Catégorie : Actualité Page 2 sur 62

Guijuelo : Marco Perez solo réussi

Arène de Guijuelo, Salamanque. ‘No hay billetes’.

Novillos dans l’ordre de El Capea, Domingo Hernández, El Puerto de San Lorenzo et Casasola

 MARCO PÉREZ, ovation, deux oreilles, deux oreilles et silence

Saragosse grave blessure de Cristiano Torres

Plaza de toros de la Misericordia, Zaragoza. Première de la Feria de San Jorge.

Novillos de Jiménez Pasquau, 

TRISTÁN BARROSO, ovation, palmas après avis et ovation a celui tué pour Cristiano Torres

CRISTIANO TORRES, ovation au seul tué. 

FRAN FERNANDO, qui débutait avec les picadors oreille et ovation. 

Au cours du combat du deuxième taureau, dans la novillada avec picadores qui a eu lieu aujourd’hui, le novillero Ricardo Cristiano Altismaveres Boicu (Torres) est entré à l’infirmerie avec les blessures suivantes :

Blessure par corne de taureau au niveau de la face interne du tiers moyen de la cuisse droite avec un trou d’entrée de six centimètres et trois trajectoires : une ascendante, de sept centimètres qui affecte le tissu cellulaire sous-cutané et le muscle droit interne ; un autre interne, long de douze centimètres, qui qui borde le fémur et les vaisseaux fémoraux et un dernier, descendant, de dix-huit centimètres, qui déchire les fibres du muscle vaste interne et se termine dans le creux poplité. Son pronostic est grave et il ne peut pas continuer le combat”.

(Parte facultativo)

Tercis les Bains au son du flamenco et de la Tauromachie avec la Peña La Maestria

Les membres de la peña La Maestria sont des passionnés de flamenco et de tauromachie. Depuis trois ans, au travers leurs investissements personnels, ils participent à l’animation de Tercis au travers d’un week-end début mai.

“Pouvez vous nous présenter la Pena La Maestria ses membres et le but de l’association ?

La Peña La Maestria a été créée en 2012 ,avec pour objectif de promouvoir la tauromachie en ces temps difficiles.Pour cela ,il fallait se centrer sur une idée commune , c’est donc en toute logique que nous nous sommes tournés vers le Maestro Richard Millian et son école taurine Adour Aficion. Quoi de plus naturel pour véhiculer nos idées , que d’aider , soutenir et encourager les élèves d’Adour Aficion …

La Maestria est composée d’un bureau de 4 personnes et compte environ 40 adhérents, dont la plupart nous suivent depuis le départ .

Pour la troisième fois, vous organisez cette feria  entre flamenco et tauromachie, quel est l’idée de base de cet événement sur trois jours ?

Ce troisième festival va nous permettre de faire découvrir ou redécouvrir le point d’attache entre la corrida et l’art du flamenco ; ainsi que l’histoire que nous racontent ces deux univers et d’ancrer notre festival dans la durée .

Quelle est l’évolution entre votre premier événement et celui-ci ?

En effet ,la première édition avait été une véritable découverte , autant pour nous que pour le public . Nous avions eu la chance d’avoir un très beau week-end et le succès a été au rendez-vous ! Pour la deuxième édition , plutôt en demi-teinte faute de soleil et de chaleur ,a malgré tout , reçu un excellent accueil et nous a permis de peaufiner notre programmation pour cette année .Nous pouvons donc affirmer que cette année sera celle de la maturité !!!

Artistes présent lors de l’édition 2023

L’art taurin et l’art de la danse sont présent, mais y a-t-il d’autres artistes présents ?

Nous avons énormément retravaillé le programme tout en gardant l’âme du festival. Nous avons la chance d’avoir des artistes photographes , peintres , sculpteurs qui nous suivent depuis la 1ère édition et qui viennent compléter notre week end , avec chacun sa touche artistique personnelle.

Vos arguments pour convaincre les lecteurs de venir lors de ce week-end et avez-vous d’autres projets pour 2024 ?

