Plaza de toros de la Real Maestranza de Caballería de Sevilla, Séville. Finale du circuit de Novilladas de Andalucía 2025. Plus d’un tiers. Novillos de José Luis Pereda.
• CID DE MARÍA, silence et silence.
• MARTÍN MORILLA, silence et vuelta al ruedo après avis
CARLOS TIRADO, oreille et oreille.
Le banderillero Raúl Francisco Martín a salué au second
Le cyclone de Jerez au quite pour tirer son torero Martin Morilla d’un mauvais pas.
Plaza de toros de Cordoue. Troisième et dernière de la Feria de la Salud 2025. Lleno.
Toros de Domingo Hernández,
JUAN ORTEGA, deux oreilles et ovation.
• ANDRÉS ROCA REY, deux oreilles après avis et ovation.
• MANUEL ROMÁN -qui prenait l’alternative’, oreille et palmas.
Il y a des jours comme ça… Les difficultés à la mort des trois derniers toros privent Cordoue d’un final en apothéose de sa feria de la salud.
Tout avait pourtant magnifiquement commencé.
Une corrida homogène de Domingo Hernandez et trois toreros de personnalités différentes et complémentaires. Et une arène quasiment pleine.
Les banderilleros de Roca Rey ont salués à chacun de ses toros.
Commençons par le récipiendaire de l’alternative, Manuel Roman. Je l’avais vu pour sa première novillada piquée dans la Maestranza de Séville en juin 2023. Il m’avait impressionné par la profondeur de son toreros. Il n’a rien perdu de son talent.
Aujourd’hui il a hérité du lot offrant le moins de possibilités. Dans un costume sang de toro et or, il démarre par une série de derechazos templés qui déclenchent la musique. Le toro montre rapidement sa faiblesse. Final dans les terrains de proximité avec deux circulaires inversées. Oreille malgré un pinchazo. Avec le sixième, le toro proteste dès la deuxième série. À gauche, il parvient à le faire se livrer et se détache une deuxième série de face. Échec à l’épée qui le prive de sortir par la grande porte avec ses compagnons de cartel.
Juan Ortega a été inspiré tout l’après midi. Il montre son temple à la cape avec le second. Un toro mais qui bénéficie d’un recorrido plus long à gauche. On détache une série démarrée par la passe des fleurs, changement de main et des naturelles templées. S’en suit un final par des allers retours sur la main droite en rien trémendistes car marqués du sceau de l’élégance. Entière bien portée, deux oreilles.
Avec le quatrième, on retiendra une réception à la cape genou flèchi, un quite par tafalleras et un final par quatre molinetes et le pecho. Du Juan Ortega des grands jours. Échecs à l’épée, salut.
Roca Rey est dominateur dès les premières passes de cape. Il bénéficie du troisième toro avec le plus de fond. Le toro accroche la cape à la quatrième véronique, il la rattrape au vol et enchaîne deux chicuelinas serrées. Il reprend de la distance et en enchaîne quatre. Brindisi à José Luis Moreno, début à genou avec une demie douzaine de derechazos avec un cambio por la espalda, un changement de main et un pécho. Du grand Roca Rey. La suite est du même niveau avec des séries de derechazos généralement commencés par une trinchera qui place l’adversaire à la bonne distance. Vient à la fin une série à droite avec changement de main dans le dos et des naturelles des deux mains après avoir lâché l’épée factice. Des bernardinas serrées et deux oreilles malgré un pinchazo.
Le cinquième a moins de fond. Début par doblones en gagnant le centre. Série à droite main basse au ralenti. Idem à gauche. Le toro est vite essoré et finit par fuir le combat. Le mauvais usage du descabello réduit la récompense à un chaleureux salut.
Une grande après midi de toros qui ne se reflète pas dans les chiffres.
Las Ventas, Madrid le 25 Mai 2025. Corrida de Fuente Ymbro pour:
Curro Diaz, espagnol de Linares,vêtu de rose pâle et or.
