Catégorie : Actualité Page 2 sur 73

Valladolid, Talavera, Orgaz

Plaza de Toros de Valladolid (Valladolid).- Deuxième festejo de la Feria de San Pedro Regalado.

Toros de Garcigrande.

Alejandro Talavante, bronca et ovation après avis

Emilio de Justo, deux oreilles et oreille

Andrés Roca Rey, deux oreilles et oreille

Talavera de la Reina (Tolède).- “La Caprichosa”. Lleno.

Toros de Alcurrucén.  

Une minute de silencie en memoire de Luis Alberto García Alia et de Joselito.

Morante de la Puebla, bronca et oreille

El Juli, deux oreilles et oreille

Tomás Rufo, deux oreilles et une oreille.

Plaza de toros de Orgaz (Tolède).- Fiesta de la Primavera en honneur de la Virgen del Socorro. LLeno.

Toros de Alcurrucén.

Juan Leal, dos orejas et vuelta al ruedo al toro, oreille et oreille à celui tué pour Angel Tellez

Raúl Rivera, deux oreilles et deux oreilles et la queue

Ángel Téllez, oreille ( blessure)

CARTELERO de JOSE ESCOLAR sera-t-il le toro de la Feria de la San Isidro 2023 ?

Arènes de Madrid, 14 mai 2023, cinquième corrida du cycle isidril. 18°. Pas de vent. ¾ d’entrées.
Toros de Jose Escolar tous très bien présentés, armés, encastés, combatifs sauf le 6°. Les quatre premiers de cinq ans

LOPEZ CHAVEZ, qui faisait ses adieux aux arènes de Madrid : Grande ovation et Silence

FERNANDO ROBLENO : Salut et Salut

GOMEZ DEL PILAR : Une oreille et silence

En quarante ans de présence à Madrid aucun toro de Jose Escolar Gil n’avait été primé d’une vuelta al ruedo. C’est chose faite depuis cet après midi de triomphe pour l’éleveur grâce à Cartelero, toro de 509 kg, né en janvier 2018, gris obscur, largo et cornivuelto.
Un très joli toro donc ayant pris deux piques dont la seconde avec un départ des medios. Impeccable aux banderilles Cartelero humilie à satiété. Gomez del Pilar l’a vu qui brinde le toro à Lopez Chavez, joli geste taurin d’un jeune matador qui salue le départ de son ainé.
Cartelero continue ses charges de brave toro encasté dans les premières séries droitières très engagées du diestro. Le toro transmet, c’est un toro complet. A la troisième série Il secoue même sans gravité le
matador sur une série un peu trop près. Il a vu le torero et l’on se demande comment va se
dérouler la suite de la faena. Mais Gomez del Pilar a compris. Il enchaine trois naturelles liées très bonnes, terminées par une passe de poitrine de libération du « susto ».
Le garçon est intelligent qui change le toro de terrain pour terminer son travail par trois droitières précédant un « estocanazo » de gala. Oreille pour le torero et vuelta pour le toro, très mérités les deux.
En résumé le toro et le torero ont beaucoup plu au public, aux aficionados présents en nombre, au Président et à nous même, que demander de plus ?
D’autant plus que l’ensemble de la course a été très haletante de par la présence de toros-toros, hormis le 6°, le plus joli mais malheureusement trop faible.
Fernando Robleno, torero de Madrid, est passé à côté d’un triomphe d’une et une oreille à cause de ses épées, 4 épées et 2 descabellos à son premier, et 2 épées dont la dernière trop basse à son second. Deux faenas très engagées sur deux toros très toros. Deux faenas allant a mas y a mas. Sa dernière série de quatre naturelles aidées au cinquième toro enflamme le public, nous aussi. Nous le reverrons avec grande envie, à Madrid ou ailleurs, tant sa toreria est évidente.

