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Nîmes : belle prestation de Perera qui coupe 3 oreilles et Clemente blessé

Nîmes 2025. Plus de 3/4. 

Toros de Robert Margé

• MIGUEL ÁNGEL PERERA, vuelta al ruedo après pétition, oreille et deux oreilles à celui tué pour Clemente.

• JUAN PABLO SÁNCHEZ, silence après avis et vuelta al ruedo après avis.

• CLEMENTE, oreille et blessure.

Un torero heureux qui sort par la porte des consuls des arènes de Nîmes. Et un autre valeureux et vaillant qui est à l’infirmerie après avoir triomphé le matin. C’est la grandeur et l’incertitude de la corrida. Un lot de Margé bien présenté, pas facile (le troisième compliqué et avisé) et deux voir trois intéressants (6em, 5me et 1er voir 4em dans une moindre mesure)

C’est au 6em taureau qui était prévu pour Clemente (le meilleur du lot) que nous avons vu toute la puissance, le pouvoir et la force de Miguel Angel Perera. Quel domination avec des enchaînements de qualité sur les deux cornes. Des Luquesina à la mode Perera incroyables en fin de faena à faire rougir Daniel Luque. Une épée entière sur le côté mais le président ne peux résister à la pétition énorme du public pour les deux oreilles. Un travail d’orfèvre sur le premier taureau mais une demi épée qui refroidi le président pour l’octroi d’un trophée. Contrôle et domination sont au programme de la faena de Perera à son second taureau qui est de moins en moins clair et qu’il tue correctement. Miguel est dans un bon moment : en effet sans ses échecs à l’épée il aurait coupé dernièrement des oreilles à Seville et à Madrid. Un vétéran encore là et avec qui il faut compter.

Clemente revient cette après midi après son succès important de ce matin. Son premier toro n’est pas clair depuis le début. Gros effort de Clemente qui le sort de la querencia. Plusieurs séries portent sur le public. Il est avisé plusieurs fois. Ca va à mas et des muletazos font rugir le public. Peut être une série de trop ? Le taureau le soulève et on craint le pire. Il revient avec un jean car l’habit est très déchiré pour réaliser encore une belle série à droite proche des planches et une belle mise à mort après deux pinchazos. Clemente est rentré dans le cœur des nîmois aujourd’hui.

Il a été opéré aux arènes d’un coup de corne dans les parties intimes puis envoyé à l’hôpital pour des examens approfondis

Le premier taureau du torero mexicain Juan Pablo Sanchez est très armé. Il a une charge désordonné mais le torero se met devant. Le manque de classe du taureau ne lui permet pas de briller malgré un engagement respectable. 1 estocade au 2em essai et 1 descabello. A son second taureau de meilleur qualité il nous montre qu’il est capable d’en découdre et réalise de bon muletazos qui portent sur le public. La mise à mort est efficace mais deux descabellos ternissent le final

Photographies et texte Bruno Lasnier

Vic, Ah! si le ramage avait été à la hauteur du plumage …

Vic-Fezensac. Troisième corrida de la Feria 2025. Casi lleno. 

Toros de Dolores Aguirre, le troisième ‘Cigarrero’, nº55, vuelta al ruedo, protestée (pitos au palco).

https://twitter.com/i/status/1931762856334164437

• FERNANDO ROBLEÑO, palmas y silence.

• DAMIÁN CASTAÑO, silence et silence.

• JUAN DE CASTILLA, ovation et saluts et silence.

Le président Cabannes a rendu un hommage à Fernando Robleño pour sa despedida de Vic où il a effectué 10 paseos.

