Photo Jean Dupin

La féria d’automne arrive et depuis des semaines il n’y a plus un billet à vendre à la Maestranza. Deux grands événements attendent le public : la despedida du Juli samedi et le retour de Morante de la Puebla annoncé deux fois et qui reprendra l’épée après un long arrêt vendredi avant de revenir dimanche. Pour ce jour crucial de vendredi Morante sera accompagné de José Mari Manzanares et de l’une des icônes du sud : Pablo Aguado qui a de nombreux fans en France aussi. Pablo était au début de ce mois l’hôte de la très active  «  Fundación Cultura Taurina » de Jerez présidée par Rafael Valenzuela. Une soirée dans les caves de la bodega Goa qui a connu un grand succès, puisque près de 200 personnes y ont participé. José Luis Galloso le torero du Puerto, une référence à la cape, s’était déplacé pour l’occasion et il a loué les qualités de capeador de Pablo. C’est dans ce cadre que nous avons rencontré Pablo né le 3 Janvier 1991 à Séville

-Maestro vous avez coupé une oreille à Dax cet été lors de la corrida d’El Pilar. Cela a été une faena importante qui a touché les aficionados. Comment avez-vous vécu ce succès ?

-Cela a été un bon moment, j’ai toujours eu de la chance à Dax cette année comme l’année avant. C’est une arène qui m’enchante et une aficion qui me plait beaucoup. J’aime y aller depuis que je suis novillero. Cette année je me suis senti bien avec le toro qui avait « peu de vie ». Mais j’ai su attendre et j’ai pu petit à petit construire une faena de qualité.

-Le public a attendu beaucoup avant d’entrer dans la fanea…

-C’est vrai car le toro ne transmettait pas beaucoup et ça n’était pas facile de créer un travail qui touche les tendidos mais je pense que j’y suis arrivé. L’aficion de Dax comprend bien les choses et  elle a su attendre que la feana prenne son envol.

-Avez-vous eu le sentiment d’avoir été bien compris par le public  ce jour-là ? Dans une autre arène, une arène du sud de l’Espagne vous auriez été peut-être plus soutenu, plus vite ?

-C’est possible mais chaque arène a sa personnalité. Une n’est pas supérieure à l’autre. Pas du tout. Le public de chaque arène a sa façon de voir les choses, de comprendre une faena, de la soutenir et pour ce qui concerne la faena de Dax le public a su attendre et voir la préparation qu’il  avait à faire devant le toro.

-Pensez-vous évoluer, aller vers un toreo qui ne soit pas identifié au « sud », mais un toreo plus universel ?

-Le toreo doit être universel quand tu fais ce que tu sens et que le public le comprend : c’est universel ; cela touche tous les publics de toutes les arènes du monde.

Itw. Pierre Vidal