cette privation de libertĂ© est politique. Elle fonctionne comme un leurre pour dĂ©tourner les esprits des vrais malheurs de ce beau pays.

Rien ne dit que l’Espagne ne soit pas confrontĂ©e Ă  une situation de ce type un jour ou l’autre. Le machiavĂ©lisme de Sanchez est largement critiquĂ© dans ses rangs et l’alliance avec les sĂ©paratistes basques et catalans ne passe pas. Pas plus que ne passent les pseudos bĂ©nĂ©fices du sur-tourisme dĂ©noncĂ© sur toute la pĂ©ninsule. Ces bĂ©nĂ©fices n’ont pas profitĂ© aux classes populaires qui ne manqueront pas de le dire aux EuropĂ©ennes.

Sanchez s’est gardĂ© une poire pour la soif en nommant Ă  la culture un homme d’extrĂȘme gauche animaliste assumĂ©, ennemi d’IsraĂ«l plus encore que son chef plus qu’il souhaite ni plus ni moins sa disparition comme dit la chanson : du fleuve jusqu’à la mer. Ernest Urtasun attend son heure. Elle viendra sur ordre de Sanchez. En cas de difficultĂ©s majeures, aprĂšs la Palestine qu’il a reconnue de maniĂšre intempestive surfant sur un antisĂ©mitisme historique et perpĂ©tuant un des grands axes de l’idĂ©ologie franquiste, la corrida pourrait venir sur la table pour faire oublier le reste.

La meilleure des rĂ©ponses c’est le rapport de force : le succĂšs populaire de SĂ©ville et Madrid, les entrĂ©es records, la prĂ©sence de nombreuses personnalitĂ©s aux arĂšnes , l’arrivĂ©e de nouveaux mĂ©dias, la jeunesse en nombre sur les tendidos, la rĂ©ouverture de plazas comme Marbella… Il sera trĂšs difficile d’affronter cette rĂ©alitĂ© si elle se maintient Ă  ce niveau. Les aficionados doivent rester prudents dans leurs passions et ne scient pas la branche sur laquelle ils sont assis.

Comme me le disait un ganadero prestigieux il ne faut pas mĂȘler la politique Ă  la corrida. Et c’est vrai. Mais nous sommes dans un monde oĂč les victimes sont dĂ©signĂ©es comme coupables, oĂč se dĂ©fendre devient un crime, oĂč le prosĂ©lytisme religieux se substitue Ă  l’idĂ©e de laĂŻcitĂ©. Il faut donc ouvrir les yeux et bien sĂ©parer le vrai du faux. Voir qui est qui et en tenir compte lors des choix que nous aurons Ă  faire. Car la tauromachie est un marqueur de nos libertĂ©s.

Petro se pose en défenseur des animaux; est-il le défenseur de son peuple ?

Pierre Vidal

Les cartels de Pampelune

– V 05/07. Novillada avec picadors. Jarocho, Alejandro Chicharro, Samuel Navalón (Pincha)

– S 06/07. Corrida de rejones. Pablo Hermoso de Mendoza, Roberto Armendáriz, Guillermo Hermoso de Mendoza (El Capea)

– D 07/07. Diego Urdiales, Fernando AdriĂĄn, Borja JimĂ©nez (La Palmosilla)

– L 08/07. Juan Leal, Román et Isaac Fonseca (Cebada Gago)

– M 09/07. SebastiĂĄn Castella, Emilio de Justo, GinĂ©s MarĂ­n (Victoriano del RĂ­o)

– X 10/07. Miguel Ángel Perera, Roca Rey, Tomás Rufo (Fuente Ymbro)

– J 11/07. Alejandro Talavante, Daniel Luque, Juan Ortega (Domingo Hernández)

– V 12/07. Morante de la Puebla, Cayetano, Roca Rey (Jandilla)

– S 13/07. Rafaelillo, GĂłmez del Pilar , Juan de Castilla (JosĂ© Escolar)

– D 14/07. Antonio Ferrera, Manuel Escribano, JesĂșs Enrique Colombo (Miura)

Colombie: Une interdiction trĂšs politique.

L’interdiction des corridas a Ă©tĂ© votĂ©e cette nuit en Colombie.

RĂ©action de l’ONCT et de l’UVTF

Au terme d’une nouvelle attaque contre les libertĂ©s publiques, la coalition de partis de gauche et d’extrĂȘme gauche se revendiquant de la « rĂ©volution bolivarienne » dirigĂ©e par le PrĂ©sident colombien Gustavo Petro, dans l’impossibilitĂ© de mettre en oeuvre les rĂ©formes sociales promises, a votĂ© l’interdiction des corridas. 

Sous couvert de bien-ĂȘtre animal, cette idĂ©ologie condamne la corrida qu’elle considĂšre comme un marqueur de classe et comme un vestige du colonialisme hispanique.

Trois voies de recours sont ouvertes.

Au niveau national, cette interdiction politique allant Ă  l’encontre de droits fondamentaux constitutionnellement garantis sera cassĂ©e Ă  plus ou moins court terme par la Cour SuprĂȘme, comme ce fut le cas lors de diverses autres tentatives similaires en Colombie et en Catalogne.

Au niveau international, cette loi est en infraction flagrante avec la Convention de l’UNESCO de 2005 dont la Colombie est signataire, laquelle garantit la protection et la promotion de la diversitĂ© des expressions culturelles. Un recours devant la « Corte interamericana de derechos humanos » contraindra la Colombie Ă  l’abroger.

Enfin, de par sa nature essentiellement idĂ©ologique, cette loi  est Ă©galement susceptible d’ĂȘtre abrogĂ©e lorsque l’alternance politique ramĂšnera au pouvoir une majoritĂ© respectueuse des libertĂ©s publiques et du droit des communautĂ©s Ă  perpĂ©tuer leurs cultures.

Opportunisme politique

Directement voulue par le PrĂ©sident Petro, cette interdiction a pour objet de dĂ©tourner l’attention des scandales de corruption qui ont augmentĂ© depuis son Ă©lection dans un pays oĂč l’économie dĂ©rivĂ©e du narcotrafic gangrĂšne une partie de la classe politique.

Il n’est pas inutile de rappeler qu’en 1985 Gustavo Petro Ă©tait un des dirigeants de la guerilla armĂ©e du M-19 qui, le 6 novembre, prit d’assaut le Palais de Justice de Bogota, siĂšge de la Cour SuprĂȘme et du Conseil d’État, faisant 94 morts dont 11 magistrats. Un des objectifs de cette opĂ©ration financĂ©e par le principal narco trafiquant du moment Ă©tait de dĂ©truire les dossiers Ă  charge devant provoquer son inculpation.

AprĂšs avoir troquĂ© les armes pour la politique en 1990 en profitant d’une admnistie gĂ©nĂ©rale, le 8 fĂ©vrier 2024, devenu PrĂ©sident, Gustavo Petro fut mis en cause lorsque ses partisans des « milices indigĂšnes » se rendirent coupables d’un nouvel assaut du Palais de Justice oĂč ils sĂ©questrĂšrent les magistrats de la Cour SuprĂȘme, « coupables » de ne pas entĂ©riner la nomination du Procureur GĂ©nĂ©ral choisi par le PrĂ©sident.

Ingrid Betancourt dĂ©clara alors que Gustavo Pedro avait planifiĂ© cet « assaut » pour imposer un Procureur GĂ©nĂ©ral « Ă  sa botte ». 

Quel crĂ©dit accorder Ă  un rĂ©gime politique qui instrumentalise l’interdiction des corridas pour masquer ses atteintes aux droits de l’homme ?

Mauguio

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