Toros de Dolores Aguirre superbement présentés, le plus beau lot que l’on ait vu jusqu’ici. Trapio et cornes sans reproches. Tous dans le style traditionnel de la maison : manso con casta avec plus ou moins de caste et plus ou moins de difficultés à la gérer. Cela a donné des tercios de piques dont 3 au moins extraordinaires comme on les aime à Vic. C’est là que la division d’opinions intervient : certains spectateurs estiment que les toros sont « tués » quand on leur donne 4 piques et qu’il n’y a plus de faena possible derrière, d’autres que chaque toro même manso a sa lidia et que les maestros expérimentés doivent savoir la gérer.
Fernando Robleno hérite d’un manso encasté qu’il fait piquer légèrement. A la muleta, le toro suit avec caste et poder, plus noble qu’il n’y paraissait initialement. Ses séries ne pèsent peut-être pas assez sur le toro qui est mis difficilement en suerte pour l’estocade engagée avec sincérité, mais tombée ce qui limite le succès à une ovation.
Son second est plus manso qu’encasté même s’il va seul à 3 reprises au cheval où il pousse, mais en sortant suelto dès la 2 ème pique. A la faena, le toro derrote beaucoup, est lidié à mi-hauteur, mais l’échec à l’estocade ne lui vaut qu’un succès d’estime pour sa longue carrière devant les encastes dures.

Damian Castano hérite d’abord d’un toro superbe qui remate les planches et subit 3 piques, plantées dans la même cible, traseras et pompées dont 2 carioquées ! A la faena, ce toro charge dans 2 séries de derechazos de bonne facture, puis le manso domine l’encasté et il se réfugie aux planches. A l’estocade, mise en suerte impossible et estocade trasera et atravesada plus un descabello.
Le 5 ème sort abanto et se réfugie au centre où Castano va le chercher. A la pique il pousse un peu avant de sortir suelto à 4 reprises. L’opinion générale est que c’est un manso perdido. Pourtant par une grande série de doblones, Castano améliore la charge et poursuit en derechazos poderosos. A gauche, le toro est plus réservé. L’estocade, demie après pinchazo sera tombée.

Juan de Castilla voit sortir son premier en Dolores, mais l’accueille par de belles véroniques genoux fléchis dès qu’il réussit à le fixer. Le tercio de pique sera énorme avec une première puya poussée jusqu’aux planches, les suivantes étant plus légères mais avec engagement du toro. Aux banderilles, le toro charge moins, accusant ses 4 piques. L’entame de faena est à genoux en derechazos puissants. Castilla enchaine sur 2 séries à droite aussi exigeantes sans laisser souffler son toro, qui se couche : cela déclenche une bronca imméritée au président pour avoir laissé porter la 4 ème pique. A gauche, le toro relevé n’a qu’une charge molle mais suit car le matador se croise. Malheureusement, l’estocade sera un bajonazo de catégorie.

Le président au vu du tercio de pique accordera la vuelta au toro. Le 6 ème sera plus manso, bien qu’il pousse à la première pique mais sort suelto aux suivantes. Après les doblones d’entame et une première série à gauche, le toro part aux planches et il sera impossible d’en tirer quelque chose. L’estocade trasera et presque tendida nécessitera 3 descabellos.
Une corrida de Dolores Aguirre qui renforce une nouvelle fois le dicton : chaque toro a sa lidia !

Photo B. Caritey Texte JY Blouin

Nîmes : Daniel Luque et Clemente ensemble par la porte des consuls

Taureaux de Victoriano del Río, globalement bien présentés et de jeu intéressant. 3/4 d’arène.

 DANIEL LUQUE, oreille et deux oreilles

• JUAN ORTEGA, ovation et silence

• CLEMENTE, deux oreilles et oreille

Une grande matinale pour Clemente.

Une corrida de Victoriano del Rio homogène et plutôt bien présentée pour Daniel Luque, Juan Ortega et Clemente.

Une matinée ensoleillée mais avec des rafales de vent irrégulières qui vont contrarier la continuité de certaines faenas.

Ce que fait Luque est empreint d’une apparente facilité à laquelle il ne faut pas se fier. Il voit les difficultés du premier avant de prendre la muleta et débute par quelques passes de châtiment. Le toro en sort dominé, même s’il fera ensuite quelques écarts sur les deux côtés . L’autorité, et le talent, de Luque lui permettent de conduire la charge et contrôler le danger. Ce contexte lui permet de couper une oreille après une estocade efficace. Avec le quatrième, je n’avais jamais vu Luque comme ça. Le temple. Une faena toute en douceur dès la première passe. Jusqu’aux luquesinas finales! Malgré une légère accélération pour provoquer les avant-dernières embestidas. Deux oreilles.