Quant à Lopez Chavez sa despedida de Madrid a été gâchée par le sorteo malgré son évidente envie de triomphe comme constatée au premier toro de l’après-midi lui infligeant une voltereta, sans conséquence heureusement. Une faena très professionnelle et très courageuse avec un toro doté de trop de genio pour enchainer les passes en confiance.
A son second toro qui ne voulait charger la muleta ni à droite ni à gauche, mais qui se retournait comme une sardine ne voulant pas rentrer dans sa boite, que faire de plus que de le tuer promptement par une demi épée et un descabello ?
En conclusion : Des toros toros dont un exceptionnel, des matadors très décidés et engagés,
et Madrid restant Madrid qui n’hésite pas à récompenser les meilleurs, qu’ils soient toros ou
toreros, artistes ou belluaires.

Hexir

Cordoue: enceronada de Manuel Roman

photo M. Luque

Arènes de Cordoue. 1ere de la Féria . Enceronada . 3/4 d’entrée.

Novillos de Jandilla (1er et 3ème) et Fuente Ymbro, (2ème et 4ème)

MANUEL ROMAN, ovation, oreille, ovation, oreille et deux oreilles sur le sobrero.

JEREZ : LE COMBLE DE L’ENNUI… ET DU RIDICULE





La dernière corrida de la Féria del Caballo dans une arène comble a offert des sommets dans la médiocrité.

Médiocrité des six pensionnaires de JANDILLA  de poids et de présentation disparates aux cornes plus que commodes tous indigents de force et décastés. Médiocrité du public qui pour motif festif réclame des trophées à corps et à cris au bord de l’émeute alors qu’un silence respectueux s’imposait.

Au bilan on retrouve:

El JULI Gris plomb et noir, couleurs de circonstance, une oreille et une oreille

José Mari MANZANARES Aubergine bien mure et noir, silence après avis et silence

Andrés ROCA REY blanc et argent deux oreilles et deux oreilles

Un petit mot du tercio de piques évidemment nous sommes aujourd’hui revenus à la monopique avec la puya andalouse. Hier pour la corrida concours et pour la première fois en ESPAGNE a été testée la pique BONIJOL, vu nombre des piques et même si il faudra en parler avec les professionnels, ce fut un franc succès, des toros pas très glorieux ont pris sans en souffrir trois ou quatre piques sans que cela ne porte préjudice la suite du combat. Comme quoi avec un peu de bonne volonté on peut réhabiliter le premier tiers.

Revenons à notre corrida du jour et à son affiche de luxe qui est restée sur le papier sans atteindre le sable.
Julian Lopez EL JULI  joue à domicile à JEREZ. Le plus jerezano des madrilènes accueille son premier par véronique gagnant un peu de terrain, en fait juste la deuxième ligne des piques. Le Jandilla pousse mollement au cheval Julian le met en suerte pour une deuxième rencontre puis se ravise et donne un joli quite par chicuelinas.
La faena débute par trois bonnes statuaires et un derechazo puis une passe de poitrine Une forte rafale de vent perturbe les débats. Eole calmé Le Juli reprend à droite puis à gauche, comme souvent chez ce type de toro il y a un petit fond de noblesse qui permet de faire une petite faena. En fait à la troisième série le rythme ralentit pour totalement s’éteindre. El Juli, malin donne ses passes sans peser sur le toro sur la rectitude de la charge. Il trompe son monde et sert les fameuses circulaires inversées qu’un public peu averti adore. Le julipié entre au premier essai et alors s’ensuit une drôle d’affaire le toro ne tombe pas mais au contraire se dirige vers le centre accompagné par le torero qui laisse  faire et en profite même pour mettre de son côté le public Le populaire réclame et obtient la première oreille la présidence à juste titre ne cède pas sur la seconde.

A son second un scénario semblable se déroule le toro est insipide et semble toutefois se réveiller sous le fer, réveil bien furtif le tercio de banderilles est un calvaire et la présidence abrège à la deuxième paire. La faena d’infirmier se déroule entre chutes et relevages du cornu. Julian tore de loin sans s’exposer et encore moins peser sur l’animal qui ne le supporterait pas, mais le public une fois de plus se laisse berner et le julipie de gala emporte l’adhésion populaire une oreille et là encore la présidence résiste à la pétition majuscule et totalement injustifiée de seconde.

