Andrés Roca Rey a révélé hier lors d’une réception privée sa décision d’affronter six taureaux seul dans les arènes les plus emblématiques de son pays: Acho à Lima. Cela dans cette ville qu’il a quitté à 14 ans qu’il se retrouvera pour fêter ses dix ans d’alternative. « À mes débuts, j’ai toujours pensé à une alternative. Je voulais être actif pendant dix ans, puis retourner me reposer dans mon pays », a confié le torero, suscitant l’émotion parmi les personnes présentes à l’annonce de sa retraite. Cependant, il a rapidement dissipé les doutes : « Mais je n’ai pas encore envie de prendre ma retraite, et cette corrida est ma façon de renaître et de continuer à réaliser mes rêves. » Par ce geste, Roca Rey réaffirme son lien avec le public péruvien et son engagement envers la tauromachie à un moment clé de sa carrière. La Feria del Señor de los Milagros, l’une des férias taurines les plus importantes des Amériques, revêtira ainsi un caractère encore plus spécial cette année. De plus amples informations sur la date de l’événement et les fermes sélectionnées pour cet événement historique seront annoncées dans les prochains jours.
La Plaza de Toros de Las Ventas a déjà défini l’affiche de la corrida qui aura lieu le 22 juin, après la Feria de San Isidro et la Corrida In Memoriam de Victorino Martin prévue pour le 15 juin. Un encierro de Valdefresno estoqué par Luis David Adame, José Fernando Molina y Christian Parejo (19:00h.).
Morante de La Puebla tiendra le premier rôle vendredi à Nîmes. C’est, me direz-vous, dans l’ordre des choses puisqu’il est le parrain d’alternative de Marco Pérez. Mais ce n’est sans doute pas comme ça que les auteurs du cartel avaient planifié les choses. Qui pensait que le jeune salmantino sortirait contesté de son un contre six madrilène ? Qui supposait que l’andalou reviendrait au premier plan avec des succès retentissants à Jerez et surtout à Madrid ?
Le phénix andalou renaît toujours de ses cendres et cette inconstance fait non seulement son charme mais surtout sa force. Le torero cigarrero, ne l’oublions pas, collectionne plus d’échecs que de succès mais, en ce qui le concerne, le qualitatif l’emporte sur le quantitatif. Cela en fait un torero exceptionnel, génial par ses capacités techniques et sa créativité ; plus complet donc que les grandes références artistiques qu’étaient Curro Romero ou Rafaël de Paula, des génies certes mais marginaux néanmoins. Morante a toujours su éviter l’écueil de la marginalité en se référant à un toreo fondamental en même temps qu’universel et paradoxalement très personnel dans son exécution. En ce sens on ne peut pas le classer dans la catégorie des toreros artistes, quoiqu’on en dise…
Faut-il cependant tomber dans l’excès d’éloges ? Méfions-nous des systèmes, des chapelles, des sectes, des « ismes ». Hier nous avions le Poncisme -en on voit désormais les limites- nous avons aujourd’hui le Morantisme. Ce sont souvent les mêmes porteurs d’icônes, les mêmes prophètes. Il faut raison garder et malgré tout le bien que nous pensons du torero de La Puebla nous n’en deviendrons pas un inconditionnel. Car s’il a été l’auteur d’authentiques chef d’œuvres il fut aussi à l’origine de fracasos d’anthologie.
Morante est une référence dans la mesure où il s’adresse à un public savant, donc le plus souvent âgé, d’abord sur ses terres. Dans ce sens c’est plus une fin qu’un début… Le torero de La Puebla représente la tauromachie éternelle, cet idéal dont nous rêvons… Pour autant incarne-t’ il l’avenir ?
Germán Vidal « El Melli » a été transporté à l’infirmerie des arènes de Sanlúcar de Barrameda après avoir subi un accident contre le troisième taureau de l’après-midi. Le chirurgien en chef de l’infirmerie, Juan Carlos Alados, a diagnostiqué une luxation grave du coude droit, avec déplacement de celui-ci. Le torero sera transféré à l’ hôpital Virgen de los Caminos de Sanlúcar pour des examens radiologiques afin de déterminer avec précision l’étendue de la blessure.
Cet après-midi, Montsoué vibre au rythme de la fiesta campera avec des sevillanes envoûtantes et un spectacle équestre fascinant.
Picador Laurent Langlois
Public familial et local
Un changement de torero Francisco Montero remplacera Juan de Castilla, ajoutant une touche imprévue à cette journée festive et tauromachique.