On connaît le temple de Juan Ortega. En plus aujourd’hui il avait envie. Malheureusement il n’a pas été gâté au sorteo. Avec le deuxième, il ouvre immédiatement le compas sans exagération. Le charme va-t-il opérer ? À gauche la charge est plus heurtée. Le son n’est plus le même. La fadeur de la bête limitera le résultat en une ovation. Le manque de transmission et le peu d’options offertes par le cinquième suffisent malheureusement à résumer la situation.

Clemente démarre la faena du troisième nonchalamment appuyée à la barrière avant de gagner le centre avec élégance. Il prend immédiatement la gauche pour des naturelles profondes. À droite la charge est beaucoup plus courte et il s’adapte en s’enroulant le toro après la hanche. Il arrive à amener la faena, mais aussi le toro, crescendo. Deux oreilles. Beaucoup d’espoir de voir un grand toro avec le sixième. Il part de loin au cheval et pousse droit. Clemente joue le jeu et le replace aussi loin. Rebelote. Un début muletero vibrant à genoux par statuaires. Il se relève et égrène quelques savoureuses pépites de la main gauche : kirikiri pour s’éloigner des cornes, trincherilla, dédain, … Las, le toro baisse de ton et la faena avec. Oreille malgré deux pinchazos sincères.

Dans cette ambiance de fête, la sortie de deux toreros par la porte des consuls paraît équilibrée. Une récompense pour Juan Ortega aurait pu dans ce contexte s’y rajouter sans faire rougir.

Photographies Bruno Lasnier et texte Michel Naudy

Corrida concours de Vic: Le Prieto de la Cal en vedette

Le vainqueur: « Farolero » de Prieto de la Cal

Trois toros importants ( Miura,Prieto de la Cal et Pallares). Un grand José Garrido, une oreille de Farolero. Bravo Vic pour cette corrida et merci à Onetoro d’avoir diffusé ce festejo toriste. 3/4 d’arène.

Toro dans l’ordre de lidia de Miura, Prieto de la Cal, Villamarta, Conde de la Corte, Pallarés et Pagès-Mailhan.

Esaü Fernandez Brun et Or: silence et silence

José Garrido Bleu marine et Or: oreille et ovation après avis 

Roman: Bleu Pâle et Azabache : silence après avis et silence après deux avis

Public glacial et sifflant sans motif, sans doute quelques aficionados qui ne voient que trois corridas par saison. Les commentateurs de la télévision ont fait plusieurs fois remarquer l’absence de musique, même si dans ce style de toreo guerrier la musique est moins indispensable que dans les séries dansantes de certains toreros livrées à des animaux plus commodes. 

Le ruedo de Vic est minuscule et les toros paraissent donc d’autant plus impressionnants. Tous cinqueños, deux de presque six ans. 

Toro de Miura

Esaü Fernandez a hérite du premier toro, un MIura tout à fait dans le type de la maison, portant le nom mérité de Defensor, 5 ans, Cardeno claro, noble et qui accepte de se faire placer par son matador à des distances variables du cheval, tout près d’abord, puis plus loin puis très loin. Defensor hésite, puis se livre un peu. Durant la faena il se montre meilleur su la corne gauche, semble réfléchir avant d’entrer dans la flanelle, sa noblesse se confirme mais  c’est un Miura et il n’est pas absolument clair. 

Silence à l’arrastre et silence pour le matador après deux demies et un descabello. 

A son second adversaire Esaü Fernandez voit débouler le Conde de La Corte, avec ses fines et longues cornes blanches, il reçoit deux bonnes piques pour  lesquelles le varilarguero est applaudi. 

Mathieu Gullon est poursuivi capote en main par le bicho, lâche  sa dernière protection, s’entrave et tombe au sol, le toro le piétine et cherche à l’encorner  sans y parvenir, Mathieu a eu très très chaud.*Dans la muleta ce toro est collant, “andarin”, il est difficile à fixer et tombe à la deuxième épée. 

José Garrido est venu à Vic avec son apoderado qui connait fort bien cette plaza, Lopez Chavez. 