Pour ce festival , laissez votre curiosité et votre goût de la fête vous emmener pour un week end festif , ouvert à tous et toutes . Vous y découvrirez un univers passionant , coloré , avec des artistes et une équipe sur motivée qui feront de ces trois jours une parenthèse conviviale et familiale !!

Entretien Nicolas Couffignal /Photos Max Loubère

Aguascalientes (Mexique), oreille pour Ferrera

Plaza de toros Monumental de Aguascalientes Mexique. Troisième corrida de la Feria Internacional de San Marcos.

Toros de Santa Inés

Antonio Ferrera: palmas et une oreille.

Angelino de Arriaga: palmas aux deux.

Juan Pedro Llaguno: palmas aux deux.

Seville, des Alcurrucen sans fond ni bravoure, mais un grand Castella

Photo JY Blouin

Seville, 19 avril, Real Maestranza, lleno de no hay billetes. Temps clair et un peu de vent.

pour: J A Morante de la Puebla, de Havane et or, Silence et silence.
Sébastien Castella, de Grana et argent, Grande ovation au tiers après pétition, et grande ovation au tiers après un avis.
Tomas Rufo, de lilas et or, silence et silence.

Les toros d’Alcurrucen de souche Carlos Nuénez ont tout fait pour faire échouer cette corrida. Présentation variée, armures astifinas tantôt vers le haut tantôt en avant, poids moyen 530 kg et 4 ans.
Nuls , fuyards, parados et mansos le 1er le 3, noble mais faible le 2, manso con genio le 5, manso arrêté le 6.
Avec cela que vouliez vous qu’ils fissent ?

Morante , cela devient une habitude, après 5 contrats signés dans cette feria d’avril de Seville, a fait du Morante ; et du meilleur, mais sur trois , voire quatre véroniques de réception à ses deux adversaires. Le premier se lassa avant tout le monde et Morante n’insista pas, une petite moue de désappointement et hop, on va chercher l’épée.


A son deuxième, le plus encasté du lot mais trop piqué par un picador zélé, beaucoup de choses à mon sens étaient possibles mais la mansedumbre ressortit durant la faena et comme de bien entendu le maestro de la Puebla pensa que cela suffisait. Il lui avait pourtant offert une réception à mi hauteur à la cape par veronicas absolument superbes. A la fin de la faena une belle série à gauche, arrachée à ce toro parado, puis, misère de misère, trois pinchazos un pinchazo hondo… Morante est sifflé, mais il s’en fout, les sifflets peuvent aller au toro …

Sébastien Castella a sauvé la tarde , et je dis bien sauvé , car avec un poil de plus d’aficion l’oreille de son premier serait tombée, par son seul mérite. Que dis je? non , précisément il eût fallu que le toro y mette un peu plus du sien..Mais Castella a livré une faena très méritante à un toro noir astifino, veletto avec un énorme début par veronicas très lentes et profondes.

Ruffo est allé au quite par chicuelinas, et José Chacon après deux paires de banderilles plus que risquées a été appelé à saluer. Cela démarrait bien, brindis au centre, dès les premières passes le toro derrote en fin de passage mais Castella règle les pendules et tout s’enroule , charge bien réglée à droite puis à gauche avec intensité et harmonie. A ce moment de la faena l’oreille doit tomber, mais l’épée bien qu’entière est trop longue d’effet, la pétition non majoritaire, le matador ira à la deuxième ligne saluer l’assistance.


Ce qui est extraordinaire avec Sébastien Castella c’est cette pureté du geste cette façon de refuser la facilité, cette profonde élégance, il sait marcher , attendre le toro, une fois les talons plantés dans le sable. C’est plus que de l’aguante, c’est une sorte d’invitation à une danse possiblement macabre, assurance et risques confondus.

