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Diego Ventura domine la corrida de rejon de Seville

Diego Ventura sur Guadania Ph. JY Blouin

La Real Maestranza de Caballeros de SEVILLA était quasi comble pour cette unique corrida de rejon du cycle sévillan La course à cheval perd un peu de son prestige en raison de l’épointement souvent outrancier des toros, c’était le cas aujourd’hui, et du grand nombre de chevaux utilisés par les cavaliers, chevaux sortant bien frais et remarquablement dressés devant un toro qui n’en peut guère. Je me souvient d’une réflexion d’Alvaro DOMECQ, grand rejoneador s’il en fut, expliquant qu’aujourd’hui il n’éprouverait aucun intérêt à toréer lui qui a toujours combattu des toros en pointe,

Les six exemplaires de CAPEA – SAN PELAYO, biens présentés à part les cornes, furent noble en général mais vite arrêtés sauf le cinquième au dessus du lot pour :

Sergio GALAN silence et salut

Diego VENTURA salut et deux oreilles

Guillermo HERMOSO DE MENDOZA silence et ovation

Sergio Galan sur Caprichio Photo JY Blouin

Sergio GALAN est passé à côté de ses deux toros qui auraient certainement mérité mieux. Certes, les deux se sont arrêtés très vite, mais si il était allé les chercher de plus prés il aurait peut être pu les toréer au lieu de cela il se contenta de numéros de dressage pour le public à l’autre bout de l’arène. J’ai parfois eu l’impression d’assister à une représentation de l’École de Jerez plus qu’à une corrida de rejon. Et comme en plus il tua mal…

Diego Ventura sur “Fabuloso”

Diego VENTURA est certainement le meilleur rejonéador du moment, et une fois de plus il fit preuve ce soir de sa maîtrise. Les poses de banderilles sont claires et précise et surtout il tore. Sa conduite du toro avec ses chevaux utilisés comme une muleta ou un capote sont particulièrement efficaces. Certes son premier adversaire s’éteignit assez vite mais il réussit à en tirer le meilleur et une mise à mort de meilleure qualité, au troisième essai, lui aurait certainement permis de couper un pavillon il se contenta de saluer.

Son second toro fut certainement celui qui servit le plus et Diego en profita pour donner toute sa science et son art. Il nous fit vivre une faena pleine d’émotion utilisant au mieux ses monture en particulier avec Bronce dans une pose à deux mains en ayant ôté l’embouchure de son cheval. La mise à mort est efficace bien que le rejon soit en arrière et lui vaut de couper de couper deux oreilles,

Guillermo Hermoso de Mendoza sur “Fabuloso” Ph JY Blouin

Que dire de Guillermo HERMOSO DE MENDOZA, sinon qu’il fut à bonne école et qu’il dispose, avec la cavalerie paternelle, d’un outil rodé à point, Il me rappelle un peu le jeune Andy Cartagena qui triomphait avec les chevaux de son oncle Gines. Les chevaux sont excellents et il sait les utiliser et cela porte sur la galerie mais dans un jeu qui, pour mon compte, reste encore peu abouti. Il tue son premier d’un mete y saca suffisant mais long d’effet et la pétition d’oreille fut très minoritaire. A son second, il fut un peu gourmand, après une faena somme toutes fort correcte il demanda à l’a présidente de lui accorder une ultime paire de banderilles courtes à deux mains, la première était bien passée, la dernière retomba au sol de part et d’autre du toro, celui ci n’en pouvait plus : erreur d’appréciation. Quant à la mise à mort il s’élança rejon en main d’un bout à l’autre de la piste pour planter dans un toro totalement arrêté un rejon contraire très en arrière et mal orienté qui l’obligea à descabeller.

J.D

Seville: Porte du Prince pour un Daniel Luque émouvant. 

Luque en triomphe (photo JY Blouin)

Real Maestranza de Sevilla, 6eme corrida d’abono. Temps beau et chaud, arènes pleines sauf une petite partie au soleil. Corrida de Nuñez del Cuvillo, moyennement présentée, de comportements variés. 

Mansos 3 sur 6 plus braves avec de la caste les  3,5 et 6ème. Poids moyen 520kgs, deux noirs, deux colorados, un melocoton et un jabonero. 