Toro de Prieto de La Cal

Farolero, le grand toro de la matinée est un Prieto de la Cal absolument semblable à tout ce qui sort de chez Tomas Prieto: un Jabonero claroo couleur si pâle qu’il en parait moins gros et fort que la réalité. Il est à fond dans le capote, très mobile et vif.  Garrido s’emploie avec un art consommé à placer à diverses distances de la pièce montée par Javier Sanchez , le probable vainqueur de tous les picadors de ce jour.  Trois piques raisonnables qui permettent la quatrième avec une pique de tentadero  et non comme on pouvait s’y attendre avec  une réception au regaton.Avec une présence formidable près du cheval, à la sortie d ela quatrième pique, Garrido offre deux chicuelinas superbes rématées par une demi-veronique qui plante là le toro. 

Manifestement José Garrido ne veut pas tricher en offrant trop de toile au toro, au contraire il réduit la voilure et c’est dans une petite muleta , sur la droite et la gauche  qu’il va bâtir une faena allurées, templée, le toro se rend  et c’est somptueux. Le public oublie les olé qui ailleurs qu’a Vic auraient fait vibrer les gradins. Le président Charpiat ne doit pas être  mélomane  puisqu’à aucun moment de cette grande faena il n’a jugé utile de faire jouer la musique des Armagnacs, pourtant une des meilleures  et largement, de la région.   Garrido qui est un très bon torero sait aussi se montrer élégant en allant brinder Farolero à Tomas Prieto de La Cal.De la barrière Lopez Chavez conseille   son ami, son confrère , et le message passe. 

Il tue d’une entère sans défaut : grande épée , grande oreille ! Mais le vicois a le mouchoir radin, et le président Charpiat a attendu  pour enfin autoriser que ce toro superbe laisse une oreille à José Garrido. Enfin ! 

Toro de Pallares

Le toro de Pallares, un très beau et costaud Santa Coloma gris aux cornes vers le ciel pouvait avec un brin de chance en plus laisser aussi une oreille au matador de Badajoz, second de son lot, et  il faut le dire, meilleur lot de toros. 

Le Picador Aitor Sanchez  a bien piqué. Là encore quatre piques( trois +une) mais rien à voir avec certains châtiments criminels donnés quelquefois dès le premier puyazo.Ce toro de Pallares est  noble et humilie bien dans le capote, laissant présager un troisième tercio plein d’alegria.Mais ce toro change et se montre exigeant, attention au placement! Le toro regarde beaucoup le torero et il faut à Garrido de la science et de la méfiance pour lancer des passes qui lui évitent de se retrouver sur les cornes très hautes  et s’apercevoir que le pupille de Pallares, n’humilie plus et présente un danger immédiat.  Dans le callejon Lopez Chavez conseille d’abréger.  C’etait une faena pour aficionados confirmés et le public encore une fois est resté froid. 

Roman que l’on aime beaucoup pour toutes ses qualités de torero et d’homme, ce n’était pas son jour il a  raté deux fois ses mises à mort, écopé de deux avis à son premier et d’un à son second. 

Toro de Villamarta

Blessé gravement l’an dernier à Vic il a pourtant le cran de s’aligner dans une corrida dont on est en droit de redouter les difficultés. Son premier un Marques de Villamarta imposant , dur, violent à tout moment, il a su avec beaucoup de technique lui faire baisser la tête et même lui imposer des passes en rond alors que le toro entrait avec brutalité dans la muleta.  Ce très gros et très fort toro manso aurait pu valoir une oreille à Roman s’il avait tué”au premier coup d’épée mais  deux avis et je ne sais combien de descabellos… Dommage. 

Toro de Pagés Mailhan

On ne dira presque rien du Pagès Mailhan’ origine Fuente Ymbro) , negroe salpicado, lent à la détente, tardo  au possible. Toro sans aucune classe, le torero a été tout le temps au dessus de son opposant, mais il fallait le tuer  et ce fut la croix et la bannière.  On reverra Roman  et tout ira mieux! 

Jean François  Neviere.

Photos Bertrand Caritey 

Meilleur Toro: FAROLERO de Prieto de la Cal 

Meilleur Torero: José Garrido 

Meilleur Picador: J Sanchez 

Meilleur Banderillero: desierto.  

Meilleure Faena José Garrido à Farolero. 

Nîmes samedi soir : Manzanares par la porte des consuls

Un nouveau lleno pour la corrida de Nîmes ce soir. Toros de García Jiménez (le 5em changé)  et Olga Jiménez (second).

