Mois : mai 2023 Page 1 sur 13

Madrid – LAS VENTAS Chacun son destin Merci Maestros

Beau temps 24 degrés Pas de vent
Corrida de Toros de la Ganadéria de Santiago DOMECQ (Jerez de la Frontera) Tous Toros de 4 ans vrais Toros de Madrid entre 540 et 600 Kg.
Pour
Arturo SALDIVAR : Pourpre et or Ovation et silence est ressorti comme il était entré.
Fernando Adrian : Blanc pur et or Oreille et oreille est sorti par la puerta grande
Alvaro LORENZO : Bleu profond et or. Silence aprés avis et Vuelta al ruedo est sorti par l’infirmerie.
18000 spectateurs. Les 6000 manquant ont eu gravement tort.

Arturo SALDIVAR avait quitté son Mexique natal pour toréer à Nîmes…Nous avons espéré une corrida de Margé, il pleuvait décidément trop.

Alvaro Lorenzo: lui aussi espérait, il fut le plus mal servi.

Fernando Adrian a eu raison : ce garçon bien délaissé, mais pas oublié par Madrid, jeune homme de l’école du Grand Julian Lopez s’était vêtu de blanc. Comme pour un baptème. Il a presque 10 ans d’alternative et bien peu de corridas à son actif.

Six toros braves, encastés, du génio juste comme il faut pour ne jamais être sossos. une mobilité inouïe. Des toros de rêves.
Madrid…On connaît, le tendido 7 a applaudi à tout rompre toute la soirée et a demandé la vuelta al ruedo pour CONTENTO un toro qui restera dans la vie et la mémoire de nous tous qui aimons les toros. Je ne vous dis que bien peu, il était noir, presque 600 Kgs, avec une charge inlassable et pourtant variée des deux côtés. Fernando Adrian porté par un élan quasi mystique sut communier avec lui. Disons-le on avait la larme à l’œil. UN mete y saca et une entière d’anthologie. Oreille.

En premier lieu il avait eu à combattre un cardenio Claro (presque blanc) qu’il avait brindé à Maman. Et auquel déjà il coupa une oreille.



Certes Arturo Saldivar n’a jamais failli. Peut-ĂŞtre n’at-il pas mesurĂ© la valeur et la qualitĂ© de ses adversaires. Il se fit bousculer sĂ©rieusement Ă  trois reprises par son premier,qu’il tua d’une vilaine Ă©pĂ©e.  De son deuxième le plus haut du lot et le seul un peu tardo. Il sut tirer deux extraordinaires sĂ©ries Ă  droite et des naturelles dĂ©pouillĂ©es et pleines de sentido.


Alvaro Lorenzo : Offrit à Curro Javier la chance d’une ovation pour deux paires de banderilles de façe et une totale sincérité. Il montra une maestria stupéfiante de son toréo à gauche avec une muleta réduite. Magnifique.


A son dernier il risqua sa vie à plusieurs reprises, il cita de loin et subit une voltereta très violente. Avec calme il reprit le sens de la pelez avec ce toro qui manqua de « continuité » en toute fin. Il eut droit à une vuelta très fêtée.



CH FIGINI

Samuel NavalĂłn triomphe de la novillada sans picador de Vic Fezensac

Vic-Fezensac. Novillada sans picadors, jolie, petite entrée, deux heure dix de spectacle, temps couvert, température agréable. Diverses ganaderias

Présidence : Colette Lacomme.

 Alma Serena estoquĂ© par Cesar el Quitos (vanille et or), novillo bien prĂ©sentĂ© et mobile, une entière et trois descabellos, salut.

Novillo de La Espera, très mobile et déjà des allures de toro, estoqué par Samuel Navalón (vert et or), une entière, un descabello, salut

 Novillo du Lartet,vĂ©ritable petit toro très mobile et très noble, estoquĂ© par Martin Morilla (bleu pĂ©tard et or), une entière, une oreille et vuelta au toro.

Qualifié à l’issue de ce premier tour, Martin Morilla, face à un Turquay à la robe grise et mobile au début, tué d’une entière, une oreille et vuelta au toro.

 Samuel NavalĂłn, face Ă  un Golosina, portant ses origines Santa Coloma, mobile et agressif, tuĂ© d’une entière et d’un descabello, salut. DĂ©clarĂ© peu après triomphateur de la course.