Contrairement à l’ordre traditionnel de la lidia, le tentadero débute avec quatre vaches de roland , destinées aux élèves des écoles taurines d’Adour Aficion et de Huesca. La première avisé , lance quelques coups de tête. Le novillero de Huesca parvient à l’amener au centre et entame une série de naturelles mi-hauteur. Elle se révèle compliquée sur les derechazos. Il termine sur une simulation.
La seconde vache, au trapío légèrement plus marqué, charge le novillero avec vigilance, à l’image de la précédente. Moreno Leal, par son travail patient, parvient à l’humilier. La vache reste fixée sur le novillero plutôt que sur la muleta, mais il finit par prendre l’ascendant et réalise une bonne simulation. Les applaudissements saluent cette réussite.
La troisième vache, plus toreable, offre une charge courte mais exigeante. Vigilante, elle impose de garder la muleta sur sa tête. Le novillero de Huesca, appliqué, domine les dernières faenas à droite avant de conclure sur une simulation. Maxence, élève d’Adour, n’hésite pas à s’y confronter.
La dernière vache, élégante et au déplacement aérien, impose son caractère. Jule, serein, exécute de belles séries avec domination à la cape, captant l’attention du public. À la muleta, les premières passes affirmées dégagent une véritable émotion. Les naturelles mi-hauteur, parfaitement exécutées, achèvent une prestation maîtrisée. Le maestro Richard Millian , ne cache pas sa satisfaction. Son élève prend un nouvel élan, et depuis ce matin, l’annonce de sa participation en habit de lumière lors de la novillada non piquée de Rion-des-Landes ajoute une note prometteuse à son parcours. Une prestation qui augure de belles choses à venir !
Solalito
L‘eral de Roland, bien encastés, offrent du jeu. Solalito réalise une série propre à la cape avant deux rencontres avec le cheval. Son joli quite en chicuelinas, terminé par une rebolera, suscite les applaudissements du public. Les premières séries, dominatrices et pleines d’alegría, marquent son engagement. Une trinchera élégante attire l’attention d’une partie des spectateurs. Il privilégie les derechazos aux naturelles, affirmant son style. Une agréable prestation.
Le second éral, un Colorado, reçoit avec finesse la tauromachie fluide de Francisco Montero, qui signe une faena élégante à la cape. Avec douceur et profondeur, il exprime son tauromachie du cœur, loin des violences d’antan. La musique de la Pena Al Violin accompagne l’alegría du moment. Les applaudissements sincères du public saluent cette prestation maîtrisée. Un plaisir de le revoir, avant sa prochaine apparition à Orthez.
Vendredi Las Ventas accueillera le 1 contre 6 de Marco Pérez une première dans le cycle isidril qui affiche un nouveau No Hay billetes depuis plus d’un mois. Novillos de Fuente Ymbro et El Freixo. La composition des cuadrillas est essentielle dans ce genre d’exercice. Voici le choix du torero salmantino:
Picadores:
Puchano Alberto Sandoval Antonio Muñoz Borja Lorente José María Gonzáles Miguel Ángel Sánchez
Banderilleros:
Rafael González Elías Martín Curro Robles Iván García Jesús Talaván Rubén Blázquez José Antonio Prestel Ismael González Vicente herrera
Mozo de espadas: Joselito De la Iglesia
Ayudas: Miguel Hernández Jonathan García Roberto Gómez Blanco
La Peña Cap Afición convie les passionnés de tauromachie à sa traditionnelle Fiesta Campera, qui se tiendra le jeudi de l’Ascension dans les arènes de Montsoué.
Parmi les invités de marque, Juan de Castilla fera vibrer les aficionados avant ses prestations dans les arènes du Sud-Ouest cet été. À ses côtés, le talentueux Solal ainsi que les jeunes espoirs de l’école taurine Adour Afición et de l’école Oscence de Huesca.
Le bétail sera composé de deux erals de la Ganadería Roland Durand et de vaches de la Ganadería Buros, garantissant un spectacle rythmé et intense. Avec une programmation mettant en valeur la transmission du savoir et l’esprit de la tauromachie
La salle « Bienvenida » de Las Ventas à Madrid a affiché le « no hay billetes » ce midi pour l’hommage à Christian Montcouquiol « Nimeño II ». Dans l’assemblée, de nombreux Français, mais aussi des matadors de toros (Uceda Leal, Éric Cortes, Ángel Majano, Pedro Carra), des éleveurs (Carlos Aragón Cancela) et apoderados.