Roman, franco-espagnol de Valencia vêtu de sangre de toros et or.
Diego San Roman, mexicain de Querétaro, (confirmation à Madrid). Vêtu de pervenche et or
Toros sérieux et très armés d’un poids moyen de 566kg. Le premier toro, celui de la confirmation d’alternative, est le plus lourd du lot, 590kg. Décastés et mansos les 2, 3,4 Intéressant le 1er , racés et forts les 5 et 6.
Résultat: San Roman: Salut au tiers,et ovation.
Curro Diaz: silence et silence
Roman: Silence et une oreille (unanime)
Une fois de plus un quasi plein, public composé de quelques centaines de mexicains venus s’ajouter assister à la confirmation d’alternative de Diego San Roman à Madrid. Grade supérieur que beaucoup de bons toreros n’ont jamais pu atteindre, souvenez- vous, le grand Pana n’a jamais confirmé à Madrid et à soixante ans il avait au fond de lui ce regret.
Diego, lui, a démontré face à des toros très durs qu’il était prêt à mourir pour réussir ce rite de passage. D’un courage sec, d’une vigilance sereine face aux cornes il a été magistral et tant sur le premier que sur le sixième on a vu ce qu’est un torero qui ne croule pas sous les millions de dollars. Merci maestro pour cette “forma de ser “comme disent les hispaniques, une façon d’être aussi évidente que la” forma de torear” .
Plusieurs fois la corne a frôlé le visage, le gilet, plusieurs fois beaucoup auraient coupé là, changé de terrain, Diego san Roman avait décidé que le 6eme, par exemple, cèderait à son” mandon” sur la corne gauche et il y est parvenu, le toro a cédé, obéi, quelle merveille face à ces cornes en gratte- ciel, et le garçon ne bronche pas, ni forfanterie ni moue de déception, il a accompli ce pourquoi il était venu: combattre avec art deux toros et mourir s’il le fallait.Aucun desplante vulgaire.
Roman est un formidable bonhomme, osant citer depuis le centre le 5eme excellent toro du señor Ricardo Gallardo, lui donnant tout l’espace et la confiance nécessaires pour le rapprocher et le soumettre enfin après avoir subi sur des naturelles nombreuses et autoritaires une volterta à faire frémir. Diego san Roman a volé , a cuerpo limpio, à son secours, Roman a terminé l’ouvrage et triomphé, une oreille qui en valait bien deux dans certaines plazas moins regardantes.
Ce n’était pas le jour de Curro Diaz dont on a pu cependant admirer le sens profond d’une tauromachie presque “à l’ancienne”. Il a toréé dans les planches comme San Roman a lui aussi tué aux tablas parce que les toros dont il a hérité avaient élu querencia aux barrières, cherchant la sortie en tentant le saut dans le couloir… On a aimé sa capacité à juger des qualités ou des défauts de ses toros, mais cela ne lui a pas fait prendre le pouvoir sur eux. une fois de plus les toreros qu’il nous a été donné de voir ont été parfaitement à la hauteur pour résoudre les problèmes que posaient les toros. Mais certains problèmes, le manque de caste, la mansedumbre, la faiblesse, la soseria , tout cela est hors de la portée du meilleur.
Physiquement les toros de Madrid sont toujours impeccables, mais moralement….
J’oubliais les quites par gaoneras ou tafalleras, le capote arraché des mains de Curro Diaz qui ne veut pas lâcher et manque se faire prendre, et les débuts de faenas à genoux de Roman et … et…
Et quelques belles paires de banderilles de David Blazquez ou de Gomez Escorial. Voilà aussi pourquoi, messieurs on vous aime et vous respecte. La corrida est un univers étrange ou règne le courage et la beauté disait a peu près je crois Garcia Lorca, en ajoutant que la haine en etait toujours absente. Viva la fiesta brava!
La Peña Cap Afición convie les passionnés de tauromachie à sa traditionnelle Fiesta Campera, qui se tiendra le jeudi de l’Ascension dans les arènes de Montsoué.