César El Quitos n’eut qu’un Alma Serena pour démontrer ses qualités. Mais le garçon est encore très vert et sa faena loin de convaincre. Il lui manque encore beaucoup de métier malgré ses tentatives de toréer au centre de la piste.

Après une première oreille coupée au toro du Lartet, bien présenté et mobile, Samuel Navalon, se retrouvait qualifié mais la suite ne fut pas à la hauteur de ce premier adversaire face auquel il avait déjà gagné son titre de triomphateur.

Novillada agréable, sans prétention pour la présentation d’un produit de l’élevage de La Golosina

Jean-Michel Dussol

Une oreille pour le final avec de sérieux Rehuelga à la feria de Vic Fezensac

Vic-Fezensac. Une des plus belles entrées de la feria. Soleil et chaleur une partie de la course. Deux heures trente de spectacle pour de mano a mano. Sept toros de Rehuelga, le sixième changé par un sobrero du même fer. Tous excellemment présenté, en gabarit et armure. Tous deux piques prises avec une grande bravoure. Parfois difficiles à la muleta.

Nouvelle. Blessé hier, le torero Morenito de Aranda opéré à Toulouse a pu regagner l’Espagne après une grande frayeur.

Présidence. Président, Philippe Lalanne, assesseurs, Jean-Michel Lattes et Guy Bournac.

Domingo Lopez Chaves (bleu marine et or), au premier, une entière, salut ; au troisième, trois pinchazos, une demi-lame, deux descabellos, avis, silence ; au cinquiéme, une demie-lame, salut au centre et grande ovation.

Daniel Luque (rioja et or), au deuxième, une entière, une oreille ; au quatrième, un pinchazo, une entière, avis, vuelta ; au dernier deux pinchazos, une entière, avis, silence.

Saluts. Tous les banderilleros de la cuadrilla de Daniel Luque ont salué.

Le dernier acte de la feria de Vic a été un agréable mélange de toros et de technique tauromachique. Un mano a mano très attendu avec de grands moments d’émotions pour la dernière corrida à Vic de Domingo Lopez Chaves qui quitte l’arène après vingt-cinq ans de présence. Il faisait hier son quatorzième et dernier paseo en Gascogne. Très applaudi à son entrée en piste, encore plus ovationné en quittant la piste, Domingo aurait pu espérer un meilleur résultat. Mais les toros de Rehuelga, admirablement présenté manquait un peu de moral pour lui permettre un succès.

Toutefois on a vu un grand torero avec son premier adversaire. Après quelques passes de châtiments il parvenait dans un répertoire où ses longues et harmonieuses séries lui permettaient d’obtenir une domination parfaite. Il s’était exprimé sur les deux mains. Son épée atteignit le toro comme un éclair. Ce fut un premier salut qui malheureusement n’allait appeler aucune suite dans le domaine des trophées. Par la suite on retiendra de belles naturelles mais qui ne lui permirent pas d’asseoir sa domination. Il termina avec un adversaire « andarin ». Avec lui il ne trouva jamais le bon sitio, essayant encore la main gauche qui s’avéra impuissante. Il recueillit une immense ovation à l’occasion de son salut au centre de la piste. Domingo aurait mérité mieux toutefois le public lui réserva un grand adieu à la fin de la course.

Daniel Luque fut aussi immense par moment. Notamment lors de sa première sortie. Il faisait progressivement monter la pression, toujours plus présent face aux cornes de l’adversaire. C’est le Luque virevoltant, véritable lutin qui trompe le toro par se pechos, met fin à une situation compliquée par une immense trinchera… un prince de la tauromachie qui cloue une épée fulgurante. Lui a-t-on volé une deuxième oreille, la discussion pourrait s’éterniser, mais nous sommes face à un très grand.

Il rencontrera ensuite Barquero qui a de la bravoure à revendre. Il s’est élancé deux fois, traversant toute la piste contre la cavalerie. Mais maintenant il refuse la noblesse… Progressivement Luque va le contraindre, l’inventer pour lui servir une faena dans un miniscule terrain… La mise à mort le prive d’un grand succès. Au cours de sa vuelta il saluera le mayoral Javier Vallero Sanchez. A la fin on retrouvera Luque l’élégant qui brindera son toro à Domingo Lopez Chaves. Mais la faena ne sera pas à la hauteur de ses espérances.

Une belle journée pour terminer la feria avec des toros et deux grands techniciens de la tauromachie.