Diego Urdiales, de noir et or. Oreille et salut au tiers. 

Alejandro Talavante, de tabac et or. Oreille et salut au tiers. 

Daniel Luque de nazareno et or. Une oreille et deux oreilles, Puerta del Principe. 

Photo JY Blouin

Je vais encore me faire des amis en disant que l’oreille, au demeurant méritée du premier toro fade et sur la défensive qu’eut à lidier Urdiales, est une oreille sans grande catégorie, dûe à l’application du torero d’Arnedo et à sa grande estocade.  Public enchanté par la mécanique bien huilée , deux séries droitières identiques, une série de natuelles, et re série droitière en fin de faena. Sans beaucoup de variété, sans génie, mais c’était bien fait, sérieux, classique  et l’épée fut grande et en place, sin puntilla. OREILLE donc. 

Photo JY Blouin

A son second un colorado qui prend les deux piques règlementaires  il sera impossible au vétéran d’Arnedo de lier, ce fut passe après passe  une faena sans entrain, à toro presque parado. 

Un pinchazo et une entière fulminante, Salut au tiers. Rappelons que pour son premier toro, sur la défensive, le matador a su mettre en valeur les qualités qu’il avait au fond de lui et in fine, on vit  trois passes par le bas qui valaient un coup de chapeau. On entendit certains commentateurs parler de faenon… et puis quoi encore? 

Photo JY Blouin

Alejandro Talavante  est un très grand torero et quand il veut il le démontre! Ce qu’il fit ce soir avec son premier adversaire, un petit noir plus nerveux que le premier. 

Bonne réception par veronicas et un bon deuxième puyazo.  Il est à remarquer que les ordres avaient été donnés aux lanciers de ne pas épuiser les toros qui n’auraient pas supporté de piques appuyées. Daniel Luque alla au quite par chicuelinas très ajustées.  Javier Ambel posa une belle paire de banderilles sans pour autant  saluer… Ce deuxième toro sort seul de la pique et tombe, puis retombe aussitôt après la première paire de banderilles.  Faiblesse impardonnable dans une arène comme Séville, d’autant que les piques n’ont jamais été dures, plutôt des picotazos. 

Muleta en main Talavante montre qui il est , ce qu’il sait faire et surtout être, son toreo est ce qu’il cache dans son âme et non une copie de bon élève. Classe , inspiration, rythme, variété, la faena comme le toro vont a mas. Par-dessus le marché une superbe épée, OREILLE de grand poids. 

Photo JY Blouin

Au cinquième, noblesse oblige  Talavante reçoit ce toro melocoton par trois faroles  qui font monter le toro cornes très haut. Une telle réception au capote est assez rare pour être soulignée. Aux banderilles Alvaro Montes  est appelé à saluer. Et ce qui devait normalement se terminer par une récompense majeure commence: brindis au public, début aux medios à genoux, trois passes rematées par un pecho debout. Une grande partie de la faena se fera sur la corne gauche.

Photo J.Y Blouin

Hélas un pinchazo   remet tout en cause et l’épée entière mais trasera qui suit prive l’expremeño de l’oreille . Salut au tiers sous une grande ovation. 

Daniel LUQUE a fait se lever le public à de nombreuses reprises tant à son premier, un colorado assez vif et mobile. 

Urdiales va au quite  par chicuelinas approximatives, Luque lui répond par des  cordobinas affolantes, les gradins n’ont pas le temps de se refroidir tant que les derrières sont relevés. Grande paire d’Ivan Garcia qui doit saluer. 

Et le brindis de Daniel à son père malade absent des arènes où il l’a toujours accompagné:” papa, ce toro est pour toi puique que n’es pas là ce soir mais tu peux me voir…”. 

Photo JY Blouin

Le toro s’attarde un peu comme s’il avait envie de foncer mais se retenait pour plus tard.  Daniel Luque oblige cet animal à se livrer, et ici la musique démarre à juste titre, le chef  décide seul en grand aficionado! A Gauche les naturelles sont superbes mais le toro a de moins en moins de fond . Epée parfaitement placée, immédiate d’effet, sans puntilla, et OREILLE. 