Parmi les invités de marque, Juan de Castilla fera vibrer les aficionados avant ses prestations dans les arènes du Sud-Ouest cet été. À ses côtés, le talentueux Solal ainsi que les jeunes espoirs de l’école taurine Adour Afición et de l’école Oscence de Huesca.
Le bétail sera composé de deux erals de la Ganadería Roland Durand et de vaches de la Ganadería Buros, garantissant un spectacle rythmé et intense. Avec une programmation mettant en valeur la transmission du savoir et l’esprit de la tauromachie
Jerez quatrième et dernière de la féria del Caballo. Lleno de no hay billetes.
6 toros de Jandilla, le sixième, ‘Labriego’ nº141, 520 kilos, né en 01/21 sera gracié.
Photo M.B.
MORANTE DE LA PUEBLA, silence et une oreille avec pétition de la seconde.
Photo M.B.
ALEJANDRO TALAVANTE, deux oreilles et oreille.
• ANDRÉS ROCA REY, silence et deux oreilles symboliques.
Les banderilleros ‘Viruta’ et Paquito Algaba ont salué au troisième. Antonio Chacón au sixième.
Photo MB
Le soir tombait, les hirondelles plongeaient sur le coso, dessinant leurs arabesques. Nous n’en pouvions d’enthousiasme, de joie, d’admiration… se levèrent alors quelques mouchoirs et quelques cris d’indulto puis, bientôt, la plaza entière blanchit de pañuelos et ce fut un cri en faveur de la la grâce unanime. Alors du palco tomba le mouchoir orange et le brave « Labriego » sauva sa peau. Roca le mena tranquillement à la porte du toril qu’il franchit sans se faire prier pour rejoindre les verts pâturages de la dehesa et les vaches promises.
Cet épilogue glorieux d’une féria historique fut scandée par les palmas por bulerias qui firent frissonner les murs de la vieille plaza et chavirer les cœurs les plus endurcis. Bientôt la jeunesse jerezana descendit des tendidos et se précipita sur le sable pour accompagner le héros venu du Pérou dans la vuelta du triomphe, partageant avec lui instant de sa gloire.
Le lot de Jandilla inégal dans sa présentation avait néanmoins plus d’allure que celui de la veille. Au moral il y eut trois excellents éléments les seconds, cinquièmes et sixièmes. Le premier s’arrêta après deux piques sévères (avec batacazo), le troisième noble mais soso, le quatrième avait du genio.
On ne pensait pas Morante capable d’un doublé après le sommet de la veille. Il l’a pourtant frôlé et s’il n’a pas obtenu une nouvelle grande porte, on le doit au manque de sensibilité du palco, trop économe cette fois. Car sa seconde faena fut un modèle du genre, bâtie d’une autre manière que le chef d’œuvre de la veille. L’opposant avait son quota de vices cachés que le cigarerro sut parfaitement dominer pour bâtir un ensemble fluide, luieux, à màs. Il s’appuya sur la corne droite de l’animal, la plus amène, le conduisant au centre où il effectua l’essentiel de labeur, terminant (mais oui !) par un recibir qui certes ne fut pas parfait (une demie lame) mais concluant. El de La Puebla est dans un grand moment: décidé, créatif, expérimenté, il incarne le toreo idéal comme il l’a largement montré à Jerez.
Tout autre chose avec les manières de Talavante qui chauffa la salle lui aussi lors de son premier passage. L’excellent opposant de Jandilla lui permit de montrer sa facette la plus agréable: son côté vif-argent, ce goût de l’improvisation, ses clins d’œil au public sans racolage, mais avec un sens du rythme, une désinvolture plaisante. C’est un séducteur patenté et on oublie dans ses bons jours (s’en fut un) les quelques facilités qu’il se donne. Il tua le cinquième en deux fois.