José Mari MANZANARES touche un premier exemplaire aussi mauvais que ceux des copains mais  a-t-il encore envie de toréer ? Le sourire de mannequin est resté à Alicante et c’est avec triste mine qu’il entame au capote vite mis en difficulté par son adversaire qui ne prendra qu’une mauvaise pique. La faena est insipide et sans saveur par la faute des deux protagonistes dont on se demande ce qu’ils font là à part couvrir le convenio pour le torero du moins. Manzanares qui fut un bon tueur a perdu le sitio et la mise à mort est laborieuse. Le toro tombe dans un lourd silence seulement perturbé par la sonnerie de l’avis.
Pour son deuxième passage, rebelote , la faena est soporifique à souhait donnée a un animal totalement endormi qui plie les genoux à tout bout de champ le public demande d’abréger l’épreuve ce que Manzanares finira par faire non sans nous avoir endormi un peu plus par  une vilaine épée provocant une forte hémorragie buccale. 
Andres ROCA REY  est certainement le torero qui attire le plus de gens aux arènes: Des gens qui viennent pour le voir triompher à tout prix même au prix de l’absurde et la corrida de ce soir nous en a donné l’exemple.
Son premier toro fuit le capote il est impossible de le fixer. Il va portant bien au cheval la pique est bonne mais elle restera unique pour garder un peu de force à l’animal pour la suite. Le toro est faible et plie plusieurs fois au quite par chicuelinas et à la brega. Commence alors une faena indigente par la faute du toro les passes s’enchaînant une à une le public réclame la musique on ne sait pourquoi et ROCA REY en profite pour lui donner ce qu’il aime un toreo pueblerino qui porte sur le conclave venu pour ça. Pour un aficionado un peu averti c’est un désastre mais cela plait à la masse. Le tremendisme facile fait monter la température, on sait bien que les jambes juste devant les cornes dans l’angle mort des yeux du toro le risque est minime,  surtout devant un toro affaibli, mais la plus part l’ignorent et ça marche. Le volapié bien fait est efficace et la folie prend les tendidos. Les mouchoirs blancs fleurissent dans une clameur assourdissante. Cette fois la présidence cède et accorde deux oreilles totalement injustifiées. 

ROCA REY a bien compris qu’il tenait le triomphe maximal à portée de main. Son deuxième adversaire sorti correctement des torils, montre après quelques passes de cape un défaut de locomotion des postérieur. Le public proteste sa vedette ne va pas pouvoir s’exprimer. Qu’a cela ne tienne le toro est sorti normal il doit continuer et la présidence sort le mouchoir blanc du changement de tercio après deux picotazos. Roca Rey vient brinder au centre et la ferveur est comble. La faena est populiste à souhait les mêmes trucs sont de nouveau sortis cela à fonctionné au premier toro et le film est toujours aussi bon Les spectateurs en ont pour leur argent leur vedette préférée leur donne ce qu’ils sont venus chercher : le triomphe. L’entière est concluante et au bord de l’émeute le respectable réclame et obtient deux oreilles supplémentaires aussi injustifiées que les précédentes.
La liesse est à son comble lors de la vuelta à hombros des deux héros du jour. Alors bien sûr le public reviendra aux arènes pour revoir des triomphes bien sûr la fiesta a aussi besoin de ça, mais nous étions quand même certains d’entre nous un peu tristes de voir ce que nous vivions et surtout de nous dire que l’ouvrage est immense et la responsabilité plus grande encore, pour nous aficionados d’éduquer ce public de lui faire comprendre la réalité et la grandeur du combat du toro brave. Allez haut les cœurs nous nous retrouverons dans les arènes de JEREZ pour la féria 2024!!!