À la table des invités étaient présents Margarita Nuñez Sandoval, Victor Mendes, Domingo de la Cámara et les auteurs du livre « Nimeño II, un nîmois dans l’arène » Joël Bartolotti et Jean Charles Roux. Luis Francisco Esplá, l’ami de toujours de Christian, avait envoyé une émouvante vidéo et le Vénézuélien Morenito de Maracay a participé lui aussi en envoyant un témoignage.
Sur l’écran : Luis Francisco Esplá
Pendant plus d’une heure, le souvenir de Nimeño fut évoqué avec des moments forts comme quand Margarita fut ovationnée par le public en reconnaissance de l’aide qu’elle a apportée en Amérique aux frères Nimeño. Domingo de la Cámara et Mendes ne furent pas en reste et prononcèrent quelques phrases qui allèrent droit au cœur de l’assistance. L’ovation finale en mémoire de Christian fut un moment particulier et plein de sensibilité. 46 ans après sa confirmation d’alternative Nimeño II est sorti par la grande porte de Las Ventas. Sa trajectoire exemplaire le valait bien…
Avec un premier volet ce mercredi dans la propriété du picador Mathias Forestier où il a participé à un tentadero de deux novillos de Charlotte Yonnet, Marc Serrano a étrenné par là-même son rôle de parrain.
Ce vendredi, il était à la Bodega Macarena de Nîmes pour une soirée festive, cette édition du Printemps se terminant dimanche notamment dans les arènes pour une becerrada…
Rencontré en la circonstance liée à ses 25 ans d’alternative, Marc est revenu sur cette nouvelle casquette de parrain le temps d’un week-end, mais aussi sur tout ce qui fait son actualité…
PRINTEMPS
« Je remercie d’abord le maire de Nîmes Jean-Paul Fournier car l’initiative de m’attribuer le parrainage est venue de la Mairie pour mettre un petit peu à l’honneur le cadre de mes vingt-cinq ans d’alternative en tant que matador nîmois. Evidemment, ça fait toujours plaisir, je suis né à Nîmes où j’ai pris l’alternative, dans cette arène si importante sur l’échiquier taurin.
Etre parrain, je le prends comme un honneur et quelque chose d’important dans le cadre du partage qui correspond, je crois, aux valeurs du Printemps de l’Aficion. J’ai pu m’en rendre compte à chaque étape de cette manifestation, d’abord avec la sortie au campo au Mas Font-Mounière, chez le picador Mathias Forestier. De nombreux scolaires ont découvert plusieurs facettes de la tauromachie, avec des explications pour lesquelles ils ont visiblement montré de l’intérêt, cheval de picador, tienta….
Hier, vendredi soir à la Macarena, ça s’est aussi bien passé avec un public différent, certes, mais toujours bien intéressé tout au cours de l’échange. Puis dimanche, outre la dimension artistique avec le concours de toiles qui seront exposées en extérieur, je serai bien entendu présent aux arènes pour assister à la becerrada au cours de laquelle se produiront cinq aspirants qui auront là une belle opportunité de se mettre en évidence. Certains d’entre eux seront peut-être plus tard professionnels car on a tous commencé comme ça !
Je tiens à insister sur le fait que ce genre de course est très utile dans le domaine de l’échange et de la transmission, d’abord par le fait que cette becerrada est gratuite et permet donc à tous ceux qui sont intéressés d’y participer. C’est bien comme ça que se fomente l’aficion. Par le partage.