Le cinquième toro, un colorado oeil de perdrix de 4ans lui aussi commence en chargeant dans le capote en zigzag, freins sur les pattes arrières, écart brutal des antérieurs et coups de tête mal intentionnés. Le public hurle, réclame le changement. Sébastien Castella qui lui sait ce qu’il pourra tenter de faire, fait signe d’une main: “calmez vous, attendez…”
Le toro part au cheval mais ne s’y attarde pas plus d’une seconde à chaque passage, au total 6 , ce qui, d’après le maestro vaut bien deux piques réglementaires et que le palco accepte. Bravo mr le président, et double bravo au maestro qui va faire une démonstration superbe de toreria et de dominio, le toro va suivre la muleta de mieux en mieux, les cornes à ras des chevilles : Castella dit et démontre: chaque toro a sa lidia!
Et là, croyez le, ce n’etait pas commode.
Une demie , un descabello, moi j’aurais agité mon mouchoir mais , en rélaité c’est sans importance: ce fut un grand Castella, transformateur de toro.

Photo JY Blouin

Deux mots sur Tomas Ruffo. Le toledano est bon torero mais froid et il ne transmet rien, même quand il est bon comme ce soir avec son deuxième toro.

A son premier lourd et noir et blanc comme une descente de lit qui se poste dès l’entrée dans sa querencia attendant qu’on aille l’y chercher, la mise en suerte pour aller au cheval est pénible et le toro sort très vite de cet endroit. Il est tardo, a une charge désordonnée ; enfin un manso de plus.

Au sixième qui se présente physiquement mieux, plus lourd, tout noir, mobile on a un bon début à la muleta, mais tout cela bien que précis, reste froid et .. et rien.

Sebastien Castella a tout montré, extrayant des pépites du vide sidéral des Alcurrucen.
Encore une tarde sans toros.

Jean François Nevière

Seville. El Cid et De Justo surpassent la corrida de La Quinta.


Après le désastre ganadero des trois jours précédents on attendait beaucoup, et peut être trop, des Santa Coloma de LA QUINTA. La plaza de toros de la Maestranza de Séville avait quasiment fait le plein pour cette corrida donc. Six toros de quatre ans de la QUINTA bien présentés, très bon le premier (vuelta al ruedo), en dessous les autres ; compliqué le dernier pour :

EL CID une oreille avec pétition de la deuxième et salut.
Daniel LUQUE salut et salut.
Emilio de JUSTO oreille et oreille

Le premier QUINTA sort des chiqueros comme un missile avant de rencontrer le capote du CID qui le temple et le domine par véroniques et chicuelinas jusqu’au centre de la piste. Le tercio de piques sera en demi-teinte, le toro poussant peu et gardant la tête très haute. Au banderilles l’animal poursuit les hommes d’argent jusqu’aux planches.

Photo JY Blouin


Jesus Manuel prend la muleta et brinde au public. Le vétéran récemment revenu aux affaires presse l’adversaire à la hauteur de son art. Les premières passes bien liées en rond sont tout de douceur et de longueur. Homme et animal s’entendent à merveille dans un ballet parfaitement réglé par la musique de la banda. Les séries ne sont qu’une passe surtout sur le bord droit bien meilleur que le gauche. Le CID se contentera d’une série de naturelle de bonne qualité certes, mais plus incertaines. Il revient à droite pour un final tout empreint de vérité et de sincérité tant de la part du torero que du toro. L’estocade est portée dans les canons quoique desprendida. Ce défaut coûtera certainement la seconde oreille au CID malgré la pétition très forte. On pourra toujours discuter de la vuelta al ruedo au regard du premier tiers mais la noblesse du toro fit oublier cela et, après tout, ce fut quand même un grand toro. Il faut le reconnaître : ce fut le seul de l’après-midi à ce niveau.

Le second du CID est insignifiant à la pique et s’avère rapidement faible. Si les deux premières séries sont bonnes, les suivantes sont de deux passes et une passe de poitrine. Le Le toro ne transmet pas malgré sa réelle noblesse. La faena dure et le toro va à menos. L’estocade est en deux temps : pinchazo et pinchazo profond puis descabello après avis.