Jean Dupin

Valladolid, oreille pour Jarocho

Plaza de toros de Valladolid. Première de la Feria de San Pedro Regalado. Novillada de La Oportunidad. Novillos de El Collado.

RAQUEL MARTÍN, vuelta al ruedo après pétition;

DANIEL MEDINA, ovation;

IsMAEL MARTÍN, ovation

MARIO NAVAS, silence;

• JESÚS DE LA CALZADA, vuelta al ruedo;

• JAROCHO, oreille

Madrid: une salade mixte appréciée

Plaza de toros de Las Ventas (Madrid). Quatrième de la Feria de San Isidro. Casi lleno de entrada.

Toros de María Guiomar Cortés de Moura (1º et 4º) et Montalvo, 

DIEGO VENTURA, ovation et salut et oreille.

PACO UREÑA, palmas et silence. 

GINÉS MARÍN, silence et oreille après avis.

Sobresaliente Jeremy Banty

La présence de cavalier en plaza au sein d’un cartel de toreros à pieds est souvent mal vue des aficionados qui se veulent purs et durs. On notera que cette tradition est ancienne et que la mode des corridas est, elle, plus récente. On aura noté aussi qu’à Madrid capitale du toero ce mélange ne détone pas. Il faut dire qu’était invité la crème des cavaliers, mais même le très exigeant tendido sept a fait une ovation de gala à Diego Ventura et il est probable que ces corridas dites à tort mixtes, se répéteront un peu partout. On le dit avec certitude le public de la corrida va à màs ; on retrouve de nombreux jeunes assis sur les tendidos. Il est donc logique que les goûts changent : la “salade mixte” cela a du bon quand on y met de bons ingrédients.

Les deux toros de Cortés de Moura ont fait le job avec noblesse et sans vice, le second durant plus longtemps avait une transmission qui permit le succès du cavalier de La Puebla. Belle présentation des quatre toros de Montalvo dédiés à la lidia à pied. Le premier brave a laissé trop de force sous le cheval, le second maniable mais sans relief, le troisième arrêté d’emblée, le dernier noble mais juste de force.

Diego Ventura est sans aucun doute un des plus grands rejoneadors de l’histoire de cet art qui ne cesse de progresser. Il se situe dans la lignée de Pablo Hermoso de Mendoza, lui-même coaché par le portugais Jao Moura. C’est-à-dire que l’on assiste avec lui à une tauromachie véritable : le cheval s’imposant comme une sorte de muleta. Temple et adresse sont les piliers de cette tauromachie équestre classique et adroite et c’est sans doute pour cela qu’elle a séduit Madrid. Lors de son premier passage on aura remarqué Lio pour mettre les roses et Guadania exécutant la Hermosina et par la suite Bronce son cheval étoile a brillé aux banderilles courtes posé de face à l’étrier. Nomada, sorti à deux reprises fut la grande révélation du jour. 

Paco de frente por detras

Paco Ureña toucha un lot médiocre. Il avait brillé de frente por detras dans son quite répondant à Ginés, il était donc disposé. Il débuta donc ses deux trasteos au bas du sept qui apprécie son engagement. Il exigea sans doute trop du premier en voulant malgré son manque de force obliger l’animal par le bas. Faena de détails et anodine dans son ensemble conclue par une entière basse. Il n’insista pas face au cinquième ce que le public apprécia. Au total un passage « sin pena ni gloria ».

Arrucina de Ginés

Ginés Marin avait montré ses intentions dès le début dans un quite somptueux par chicuelinas ajustées terminées par une luxueuse serpentina. Le Jerezano sait tout faire et il manie parfaitement la cape, c’est un atavisme dans la ville de Rafaël où il est né… Il se fit discret au premier qui permettait peu concluant en deux temps. Il se livra entièrement afce au dernier noble mais juste de force. Il compensa le manque de race de l’animal par la beauté de son toreo devenu très personnel et varié. Il sut embarquer le public dès le début de son travail enchaînant les molinetes, pechos, trincherillas et pases del desprecio. Ce cocktail inattendu eut un effet explosif et le public suivit avec passion le reste de son travail exécuté avec brio, des deux côtés avec de la douceur et un grand sens de la cadence. Un estoconazo dans les règles de l’art et un gros succès. La relève est là.

