Puerta del Principe Andrés Roca Rey Séville 20 avril 2024 © Ferdinand De Marchi

Samedi 20 avril 2024, Real Maestranza de Sevilla.

12eme corrida de la Feria d’Avril. Corrida de Victoriano del rio et Toros de Cortes.

Juan Ortega, de vert céladon et or, ovation et silence.

Andrès Roca Rey de Grana et or: deux oreilles et une oreille, Porte du Prince

Pablo Aguado : de noir et argent, Salut au tiers et une oreille.

Un lot de toros noirs  tous de 4ans et demi , bien présentés armés finement, de peu de charge le 1, et le 4 ( le lot de Juan Ortega), mobiles et forts bien que diversement piqués le 2, le 3, le 5 et le 6ème, le meilleur.

Pour ce qui est de Juan Ortega , son premier toro  entre très bellement, armé haut, piqué trop en arrière ce qui ne permettra pas de le toréer en humiliant, dès la première pique le bicho part a tablas  et sa seconde pique sera un picotazo dont il sort seul.

Ph. JY Blouin

Le maestro ne pourra pas faire grand chose, a droite la tête du toro est flottante, assez vite réglée par le maestro qui donne deux séries de derechazos par le bas , mais le toro s’affaiblit, à gauche il n’a pas de charge et estoqué il va mourir aux planches. Ovation sans salut au tiers.

Photo J.Y Blouin

Au quatrième on se dit qu’Ortega fera le maximum et c’est bien dans son intention … mais le toro accroche la cape deux fois, et n’est pas clair.

Mais Juan Ortega brinde au public, entraine le toro avec sa muleta très basse jusqu’au centre , le toro s’entrave, Ortega ne sait que faire, le toro manque de force, va a menos et reçoit une entière contraire. Le toro est sifflé à l’arrastre.

Ortega écoute le silence de Séville.

Photo JY Blouin

Grand jour pour Roca Rey dont ce peut être considéré comme la revanche.  Luque est parti au Mexique, il va pouvoir régler ses comptes ! je plaisante?  oui un peu, mais pas tant que ça. Il reçoit son Toro de Cortes par quatre veronicas et  une larga cordobesa de grand style.  On commence à espérer. Deux piques bravement reçues bien que pas très appuyées, surtout la seconde, une égratignure tout au plus. 

Mais le toro a du coffre , Andrès le sait le sent et n’hésite pas il va brinder au public. A genoux il attend la charge qui tarde  de ce toro installé aux tablas, le cite l’interpelle et finit par obtenir ce qu’il veut : une charge rapide et forte, le génial péruvien lui refile 6 muletazos vertigineux rematés par deux pechos de chaque côté.  Pas le temps de finir, la musique joue, et chacun sait qu’a Séville elle ne joue pas pour rien, le chef de musique est aficionado et à tous les droits.

Photo J.Y Blouin

A gauche , plus tard dans cette faena impressionnante les naturelles sont données en arrondissant le passage du leurre jusque presque dans le dos.  On déguste, et tout cela est fait aux medios, pas pénard dans la querencia d’un petit toro sans danger. Estoconazo , et les deux oreilles tombent du palco.

Andrés Roca Rey Victoriano del Rio Séville 20 avril 2024 © Ferdinand De Marchi

Au 5eme toro, autres temps autres moeurs le toro, de Cortes lui aussi, le danger rôde, et cependant Roca rey sait qu’il doit prouver son statut de figura numero 1. Piques moyennes, le torero se poste à la première raie , droit comme un i, muleta en main pour offrir sans prudence , mais Roca rey est il jamais prudent, au mauvais sens du terme? le toro passe six fois dans cette statue immobile rematr par un pecho. trop confiant, main trop basse le toro voit l’homme et lui fonce dessus, accroc habilement évité. a gauche il faut garder l’animal avec soi, il a tendance a filer droit loin du matador.  Alors que faire d’autre que faire frémir l’assemblée?  corne sur la cuisse , ou sur le ventre, choisissez monsieur le toro je vous domine tellement que vous n’oserez pas! et effectivement tout fonctionne et le tremendisme  emporte l’adhésion. Là tout se joue, la précision du geste qui ouvrira ou non la Porte duPrince.

Photo J.Y Blouin

Photo J.Y Blouin

Roca Rey se jette dans les cornes. Matar o Morir. Et il tue. Un avis. Une Oreille de grand poids!

Photo J.Y blouin
Photo J.Y Blouin

Pablo Aguado dont on dit souvent qu’il est un torero de cape mais pas grand muletero nous prouvé le contraire ce soir, certes moins flamboyant et coruscant que notre Roca rey mais tout de même..

A son premier, le troisème toro de Cortes, bien joli bébé de 530kg Aguado est excellent au capote, Ortega vient au quite par delanteras et une belle media. Aguado lui répond par chicuelinas.. ouais…

Grand début à la muleta, grande série à droite , changement de main de grande valeur, coulé fluide , la musique ne joue pas , et ici cela manque. Le toro bien fixé,  Aguado fait un desplante entre les cornes près des tablas. Entière sans puntilla, cela valait probablement une oreille, mais pas de pétition. Salut au tiers.

Le sixième, ah le sixième, le meilleur toro de la soirée, et de très loin, du nerf de la noblesse du caractère de la force jusqu’au bout… Aguado a su en profiter certes puisqu’il lui a coupé une oreille, mais le toro méritait mieux, le vent s’est levé, il pleut, il faut quitter la piste et voir partir le rayonnant Roca Rey sur les épaules d’une jeunesse aficionada qui a trouvé son idole, et qui a bien raison.

Juan Sierra a salué pour une très bonne paire de banderilles et d’une façon générale les hommes de plata ont tous bien rempli leur office.

Jean François Nevière