Mois : juillet 2024 Page 7 sur 18

Dernière de La Madeleine:  » Il y a eu course au Plumaçon ! »

Plaza de toros de Mont de Marsan. Dernière de la Feria de la Madeleine. Lleno.

Toros de Victorino Martín.

MANUEL ESCRIBANOovation et saluts après avis et pétition minoritaire et palmas

MORENITO DE ARANDA qui remplaçait Borja Jimenez oreille après avis et oreille

JOSELITO ADAME, ovation après avis et palmas après avis.

Pluie fine jusqu’au cinquième toro.

L’hymne national a été exécuté à l’issue du paseo.

Morenito de Aranda est sorti en triomphe.

« Il y a eu course ! » comme le disent nos amis coursayres les soirs d’orages où les hommes en boléros tombent devant des coursières indomptables et avisées. Il y a eu course en effet clôturant cette Madeleine sur un note élevée. Car même si on n’atteint pas les sommets, quand c’est bien c’est bien et il faut le dire.

Il y a d’abord la présentation. C’est essentiel car si on ne peut pas présumer du comportement on se doit d’assurer les qualités physiques du toro qui va se présenter. La corrida de Victorino sortie des corrals du Plumaçon était impeccable : dans le type, astifina, d’un trapio imposant, homogène. Six estampes. Trois d’entre eux spectaculaires sous le fer : partant de loin et mettant les reins. L’ensemble par la suite âpre, violent, se réservant mais mobile, le second et le troisième avec un fond de noblesse.

Manuel Escribano a eu le premier mérite de ne pas rechigner comme chef de lidia et d’accepter sans chichi de combattre malgré la pluie qui tombait fine et glaciale et la piste mouillée. Le torero de Gerena aime ces joutes viriles et il aborda celles-ci avec enthousiasme et générosité. Il banderilla ses deux adversaires alors que la piste trempée lui aurait permis de s’esquiver.  Il cloua avec décision de manière classique privilégiant l’efficacité. Son ultime paire, al violin, au quiebro por dentro, fit lever les tendidos unanimes dans leur ovation. Très concerné par ses deux faenas mais confronté à une dure opposition il ne put construire des trasteos véritablement bien conduits, souvent contraint à la défensive. Dans les deux cas il se donna quelque facilité avec ses deux épées basses.

Belle idée que d’avoir donné le remplacement de Borja Jimenez à Morenito de Aranda. Dans un grand moment, fin lidiador, torero courageux et consciencieux il brilla dans cette soirée qui avait par moment des allures de coupe-gorges. Il s’illustra dans tous les secteurs à la cape d’abord por delantales à son premier toro puis par véroniques à son second passage. Sa première faena fut plus complète mieux composée que la seconde, le toro permettant plus. Il sut en chaîner de bonnes séries en baissant la main et ceci à gauche comme à droite. La seconde faena ira de menos à mas s’assurant ainsi un double triomphe après des épée un poil approximatives. Très grande soirée pour Morenito dans la plénitude de son art qui trouve désormais dans le sud-ouest sa terre d’élection après ses succès de Vic-Fézensac et de Aire-sur-l’Adour. C’est l’incontestable triomphateur de cette Madeleine et sa sortie volando réjouira tous les aficionados.

Chaudement recommandé par l’éleveur, Joselito Adame, numéro un Mexicain, est un spécialiste d’un encaste dominant sur ses terres. On vit son aisance à la cape qu’il manie avec autorité et aussi une couleur particulière typique de ses origines. Son toreo est solide, expérimenté, engagé. On le vit lorsde son premier passage à l’issue duquel il aurait pu couper s’il avait assuré son coup d’épée. Par la suite il tomba, pour clôturer la soirée sur le plus coriace de l’ensemble, terriblement armé qui le mit en difficulté par moment sans qu’il ne renonce véritablement. Il se tira de situations périlleuses par des molinetes ou autres pirouettes utilisées au Nouveau Monde sans que personne n’y voit à redire mais qui ne furent pas du goût des puristes. Après s’être débarrassé de cette amère opposition Joselito entendit une ovation méritée, récompense de ses efforts.