Pierre Vidal

Valence: Neck Romero coupe deux oreilles

Plaza de toros de Valence. Tradicionnel festejo de la festividad de la Virgen de los Desamparados, samedi. Un tiers d’entrée. Nuages et bruine.

Novillos de Guadaira, .

• SERGIO RODRÍGUEZ, vuelta al ruedo et palmas après avis;

MANUEL CABALLERO, silence et oreille

NEK ROMERO, silence et deux oreilles.

Cartel de la novillada d’Orthez


Face aux novillos de Turquay, la cartel piétons de la novillada matinale du 23 juillet est désormais connu. On y retrouve le salmantin Valentin Hoyos et le portugais Joao d’Alva qui s’est illustré récemment à San Agustin de Guadalix, lors de la novillada de l’association 3 puyazos.

CORRIDA CONCOURS DE JEREZ : l’art de MORANTE et la bravoure d’EL TORERO

Photo JD

On attendait avec impatience le retour de la corrida concours de JEREZ de la FRONTERA d’autant plus d’impatience que ce type de spectacle inventé à JEREZ en 1955 en avait totalement disparu depuis huit après vingt ans de vicissitudes. On doit à MORANTE d’avoir restauré l’exercice. Avant tout un point important du règlement a été modifié cette année: l’ordre de sortie des toros ne se fait plus par ordre d’ancienneté mais par sorteo.

Juste avant la pandémie lorsque l’on avait reparlé de la corrida concours de Jerez, Marciano BRENA GALAN  chroniqueur taurin d’El Mira.es avait suggéré cette modification de règlement pour éviter le risque de manipulation des éleveurs par les toreros, exactement comme le sorteo avait été imposé au début du siècle précédent et pour les mêmes raisons. La JUNTA  d’ ANDALUCIA  a suivi les recommandations de notre excellent confrère et ami, et le sorteo a été appliqué cette année. Le vieux coso jerezano était plein au quatre cinquième cet après-midi pour voir concourir six ganadérias d’encaste DOMECQ pour les diestros

José Antonio MORANTE DE LA PUEBLA (silence et une oreille)

Sébastien CASTELLA (silence et silence) et

Pablo AGUADO (silence et salut au tier).


Des six toros seul celui de Firmin BOHORQUEZ (500 kg) présentait un trapio digne d’une corrida concours les autre étaient légers voire parfois légers (455kg ) le sobrero de Juan p Pedro DOMECQ lidiè en quatrième bis.

A noter que pour une fois nous avons pu assister à un tercio de piques digne de ce nom BARBERO , le toro d’el TORERO prenant quatre piques avec beaucoup de classe se voyait primé du catavino des oro à l’issue de la course.

Noctambulo
de SANTIAGO DOMECQ ouvre les débats aux mains de MORANTE; il trébuche à la deuxième pique et met ainsi fin au premier tiers. La faena est intéressante, MORANTE  veut bien montrer son partenaire dont on apprécie la noblesse surtout à droite la faena est agréable malgré la faiblesse de l’animal Le torero de La Puebla est suffisamment habile pour permettre de poursuivre la rencontre mais les passes s’enchaînent une a une ornées de beaux détails entre autre les trincheras dans lesquelles il excelle ; aux aciers les chosent se compliquent le pinchazo hondo est insuffisant l’épée est longue à retirer s’ensuit une demi et plusieurs descabellos.

