L’année 2023 se termine et de nombreux bilans en ont été faits plus optimistes les uns que les autres. C’est sur : l’essentiel a été sauvé je veux parler de la misérable aventure politicienne qui a jeté d’emblée le discrédit sur l’action d’une extrême gauche qui a accumulé les bourdes par la suite. Ca partait du mauvias pied et il faut noter que la pantalonnade Caron a été le début de l’effondrement de la crédibilité de celle de ses amis. Voilà une bonne leçon dont les politiciens feront leur profit.

Ce résultat on le doit beaucoup aux toreros français qui sous la houlette habile de Marc Serrano deviennent, avec leur Association -AMTF-, un pôle de référence capable de défendre les intérêts de l’ensemble de l’aficion. Sur le terrain, le résultat concret de ce succès est positif mais fragile : une légère baisse du nombre de corridas et une hausse modérée du public avec de fortes inégalités et des arènes en perdition dans le sud-ouest notamment.  Les plus petites évidemment. 

Tout n’est pas gagné car ce constat plutôt positif en France, on ne peut pas le faire en Amérique Latine -qui pèse beaucoup plus lourd pour l’ensemble du « marché  taurin”. Il y a d’abord les attaques en règle contre la tauromachie mexicaine avec la fermeture simultanée de plusieurs arènes importantes : Monterrey, Guadalajara, Quérétaro. Ces mesures arbitraires sont-elles passagères ou définitives ? Par qui sont-elles animées ? Quels sont les buts de ceux qui les provoquent ? La réponse populaire est-elle à la hauteur de ces atteintes aux libertés publiques ?

A cet égard il faut se demander si, une fois encore, on ne s’est pas réjoui trop vite de la récente annonce de réouverture de la Monumental de Mexico, la plus vaste arène de monde ? On parle de réouverture mais on ne voit aucun cartel, aucune annonce concrète, des rumeurs…oui ! Comme à Bogota. S’agit-il du syndrome de Barcelone où l’autorisation formelle des corridas n’a été suivie d’aucune organisation concrète ?

Il faut se confronter au réel et ne pas être dans le déni. Il en est ainsi en Espagne où le mundillo devrait se méfier de la nomination d’un anti-taurin notoire au ministère de la culture. Ernest Urtasun s’est illustré ces dernières années en tant que député européen écologiste, défenseur du bien-être animal –il est l’auteur du projet de loi interdisant la corrida en Catalogne. Il n’a pas l’intention de renoncer à ses convictions –il l’a déclaré nettement- et le rapport de force à l’intérieur de la coalition hétéroclite qui a permis à Pedro Sanchez de garder le pouvoir est si fragile qu’on en est en droit de redouter le pire. Le milieu taurin espagnol, à l’exception notable de Victorino Martin, engoncé dans son conformisme, englué dans ses négociations de despachos et dans son obstination à se marier avec l’extrême-droite de Vox –en perte de vitesse-, n’a pas pris la mesure de cette nomination qui n’est pas un hasard.  Pourtant l’Histoire l’a montré, il y a toujours une facture au déni du réel.  

Bonnes fêtes à toutes et à tous.

Pierre Vidal