Soirée haletante, prenante de bout en bout, entrecoupée, comme des respirations salubres, des accents endiablés des « Faïence de Samadet » qui proposèrent « Dans les yeux d’Emilie » repris en cœur :

« Moi, j’avais le soleil
Jour et nuit dans les yeux d’Émilie
Je réchauffais ma vie à son sourire
Moi, j’avais le soleil
Nuit et jour dans les yeux de l’amour
Et la mélancolie au soleil d’Émilie
Devenait joie de vivre
« 

In Memoriam Joe Dassin

Pierre Vidal

Photos Bertrand Caritey

Mont-de-Marsan Clemente récompensé par la Peña El Quite

Sur notre photo, de gauche à droite on reconnaît André Husson remettant le trophée et Clemente.

Président de la Peña El Quite de Mont-de-Marsan, André Husson remettait, jeudi, à Clemente la veille de son mano a mano, le trophée du meilleur quite artistique de la feria 2023. La cérémonie s’est déroulée au bar La Tumade. A cette occasion, Clemente affrontait déjà des La Quinta. L’œuvre d’art, un tableau, qui lui fut remise était signée d’une jeune artiste du Sud-Est. Clemente s’est trouvé ravi de cette distinction. Un vin d’honneur a réuni tous les participants. Clemente a partagé avec les invités se disant très confiant pour le lendemain où il devait couper une oreille.

Communiqué de l’association des banderilleros et picadors français

Photo Midi Libre

En sa qualité de secrétaire de l’association des banderilleros et picadors français Thomas Ubeda nous écrit:

« Chers aficionados/as

Au regard des conditions dans lesquelles doivent se célébrer les deux novilladas organisées le 27 et 28 juillet 2024 dans les arènes de Beaucaire par l’association taurine beaucairoise et le gérant de la SAS Poderosa .
Faisant suite au communiqué (cf. 20 juin 2024) des quatres associations et syndicats de professionnels taurins français et espagnols condamnant les pratiques de ces organisateurs.
Par la présente , nous confirmons que les subalternes francais ( picadors et banderilleros ) initialement annoncés ne participeront pas à ces deux spectacles tant que l’organisation ne respectera pas le règlement taurin de l’UVTF à laquelle la ville de beaucaire appartient .
En effet ces novilladas font entrave au droit fondamental des toreros à choisir librement leurs cuadrillas en dérogeant à l’article 71.1 du règlement taurin municipal de l’UVTF auquel doit se soumettre , en qualité d’adhérente ,la ville de Beaucaire . Ce règlement prévoit aussi que les organisateurs doivent se référer à la convention collective espagnole du secteur prévoyant une grille de salaire et de cotisations salariales pour les toreros et subalternes, celle ci n’étant pas respectée par l’association taurine beaucairoise et par le gérant de la SAS Poderosa , entités co-organisatrices de ces spectacles.
Nous regrettons fortement devoir prendre cette décision et espérons une solution rapide à cette situation pour le bien de l’Afición française. »

Les membres de l’association des banderilleros et picadors français .

Roca Rey triomphe à la Linea

La Línea de la Concepción a clôturé sa féria avec une corrida qui s’est déroulée en mano à mano à cause de la défection de Morante de la Puebla.

Arènes de La Línea de la Concepción, Cadix . Troisième et dernière de la féria Deux tiers d’entrée.

Taureaux du Parralejo, variés dans la présentation et inégaux dans le jeu, les cinquièmes de l’après-midi applaudis à l’arrastre.

ROCA REY deux oreilles, palmas et oreille

PABLO AGUADO , oreille, ovation et ovation

Morante revient mardi à Santander

Après une longue absence Morante de la Puebla fera à nouveau le paseíllo mardi prochain, le 23 juillet, dans les arènes de Santander. Excellente nouvelle après avoir annoncé le 7 juin qu’il interrompait sa saison pour une durée indéterminée. Cela a été confirmé par Zabala de la Serna dans le journal El Mundo. Il a assuré que désormais « il se trouvait bien ». Son retour se fera avec Enrique Ponce, Fernando Adrian et des toros de Domingo Hernandez.

Communiqué de Clément Hargous

Santander: Marco Pérez blessé

Plaza de toros de Santander. Novillada avec picadors. Première de la Feria del Norte 2024. 1/2 entrée. Novillos de Casasola.