MORISCO 
de CARLOS NUNEZ sort en deuxième lieu pour Sébastien CASTELLA . Le tercio de piques est intéressant : trois piques, peu appuyées certes, mais prises de plus en plus loin en s’élançant au galop. Sébastien ne parait pas au mieux de sa forme flottant dans son costume. Est-il remis de sa grave blessure? de toutes façons un retour après deux ans d’absence est toujours difficile. Sa tauromachie est épurée son adversaire est noble et ne lui pose pas de problème majeur sinon qu’il manque cette étincelle qui peut tout enflammer la faena est propre mais trop lente trop de temps perdu et surtout trop longue le toro s’éteint peu à peu et vient chercher refuge vers les planches sa noblesse se transforme en lassitude. Même la suerte  suprême un volapie bien exécuté ne suffit pas à réveiller le public.

JUSTIFICADO  de Firmin BORQUEZ parait énorme à coté de ses congénères, c’est le seul cinqueño du lot mais si il a la forme il n’a pas le fond il s’échappe seul du capote d’AGUADO, mauvais signe pour la suite, Aguado lui donne toutefois une belle série de véroniques en avançant. Le toro prendra ses trois piques réglementaires mais le cite est long le toro gratte longuement avant de se décider à aller au cheval en trottinant. La faena malgré les efforts d’AGUADO est vite ennuyeuse: les passes s’enchaînent d’une en une tant à droite qu’à gauche. Une entière au deuxième essai longue à agir met un terme à la prestation.

Le quatrième de Juan Pedro DOMECQ est un invalide notoire fort mal encorné qui plus est J.P.  a dû garder ses meilleurs exemplaires pour MADRID. Apres une tentative de première pique l’infirme est renvoyé se faire pendre ailleurs. Sort alors un sobrero du même fer encore plus petit qui prendra deux piques en manso faisant le tour du cheval. Pourtant MORANTE qui sort d’une bien mauvaise tarde à « la capitale » a bien l’intention de briller dans ces arènes qu’il affectionne et un public entièrement dévoué à sa cause. Quand l’orchestre entame “Concha flamenca” le maestro se transforme en maitre  de ballet et il entame une faena époustouflante toute d’art et d’ornements dont il a le secret un magnifique toreo de salon donné à un toro à roulette entièrement inventé par le maître de la Puebla. Le public se laisse prendre au jeu et toute l’allégresse jerezana se diffuse dans les tendidos. A l’issue de ce grand numéro après un pinchazo et une entière habile la foule se déchaîne: les tendidos blanchissent et la première oreille tombe. La présidence résiste à juste tire à la pétition de seconde et MORANTE radieux entame sa vuelta.
BARBECHEO  d’EL TORERO sort en cinquième il pèse 470 kilos et est né en décembre 2018. c’est un beau petit toro bien fait malgré une esquille à sa corne gauche. Il galope dans le capote de Castella répondant à la moindre sollicitation, on entrevoit un bon tercio de pique et l’on ne sera pas déçu. Quatre rencontres la charge est allègre et se déclenche au premier appel du picador le toro met les reins et pousse en brave. Apres la troisième pique le président veut changer le tiers mais une partie du public réclame le régaton, Sébastien CASTELLA remet en suerte presque au centre et la quatrième charge est aussi belle que les précédente, Barbecheo se précipite au galop pour une quatrième véritable pique. Castella nous gratifie même d’un bon quite par chicuelinas, qu’il est agréable de voir : enfin un vrai premier tiers! Tres beau tercio de banderilles à l’issue duquel les banderilleros du français saluent.  La faena débute par statuaires au centre sans bouger d’un millimètre le toro est aussi noble que brave. Malheureusement CASTELLA semble endormi aucune étincelle le toro veutmais le torero ne demande pas et là aussi la lumière s’éteint des séries longues mais trop molles et surtout trop de séries et le toro finit par partir aux planches Lorsque Castella pinche pour la première fois, retentit le premier avis et second retentira avant que l’animal ne rende les armes après une entière desprendida. On ne peut que regretter que ce bon toro ne soit tombé en d’autres mains.