• SEBASTIÁN CASTELLA, silence et oreille

• JOSÉ MARÍA MANZANARES, deux oreilles et une oreille avec pétition de deux

• LALO DE MARÍA, silence et silence

Castella bien et très professionnel à son premier taureau mais ça porte peu sur le public…Un pinchazo , 1 avis, une entière sur le côté. Il n’a pas eu le meilleur lot de taureau et il a eu chaud à son second taureau. En effet, alors que ça se passait plutôt bien en début de faena : sur une naturelle le toro le soulève. Impressionnant ! mais il continue comme si de rien n’était puis se rapproche du taureau pour réaliser un arimon caractéristique de la maison. Le public adore. Quel courage et ténacité. 1 pinchazo, une 1 entière et 1 oreille.

Belle après midi de Manzanares. Il était détendu dans le patio avant d’entrer dans l’arène. Toujours aussi majestueux et aujourd’hui dans un bel habit bleue méditerranéen. Il profite du second taureau de l’après midi (sûrement le meilleur des six) et nous sert de beaux muletazos sur les deux bords. Un peu rapide mais avec bon enchaînement. Grand mise à mort à recibir d’effet rapide et il récolte deux oreilles. La seconde excessive, mais ça fait quand même plaisir de voir Manzanares comme cela. Avec beaucoup d’application il construit une faena petit à petit à son dernier taureau mais il réalise surtout un ENORME recibir. Le taureau mort debout de suite. 1 oreille avec pétition de 2.

Lalo de Maria est bien avec son premier taureau mais il a manqué ce supplément d’âme qui fait la différence et la mise à mort n’est pas idéale. C’est difficile de briller à côté des deux stars de tauromachie qui sont avec lui aujourd’hui. A son second c’est plus compliqué mais il s’accroche par contre la mise à mort est longue et difficile.

Texte et photographies Bruno Lasnier

Vic: Président, il y aurait dû y avoir 2 oreilles au lieu de 2 vueltas !

Plaza de toros de Vic-Fezensac. Deuxième de la Feria 2025. Deux tiers d’entrée.

 

Toros de Saltillo.

• SÁNCHEZ VARA, silence et vuelta al ruedo après pétition et bronca à la présidence

• GÓMEZ DEL PILAR, ovation et salut et silence

• LUIS GERPE, silence et vuelta al ruedo après pétition

Le banderillero Víctor del Pozo a salué au second. Medhi Savalli et Francisco Tornay au troisième. 

Photos de Bertrand Caritey

Président, il y aurait dû y avoir 2 oreilles au lieu de 2 vueltas !

Le lot de Saltillo vu la veille dans les corrales de Vic avaient paru aux aficionados les plus rigoureux comme inférieur en trapio à ce que le CTV nous propose habituellement. Cela s’est confirmé dans les arènes où les cris de « sardine » et les protestations n’ont pas manqué de fuser notamment à la sortie du 5 ème toro visiblement anovillado. Sur le plan du comportement, seuls le quatrième et le sixième avaient suffisamment de noblesse pour permettre une faena de qualité. Les autres, distraits ou toréés sans être vraiment dominés n’ont rien permis.

Les piques sont toujours aussi mal portées à l’exception de celles portées au 3 et au 6. Les autres sont trasera, pompées rectifiées etc.

Sanchez Vara toujours aussi bon banderillero, a monté une faena en deux volets à son premier : des derechazos sur le voyage et des naturelles sur le pico et 2 belles séries en se croisant pesant sur le toro. L’épée est trasera et tendida car le toro ne regarde pas la muleta. A son second, plus noble et ménagé à la pique, 3 grandes séries de derechazos et 2 belles séries de naturelles laissaient espérer une oreille, mais l’épée tendida et desprendida entrainera le refus de la présidence.

Gomez del Pilar est passé à coté de ses deux toros : le premier très mobile mais impossible à gauche, est toréé de la droite mais sans réellement faire l’effort pour le dominer. Seule l’estocade sincère et entière rachète la faena. Son second anovillado, mais se fixant sur la muleta est exploité sur le passage et en donnant la sortie vers l’extérieur. Le toro non dominé est difficile à cadrer pour l’estocade tendida et tombée.