Daniel Luque sait désormais qu’il aura le toro le plus clair , du moins par la couleur( jabonero) mais aussi par le caractère, trempé mais noble, qui dure et redemande du tissu sous son mufle baissé. 

Photo JY Blouin

Daniel  sait , pressent, sent que c’est maintenant ou jamais qu’il doit se jouer la vie. 

Ce toro s’appelle CONTENTO, feliz, heureux , comme nous tous qui avons vu jusqu’au bout une aventure risquée mais si belle. Il y a des desplante qui ont du sens. Et je vous assure que après des luquesinas impensables deux minutes avant l’épée jetée loin de lui, toréant dans 50 cm2, finir entre les cornes, une main empoigant la droite puis la lâchant et ouvrant la chaquetilla entre les deux pitons, si vous n’avez pas au choix, ou tout cela à la fois, admiration, chair de poule, frayeur ou contentement, c’est que vous ne devez pas vraiment aimer l’art de Cuchares. 

Photo J.Y Blouin

DEUX OREILLES, et son corollaire (total de trois) PORTE DU PRINCE  

Le brindis était pour nous tous : merci Daniel Luque, ce fut un grand soir ! 

Jean François NEVIERE 

PS: le président TERUEL qui avait refusé en se justifiant partiellement la vuelta au toro de Santiago Domecq avant hier a  su voir , même si l’épée du 6émé était un tantinet trasera, l’entrega totale du maestro de Gerena. ET en plus  la pétition de la deuxième n’était pas près de s’arrête 

SEVILLE, CORRIDA ATTENDUE. ESPOIRS PERDUS.

Photo J.Y Blouin


SEVILLE 3° corrida de la Feria d’avril. Arène pleine jusqu’au drapeau. Ciel azur. 28°.
6 toros de Juan Pedro Domecq, agés de quatre ans, infumables sauf le premier pour :


Jose Antonio Morante de la Puebla, rose et noir, cravate et ceinture bleues : 1 épée tombée, Ovation. Silence et sifflets au toro.


Jose Maria Manzanares, rubis et or : 1 épée, 1 descabello, Silence. 2 épées, 3 descabellos. Silence et sifflets au toro.


Pablo Aguado, rouge et or : 3 épées, Silence. 1 épée. Silence et sifflets au toro.
Salut du banderillero Curro Javier au premier toro.
Pas un brindis, pas une vuelta.
Jets de coussins de déception sur la piste à l’issue de la corrida.

Photo J.Y Blouin

Que dire d’une corrida si attendue à Séville lorsque les toros ne sont pas au rendez-vous ?
Morante, lui, a été présent au rendez-vous. Décidé, sortant de chez le coiffeur, souriant, il a fait du Morante au premier toro de l’après-midi, le seul toro permettant le succès. C’est-à-dire, tant à la cape qu’à la muleta, du toreo essentiel et inspiré, depuis les véroniques de réception jusqu’àu pecho final. Dommage qu’une épée trop tombée l’ait privé d’une oreille demandée par une partieminoritaire du public.

Photo J.Y Blouin

Manzanares, lui aussi était présent, comme on a pu le voir à la réception du deuxième toro par des
passes de cape dominatrices puis artistiques, mais aucun de ses deux toros ne lui permirent la
moindre option de triomphe.

Photo J.Y Blouin


Pablo Aguado, dans son jardin, était lui plus que présent avec un jeu de cape enthousiasmant à ses deux toros. Sept Véroniques de réception allurées, une demi templée merveilleuse, des chicuelinas marchées mains basses au troisième toro puis à nouveau des véroniques templées et une rebolera de gala au sixième. Une démonstration de chic andalou qui a elle seule méritait l’achat d’un billet.


Et puis rien de plus pour les faenas de muleta, les toros de Juan Pedro Domecq du jour étant mansos, fuyards, ennuyeux, distraits, sans race.
Le retour sur le sable des arènes du toro de quatre ans va-t-il nous faire regretter le toro de cinq ans post covid doté de caractère ?