Jean-Michel Dussol

GROSSE PRESTATION DE GUILLERMO DE MENDOZA Ă  la feria de PentecĂ´te Nimes

Impressionnant de maîtrise, de temple, varié, toréant toujours proche des cornes, se

régalant dans ce sitio avec un toreo émouvant. Une démonstration, particulièrement

fascinante montant « Ecuador » et « Berlin ». Guillermo est le digne hĂ©ritier de son père sans qu’il nous le rappelle forcĂ©ment. Ă€ mon avis c’est aujourd’hui dĂ©sormais le plus grand rival de Diego Ventura. LĂ©a Vicens a eu une prestation en demi-teinte, avec de bons moments, parfois des passages Ă  vide et un engagement moindre que celui de Guillermo.

NĂ®mes. Cinquième de feria. Plus de trois quarts d’arènes. Corrida matinale.

7 toros de FermĂ­n BohĂłrquez, le dernier offert par les deux rĂ©joneadors. Au comportement variĂ©, certains faibles, d’autres plus nobles.

Léa Vicens ovation, oreille minoritaire, deux oreilles protestées et deux oreilles.

Guillermon Hermoso de Mendoza oreille, deux oreilles, deux oreilles et la queue et deux oreilles.

LĂ©a et Guillermo sont sortis pas la Porte des Consuls.

par Antonio Arévalo Photos : Alain Damie

Corrida annulée Nimes

Deux grandes charges pour un titre

Le conde de la Corte remporte la corrida concours

Vic-Fezensac. Corrida concours, soleil et chaleur, une demi-arène, deux heures quarante-cinq de spectacle.

Présidence. Président Thierry Faget, assesseurs, Yves Charpiat et Renaud Maillard.

Par ordre de sortie, Vizcaino de Saltillo, applaudi à l’entrée quatre pique estoqué par Sanchez Vara (marron et or) un mete y saca, silence.

Tous droits réservés

Riojanero de Villamarta, trois piques applaudis à l’arrastre, estoqué par Adrian de Torrès (bleu ciel et or), un pinchazo et une entière, salut. Pelo Blanco,

Conde de la Corte, quatre piques dont deux énormes, estoqué par Gomez del Pilar (bleu ciel et or souligné de noir) une entière, salut.

Aguador, de Santa Teresa, trois piques, estoqué par Sanchez Vara, un pinchazo et une demi-lame, silence.

Orgulloso de Yonnet, trois piques très fortes, estoqué par Adrian de Torrès, une entière, une oreille.

Pastado, sobrero hors concours de Couto de Fournilhos, trois piques, estoqué par Gomez del Pilar, une demi-lame et un descabello, applaudissements.

Il est de ces moments que l’aficionado n’oubliera jamais comme hier, Ă  Vic la prĂ©sence de « Pelo Blanco Â», toro du Conde de la Corte, Ă©levage en pleine mutation. Quand il est sorti en piste, un frisson a soulevĂ© l’arène, puis des applaudissements d’admiration.

Des compliments largement mérités par cet immense toro, surmonté d’armure redoutable, le plus beau gabarit du lot. Une robe diversifiée, véritable palette du negro mulato a un peu de salpicado. Pour Gomez del Pilar ce combat, le troisième de la matinée, s’annonçait difficile…

Quelques hésitations dès le tercio de cape puis entrait en piste Pepe Agudo qui se faisait prendre, un peu par surprise le long de la barrière, un premier châtiment pour se dégager et le picador retrouvait son sitio habituel, pour une deuxième rencontre plus sérieuse.

 Dès lors le combat changea d’âme. Peut-ĂŞtre un peu par hasard « Pelo Blanco Â» se retrouva Ă  l’opposĂ© de la piste et soudainement traversant tout le ruedo il se mit Ă  charger d’un galop dĂ©bordant d’alegria et poussa longuement sous le fer… Il fut mis en place pour une deuxième tentative qui se rĂ©vĂ©la tout aussi spectaculaire.

Le Conde de la Corte venait d’inscrire son nom au palmarès de Vic. Ce fut le plus beau moment de la course qui fut riche en tercio de pique de haute intensité, mais avec des toros qui s’essoufflèrent à la muleta à part le dernier hors concours (sobrero) et le Yonnet toréé par Adrian de Torrès qui coupa la première oreille de la feria.

Une belle matinée de toros et de piques.