Andrés Roca Rey n’a pas manqué sa présentation jerezana et le public porta le Péruvien, sans ces acrimonies, ces réticences iniques qui pèsent sur les épaules du jeune péruvien. Dans ce climat de confiance, le jeune péruvien se donna au maximum à la cape par véroniques, saltilleras et gaoneras puis à la muleta face à l’ultime. Faena importante bâtie de manière lucide en citant de loin à genoux pour débuter puis raccourcissant le terrain et se plantant dans les cornes où il excelle là où personne ne va (sauf lui !). Le toro répondant avec classe à ses avances, Andrés enchaîna les circulaires inversées, les arrucinas hallucinantes, les improbables changements de mains. Toujours dans les cornes avec une absolue sincérité à laquelle le public se rendit.
Ainsi, le chercher à tout prix, par la force de son indomptable courage, le lion de Lima sauva la vie de « Labriego »…
Plaza de toros de Córdoba, Andalucía. Deuxième de la Feria de la Salud 2025. 1/2 entrée.
Toros de El Pilar
• MIGUEL ÁNGEL PERERA, ovation et deux oreilles.
• EMILIO DE JUSTO, ovation et ovation.
• BORJA JIMÉNEZ, vuelta al ruedo et ovation.
Seulement une demie arène pour Miguel Angel Perera, Emilio de Justo et Borja Jimenez avec une corrida de El Pilar homogène à tous points de vue. Qu’il s’agisse de présentation, 540-530kg les deux premiers et 500-510 les suivants. Du moral, bons pour les toreros même si le premier a avisé deux fois à gauche dès les premières passes de ce côté. Et de la faiblesse, parler d’un manque de force serait un euphémisme. La palme revient aux deux premiers sans carburant dans le moteur au bout de seulement deux séries… Dans ces conditions, inutile de dire que les deuxièmes piques ont été symboliquement réglementaires. Les premières des 4e et 5e ont été légères. Quant au 3e et 6e, simples picotazos avec le manche vite relevé. Il est à noter toutefois que les toros n’ont pas développé de genio défensif comme leurs frères, certes plus âgés, lidiés à Madrid il y a deux semaines. Miguel Angel Perera est dans un grand moment de maturité qui lui permet de s’adapter aux conditions de ses adversaires avec justesse et sobriété. Il a eu le mérite à son premier de ne pas insister dès que son opposant a baissé de niveau. Une entière bien portée lui a permis de saluer au tiers. Le 4e ménagé à la pique lui a permis une faena complète terminée par des luquecinas serrées au ralenti. L’estoconazo à lui seul valait la deuxième oreille.
Emilio de Justo est un torero puissant qui a besoin de toros avec un minimum de transmission pour que ses faenas prennent leur essor. Malgré la qualité de son toreo, ce n’était pas le cas aujourd’hui, avec en plus une mise à mort plus délicate au 5e. Borja Jimenez, en plus de sa qualité artistique et de son courage, déborde d’envie. Ça se reconnaît et cela transmet. À noter au 3e une série de naturelles avec la muleta balayant le sable puis un enchaînement proche du tres en uno: passe des fleurs, trincherazo, changement de main pour une naturelle. Au 6e, début par des cambios por la espalda, et une grande série à droite conclue par un pecho de la tête à la queue. Des difficultés à la mort ne lui ont pas permis de triompher : vuelta et salut.
Madrid. Mano a Mano : Juan Ortega/Pablo Aguado. Lleno de no hay billetes. Plaza de toros Las Ventas. Samedi 24 mai 2025.
Toros de Juan Pedro Domecq et Torrealta (6º),
• JUAN ORTEGA, silence, silence et silence après avis.
• PABLO AGUADO, silence, ovation et oreille.
Une première réflexion s’impose, depuis le début de ce cycle isidril 2025 six fois sur treize on a enregistré des llenos absolus,des No hay billetes qui font enrager les ennemis de la corrida et démentent le mensonge délibéré selon lequel les gens fuiraient les arènes ! Partout les gradins sont pleins ou presque, , Ce soir encore pour un mano a mano d’artistes les 22000 places de Las Ventas sont presque remplies .