Photo JY Blouin

Le premier de LUQUE s’agenouillera après la première pique. Daniel qui a déjà triomphé ici cette année aimerait bien renouveler mais son toro ne lui permet pas malgré tous ses efforts. Noble certes mais sans force ; la faena ne passe pas : ni émotion ni transmission et le torero n’y est pour rien. Le public le reconnaîtra l’appelant à saluer après une entière « traserita » et « tendidita ».
A son second les mêmes effets ayant les mêmes causes – je ne me répéterai pas.

Photo JY Blouin

Emilio de JUSTO est dans un grand moment il nous avait montré l’autre jour devant les « Garcichicos » qu’il avait parfaitement récupéré de sa grave blessure. Son premier prendra une première pique inexistante quittant la pièce montée avant même de la toucher, eh oui il y a des mansos chez les Santa Coloma ! Les deux rencontres suivantes sont de peu de classe. Emilio a pourtant décelé un fond de noblesse chez l’animal et il entend l’exploiter. Il entame par doblones genou fléchi puis suit une série à droite qui suffit à déclencher la musique par sa profondeur et sa lenteur. La suite de bon niveau ne sera que par la qualité et la volonté du torero et l’estocade en décomposant les temps et parfaitement située valait à elle seule cette première oreille.
Le second est bien différent. Il sort comme un furieux des torils et d’entrée Emilio lui sert une larga de rodillas au fil des planches, puis il entreprend de lui apprendre à charger. A la muleta Emilio de JUSTO s’arrime devant un animal qui rechigne à se soumettre. Bien difficile d’enchaîner des passes devant les protestations violentes du fauve Là où beaucoup auraient jeté l’éponge, DE JUSTO s’entête et torée mettant un point d’honneur à soumettre l’animal.

Photo J.Y Blouin

Les choses s’avèrent compliquées mais le maestro s’acharne dans une faena sans musique mais de poids. Le public sévillan reconnaît l’effort et comme l’estocade est ici aussi parfaite c’est une deuxième oreille bien méritée qui récompense l’extremeño.

Jean Dupin

Séville: le néant

Plaza de toros de La Real Maestranza de Caballería de Sevilla. Neuvième corrida de la Feria d’Avril 2024. Lleno de ‘No hay billetes’.

Toros de Jandilla et Vegahermosa(4º)

JOSÉ MARÍA MANZANARESovation et silence.

ALEJANDRO TALAVANTEsilence et silence. 

TOMÁS RUFOovation et ovation.

Près de deux heures trente d’ennui total pour la corrida la moins intéressante du cycle sévillan. Un lot bien dans le type, astifino, bas de caisse comme il sied sur les bords du Guadalquivir. Déplorable au moral, il se montra dans tous les tiers décasté, juste de force, impropre aux succès. On fera une exception pour le troisième enracé mais âpre qui a donné quelques satisfactions.

Face au néant difficile d’exister. Manzanares a vite plié les gaules dans les deux cas, abrégeant sans complexe ses travaux. Il tua de deux bonnes estocades A son crédit un quite spectaculaire à Manuel Jésus Ruiz le picador de Tomas Rufo lors de la lidia du troisième : l’alcantino sautant sur le cheval pour maintenir le cavalier, en passe de se faire désarçonner. Même si on va en “faire des caisses” avec ce geste spectaculaire, peu de chose par ailleurs et, pour tout dire, si on y ajoute son échec face au Juan Pedro c’est un passage à vide pour cette féria pour José Mari mais le Baratillo a pour lui les yeux de Chimène : il reviendra.

Plus inquiétant cette impuissance à triompher de Talavante, il est vrai mal servi ce mercredi. Les prestations d’Alejandro ne tiennent pas vraiment leurs promesses et les portes du succès lui semblent cadenassées; en tout cas là où ça compte -comme à Séville. Il fut ni bien ni mal face à deux adversaires qui ne valaient pas tripettes. Il montra sa déception par des gestes un peu déplacés; cette attitude irrespectueuse qu’il manifeste régulièrement, masquant ainsi une certaine aboulie. Il va lui falloir maintenant prouver que son retour méritait une attention particulière. Qu’apporte-t-il désormais? L’extremeño ne peut plus se la jouer facile. A son crédit (pour être juste) deux estoconazos.

