Plaza de toros d’UBEDA pour la feria de San Miguel corrida de toros de GARCIGRANDE (1,3 et 5) DOMINGO HERNANDEZ (2), ROMAN SERANDO (4 et 6) dans l’ensemble bien présentés donnant du jeu vuelta al ruedo des premier et quatrième, pour les toreros :
CURRO DIAZ : deux oreilles et deux oreilles et la queue
EMILIO DE JUSTO : une oreille et une oreille
JUAN ORTEGA : une oreille et deux oreilles


Neuf oreilles et une queue, le score peut paraître pléthorique, mais il reflète bien le niveau de l’immense tarde de toros que nous avons vécus ce jour à UBEDA les trois diestros, chacun dans son style, se sont livrés à une véritable compétition les toros ont permis et l’aficion en sort grandie.


Curro DIAZ place d’entrée très haut la barre son premier de GARCIGRANDE est un sacré numéro, brave au cheval même sil ne prend qu’une pique et noblissime à la muleta, Curro l’engage par le bas le toro humilie à souhait et la première série en rond déclenche la musique, DIAZ est dans un grand moment et son remplacement de MORANTE totalement justifié, la faena est particulièrement élégante adornée à souhait, Le toro va à mas et brille autant que son torero dans un accord parfait pour couronner le tout l’estocade donnée dans les canons est efficace quoique un peu tombée, deux oreilles et vuelta al ruedo du GARCIGRANDE la soirée commence on ne peut mieux.


A Emilio de JUSTO de répliquer avec le DOMINGO HERNANDEZ qui lui échoit, L’animal n’a pas la classe de son petit cousin mais il prend quand même deux piques en brave (c’est assez rare dans la ganaderia pour le noter) les subalternes saluent aux banderilles Emilio entame sa faena genoux fléchi par doblones laissant découvrir un peu e faiblisse chez l’animal, Le maestro torera par la suite à mi-hauteur et en évitant de peser trop sur son adversaire, la transmission en souffre, La dernière série épée de mort en main sera certainement la meilleure et la plus profonde, L’estocade est sincère une entière un peu tombée justifiera l’octroi d’un pavillon.


Vient le tour de Juan ORTEGA le prince de la lenteur Son premier adversaire sort mal se montrant très vite distrait ce qui ne l’empêche pas de prendre deux piques avec une certaine classe, C’est cependant la tête très haute qu’il commence à entrer dans la muleta de juan ORTEGA , protestant à chaque sortie de passe, Le miracle du dominio par la lenteur fait son office l’animal proteste de moins en moins semble hypnotisé par le leurre a la vitesse duquel il se déplace, Le plus mauvais ou le moins bon du lot va se soumettre au sévillano-cordouan et à son art si élégant, Ici encore l’estocade sera entière mais un peu en arrière, Une nouvelle oreille viendra récompenser le travail de Juann ORTEGA.


Curro DIAZ aura la chance de toucher les deux meilleur de la soirée et n’a pas laissé passer cette chance, déjà assuré de la grande porte il ne laissera pas passer les grandes qualités du ROMAN SORANDO qui lui échoit, Toute la faena sera de temple exquis et de profondeur une fois de plus CURR DIAZ qui est dans un très grand moment, fera montre des ses qualités artistique dans une faena très sévillane, fleurie à souhait, Le public est conquis, L’estocade parfaite impose les trophées maximum pour le torero et la vuelta al ruedo pour le toro.


Emilio de JUSTO, sans doute piqué au vif par un tel sucés, sort le couteau entre les dents devant le cinquième, L’ouverture au capote est digne d’un novillero mort de faim, Grandes véroniques d’abord debout puis à genoux et le toro réponde, la mise en suerte de pique par chicuelinas marchées est superbe, la compétition est à son comble, le toro s’emploie sous le fer, Les premiers dérechazos sont d’une grande profondeur et Emilio se débarrasse de l’ayuda donnant de profondes séries de naturelles des deux mains, la noblesse du GARCIGRANDE fait le reste, nous assistons à une faena grandissime de précision et d’engagement total les transmission est son comble, Ayant pris l’épée de mort, Emilio la jette à nouveau pour donner une grande série de longs dérechazos la toile réduite au maximum, Malheureusement le pinchazo profond en place mais vertical conclu d’un descabello décisif ne permettront que l’octroi d’une oreille de poids.


En sixième positon Juan ORTEGA touche le second ROMAN SORANDO , une ganaderia qu’il connait parfaitement pour y avoir été reçu dés son époque de novillero et qui l’a beaucoup soutenu, L’animal sort tête haute et malgré deux vuelta de campana et une grosse pique, il ne perd rien de son mordant et sa noblesse peut s’exprimer, Elle s’exprimera d’autant mieux dans les muletazos au ralenti que lui sert Juan ORTEGA, peut on toréer plus lentement, je ne sais mais plus que jamais le « Au temps suspend ton vol » est de rigueur s’accordant si bien aux accords de « niebla » qu’a choisi d’interpréter la banda de musica, Tout n’est qu’harmonie dans ce ballet entre le torero et son toro, les mots manque pour décrire le chef d’œuvre, L’excellente estocade fait tomber deux pavillons du palco.


En conclusion une après-midi particulièrement bonne et pour le souvenir, trois toreros qui se font plaisir et nous régalent en toréant CURRO DIAZ et EMILIO DE JUSTO confirment mais surtout JUAN ORTEGA s’impose comme un torero à suivre.

Jean Dupin