Toros de cinq ans (oct 19 à Jan 20) très également répartis en poids couleur de robe et armures entre les deux maestros.Poids moyen :555kg, musculeux, longs, sérieux.Deux plus hauts et lourde, simplement la différence vient de ce que Juan Ortega hérite de 3 Juan Pedro Domecq et Pablo Aguado du sicième, un Torrealta.
Alors faisons comme si tout allait bien ou mal ,ou s’il était normal de voir défiler cinq premiers toros de poids correct, bien faits, armés finement vers l’avant ou vers le haut, mais tous sans caste, mansitos, faisant croire une fois qu’ils allaient pousser au cheval mais non.. Qu’ls allaient embister dans les capotes mais non, et je fais le malin, le torero essaye, honnêtement il essaie, mais même les banderilleros qui tous les soirs jusqu’ici se donnaient du mal, à quelque cuadrilla qu’ils appartinssent , n’ont pas tenté grand-chose. Tout n’était pas leur faute, Ivan Garcia s’est méfié non sans raison de deux des toros d’Aguado, El Victor s’est fait.. toucher bousculer accrocher.. Enfin disons- le en dehors de quelques gestes élégants, de quelques quites par chicuelinas ou delantales de l’un et l’autre de ce mano a mano, on ne vit pas grand-chose et on entendit rouspéter les gradins, et les gradins ne sont pas toujours des gredins.
Je vous épargne les détails des faenas, un coup à droite deux coups à gauche, des épées dont on peut éviter de donner la description, en avant, sur le côté, mete y sacca, une demie, un tiers, deux pinchazos bref, il a fallu attendre le toro de la tarde, Tabellino, 575 Kg, Noir cendré, superbe .
Pablo Aguado l’a tout de suite senti comme un allié futur, pour cela il fallait donner des consignes au piquero qui n’en a pas tenu compte et a carioqué de facon à réduire le port de tête de l’animal.Cela en douce appuyé aux tablas en faisant bien tourner la pique.
Tabellino avait heureusement des réserves de force et de noblesse teintée de bravoure et de danger.
On vécut une faena sévillane douce limpide templée donnée avec intelligence et science à un toro que les belluaires auraient combattu comme un ennemi, alors que , cela se voyait au sourire de Pablo Aguado, il voulait s’en faire un partenaire de jeu mortel, certes, mais un partenaire.
Tous les autres toros avaient été plus ou moins sifflés à l’arrastre, les toreros avaient tous les deux écouté le silence assourdissant de Las Ventas. Aguado fur très fêté, reçut une oreille de Tabellino qui lui aussi fut acclamé ! C’est peut-être aussi pour Tabellino que nous supportons tant de Samourai, Montilillo Oxidudo . Et on ne sait jamais, jamais, ce qui va sortir des chiqueros..
Demain je vous retouve pour les Fuente Ymbro ,Curro Diaz,Roman, Diego San Roman. A demain !
Novillos de Hermanos Collado Ruiz (1º et 5) et El Cotillo (2º y 4º) et erales de Enrique Ponce
Fuentes Bocanegra, vuelta al ruedo et ovation;
Javier Zulueta, oreille et deux oreilles;
Le novillero sans picadors Manuel Quintana, oreille et deux oreilles.
Une novillada mixte avec l’éventail des toreros de ces niveaux ( deux avec picadors, Bocanegra et Zulueta, et Quintero en non piquée) plus trois élevages différents. Des novillos de Collado Ruiz (1 et 5) très bons, même si le 1er a accusé avec les près de 40kg de surcharge pondérale par rapport aux trois autres. On peut d’ailleurs se demander si 500kg pour un novillo de 3 ans et 4 mois ce n’est pas trop… c’est un autre débat. 2 et 4 d’El Cotillo plus moyens mais avec de la mobilité, même si le 2e avait du mal à terminer les passes. 2 erales d’Enrique Ponce.