« La jeunesse, c‘est la passion pour l‘inutile », disait Jean Giono et Tomas Rufo avec cette soif de gloire légitime a essayé de réveiller les tendidos face au troisième Jandilla qui montrait plus d’allant mais qui avait aussi un caractère rétif. La faena ira de menos à màs se terminant par une excellente série à droite. Il tua en deux fois et l’espoir (ténu) de récompense s’envola. Décidé, le toledano partit à puerta gayola au sixième mais l’affaire tourna court là encore, en raison de l’inanité de l’opposant.

Franchement: que de temps (et d’argent) perdu !

Pierre Vidal

Séville : un bon Emilio de Justo

Mardi 16 avril. 10em corrida de la feria de Séville. Presque deux tiers d’arènes, temps estival, un peu de vent à partir du cinquième. 

6 toros de Garcigrande à la présentation inégale, décevants dans l’ensemble, faibles en général, nobles mais à la fois fades. 

Cayetano palmas et silence. 

Emilio de Justo oreille et salut. 

Ginés Marín salut et vuelta. 

La corrida de Garcigrande a manqué de piquant, plus docile que noble, sans transmission, avec plusieurs toros faibles. Comme le toro auquel coupa l’oreille Emilio, protesté jusqu’après la pique, car il « perdait les mains », trébuchait et semblait tenir avec difficulté sur ses pattes.

Mais il avait un fond de noblesse et la présidence, inspirée cette fois-ci, permit au matador de construire avec lui une faena « a mas ».

En mettant en confiance le toro, en le toréant à mi-hauteur, tout en caresses, essentiellement sur la corne droite. Petit à petit les muletazos devinrent plus exigeants, plus profonds, avec des séries enchaînées et conclues avec de superbes passes de poitrine avec le sceau de la maison. Faena convaincante, de bon gôut, intelligente, bien construite, à laquelle manqua probablement l’émotion du toro avec plus de caste, et superbement conclue à l’épée. Grosse oreille pour De Justo. 

Photo J.Y Blouin
Photo J.Y Blouin

Il a été bien aussi au suivant, où le matador aurait pu une nouvelle fois couper une oreille après une faena avec un bon debut par le bas, genou fléchi, comme aime tant le faire Emilio, de nouveau privilégiant la corne droite, car sur la gauche l’animal ne voulait rien savoir.

Le matador enchaîna avec aisance les passes droitières et conclut sa prestation avec relâchement. Mais l’épée, avec l’engagement qui caractérise ce matador à l’estocade, tomba un peu en arrière et ce qui aurait pu être une oreille et une sortie en triomphe, se transforma en salut. En tout cas, ce fut un plaisir de retrouver Emilio avec cette assurance et bien moins tendu que ces derniers temps. 

Photo J.Y Blouin
Photo J.Y Blouin

Ginés Marín eut lui aussi une bonne prestation devant deux toros peu reluisants. Le premier, noble mais faible et sans transmission, permit quand même au matador de dessiner de belles passes mais sans écho. Il y en eut au sixième, un toro compliqué, incertain, en particulier à la cape, où Ginés s’imposa à la muleta alors que le toro humiliait peu : il avait souvent la tête haute et rechignait à se livrer. Faena de torero puissant mais le toro ne tarda pas à refuser le combat, surtout du côté gauche. Malgré tout, le torero fut recompensé d’un tour de piste. 

Photo JY Blouin

Cayetano eut un après-midi discret devant un premier toro faible et un autre sans charge. Il n’en ressort que ses deux très bonnes estocades. 

Antonio Arevalo

Séville : L’esthétique ne nuit pas à l’efficacité.