Mais pour le reste on demeure un peu sur sa faim. En effet jamais une faena digne de ce nom. A croire que les toros en piste donnaient toute leur force dans le tercio de pique et se retrouvaient sans le moindre pouvoir pour poursuivre le combat. Le toro complet tant au cheval qu’à la muleta nous ne l’avons pas rencontré au cours de cette corrida. Dommage mais ne faisons pas la fine bouche carr il y eut quelques grands moments. N’oublions pas la première faena de Sanchez Vara face au Saltillo. Adrian de Torrès est apparu comme un torero très complet. Avec le Villamarta il aracha quelques séries très élégantes et on ne pourra pas oublier son somptueux coup d’épée pour enterminer avec le Yonnet. Quant à Gomez del Pilar ce fut la grande rencontre de la journée.

Encore une belle et grande matinée de toro.

Jean-Michel Dussol

Après-midi d’émotion avec l’immense bravoure des Baltasar Iban

Vic-Fensensac. L’après midi sous les nuages noirs, après un violent orage, belle entrée. Six toros de Baltasar Iban, bien présentés et très armés, de trois à quatre piques le troisième. Tous d’une bravoure exceptionnelle, régulièrement applaudi dans leur charge vers le cheval.

Morenito et Aranda (gris foncé et azabache), au premier, une entière une oreille,puis évacué à l’infirmerie et à l’hôpital de Mont-de-Marsan.

Leo Valadez (rouge et or), au deuxième, un pinchazo, deux entières, six descabellos, silence au quatrième, un pinchazo, un quart de lame, deux descabellos silence, au dernier, une demie-lame, un descabello, silence.

Jesus Enrique Colombo (rouge et or), au troisième, une entière, salut, au cinquième, une entière, sifflets.

Présidence. Président Marc Amestoy, assesseurs, Pascal Darquié et David Roca.

C’est une exceptionnelle course de Baltasar Iban qui après la corrida concours du matin a marqué cette deuxième journée de la feria de Vic-Fezensac. Un exceptionnele comportement des toros qui a obligé le mayoral, Domingo à venir saluer en piste à la fin. Pourtant tout n’avait pas très bien commencé. Morenito de Aranda avait décidé d’attendre son premier adversaire à « porta gayola ».

Le torero fut sérieusement secoué par le toro. Il n’en continua pas moins à poursuivre son combat. Il y démontrait une sérieuse domination et un certain sens artistique, déclenchant le musique. Tour cela après un excellent tercio de cape. Il terminait par une splendide épée et coupait la deuxième oreille de la journée. Mais devant l’aisance de Morenito personne ne soupçonnait qu’il souffrait. Une fois à l’infirmerie le médecin constatait une perforation au poumon. Le corrida devait être arrêté près d’une heure pour permettre au médecin de réaliser les premiers soins et préparer l’évacuation sur l’hôpital de Purpan.

La course reprenait, plus que jamais sous le coup de l’émotion, avec « Provechoso » qui livrait un beau galop pour attaquer le cheval. Cette histoire allait se répéter pratiquement tout au long de la course. Mais la pique n’a sûrement pas facilité le déroulement des faenas. Leo Valadez allait amèrement le constater ne pouvant jamais s’imposer sur les trois toros qui lui revenaient. Il fut souvent confronté a des adversaires incapables de répéter les passes, de charger avec alegria et de livrer un combat de belle tenue. Par contre ils avaient été irréprochables lors du premier tiers. Le jeune Mexicain fut chaque fois, contraint avec regret d’aller chercher l’épée assez rapidement.

Son compagnon de cartel Jesus Enrique Colombo tenta de séduire le public par la pose des banderilles. Il connut une certaine réussite. Par contre à la muleta il fut beaucoup plus laborieux parvenant à déclencher les sifflet du public avec son second toro. Un toreo assez anodin, toujours servi loin du toro en tenant la muleta bout de bras. Il n’y a pas beaucoup à retenir de ses sorties.

Toutefois il convient surement de constater qu’en jouant chaque fois le jeu du tercio de pique les toros arrivaient usés dans le dernier tiers… Ce fut le cas du quatrième qui poussa près de cinq minutes contre le cheval et auquel Leo Valadez ne put arracher la moindre passe. Pare contre, le cinquième qui fut aussi d’une longue bravoure contre le cheval, récupéra plus facilement.

L’an dernier la corrida de Baltasar avait été l’une des meilleures courses. Ce millésime n’est pas près de s’effacer da la mémoire des aficionados. Le toro de combat existe toujours.

Jean-Michel Dussol

OĂ™ EST LE JUSTE MILIEU ?

