La deuxième demi-finale de novilladas d’Andalousie avait pour cadre les arènes historiques d’UBEDA. Le lot de novillos de BUENAVISTA relativement bien présenté a donné un jeu certains, en particulier le cinquième et le sixième plus encastés et nobles.

Sergio Dominguez « EL MELLA » une oreille et deux oreilles

Gonzalo CAPDEVILLA une oreille et une oreille

MARISCAL RUIZ deux oreilles et une oreille

« EL MELLA » aime toréer à genoux ou du moins il doit croire que cela impressionne et prouve son courage. Personne n’en doute, deux puertas gayolas et deux entames de faena les deux genoux en terre certes cela peut paraître impressionnant mais quand tous les novilleros de l’après-midi font de même cela devient banal et un tant soit peu fastidieux. De la première faena je ne retiendrai que l’ultime série à droite engagée ayant enfin trouvé la bonne distance et main basse. Valait elle à elle seule l’oreille avec l’entière desprendida qui a suivi, peut être mais certainement pas une deuxième réclamée et non obtenue par ses nombreux supporters.

Sa faena à son second très noble malgré un léger manque de caste, fut longue, toujours avec de nombreux passage genoux en terre. A y regarder de plus prés on voit un novillero systématiquement décroisé et ne toréant que du pico de la muleta. Cela impressionne les étagères, surtout avec un animal qui permet tout. L’épée est entière certes, mais contraire et peu efficace, Un avis aurait largement pu tomber, le novillero attendant descabello en main que le toro tombe , il dut toutes fois utiliser le verdugo à deux reprises. Difficile de comprendre les deux oreilles accordées.

Gonzalo CAPDEVILLA veut triompher mais son premier adversaire sur le reculoir dés le début ne lui permet guère de briller, il utilisera quand même le fond de noblesse décasté de l’animal pour donner quelques bonnes passes. C’est certainement à l’estocade qu’il portera bien droit, qu’il sera le meilleur même si son épée est contraire. L’oreille concédée peut l’être en effet pour l’engagement de cette estocade.

Les choses se compliquent pour le novillero du Puerto de Santa Maria à son deuxième opposant. Celui-ci dispose en effet de la caste et de la bravoure qui fit défaut aux autres. Bousculé au capote brouillon dans toute la faena il ne put jamais prendre la mesure de l’animal ni canaliser sa fougue. C’est à un combat désordonné que nous assistons, parfois CAPDEVILLA s’applique un peu et sort quelques bonnes passes. L’estocade est bonne et efficace et lui permet de couper un nouveau pavillon.

Le débutant MARISCAL RUIZ, il torée sa seconde novillada piquée, a donné le meilleur de la soirée. Tout d’abord il banderille et cela est suffisamment rare chez les novilleros pour le remarquer, il le fera pour ses deux novillos et plutôt bien. Son novillo, si il n’est pas un grand brave est noble et ne demande qu’à servir Dés les premières passes à genoux par le haut il transmet, en particulier pour l’énorme pecho qui termine la série. La faena est plaisante agrémentée de changement de main permettant d’allonger la passe. Les naturelles de face très classiques sont parfaite et ajoutent à la création artistique. L’estocade est portée dans les canons et même si la main glisse sur le pommeau de l’épée et ne laisse qu’une demi, celle-ci est en place et très rapide. Les deux oreilles sont immédiatement accordées par la présidence.

Son deuxième novillo dispose en plus de la noblesse d’un fond de bravoure qui permettra une excellente faena. Les quatre statuaires et la trinchera qui les ourle sont d’école, Mariscal ne bouge pas d’un poil lorsque les cornes le frôlent. Toute la faena sera du même tonneau, très engagée faisant passer le toro au plus prés utilisant lui uniquement la panse de sa muleta. Un toreo très classique qui gage en profondeur et sincérité. L’estocade en se maillant les doigts est parfaite mais malheureusement un peu longue à agir faisant sonner un avis et ne permettant de recueillir qu’une oreille.Il ne reste plus qu’a attendre la décision du jury pour connaître les trois qualifiés de la finale de SEVILLE le 12 mai prochain.

Jean Dupin