EXIR

Baucaire 2024 les cartels

Clément Hargous débutera en piquée à Beaucaire

Seville  : grande corrida de Santiago Domecq

On savait l’éleveur jérézano dans un grand moment, la corrida du jour de SEVILLE l’a confirmé. Si la Réal Maestranza n’avait pas fait le plein c’est quand même une belle assistance qui était venue pour cette troisième corrida d’abono de la féria sévillane.

Six toros de SANTIAGO DOMECQ, biens présentés d’un moral d’acier, forts, nobles et braves le cinquième pétition d indulto.

Jose GARRIDO une oreille et ovation après avis

David de MIRANDA salut après avis et deux oreilles

Leo VALADEZ silence et silence

Photo Jean-Yves BLOUIN
Photo Jean-Yves BLOUIN

Jose GARRIDO avait décidé d’entrer fort dans cette féria d’Avril et c’est à puerta gayola qu’il attend son premier toro qui s’avère rapidement un brave mettant la tête dans son capote. Si le tiers de pique est un peu désordonné la première se donnant dés la sortie du cheval en piste, il n’en reste pas moins que l’animal révèle ses qualités. GARRIDO est bien décidé à ne pas passer à côté. La faena est puissante et dominatrice mais aussi très artistique en longs muletazos sur les deux bords harmonieusement ourlés. Le public ne s’y trompe pas mais déguste avec une certaine fraîcheur. L’estocade en décomposant les temps est efficace et permet à GARRIDO de couper la première oreille, Le toro lui est applaudi à l’arastre.

Son deuxième adversaire est aussi brave que le premier mais probablement plus encasté et de ce fait beaucoup plus exigent. La faena fut en dessous de ce que méritait l’animal toréé peut être dans le mauvais terrain mais certainement comme il aurait fallu même si les séries à gauche furent de qualité. L’estocade après avis laissa Garrido sans le deuxième trophées que pourtant l’animal aurait pu lui offrir.

Photo Jean-Yves BLOUIN
Photo Jean-Yves BLOUIN
Photo Jean-Yves BLOUIN

David de MIRANDA faisait sa présentation en temps que matador de toros dans la plaza sévillane, une opportunité à côté de laquelle il ne faut pas passer. Son premier offre toutes les qualités nécessaires pour un un triomphe. La faena est enlevée d’une grand sobriété mais emplie de profondeur souvent dans un terrain réduit malgré la force de l’animal qui comme tous ses congénères de ce soir mourra la bouche fermée. David de MIRANDA canalise parfaitement la fougue de son toro qui jamais ne touche la toile tout en l’effleurant. L’estocade est d’école sans son exécution mais contraire et donc peu efficace et au descabello l’affaire est ardue. De MIRANDA se contentera d’un salut alors qu’il tenait l’oreille au bout de son épée .

Son deuxième Santi Domecq est un tio, certainement le meilleur de cette tarde importante. Il a tout ce que l’on attend d’un toro de combat, bravoure noblesse caste et présence en piste. Ce coup ci David de MIRANDA ne passera pas à côté. Jamais le toro ne se lassera de charger une muleta tenue la main basse avec une ferme douceur. Une faena toute en profondeur et en sincérité qui fait monter la pétition d’indulto mais la présidence ne cède pas. La « Sevilla » n’est pas un quelconque pueblo d’Andalousie : ici on ne brade pas. Malgré un pinchazo il coupe les deux pavillons.

Leo VALADEZ lui restera en demi-teinte. Il faisait lui aussi sa présentation ici en temps que matador mais son alternative est peut être encore une peu fraîche pour venir à bout des grands toros qui lui étaient opposés. Son passage ne marquera pas l’histoire et ses deux ouvrages finiront dans un silence respectueux.

J.DUPIN

Séville, Calerito en triomphe

Real Maestranza de Sevilla, dimanche 7 avril, preferia. 

Corrida de Fermin Bohorquez 

Pour Lama de Gongora, vert wagon et or, Salut au tiers et Oreille 

         Ruiz Muñoz, Vert pâle et azabache Silence et silence après avis 

         Juan Pedro Garcia “Calerito”, sangre de toro et or Oreille et Oreille. 

Un tiers d’arène, beau temps, pas de vent. 