Nîmes. 28 mai. Quatrième de feria. Lleno. Température très agréable.

6 toros de Nuñez del Cuvillo, commodes de présentation, pratiquement pas piqués, certains nobles mais sans tranmission, sosos.

Morante de la Puebla deux oreilles et saluts.

Manzanares oreille et saluts.

Alejandro Talavante saluts et oreille.

La corrida est une question d’Ă©quilibre et si la balance penche trop d’un cĂ´tĂ© elle perd sa substance. On voit souvent Ă  Madrid un toro disproportionnĂ©, choisi davantage pour son apparence et son poids, ses armures que par la lignĂ©e dont il provient et la morphologie correspondant Ă  son encaste.

 Il en rĂ©sulte un spectacle parfois hĂ©roĂŻque mais souvent dĂ©cevant. Le contraire va lui aussi au dĂ©triment de l’Ă©motion et du toreo.

La peur, la crainte de l’animal doit ĂŞtre partagĂ©e sur les gradins et si elle disparaĂ®t la corrida devient light, superficielle, mĂŞme si les toreros sont excellents.

    Morante de La Puebla fit une belle faena Ă  son premier, sans un seul accroc, avec de bons muletazos, parfois de l’inspiration mais face Ă  un animal dont le danger paraĂ®t absent, un collaborateur noble mais sans caste, Ă  la prĂ©sentation trop agrĂ©able, l’intensitĂ© du toreo se perd. Le public, en tout cas une grande partie et les partisans fervents de Morante, n’en tirent pas compte et le maestro de La Puebla coupa deux oreilles de bon ton. Son suivant tenait Ă  peine debout, Morante parvint Ă  Ă©viter ses chutes et guère plus. NĂ©anmoins, il reçut une ovation.

Manzanares coupa une oreille Ă  son premier pour une faena avec quelques bonnes sĂ©ries, qui alla « a menos Â» mais fut conclue d’une foudroyante estocade. On le rĂ©compensa d’une oreille. On en demanda une autre pour une faena anodine, devant un toro anodin de Nuñez del Cuvillo, mais une nouvelle fois rematĂ©e d’une grande estocade.

Talavante fit un très beau quite au second toro par gaoneras et salua à son premier. La faena, ainsi que le toro, débutèrent avec entrain mais tout se dilua très vite.

Il reçut une oreille Ă  son dernier, un toro avec une belle robe « jabonera Â», noble mais d’une suavitĂ© lassante. Il manqua Ă  Alejandro plus d’ajustement, Ă  s’accorder davantage. Cependant, une prĂ©sidence excessivement gĂ©nĂ©reuse lui accorda une surprenante oreille après un « mete y saca Â», pinchazo et estocade.

OĂą est donc ce milieu, cet Ă©quilibre si difficile Ă  trouver dans le choix des toros ? Peut-ĂŞtre quelque part entre Vic et NĂ®mes.

Par Antonio ArĂ©valo Photos : Alain Damie

LA CAPE D’OR POUR LALO DE MARIA

NĂ®mes, 28 mai. Novillada matinale. Très beau temps. Un tiers d’arènes. 6 novillos de Chamaco, correctement prĂ©sentĂ©s, nobles mais sans gaz.

Yon Lamothe saluts et silence.

Solalito oreille et deux oreilles.

Lalo de Maria deux oreilles et oreille après avis.

Solalito et Lalo de Maria sont sortis a hombros par la Porte des Consuls. Lalo a reçu la Cape d’Or et le maestro et ganadero Antonio Borrero « Chamaco Â» a reçu la mĂ©daille de cette feria de NĂ®mes.  

Bonne matinale du fils de Marie Sara dont la tauromachie grandit de jour en jour. Il a très bon torĂ©Ă© Ă  la cape, ses demi-vĂ©roniques sont d’une grande plasticitĂ© et Ă  la muleta il a Ă©tĂ© torĂ©Ă© avec profondeur, sentimiento et personnalitĂ© de la droite et de la gauche. Les novillos de Chamaco furent nobles mais vite Ă©teints. Lalo rĂ©ussit Ă  captiver dans sa muleta le premier dans une faena très rĂ©ussie, l’autre fut un peu plus accrochĂ©e, il fut mĂŞme renversĂ©, sans sĂ©quelles, et coupa une oreille gĂ©nĂ©reuse.