Luis Gerpe tombe sur un premier distrahido, qui serre à droite malgré les bonnes banderilles de Mehdi Savalli. Gerpe lui donne une faena gauchère, une passe après l’autre, avec 2 séries de meilleure qualité. L’estocade al encuentro est desprendida mais concluante et lui vaut une ovation. Son second est le meilleur de l’envoi en trapio et en comportement et il ne le laisse pas passer. Sa faena est de domination sur les deux rives suivie d’une épée engagée mais légèrement tombée : le président refuse l’oreille de la pétition, sans doute pour ne pas se déjuger après son refus précédent, et entendra une deuxième bronca.

Corrida qui ne laissera sans doute pas de trace dans les mémoires, mais où paradoxalement, on ne s’est pas ennuyé !

Jean Yves Blouin

Madrid: Adieu Robleño !

Madrid, San Isidro 26°, Beau temps, 25° à 19h, 14° plein du cycle.

6 toros d’ADOLFO MARTIN, majoritairement bien dans le type, sauf le 1°, au jeu conforme à cette ganaderia, c’est-à-dire intoréables avec la muleta, et un sobrero de MARTIN LORCA, également intoréable. Mauvais point pour cette ganaderia: Pas de piques intéressantes, ce qui était le point fort attendu, donc pas de bravoure, et une mauvaise caste.

 ANTONIO FERRERA, Ovation et Silence.

FERNANDO ROBLEÑO, Silence et Vuelta.

MANUEL ESCRIBANO, Silence et Ovation.

Ovation du public à ROBLEÑO avant la sortie de son second toro. Brindis  au centre de l’arène de FERRERA à ROBLEÑO à son premier toro.

Les organisateurs avaient bien monté le cartel en opposant trois matadors vétérans expérimentés  ( respectivement 28, 25 et 22 ans d’alternative) à ces toros d’un autre âge, un âge où l’homme cherchait surtout à sauver sa peau face à des fauves par une taureaumachie mobile, un âge où tuer les toros efficacement et loyalement était ce qui comptait.

Mettre au cartel de jeunes toreros assoifés de triomphe pour lancer leur carrière comme nous en avons vu beaucoup cette année à Madrid aurait été une faute car trop risqué.

Et c’est bien  ce que nous avons vu cet après-midi, pas une passe de muleta artistique donnée à des toros qui ne pensaient qu’à prendre l’homme, mais six mises à mort  données avec sincérité et sans recours au descabello, la première corrida aussi efficace depuis le début du cycle, ce qui explique les ovations et la vuelta données aux trois toreros pour récompenser leur effort. Bravo l’aficion de Madrid.

La vuelta après légère pétition donnée à Fernando ROBLEÑO pour l’ensemble de son œuvre madrilène depuis 25 années et son entrega de l’après-midi, les ovations pour FERRERA et ESCRIBANO pour ne pas s’être échappés devant les fauves et avoir bien tué. Bonus offert par ESCRIBANO par une puerta gayola risquée et des paires de banderilles spectaculaires à ses eux opposants.

Lorsque l’on assiste à ces corridas d’Adolfo on comprend mieux pourquoi Victorino a fait quelques croisements pour rendre ces  Albasserada toréables dans les formes modernes, l’homme immobile et le toro tournant autour, et non l’homme mobile pour échapper aux retours brusques, au genio, au derrote, au hachazo, bref à tous ces mots espagnols qui enchantent l’aficionado français, mais sont des maux pour le torero quelque soit sa nationalité.

EXIR

Christian Parejo à Madrid

La Plaza de Toros de Las Ventas a déjà défini l’affiche de la corrida qui aura lieu le 22 juin, après la Feria de San Isidro et la Corrida In Memoriam de Victorino Martin prévue pour le 15 juin. Un encierro de Valdefresno estoqué par Luis David Adame, José Fernando Molina y Christian Parejo (19:00h.).

Nîmes : Victor coupe 3 oreilles d’un lot de Talavante

Une magnifique novillada de Talavante pour une cape d’or internationale gagnée par le nîmois  Victor

• EDUARDO NEYRA, oreille et silence après avis.

• TOMÁS BASTOS, silence après avis et silence

 VÍCTOR, deux oreilles et une oreille

Un cartel international
Un mexicain, Eduardo Neyra, un portugais , Tomas Bastos, et un nimios, Víctor, avec une novillada d’Alejandro Talavante

Des toros très intéressants avec des comportements différents, comme leur physique.