Poids moyen des toros540kg, tous noirs, quatre ans, très bien présentés, bas et armés, fades les deux premiers,intoréable le 5eme, vifs mobiles et puissants les 3eme, 4eme et 6eme. 

Bien dans le type Murube ces toros ont obligé les toreros à aguanter faute de quoi ils risquaient la correctionnelle. Ruiz Muñoz a tiré le mauvais lot , et devant le danger et l’intoréabilité supposée du 5eme il est allé chercher l’épée   après trois tentatives  de passes , désarmé à chaque fois. 

Lama de Gongora qu’on ne voit presque plus en Europe mais qui fait carrière au Mexique et au Pérou (où pourtant le lama andin ne manque pas… oh pardon),s’est donné de toute son âme et  avec le premier , tardo, sans mobilité et qui s’arrêtait à mi passe, il a su attendre  , sans toutefois pouvoir construire une faena.  Le plus grand mérite sur ce toro fut que Paco Lama de Gongora le tua  recta alors que l’animal était totalement arrêté. Palmas et Salut au tiers. 

A son second la copie qu’il rendit à ce public bienveillant fut de belle qualité, d’un engagement total puisqu’il s’en fut à Porta Gayola, puis, le toro l’ayant survolé, il se remit trois fois à genoux dans la foulée, 3 largas de rodillas devant un toro ultra rapide et remate par trois veronicas de bonne facture. Le public se lève! Belle conduite au cheval.  Le reste de la faena sera émaillé d’imperfections mais ca va vite et il faut parer au plus pressé, pour finir par templer les dernières passes  , notamment des naturelles au cours desquelles le toro ne se livre pas entièrement. Grande épée trasera (mais oublions cela, elle est efficace) et après l’ouvrage accompli comment refuser l’oreille: le garçon est un vaillant. 

L’homme du jour ce fut  Calerito ( nieto du vieux Calerito mort à 33 ans en 1960). Au troisième, il se plante au centre du ruedo, appelle le toro qui charge  a pleine vitesse depuis les planches sur la muleta du jeune homme à genoux, et il va le faire tourner ainsi très vite autour de son corps agenouillé pour se relever et lui refiler deux muletazos et une pase de pecho à vous faire frémir.  Et le public frémit, applaudit, crie, et on est à Séville. 

La faena se bâtit peu à peu intelligemment, pas trop longue parce que ce grand toro va a menos( peut- être en raison de la vuelta de campana  du début). Il faut une grand épée, un estoconazo très en place et d’effet immédiat pour déclencher la pétition quasi unanime d’une oreille de grand poids. Calerito a dans la tête une envie de triomphe qui se mesure à son regard et sa démarche, 543 kg de muscles tout noirs et de cornes blanches à pointes noires entre dans l’arène à un train d’enfer. 

Le torero va jouer le tout pour le tout, faire un quite par chicuelinas très audacieux auquel  avec panache mais avec moins de précision  répondra Lama de Gongora. Grand début de faena de muleta   d’abord rapide en citant de loin, puis petit à petit avec style et entrega, Calerito cite le bicho et temple les passes plus rapprochées. Très belle fin de faena  , variée avec un molinete comme improvisé, suivi de naturelles de face, ce fut un très beau moment et je me suis dit alors que s’il tuait bien…  deux oreilles .. qui sait… pouvaient tomber.  Il tua bien , l’effet fut un peu long et le recours au descabello précipita l’animal dans le paradis de prairies oubliées.   

Quelle belle tarde de toros, gorgée d’énergie et de courage, et souhaitons à Calerito que ces deux oreilles pas volées fassent sonner le téléphone de son apoderado. Signalons que tous les banderilleros ont fait un travail engagé et sincère, et deux d’entre eux, Juan José Dominguez et Fernando Sanchez furent appelés à saluer. 