Les trois toreros faisaient leur présentation ici. Zulueta, apodéré par l’impresario de Séville, est dans une trajectoire de piste aux étoiles que ses qualités artistiques méritent. Il a fait tout l’étalage de ses capacités et de l’étendue de son registre. Il a résolu avec facilité les difficultés du 2e pour l’amener à se livrer et a réalisé au 5e une faena variée de bon goût. Deux entières bien portées. 1 et 2 oreilles. Bocanegra n’a certainement pas eu les mêmes opportunités de formation. Il a fait montre de sa bonne volonté mais n’a évidemment pas le même bagage. Il tarde à s’accoupler avec le 1er et deux derechazos profonds n’arrivent qu’en fin de faena. Une demie épée en biais ne lui permet qu’une vuelta malgré le soutien de ses concitoyens. Avec le 4e, il voit rapidement la bonne corne gauche pour deux séries de belle facture. Malgré que le novillo ait baissé de ton, il veut y revenir exploiter le filon. S’en suit un final brouillon et accroché. De multiples descabellos ne lui permettent qu’un timide salut.
Les erales de Ponce ont du jeu. Quintero montre tout son temple avec le 3e, en particulier dès la première tanda de véroniques. Une prolongation inutile de la faena, le mal du siècle, fait baisser l’engouement. Entière et oreille. Il ne répètera pas la même erreur au 6e. Son amplitude de geste lui permet permet une faena marquée par la profondeur. Entière et deux oreilles. Même si le chemin est encore long, voilà une belle promesse pour l’avenir.
Plaza de toros de Jerez de la Frontera, Cádiz. Troisième de la Feria del Caballo 2025. Plus de 3/4.
Toros de Álvaro Núñez, vuelta al ruedo, pour le quatrième ‘Negro’ nº66.
• MORANTE DE LA PUEBLA, oreille et deux oreilles et la queue.
• SEBASTIÁN CASTELLA, oreille après avis et oreille.
• JOSÉ MARÍA MANZANARES, oreille et ovation.
Salut des banderilleros Curro Robles au premier, Jao Ferreira au sixième, Chacon au cinquième, .
Le génie de la Puebla a parlé hier à Jerez et même ceux qui ne sont pas ses dévots, qui ne font pas partie de sa secte, ont été bouleversés, époustouflés par sa parole qui peut se résumer en un adage simple : « tout ce qui est artistique est incomparable, inégalable et là, dans la beauté, se trouve la justification ultime de notre passion taurine ».
Certes la corrida ne payait pas de mine : envoi de tailles modestes, aux défenses médiocres au regard des « mammouths isidrils ». Certes ! mais nous sommes dans une arène de deuxième catégorie et il est sorti « le toro de Jerez ». On ne va pas épiloguer sur cet ensemble (excessivement) engageant mais encasté, mobile, partant vaillamment pour la mono-pique en usage ici, allègre par la suite, se jetant avec classe dans les leurres. On mettra un bémol pour le premier qui ne dura pas et pour le sixième. Les meilleurs : le second et le quatrième.
Devant ces crèmes, soutenus par un public attentif et respectueux, les coletudos, sereins, donnèrent le meilleur d’eux-mêmes picadors, lidiadors et banderilleros, dans un bel ensemble, pour un spectacle enthousiasmant. Il restera dans les annales en raison de la seconde faena de Morante de la Puebla que l’on ne saurait résumer ici tant elle tutoya les sommets. Une faena complète, longue, instrumentée des deux côtés, avec un temple incomparable, engagé un maximum, variée, ornée de molinetes, pechos, pases del desprecio, trincherillas avec cet empaque, cette manière unique de se pencher sur l’animal séduit, hypnotisé par la flanelle menée avec la douceur du torero cigarrero.
