David Galvan

25 Fevrier 2024. Temps hivernal venteux froid et très humide pour ce festival solidaire d’ARCOS, la chaleur était dans les cœurs des acteurs et des spectateurs venus soutenir la noble cause des enfants atteins du cancer.

Cinq ganaderos parmi les plus connus de la province ont fourni le bétail pour des toreros établis comme GALVAN ou Ruiz MUNOZ un peu moins connu Daniel CRESPO un novillero avec picador Xavier PEREGRINO et trois novilleros sans picadors.

Le bilan du festival est pléthorique 14 oreilles et 6 queues. Cela est bien sûr beaucoup trop et l’enthousiasme du public a débordé la Présidence qui elle même s’est laissé allé a octroyer des vueltas al ruedo à des novillos qui ne le méritaient peut être pas, mais après tout n’étions nous pas dans une journée de la générosité et certains petits malades qui accompagnèrent les toreros dans leurs vueltas triomphales ne diront pas le contraire.

D’un point de vue purement taurin, le premier novillo ( EL TORERO) qui échut à David GALVAN fut certainement le plus intéressant du lot, un toro d’une grande noblesse qui tétait littéralement la muleta dans des passes interminables. Le torero de San Fernando sut régler rapidement les quelques défauts de l’animal pour offrir une formidable faena sur les deux bords tout en temple. Le torero s’accordant parfaitement à son toro se laissa emporter dans la durée sans jamais lasser mais à l’heure de la mort les choses se compliquèrent pour obtenir la fixité de l’animal. L’épée quoique en arrière et contraire fut cependant suffisante après avoir entendu un avis.

A Daniel CESPO échut le second exemplaire de SANTIAGO DOMECQ. Le torero du Puerto de Santamaria parut emprunté devant un animal assez compliqué et brusque. La faena parut désordonnée et manquer de poder sans transmission ni émotion, à mon sentiment du moins. CRESPO nous avait habitué à plus profond. Une entière de travers au deuxième essai mit fin aux débats. De façon totalement incompréhensible la vuelta al ruedo fut accordée au toro.

Ruiz MUNOZ natif de Chiclana et neveu du Pharaon de Camas, mit la barre très haut dans un immense quite par chicuelina donné à son novillo de Firmin BOHORQUEZ qui pour l’occasion fournissait deux novillos. L’animal faisait preuve de bonnes qualité et permit au torero de dispenser tout son art fait de temple et de verticalité dans un « compas » très pur. L’élégance était en piste ce soir et Ruiz MUNOZ en débordait, sa main gauche fit merveille dans des naturelles sans fin, et la main droite ne fut pas en reste. Une demi contraire et tendida l’obligea à descabeler.

Le jeune novillero de Jerez Xavier PEREGRINO entama les débats avec son adversaire de Firmin BOHORQUEZ par un bon capote alternant véroniques et chicuelinas. Il nous surprit tous en posant les banderilles , ce qu’il fit fort bien nous offrant au passage de remarquables recortes. Inédit dans l’exercice, on le reverra avec plaisir, Il offrit par la suite à la muleta un très bon torero de face empreint de sincérité et de profondeur. Son ouvrage sobre et très classique laisse augurer du meilleur pour la suite de la temporada. Son estocade, certes au deuxième essai, fût la meilleure de la soirée : une entière en place d’effet fulgurant.

Je ne m’étendrai pas davantage sur les faena des novilleros sans picadors qui parurent bien vert ayant parfois du mal à s’accorder à leurs adversaires de Salvador DOMEQ et FUENTE YMBRO. Ils furent bien au dessous de leurs adversaire même si la ferveur du public pour les enfants de la terre fut sans limites.

En conclusion un bon festival de début de saison qui permet aux uns et autres de se remettre au combat en public et de faire les derniers ajustements avant le début de la temporada C’est un public trempé et frigorifié mais heureux qui a quitté les petites arènes d’ARCOS DE LA FRONTERA.

Jean Dupin