Jean François Nevière 

NOVILLADA d’ANTEQUERA : TRIOMPHE DE PEDRO GALLEGO ET PEREGRINO

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Il n’y avait guère qu’un tiers de spectateurs dans les arènes d’ANTEQUERA pour cette dernière novillada de sélection du certamen andalou des novilladas piquées de la Fondation de Victorino Martin. Il faut reconnaître que la présence des caméras de canal SUR si elle permet une large diffusion , restreint un peu le public réel aux supporters des novilleros surtout les plus proches et les mieux organisés.
Le lot de novillos de CASA DE LOS TOREROS bien présenté s’est révélé un peu faible à part le cinquième et décasté, mais d’une très grande noblesse le quatrième :


Pedro GALLEGO une oreille et deux oreilles après avis


Xavi PEREGRINO une oreille et une oreille après avis

Manuel Jesus CARRION silence et silence après deux avis.

Pedro GALLEGO attend son premier adversaire à la porte du toril pour une larga cambiada à genoux. Au capote le novillo met bien la tête mais s’emploie peu au cheval, L’entame de faena se fait au centre par une passe dans le dos puis une série de derechazos. Le novillo faible se défend et à tendance à protester en fin de passe. Le défaut ne s’arrangera pas et en plus l’attrait des planches est de plus en plus prégnant obligeant le novillero à toréer dans la querencia.

La fin de faena se fait par une bonne série de molinetes. Trois quart d’épée permet à GALLEGO de couper la première oreille de la soirée.


Son second adversaire lui aussi reçu à la porte de la peur, se montre assez fuyard, au premier tirs mais se révèle très noble à la muleta. GALLEGO s’accorde bien au rythme de son adversaire et donne une faena bien liée dominatrice conclue d’une entière très en arrière. Ce sont deux pavillons qui sont concédés par la présidence.
PEREGRINO ouvre les débats à son premier par véroniques. Le toro se révèle vite manso et va seul se faire piquer au cheval de réserve, avant de prendre au vol une deuxième ration au picador de tour. A la muleta le novillo se décompose et proteste à droite. A gauche les choses se passent mieux même si la faena se déroule souvent dans la querencia, pourtant, en insistant beaucoup. Xavi arrive à lui faire concéder des séries liées. La dernière série de naturelles bien de face est remarquable de poder. Malheureusement la suerte suprême se fera en deux temps un pinchazo et une entière en place d’effet rapide.
Son deuxième novillo est un superbe castaño qui s’avère compliqué au capote et PEREGRINO lui apprend à charger dans un intelligent capotazo très efficace. Le novillo entre violent dans la faena de muleta avec une certaine tendance à regarder la querencia. Il sort seul des premières passes à droite le novillero prend alors la main gauche et s’impose au novillo sur se bord lui faisant pour un moment oublier son refuge et toréant de manière agréable et templée. Cette fois-ci encore la mise à mort se fera en deux essais une entière en place après pinchazo mais il coupera toutefois sa deuxième oreille.


Manuel Jesus CARRION a paru le niveau au-dessous de ses deux compagnons de cartel. Même si il a laissé à ses deux adversaires de bons détails au capote et a la muleta il a pas mal de difficultés à s’imposer à ses novillos. Il faut reconnaître à sa décharge qu’il torée sa première novillada piquée et que le lot proposé est loin d’être des plus simples. C’est dans la suerte suprême qu’il péchera le plus.
Il ne nous reste plus qu’à attendre mardi ou mercredi pour connaître les six demi-finalistes qui s’affronteront dans deux novilladas au cours du mois d’avril avant la finale le 12 mai à SEVILLE.

JD

Saint-Perdon / Mont-de-Marsan : Miguel Andrades coupe la seule oreille

Saint-Perdon aux arènes de Mont-de-Marsan : belle petite entrée, temps couvert, température agréable, deux heures trente de spectacle. Six novillos de Valdellan, bien présentés, souvent lourds et mobiles le deuxième et le troisième applaudis à leur entrée en piste. Tous deux piques, le dernier trois châtiments. Sur toutes les rencontres, ils ont chargé avec force et une grand bravoure. On retiendra la deuxième pique du cinquième, chargée, pratiquement du centre de la piste. Seul le premier très faible fut en dessous de ce très beau lot. Ce fut une belle après-midi de toro.

Daniel Medina (vert et ort) au premier, une entière, silence ; au quatrième, une entière, silence.

Jésus de la Calzada (rose et or), au deuxième, une entière, salut ; au cinquième, un pinchazo, un avis, une entière, silence.

