Festival de luxe à ECIJA en ce jour d’Andalousie 2024, le public ne s’y était pas trompé remplissant le coquet cirque de cette charmante cité sévillane.

Au programme six novillos ou plutôt toros de BUENAVISTA , remarquablement présentés , bien au delà de ce que l’on est habitué à voir dans ce type de spectacle, épointés comme cela est de règle mais sans plus, et un érale de FIRMIN BOHORQUEZ, pour :

Diego URDIALES 2 oreilles

Miguel Angel PERERA 2 oreilles

CAYETANO une oreille

Daniel LUQUE 2 oreilles et la queue

Juan ORTEGA 1 oreille

EL ASRIGITANO une oreille

Esteban MOLINA 2 oreilles

Le premier exemplaire sort magnifiquement présenté et URDIALES l’entreprend par véroniques en gagnant du terrain jusqu’au tiers. Le toro met la tête dans le capote mais prend une pique légère sans pousser. Par la suite URDIALES lui donnera une faena bien dans son style sobre et sincère. L’animal fait preuve d’un peu de faiblesse, ne permettant peut être pas la faena poderossa que l’on aurait pu attendre mais le style épuré et un peu froid d’URDIALES porte sur le public qui réclamera les deux oreilles après une entière efficace mais tombée et en arrière.

Miguel Angel PERERA entreprend le second, un magnifique berendo, par véroniques jusqu’au centre, un capote templé à souhait. Malheureusement terminé par une revolvera provoquant une formidable vuelta de campana. Le toro prendra cependant une bonne pique en brave. L’entame par statuaires alternées de passes dans le dos sans bouger d’un centimètre est formidable. On sent le désir de triompher d’un animal exceptionnel. La faena est tout en temple et en profondeur, peu a peu l’animal récupère et la faena monte d’un ton. Tout n’est que douceur et passes infinies sur les deux bords pour terminer par une longue série des deux côté l’ayuda au sol. L’estocade est parfaite mais au deuxième essai ce qui sans doute privera le torero des trophées maximums. Deux oreilles méritées et vuelta al ruedo pour le toro.

CAYETANO hérite d’un exemplaire lui aussi bien présenté mais mansote et bronco, sur la première série la corne effleure sa joue dans la passe de poitrine et le torero se retrouve sur la défensive. S’en suit une faena désordonnée avec plusieurs désarmés de recours. Trois quart de lame d’effet rapide permettent toutefois au rondeno de couper un pavillon.

Le toro de Daniel LUQUE n’est certainement pas le plus beau du lot mais torero de Gerena est venu pour triompher. Ses premières véroniques amènent le toro au centre dans le plus pur style sévillan et que dire des quatre demi qui suivent plus lentes les unes que les autres avec suavité et douceur.

La rencontre unique au cheval ne marquera pas l’histoire. Dès les premières passes de muleta, LUQUE règle les petits défauts de tête s’en suit une faena d’anthologie presque essentiellement sur la corne gauche : passes immenses la corne à quelques millimètre de la toile sans jamais la toucher. L’animal entre fort et ressort en douceur, la définition même du temple.

LUQUE est un grand technicien qui se laisse aller à l’art en s’accordant parfaitement à son partenaire. Les luquesinas finales sont d’école l’animal passe et repasse. C’est alors que commence à monter du public une pétition d’indulto. La noblesse de l’animal et la technique du torero ont fait oublier à beaucoup les défauts du début. La ganadera elle n’a pas oublié et refuse la grâce le Président lui aussi remarquable dans son jugement ne se laisse pas impressionner par les vitupération du public et les requêtes du diestro. Le premier avis tombe puis le second, et alors que la main présidentielle plonge pour se saisir du troisième mouchoir. LUQUE porte une formidable estocade qui fera tomber les trois mouchoirs du triomphe ainsi que le foulard bleu de la vuelta al ruedo.

L’opposant de Juan ORTEGA est faible et décasté. Très semblable au toro de Cayetano celui-ci bronco et mirando ne permet pas au sévillan d’exprimer tout son art. Le Toro derote à chaque sortie de passe empêchant toute liaison et obligeant au replacement. Une entière contraire met fin aux débat.

« EL ASTIGITANO » est sur ses terres et l’on sent bien que le public lui est tout acquis mais cela ne suffira pas devant un toro manso et le peu de métier du torero qui ne pourra tirer une seule véritable passe pour finir par un bajonazo. L’oreille est vraiment celle de la consolation pour un vecino.

Jean DUPIN