Ah ! les senteurs de la Marisma ! Ah ! les cris des golondrinas qui percent le soir tombant sur la plaza Ah ! les lointains fandangos de Huelva chantés sur les chemins du Rocio… Tout cela évoqué dans la muleta du magicien qui nous a conduit sur le chemin de cet univers précieux, loin des affrontements sans issue et des combats perdus d’avance. Morante oui : il arrête le temps…
Je ne vous ai pas parlé de son toreo de capote : cette douzaine de véroniques au ralenti en marchant vers le centre (données à ses deux passages) qui nous auraient contentées… s’il n’y avait pas eu la suite, mais je veux dire un mot de l’estoconazo final (au quatrième) en se mouillant les doigts, donné comme un mort de faim, un débutant qui veut se faire un nom et qui se la joue à la vie à la mort…
Visage ensangalanté de Castella qui dut passer à l’infirmerie
Morante a signé à Jerez une de ses meilleures faenas et il était difficile de passer après lui. Castella a été à la hauteur, dans son style puissant, viril, profond aussi en donnant l’avantage à l’animal. Le second avait le gaz nécessaire et sa faena rythmée, engagée fut suivie avec enthousiasme. Il termina par manoletinas et subit une très dure voltereta avec une coupure à l’arcade; tuant en deux fois. Il coupa l’oreille du cinquième grâce à un estoconazo d’effet rapide.
De bons moments de la part de Manzanares face au troisième avec ce sens de la plastique qu’on lui connaît et une estocade bien placée. Le dernier, garbanzo negro du lot, ne lui permit pas de briller.
C’est la lumière de La Puebla qui restera dans nos rétines.
Plaza de toros de Las Ventas (Madrid). Trézième de la Feria de San Isidro. Lleno de ‘No hay billetes’.
Toros de Victoriano del Río.
• EMILIO DE JUSTO, silence après avis et oreille.
• ROCA REY, silence et silence après avis.
• TOMÁS RUFO, silence après avis et vuelta al ruedo.
Ce devait être une après-midi de triomphe pour ces trois jeunes hommes, courageux et déterminés : les taureaux de Victoriano del Rio, musculeux, aux cornes redoutables, ont eu un comportement bien inégal. Les toreros devront aussi réviser l’art de la mise à mort ( notamment Emilio de Justo et Tomas Rufo). Bref, si les combats furent passionnants, chacun resta sur sa faim. Emilio de Justo, montra dans une faena classique son pouvoir de domination sur un animal brave, noble mais rude dans sa charge. Hélas : 2 pinchazos, un quart d’épée, et une demie et l’affaire n’était plus dans le sac. Silence. Le deuxième d’ Emilio de Justo, le dénommé Bocinero, incertain au cheval, succomba à la volonté de fer du torero : celui-ci plaça parfaitement sa main sur le bâton de la muleta. Comme il avait les pieds bien plantés sur le sable, il abandonna ainsi toute tension, ce qui provoqua des moments très inspirés, artistiques qui firent rugir le public. Une entière. Une oreille. Andrès Roca Rey qui brilla dans divers quites ne pût que gérer les affaires courantes avec « Impuesto », peu brave, violent parfois. Il abrégea la faena. Une entière un peu à gauche. Silence. On attendait beaucoup d’Amante, qui galopait avec entrain.Trop d’entrain puisqu’il ila direct sur le cheval et sans doute y laissa ses forces. Le travail de Roca Rey, toujours volontaire, se résuma à mener une lidia sérieuse mais sans âme, faute de combattant. Pinchazo. Estocade entière. Un avis. Tomas Rufo opta pour une entame de faena spectaculaire : à genoux devant Bisonte, il souleva l’enthousiasme du public et imposa par la suite un rythme régulier, bien cadencé à ce taureau noble. Les échecs successifs à l’épée le privèrent d’un trophée. Cependant, le dernier taureau , Alarbadero, qui avait de grandes qualités, permit à Tomas Rufo de montrer sa maîtrise, ses qualités, courage et détermination : ce fut un feu d’artifice de muletazos et naturelles. Et là, l’aficionado prend sa tête entre ses mains : misère ! Un fiasco à la mise à mort.