SAMUEL NAVALÓN, oreille après avis, silence à celui tué pour Marco Pérez et deux oreilles.

MARCO PÉREZ, blessure et oreille après avis.

JAVIER ZULUETA, silence après avis et silence après avis.

Marco Pérerz a été violemment pris par son premier adversaire. Il est passé à l’infirmerie conscient et il a tué le cinquième novillo et il a été blessé au niveau du talon d’Achille en maniant le descabello. Rappelons que le matin il avait coupé deux oreilles à Mont-de-Marsan.



Valence

Plaza de toros de Valence, Comunidad Valenciana. 3ème de la Feria de Julio. 3/4.

Toros de Victoriano del Río y El Pilar (1º, 2º et 6º).

 SEBASTIEN CASTELLA, ovation après avis et ovation.

JOSÉ MARÍA MANZANARES, silence et oreille.

ALEJANDRO TALAVANTE, silencie et silence.

Le banderillero Javier Ambel a salué au 3ème

La Madeleine: le mano à mano fait pschitt !

Plaza de toros de Mont de Marsan. Sixième de la Feria de La Madeleine. Mano a mano. Lleno.

Toros de La Quinta.

EMILIO DE JUSTO, silence, oreille, silence après avis

CLEMENTE, oreille, saluts au tiers et silence après avis.

Sobresaliente : Alvaro de la Calle

Saluts des banderilleros Juan José Domínguez et Mario González au second de la tarde.

Il y a pour l’aficionado des noms magiques comme La Quinta qui donnent tous les espoirs. La déception en cas d’échec comme ce fut le cas hier au Plumaçon est d’autant plus grande. Elle succède, il faut le rappeler à une série de tardes désolantes qui ont de quoi porter sur les nerfs des aficionados. Il reste désormais une dernière cartouche montoise : la corrida de Victorino Martin, celle qui justement avait fait polémique et avait été à l’origine du changement d’empresa : curieux retour du destin.

En attendant, les La Quinta, de gabarit modeste et quelque peu dépareillés, astifinos et somme toute dans le type bien particulier de l’élevage n’ont pas été à la hauteur des espérances. Ce fut un lot inexistant sous le cheval et par la suite fade, anodin, sans émotion. Un ensemble soso auquel manquait cette transmission élémentaire pour permettre les enthousiasmes que l’on est en droit d’attendre du spectacle taurin.

Ce fut mano à mano qui n’en avait que le nom et, mis à part au premier toro où De Justo et Clemente alternèrent aux quites, il n’y eut pas vraiment de competencia entre les deux coletudos. Il ne pouvait pas y en avoir non plus compte tenu de l’inanité de l’opposition. De Justo fit le job du mieux qu’il put et on ne discutera pas son investissement mais on sait qu’il faut à l’Extremeño des oppositions autrement plus sérieuses pour briller véritablement. On mettra à son crédit quelques moments intéressants à la cape par exemple sa manière de mener le toro au centre de la piste par delantales ajustés. Avec la muleta, il eut à son second passage des instants où il conduisit la charge avec précision et lenteur en se croisant. A souligner aussi quelques naturelles de face bien exécutées. Mais on voit bien que ce type de rencontre n’est pas « son truc »: il faut à Emilio des affrontements plus virils. Une entière tombée lui valut tout de même un trophée à l’issue de sa seconde faena, la plus complète.

C’était un gros challenge pour Clemente qui partit d’emblée à porta gayola. Le toro sortit pas à pas et il aguanta. Il remit le couvert à son second et cette fois frôla la correctionnelle en se précipitant pour sauter in extremis la barrière, le toro le serrant de près. Il entendait montrer ainsi d’emblée qu’il avait conscience de l’enjeu de cette confrontation avec un des leaders de l’escalafon et justifier aussi l’opportunité donnée par les organisateurs. Hélas le bordelais ne fut pas vraiment dans le coup par la suite. Abusant du pico, il ne sut que trop rarement conduire sur le bon rythme les charges bonasses des La Quinta. On ne peut pas lui enlever une réelle toreria, le sens du détail et le goût du beau. Mais cela n’était pas suffisant hier : il fallait mettre « la carne en la brasa » comme disent les espagnols : c’est-à-dire tout donner. Clément sembla emprunté, excessivement prudent, sans jamais perdre les papiers cependant. Il tua d’une grande entière le premier ce qui lui valut après une tiède pétition et une oreille. Trop d’approximations à l’épée pour le reste.