HALCON  d’Alvaro NUNEZ est lui aussi un petit modèle au cornes refermées Il se double d’un manso redoutable Le toro n’est quasiment pas piqué refusant tout châtiment le piquero est quasiment obligé de le charger avant que l’animal ne s’enfuit au contact du fer, un couard doublé d’une peste. Tout le mérite de Pablo AGUADO  sera d’essayer de lui inventer une faena et, ma fois, il y parvient, faisant de l’art avec le néant. Le toro comprend vite et sur la défensive il se retourne comme un serpent parvenant à bousculer le diestro sans trop de dommages apparents sauf pour le costume bien sûr. L’épée rentre au troisième essai et après un premier avis. Aguado avec cette faena méritoire est invité à venir saluer.

La corrida aura duré trois heures EL TORERO est primé du « catavino de oro » le prix au meilleur picador n’est pas attribué. Attendons l’an prochain pour voir si l’expérience sera renouvelée, espérons que oui mais avec un meilleur effort des ganaderos dans la présentation de leur bétail.

Jean Dupin

Madrid: DU FROID ET DU VENT


Arènes de Las Ventas. Troisième de la feria de San Isidro. Plus de trois quarts d’arènes. Température très fraîche et surtout beaucoup de vent.


Toros de Juan Pedro Domecq, très bien présentés, astifinos et imposants, aux comportements variés, réactifs au cheval et intéressants à la muleta.


Daniel Luque saluts après pétition et un avis et silence.

Angel Tellez silence après avis et silence.

Francisco de Manuel silence après deux avis et silence après avis.


Les toros correspondant à Angel Tellez sont sortis quatrième et sixième suite à un accrochage du matador qui reçut un coup à un quite au premier qui l’amena à l’infirmerie.

Dans d’autres conditions, les toreros auraient sans doute pu profiter davantage des toros de Juan Pedro Domecq. Una corrida toute cinqueña, extrêmement sérieuse, avec quelques toros propices au triomphe. Mais le vent, comme souvent à Las Ventas, empêcha les toreros de maîtriser capes et muletas et rendit impossible toute subtilité dans la lidia. Le courage des trois matadors fut indéniable et relativise ou nuance les critiques à leur encontre.


Le banderillero Juan Navazo a salué après d’excellentes banderilles au sixième et une belle prestation à la cape au troisième.

Tellez, accroché au premier et sans doute marqué par ce coup, ne fut pas à la hauteur de la bravoure du sixième toro qui chargea avec allégresse et sans discontinuité. Un toro de puerta grande. Il y en eut d’autres très intéressants comme le premier de Francisco Manuel qui tardait un peu mais se livrait
ensuite avec fougue à la muleta. Le torero madrilène parvint à enchaîner les passes mais ne canalisa pas ces charges pour parvenir à plus de temple. Une fois encore, ne soyons pas trop exigeants, vu le contexte. Il y eut quand même quelques geste, mais guère plus. Comme au cinquième, un toro vibrant et encasté où Francisco n’arriva pas à être au diapason.

Angel Tellez lidia son premier toro au quatrième après être sorti de l’infirmerie. Prestation discrète devant un Juan Pedro au trapio impressionnant et qui aurait requis une lidia plus déterminée.

Daniel Luque, dont on attend la consécration définitive à Madrid, fut lui aussi handicapé par le vent, mais sa prestation au premier sera in fine le moment le plus abouti de la corrida. On a pu à peine l’apprécier à la cape mais par contre à la muleta son emprise sur le toro, en particulier en début de faena, avec des statuaires effarants puis des enchaînements de passes courtes, très esthétiques, présageaient d’une faena
difficile mais pouvant aller crescendo. Cependant le toro, qui avait des qualités, s’éteignit trop vite. Malgré une bonne estocade, la pétition fut minoritaire. Son second, sorti en troisième, fut le plus mauvais toro de la course, il ne baissait pas la tête et le pire c’est qu’il ne procurait aucune émotion.
Les trois matadors, qui jouent gros dans cette feria, ont chacun à un autre rendez-vous à ne pas louper.

Par Antonio Arévalo

© 2023 Corridasi - Tous droits réservés