25 ANS
Mon souhait est effectivement de pouvoir fêter ces 25ans en costume de lumières. Aux côtés de mon activité professionnelle, je m’entraine au quotidien. Je tiente assez régulièrement, ce qui représente une activité importante pour entretenir mon toreo, j’ai d’ailleurs d’autres tentaderos à venir en France, on voit donc que mon activité n’est pas arrêtée. Après, il est bien évident que j’aimerais avoir plus d’opportunités, c’est en cela que je tiens à poursuivre régulièrement ma préparation. J’ajoute que ce n’est pas parce que ce sont mes vingt-cinq ans que ça signifie la temporada de mes adieux ! C’est vrai que j’aimerais effectivement les fêter en piste, mais tant que je me sentirai en forme, je continuerai…
SOLIDARITÉ
Le festival de Méjanes a été une réussite. C’est quelque chose qui m’a toujours tenu à cœur et même si ce n’est pas évident à organiser, c’est un geste fort envers ceux qui en ont besoin, 68.000 € ayant été reversés pour ces trois dernières années, ce qui est assez significatif. Evidemment, cette opération devrait se poursuivre…
DÉFENSE
Nous sommes plusieurs acteurs et à plusieurs niveaux, avec notamment des entités comme l’UVTF, l’ONC, des associations, une partie cachée de l’iceberg qui fait un travail de fond pas toujours vraiment perçue, mais qui est la plus importante. Après, quand il y a eu des problèmes au niveau médiatique avec l’offensive Caron, on a été appelés à pouvoir s’exprimer. J’ai été invité sur plusieurs plateaux médiatiques, avec notamment, pour ma part, deux interventions chez Praud et Hanouna pour les plus marquantes. Je suis allé à Paris de mon propre chef, outre le mouvement de l’association des matadors, car je souhaitais comprendre au mieux ce qui se passait. Je le dois à mon ami Yannis Ezziadi qui a fait jouer ses relations et il faut aussi souligner aussi qu’entre les toreros qui sont « montés » à Paris, l’ambiance était très bonne et on a ressenti une certaine osmose car au fond, tout le monde était très concerné. Dans l’ensemble, les retours de nos interventions ont été positives, d’autant plus que par ricochet, on a pu constater un peu partout une augmentation de la fréquentation. Indirectement, je pense que ça a dû jouer. On ne va pas s’en plaindre ! »
L’ état mexicain du Michoacan vient de voir interdire la pratique de la corrida, par un juge ou un gouverneur ou un narco quelconque, cet état fantastiquement beau et taurin dont le dr Ramirez récemment disparu était propriétaire du plus beau et riche musée taurin privé du monde. Son arène, Palacio de Arte ne verra sans doute pas s’ y produire le fils de Morelia, Isaac Fonseca, formidable torero ( au sens étymologique « qui fait peur ») et le minimum que nous puissions faire est de chanter ses louanges, de dire ses mérites son art et son courage exceptionnels.
Hier à Madrid, à Las Ventas il partageait le cartel avec Roman Collado, torero franco- espagnol de Valencia, et Jesus Enrique Colombo, torero ardent et explosif du Vénézuela. De cette corrida de Pedraza de Yeltes on gardera des images inoubliables.
Une bonne faena de Roman à son premier, un fracaso à l’épée à son second, deux grandes estocades et des banderilles sans reproche pour les deux toros de Colombo…Résultat : une vuelta à Roman et une vuelta qui méritait l’oreille à Colombo.
Il se mit à pleuvoir, fort, tres fort au premier toro d’Isaac Fonseca, un noir moins dans le type que ses frères colorados .Oublions le.
Mais le 6éme, mes enfants! le sixième ! un autobus, un torpilleur, pour un grand petit homme d’un métre soixante cinq, avec cette face de méso- américain dont les origines indiennes annoncent l »obstination, la volonté matinée de douceur, de ce « quoi qu’il arrive » annoncé par le regard et la démarche.
Brindis au public au centre du ruedo et départ en appuyant ses pas dans le sable trempé de l’arène jusqu’à la deuxième ligne de pique. Avant cela, Fonseca a reconnu dans cet animal énorme , armé haut et brave la possibilité de trois piques de loin, un grand bonheur pour le public debout: Isaac part donc du centre vers le toro, démarche assurée, se plante à genoux dans le sable mouillé, et fait passer cinq fois autour de lui le Pedraza de Yeltes , un toro de légende, « Brigadier », havane clair 667 kg, un noble animal mais un bolide, un fauve, un bon sauvage, si vous voulez réduire le mérite du torero.
isaac Fonseca a tout osé avec goût et courage, s’est blessé probablement avec le fer d’une banderille ; tombé, il a mis du temps à se relever ou plutôt à être relevé, le toro était » a tablas » le petit indien reprend l’épée. L’ animal collé aux planches, pas d’autre choix que de le tuer là, avec pour seule échappatoire que la sortie sur la corne droite au-dessus de laquelle bien entendu il ne peut passer. Il fonce donc entre les cornes et s’envole hors des pitons, le toro meurt, fin du drame, fin du chef d’œuvre, vuelta au toro oreille au torero : que vivan los toros !
Isaac Fonseca, grand petit homme, little big man, petit indien admirable.
Jean-François Neviere
Co président de l’Association Mexico Aztecas y Toros