Très applaudi le banderillero montois Mathieu Guillon ne fut pas appelé à saluer par Emilio de Justo : c’est une faute de goût et le sobresaliente Alvaro de la Calle n’eut pas droit à son quite autre faute de goût. Il quitta l’arène dépité mais, malgré ses qualités, il est abonné à cette ingratitude.

Le mano à mano a fait pschitt ! Demain sera un autre jour ! Gardons le moral ! L’aficion se nourrit d’espérances !

Pierre Vidal

Photographies Bertrand Caritey

Novillada Mont de Marsan. Triomphe de Marco Perez, Tristan Barroso blessé

Mont-de-Marsan. Novillada de feria, très grosse entrée, soleil et température agréable, une heure trente de spectacle. Quatre novillos de El Parralejo, bien présentés, de cornes rendues faciles. Tous deux piques ou rencontres. Intéressants à la muleta.

Tristan Barroso (mauve et or), au premier, une entière et cinq descabellos, vuelta. Blesé avant d’estoquer le second.

Marco Pérez (vert et or), au deuxième, deux pinchazos, un avis, salut ; au dernier, une entière a recibir, avis, deux oreilles. Au troisième tué pour Barroso, deux pinchazos, une entière, deux descabellos.

Sobrelaliente, Pablo Jaramillo (rouge et argent).

Présidence, David Donadille, assesseurs, Nicola Zapico et Alexandre Palacin.

Le meilleur de la novillada, garçons et toros étaient, samedi matin, dans les arènes du Plumaçon à Mont-de-Marsan où malheureusement Tristant Barroso, le presque Montois, se blessait à l’épaule. Il ouvrait cette course avec « Lunarrota » du fer de Parralejo. D’entrée il plaçait la barre très haut en accueillant cet adversaire à porta gayola, il enchaînait aussitôt sur des véroniques. Brindant au public, il ouvrait sa faena par une première série à genoux avec un changement de mains surprenant. Il poursuivrait ce premier acte avec une muleta toujours très basse et lente. Tout au long de ce moment il témoigna d’élégance. C’est toujours très à l’aise qu’il affronta son deuxième adversaire, lui servant, au début, un mix de véroniques et de chicuelinas. Un brindis à Alain Lartigue avant d’ouvrir la faena toujours dans ce style très lent, muleta au plus bas et tout en douceur. Trop confiant, peut-être, et ce fut la cruelle voltereta où Barroso se blessait à l’épaule déjà opérée, probablement une luxation, Une blessure au plus mauvais moment, avant son alternative à Dax, dans trois semaines. Son deuxième toro fut estoqué par Marco Perez.

Marco Pérez, la nouvelle coqueluche de l’Espagne taurine fut particulièrement présent, faisant apprécier et imposant son classicisme parfait. Chaque passe est frappé du sceau du bon goût. Avec son premier novillo il se montra sur les deux mains, avec un temple parfait et un rythme très lent, presque ensorcelant. C’est parfait, peut-être trop parfait, un ensemble où il manque un peu d’émotion inventive. Mais dans les Landes le garçon a voulu dépasser ses qualités classiques, imprimant un peu d’audace avec une porta gayola qui a fait frémir de peur toute l’arène… quelques véroniques en suivant pour détendre l’atmosphère. Démonstration de passes de châtiments, un genou plié. Mais il n’insista pas assez et ce novillo le déborda par instants. Rapidement Marco Perez montra sa main gauche et quelques trincheras d’enfer.

C’était parfait mais Marco voulait plus et tuait d’une entière à recibir qui l’aida à couper les deux oreilles. Marco Perez, un nouveau Juli ? Pas sur mais un torero que l’on verra souvent.

Jean-Michel Dussol

photos Bertrand Caritey

Tristan a été transféré à l’hôpital de Mont de Marsan il aurait une luxation de l’épaule droite déjà opéré l’année dernière. Attente d’examens complémentaires. Il doit prendre son alternative le 16 Aout à Dax.

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