SEVILLE- 15 avril 2024. 7° Corrida de la feria d’avril. 30°. Ciel bleu azur. Arènes combles.
6 toros de Domingo Hernandez et Garcigrande pour :
Morante de la Puebla, gris tourterelle et or, silence et silence.
Daniel LUQUE, chocolat andalou et or, salut au tiers et une oreille.
Juan ORTEGA, jaune vénitien et or, silence et deux oreilles.
Salut des banderilleros Joao Ferreira et Alberto Zayas au premier toro.

Nous l’attendions ce torero… tant nous le voyons monter au firmament de la tauromachie éternelle à chacune de ses sorties. C’est chose faite depuis cette fin d’après midi qui a vu Juan Ortega donner une faena de muleta au niveau de celles, mythiques, des toreros sévillans que furent Juan Belmonte, Pepe Luis Vasquez, Curro Romero, et..Morante de la Puebla.
Une faena commencée, après le brindis à Pepe Luis Vasquez fils, par des aidés par le haut d’un temple absolu, puis des aidés par le bas d’une esthétique parfaite. Tout le reste fut d’une pureté intégrale, taillé comme un diamant. Les derechazos, les naturelles, les passes de poitrine un genou en terre, le toro suivant parfaitement la muleta car ne voulant pas gâcher une telle beauté.

Photo J.Y Blouin


Aucune ligne droite, tout en rondeur, tout harmonieux. Une faena courte précédant une grande épée concluante d’une sincérité parfaite. Deux oreilles qui auraient pu être plus si l’on compare à la faena de Morante de l’année dernière, qui lui valut la queue. Mais quelle chance nous avons en ce moment de pouvoir voir dans la même corrida sévillane Morante et Ortega.

Photo J.Y Blouin
Photo J.Y Blouin


« L’esthétique ne nuit pas à l’efficacité » disait souvent André Boniface qui a été conduit en terre cet après-midi. Dédé n’aimait pas la corrida, on le sait, mais lui qui avait su porter au très haut la pureté du style adjointe au jeu d’attaque, s’il avait vu toréer aujourd’hui Juan Ortega, peut-être serait-il tombé comme nous en profonde joie.

Photo J.Y Blouin


Pour en revenir à la corrida de ce jour il faut souligner l’excellent travail de Daniel Luque qui a réussi à « inventer », à force de travail de mise de la muleta sous le mufle du toro, une faena à un toro, le 5°, qui n’en voulait pas. Une oreille après une épée tombée. Deux auraient été possibles avec une bonne épée. No hay quinto malo dit un fameux dicton, aujourd’hui le quinto était malo, mais le torero était bueno.

Photo J.Y Blouin
Photo J.Y Blouin
Photo J.Y Blouin

Pour le reste on s’était franchement ennuyé aux deux toros de Morante, et aux premiers de Luque et Ortega, des toros ne permettant pas aux toreros d’exprimer leur art, soit trop mansos, soit sans charge franche. Quelques passes « sui generis » de Morante à son premier, un duel à la cape entre Ortega par tafalleras et Luque par chicuelinas au second toro nous avaient servi de salle d’attente, mais sans plus. Et le changement du quatrième toro n’avait pas amélioré l’affaire.. Et puis heureusement Luque est venu nous sortir de notre torpeur.

Mais qui savait ce qui allait suivre au sixième toro ?

EXIR

AGUASCALIENTES (MEXIQUE) INDULTO PAR “EL QUITOS”

Le franco méxicain El Quitos vient de frapper un grand coup dans le pays de son papa. Le nîmois de naissance est sorti triomphateur de la novillada d’Aguascalientes où il était remis après avoir récemment triomphé (avec une blessure à la clé). Il a indulté un novillo de Las Huertas et face à une forte concurrence (le local Bruno Aloi et le prodige Marco Perez) sort seul à hombros (même si comme c’est souvent le cas au Mexique on ne lui a pas concédé les trophées symboliques).

Aguascalientes. Novillos de Las Huertas pour

El Quitos saluts, vuelta après indulto

Bruno Aloi saluts, vuelta
Marco Pérez vuelta, saluts.

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