Miguel Andrades (rose et or souligné de noir), au troisième, un pinchazo et une entière, vuelta ; au dernier une entière, une oreille.

Présidence, Jean-Christian Dabadie ; assesseurs, Nicolas Mirabaud et Camille Vacquier.

Il avait des envies de triomphe et cela se ressentait. Miguel Andrades joua le tout pour le tout avec le dernier novillo de Valdellan, « Mirasuelos » qu’il accueillit à porta gayola complétée par quatre véroniques, très amples et lentes. Pour la seconde fois il reprenait les banderilles pour trois poder à poder très athlétiques. Il y eut là de quoi réveiller l’arène qui l’applaudit chaleureusement… Mais dans sa faena sur la main gauche il allait atteindre des sommets du bon goût en tauromachie par une série de naturelles, très lentes et basses à la limite de l’équilibre. Une mise à mort propre bien qu’un peu basse et un oreille méritée. Un pavillon qu’il aurait voulu conquérir avec son premier adversaire… D’admirables chicuelinas, un quiebro aux banderilles, et de belles passes sur les deux mains. Malheureusement l’ensemble était décousu et par moment il fut débordé. Il devra se contenter d’un tour d’honneur.

Chef de lidia par l’âge, Daniel Medina a encore beaucoup à apprendre. Certes son premier toro n’était pas un cadeau, un animal apathique et faible, difficile à faire charger et ne cessant de s’écrouler. Ensuite, à la cape, on retiendra une belle série de véroniques et un classique début de faena. Mais le garçon fut toujours très mal à l’aise sur la main gauche. A revoir avec une meilleure cuadrilla.

Jesus de la Calzada acceptable à la cape fut plus discret à la muleta où il enchaîna des passes sur les deux mains, sans un véritable style. Il fut parfois en difficulté et victime d’une impressionnante voltereta. Il débordait de volonté et à son retour inventa la porta gayola de profil, qu’il compléta par deux faroles à genoux. Si a gauche il manifesta beaucoup de temple, on retiendra ses subtils changements de mains… mais que de fautes de débutant ! Se découvrant notamment, il le paya de cogida, envoyé plusieurs fois au sol.

En fait la novillada de Saint Perdon, donnée dans les arènes de Mont de Marsan aura trouvé son triomphateur, à la dernière minute avec la personnalité séduisante de Miguel Andrades.

Texte Jean-Michel Dussol

Photos Bertrand Caritey

Copa Chenel, Hernandez en triomphe

Plaza de toros de Torres de la Alameda, Madrid. Corrida de toros. Sixième et dernière du premier tour de Copa Chenel.  Demie entrée.

Toros de Guadajira (3º et 4º), Concha y Sierra (2º bis) et Lora Sangrán (1º, 5º et 6º),

RUBÉN SANZ, Ovation et oreille.

MANUEL DIOSLEGUARDE, Silence et silence.

VÍCTOR HERNÁNDEZOreille et oreille.

Hier devant six toros “madrilènement” armés, un bon mètre de pointe à pointe, trois toreros ont tenté de démontrer que toréer n’est pas une sinécure. 

Très normalement, et en toute logique, c’est le plus engagé des trois qui,a  coupé deux oreilles,(1  e1 ). 

Il s’agit de Victor Hernandez, qui trouve vite le sitio, fait preuve d’entrega d’aguante, , ceinture, construction mentale et adaptation à ses deux adversaires, obtenant la digne récompense de ses deux “actuacions”.Et il tue bien, haut et droit. 

On a eu de la peine pour le chef de lidia, Ruben Sanz dont le talent est inversement proportionnel à la chevelure. Nous avions en son temps assisté à Soria à sa regrettable alternative, l’âge n’a pas arrangé les choses, vouté tel un arc roman en cours d’effondrement dans ses trasteos à la cape, on se demande comment la petite pétition d’oreille à son second a pu fléchir la présidence…Comme disait Aznavour: il faut savoir quitter la table. 

Et le second  compañero, Diosleguarde en qui certains plaçaient leurs espérances voici quatre ans, on n’en a vu que l’académisme sans classe, mais peut- on lui en vouloir, il a hérité du plus mauvais lot. 