Les deux oreilles accordĂ©es Ă  Solalito après une faena constituĂ©e de demies passes et conclues d’une Ă©pĂ©e sur le cĂ´tĂ©. Cependant notons aussi en sa faveur qu’il a montrĂ© de belles manières, qu’il a du bon goĂ»t et du potentiel. Il est encore Ă  se chercher, souvent mimĂ©tique, mais si son propre toreo parvint Ă  Ă©clore cela lui promet et nous promet un bel avenir. Il coupa une autre oreille Ă  son premier et sortir en triomphe par la Porte des Consuls.

Prestation discrète de Yon Lamothe, devant un lot sans charges, où il put uniquement se justifier.

par Antonio ArĂ©valo Photos : Alain Damie

La peur, l’émotion et le courage pour un détour du côté de l’enfer

Vic-Fezensac. Belle entrée, plus des trois-quarts, deux heures cinquante cinq de spectacle,

temps ensoleillé et chaud, Musique les Armagnacs d’Eauze. Six toros de Dolores Aguirre Ybarra, lourd, bien armés et agressif, vingt et une piques au total,troisième, quatrième et cinquième, trois châtiments, les autres, quatre énormes piques prise avec bravoure sauf pour le sixième, fuyant de cheval et sortant chaque fois seul.

Alberto Lamelas (vert et or), au premier, deux pinchazos, une entière, salut ; au quatrième, deux pinchazos, trois quarts de lame, avis et deux descabellos, salut.

Luis Gerpe (nazareño et or), au deuxième, une entière, une demie, un pinchazo, avis, salut ; au cinquième, quatre agressions et une entière, avis, silence.

Maxime Solera (blanc et or), au troisième, quatre pinchazos, une entière, avis, silence ; au dernier, deux pinchazos, une entière, salut.

Présidence. Président Bernard Sicet, assesseur, Mathieu Cazalet et Lionel Lohiague

Banderilles. Le banderillero Victor del Pozo, de la cuadrilla d’Alberto Lamelas a salué au dernier toro.

Les premières notes de « Joyeux anniversaire » ont donné le point final à la corrida de Dolores Aguirre Ybarra. C’est face à ces toros que Maxime Solera a fêté ses trente troisièmes anniversaires. Ce fut ensuite un long abrazo avec le sauteur landais Kevin Ribeiro qui s’était envolé au-dessus de ce dernier et sixième toro.

Chou-chou de Vic pour Alberto Lamelas la course était plus chère que de Cibeles à Las Ventas. L’avenue d’Alcala s’appelait Dolores Aguirre Ybarra, des toros sortis de l’enfer. Avec le premier la panique souffla sur le ruedo avec des banderilleros affolés. Le maestro fut obligé de se jouer la vie pour dominer ce premier toro. La lutte continua ensuite avec un autre monstre avec une émotion évidente dans les gradins. Ce fut le moment du courage et de la volonté.

Mais la prime du courage et « pundonor » revient sûrement à Luis Gerpé qui après avoir été sérieusement secoué par le premier sortit en boitillant de l’accrochage et revint tuer le cinquième avec ce même handicap. Là aussi la mort rôdait sur l’arène.

Car de cette journée il ne faudra jamais oublier ces toros de Dolores Aguirre Ybarra. Un poids à affoler les balances, des cornes à percer la vie et pour la plupart une sale mentalité de spadassin. Hier on ne rigolait plus… 24 piques au total, c’est assez rare pour être souligné. Mon voisin me disait qu’en prenant son billet il pensait s’être trompé et avoir un titre de transport pour l’enfer plutôt qu’une place de corrida.

Une course qui a marqué les esprits et qui démontre que malgré les années qui passent et une corrida qui s’assagit, Vic est plus que jamais Vic, une histoire de toro, de bravoure et d’héroïsme remontée du fond des âges.

Une journée d’émotion et de danger pour le torero français face à ces monstres de poids et de cornes. Il avait su s’imposer chaque fois à la cape. Au début après avoir brindé au public, il commençait par une série de passe de châtiment, spectaculaire et efficaces. Mais sa partition s’avérait difficile avec un animal qui ne répétait pas naturellement. Toutefois il le trompa sur la gauche pour de séduisantes naturelles.

Ce fut un peu la même histoire avec le dernier toro, avec des séries dominatrices qui déclenchèrent la première musique de la course. Ici aussi de belles naturelle… mais quelle dose de courage pour revenir sans cesse sur les cornes, de ce dernier toro plutôt manso.

Jean-Michel Dussol

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