Le premier a eu un comportement très intéressant. Il trébuche à plusieurs reprises dans les deux premiers tiers. On craint le pire. Le recorrido se réduit très vite, y compris lors de la première série à genoux. Puis tout change. Neyra sait lui donner la bonne distance et le toro se livre. Il ne tombera plus, la race parle. Il est bon des deux cotés. Une bonne petite faena mais un peu trop lisse. Une petite oreille.

Le deuxième est bon des deux côtés. Le torero est très novillero. Il sait conclure les séries par des détails inspirés. Malheureusement son envie le pousse à prolonger exagérément par des cambios por la espalda et des demies passes sans intérêt. Silence.

Le troisième part de loin de manière inopinée. Victor ne bronche pas et le reçoit par un cambio por la espalda. Il continue à citer de loin puis sait à bon escient réduire la distance. S’en suit une belle démonstration de torero vertical alliant aguante , lenteur de gestes et douceur. Avec son corollaire de temple. Deux oreilles et vuelta au toro.

Le quatrième a une charge vibrante à droite. Neyra baisse la main et enchaîne du même côté en baissant la main. Jusqu’à que le novillo épuise sa bravoure et sorte seul des séries vers les planches. Un final au fil des barrières pour profiter des derniers élans dans la querencia.

Le cinquième est le plus « fait »: morillo, arrière train, couilles, … il est étonnant de voir des animaux nés à peu d’intervalle avec des développements différents. Les toros sont comme les humains… le tercio de pique est applaudi. La faena ne prend pas son essor. Le toro se décompose ou le torero ne sait pas comment le prendre et le faire se livrer ? Le toro sera applaudi à l’arrastre.

Le sixième demande à être toréer. Victor le comprend vite et revient aux fondamentaux. À noter la deuxième série avec un début droitier de suite enchaîné avec un changement de main et des naturelles de bonne facture.  Un final par luquesinas. 1 oreille.

Victor est une belle promesse d’avenir. Vu sa verdeur le chemin est encore long. La suite lui appartient

Texte Michel NAUDY

photographies Bruno Lasnier

VIC: ILS AURAIENT PU MIEUX FAIRE !

Plaza de toros de Vic-Fezensac. Première de la Feria 2025. 1/2 d’entrée. Novillos de Prieto de la Cal.

• JOAO D´ALVA, qui remplaçait Cristiano Torres, ovation et silence après avis.

• JESÚS DE LA CALZADA, silence et silence après avis.

• PEPE LUIS CIRUGEDAsilence et silence.

José Germán et Rafael Villalobos Hernández ont salué au troisième.

A la fin du paseíllo le Club Taurin Vicois a rendu hommage al équipe médicale.
Novillada intéressante mais une fois encore, mais les novilleros n’ont pas su dominer leurs toros. 6 novillos bien présentés avec leur lot de complication pour un encaste minoritaire auraient pu donner un
meilleur résultat. Deux d’entre eux ont donné des signes de mansedumbre et ou des signes de faiblesse (un changé, 2 limités à 2 piques)

Face à eux, les novilleros ont manqué de confiance et se sont montrés très prudents. Les piques, où les novillos ont chargé avec alegria, se précipitant parfois seuls sur le cheval, ont été mal portées et provoqué une bronca méritée pour le deuxième picador de Jesus de la Calzada.
Les faenas ont été marquées de quelques beaux gestes, notamment de Jesus de la Calzada, (en plus de ses deux porta gayola). Mais la catastrophe est venue des estocades : emprunter les extérieurs conduit inévitablement au pinchazo (14 au total !), suivis d’épées basses.


On retiendra les efforts de Joao d’Alva dont les premières passes laissaient entendre qu’il voulait bien faire, mais qui était souvent en recul ensuite.


Jesus de la Calzada, outre ses deux porta gayola au 5 ème et 5 ème bis, a eu des doblones supérieurs notamment au 5 mais n’a pu poursuivre dans ce style.


Cirugeda a semblé le moins à l’aise, profitant de la fixité de ses novillos pour toréer sur le passage, notamment à son second.
Il faudra revoir ces trois jeunes dans des conditions un peu plus favorables.

Jean Yves Blouin

Photos Bertrand Caritey

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