Et malgré tout cela j’ai regardé avec un intérêt soutenu cette tarde de toros davantage, probablement, à cause du danger que représentaient les animaux qu’en raison du génie bien caché de leurs opposants. 

La tauromachie c’est cela aussi, des placitas à demi remplies avec des anti vedettes , un public rural, des toros impressionnants, un excellent picador comme Israel de Pedro, un torilero en polo fané, jambes arquées et ventripotent, ni Madrid ni Séville, mais l’ADN d’un peuple. 

La fiesta nacional. 

Jean François Nevière 

SANLUCAR DE BARAMEDA : LA MAITRISE DE VENTURA LE CHARME DE LEA

Le ciel obscurci par les calimas et la température lourde n’avaient pas empêché les aficionados du rejon de remplir aux trois quarts le Coso Del Pino de la station du Guadalquivir pour cette première course d’abono.

Deux toros de Benitez Cubero ( 2 et 6) et quatre de Pallares bien présentés de poids (500 kg) mais outrageusement épointés, ceci évita certainement le pire au cheval de Léa VINCENS pris sous le ventre par le sixième provocant la chute de la la cavalière sans mal ni pour elle ni apparemment pour sa monture, Ce sixième fut le pire du lot, un manso de gala, les autres donnèrent du jeu, le meilleur le premier.

Rui FERNANDEZ oreille et ovation
Diego VENTURA deux oreilles et la queue et deux oreilles
Léa VINCENS deux oreilles et une oreille

Le cavalier Portugais est passé à côté de son toro pourtant noble et brave et noble à souhait. Il ne put jamais vraiment trouver la distance et toréa sans pouvoir que ce soit dans ses deux rejons de châtiment le premier sous la peau et le second correct où aux banderilles dont il usa à profusion souvent à étrier passé, la mise à mort fut laborieuse en deux temps mais lui valut quand même la faveur du respectable qui exigea une oreille et aurait même demandé la seconde.
Son deuxième adversaire fut un peu plus compliqué et il lui opposa le même style de toreo manquant de profondeur la mise à mort fut plus que laborieuse, pas moins de cinq rejon de mort mais le public reteint ses rancœurs et lui offrit une belle ovation.

Diego VENTURA s’impose comme le maître actuel du rejoneo, Il torée réellement ses toros son cheval est un capote et une muleta. Il met en place avec sûreté et cloue avec précision. Tout se passe au raz des cornes avec une maîtrise parfaite des deux arts que sont l’équitation et le toreo, A son premier adversaire il servit une faena enlevée et puissante les banderilles ne sont que des ponctuation précises à un chef d’œuvre artistique et que dire du rejon de mort fulgurant. Je me laisse rarement aller à la liesse andalouse et à l’octroi parfois excessif de trophées mais cette fois je ne fus pas le dernier à sortir mon mouchoir, conquis par l’œuvre du maître.
Son deuxième passage fut aussi une merveille en particulier la pose à deux mains ne menant sa monture qu’avec les jambes et l’assiette. La mise à mort se fit en deux temps et cela l’empêcha de couper une nouvelle queue.


Lorsque Lea VINCENS entre dans l’arène son sourire et son charme ont déjà enlevé le cœur des andalous. Comme en plus l’amazone française est d’une grande élégance à cheval et qu’elle torée bien, cela ne gâche rien à la fête : avec maîtrise son premier adversaire enchaînant avec bonheur œillades au public et poses précises. La mise à mort en insistant pour enfoncer le rejon tarde un peu mais lui permet de couper ses deux premières oreilles.

Elle en coupera une troisième au dernier particulièrement compliqué qui ne lui laissera pas beaucoup d’options. Ce manso ne se laisse toréer que dans la querencia ce qui vaudra à Léa de fortes émotions pour elle et surtout son cheval.
En tout état de cause c’est avec une grande satisfaction que nous avons quitté une fois de plus les charmantes arènes de Sanlucar avant le prochain rendez-vous du 1er Juin avec l’alternative de l’enfant du pays EL MELLI des mains de Roca Rey.

Jean Dupin

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