Real Maestranza de Sevilla, 29 septembre 2023.

Corrida d’ouverture de la San Miguel.

Lleno de no hay billetes, grand beau temps,.

Toros de Garcia Jimenez et de Olga Jimenez.

José Antonio Morante de la Puebla, framboise et chantilly, et bas blancs : palmas et palmas.

José Mari Manzanares, Rioja y oro, salut au tiers et palmas depuis le callejon.

Pablo Aguado :Vert Empire et or : Oreille( de poids) et palmas.

Les toros très joliment présentés  de 4ans ( 4) et 5ans( 2)  étaient d’un poids situé entre 500et 530 kg, tous astifinos, belles têtes , robes luisantes, mais seuls les2et 3eme ont été a la hauteur des attentes.

Morante dans son jardin a fait vibrer dès les premières passes de capote, les olé sévillans soulignaient chacun des passages du bicho sorti en premier.  On eut droit à de magnifiques veronicas très lentes et soyeuses en marchant vers le centre.

Pas de brindis, une réception à la muleta dos aux planches par statuaires mains basses, on espère, mais la faena tarde tellement à démarrer qu’elle s’arrête et se conclut sur un pinchazo hondo qui tue.  Faible ovation et toro sifflé à l’arrastre.

A son second un pensionnaire d’Olga Jimenez, colorado caramel  et œil de perdrix, on devine vite qu’il n’y aura pas grand-chose à faire, et pourtant , stoïque, el de la Puebla oblige le toro à charger , main basse , c’est compliqué, le toro vient mais à regret !

Pinchazo, entière trasera  d’effet rapide  et ovation.  Le toro sort dans l’indifférence générale.

Le joli noir sorti en seconde position pour J M Manzanares est doté d’une tête très sérieuse, les pitons bien en avant, encornure large, ce toro a cinq ans et reçoit un vilain puyazo d’Oscar Bernal très en arrière.

Malgré cela JMM va enchainer, après trois doblones deux grands séries de derechazos avec changement de main.  Depuis un moment la musique joue et accompagne les gestes de l’alicantin. Il tente et rate un recibir et place une entière efficace.  Forte ovation et petite pétition d’oreilles.  Toro applaudi à l’arrastre.

Le cinquième renverse le cheval et prendra même une troisième maladroite .Le toro est violent et fonce vers le burladero pour voir ce qui se passe derrière…JMM commence sa faena sans brindis, teste la corne droite, conduit en le soumettant l’animal puis enchaine à gauche, ça passe encore , mais tout stagne, pas de progression dans la faena qui se termine par une bonne série à droite et une grande épée  , ovation.

Ovationné le torero ne sortira pas du callejon où il recevra une joie bordée d’applaudissements.

L’homme du jour et le toro du jour furent Pablo Aguado et son premier toro, un très joli negro astifino aux cornes blanches à pointes noires.Le jeune maestro le reçoit par  des veronicas plaines de classe et  le toro ira lui aussi voir ce qu’ily a derrère le burladero, tête très au-dessus de ses occupants.

Il reçoit sa première pique et Pablo Aguado lui offre un premier quite par chicuelinas basses, lentes, très ralenties, d’une suprême élégance.

Le toro retourne au chval sans se faire prier et de nouveau le matador  lui offre un quite à la veronica cette fois, suave, délicieux, d’une personnalité formidable, ENORME AGUADO,

Tout est lié, retenu, sans jamais la moindre facilité d’ordre spectaculaire, la classe est absolue, la suavité soyeuse et le bonheur de toréer de Pablo Aguado éclabousse la totalité de l’arène. Grande épée entière sur ce toro noble qui résiste et meurt en brave.

Unanimité de la pétition et oreille de poids.

Pour moi une des plus belles faenas de la temporada.

Le sixième a lui aussi une jolie tête , mais rien ne fera qu’il puisse ressembler au 3éme : une petite pique, un quite par veronicas, une deuxième petite pique… tout va vite , on sait que les choses s’arrêteront sans délai.

Une chose qui mérite d’être signalée : aucun toro ne fut brindé pendant cette corrida où seuls le 2eme et le 3eme ont brillé.Aguado à son sixième a cependant fait preuve d’un poder incontestable,et placé une demi épée concluante.

Palmas et toro sifflé à l’arrastre, lui aussi.. 

Quoiqu’il en soit, il nous reste les images de détails de Morante, d’un retour de la maestria de JM Manzanares,  mais  surtout , surtout, la douceur et la lenteur divines de Pablo Aguado avec son premier opposant.

Jean François Nevière