La nomination d’Ernest Urtasun antitaurin avéré, au ministère de la culture espagnole dont dépend la tauromachie est, ne nous y méprenons pas une déclaration de guerre à l’égard du milieu taurin. Sanchez veut un gouvernement de combat avec, comme perspective, l’amnistie des séparatistes catalans qui conduira à un référendum sur l’indépendance.

On sait –cela a été démontré largement par la presse française- que la Russie soutient les futurs amnistiés car elle mesure les bénéfices qu’elle tirerait d’une indépendance qui en entrainerait une série d’autres comme la Wallonie, l’Italie du Nord, le Pays Basque, la Gallice,  la Corse, etc. Ce choix a été durement critiqué par la droite espagnole mais aussi par la gauche : Felipe Gonzalez, horrifié des projets de Sanchez, montant au créneau.

Dans la bataille qui s’annonce, la tauromachie sera une valeur d’ajustement et le fait d’avoir nommé un anti-taurin féroce comme tuteur de la corrida n’est ni une erreur, ni  un hasard. C’est bien une volonté politique délibérée; Sanchez ayant bien pesé les équilibres politiques de son gouvernement. C’est un peu comme si nous avions Aymeric Caron ministre de la condition animale dans un gouvernement Mélenchon : on ne donnerait pas cher de notre peau.

La tauromachie a été toujours la victime de la politique et notamment du séparatisme il faut donc s’en éloigner. De ce point de vue le choix de la majorité du milieu taurin espagnol de se ranger  derrière Vox, a été inconséquent et désastreux. L’iconique Morante de la Puebla en collant des affiches pour Abascal, leader de la formation d’extrême droite, a une lourde responsabilité : Non seulement Vox n’a pas été élu mais il s’est effondré et ses ennemis l’ont utilisé comme un épouvantail pour cimenter une alliance contre nature.

La tauromachie espagnole, dans son existence même, est dans le viseur du gouvernement Sanchez. Il n’hésitera pas à l’utiliser dans le cadre d’une manipulation de plus grande ampleur. Le statut de Patrimoine Culturel n’empêcherait pas des décisions funestes et définitives puisqu’il peut être remis en cause par la majorité du congrès. Son abrogation est écrite dans le programme de Sumar le parti du nouveau ministre. On a vu par ailleurs que la contestation dans la rue n’ébranlait pas non plus Sanchez dans ses choix.   

Saluons la première analyse de Victorino à propos du ministre : “Ce que pense un ministre n’a rien à voir avec les décisions qu’il prendra plus tard (…) Les représentants publics de l’Espagne doivent gouverner pour le pays tout entier et pour son bien, quoi qu’ils veuillent ».  c’est frappé au coin du bon sens. Il faut s’en tenir à cette ligne et ne pas prêter le flanc à des récupérations politiques, d’où qu’elles viennent. La voie de la Raison doit prévaloir.

Pierre Vidal