Par Patrick Cauna

C’est douze ans après avoir reçu des mains de El Juli les trastos pour son alternative que Thomas Dufau a décidé de faire ses adieux à l’aficion locale, dans cette même enceinte chère à son coeur. Il lui restera sa ville Villeneuve de Marsan le 8 août et Nimes le 16 septembre avant de tourner définitivement la page.

Ambiance chargée, émotion partout autour du burladero.

Ses colistiers Rafaelillo et Alberto Lamelas le savent bien. Cette course n’est pas une course de plus.

La présence des toros de Luis Uranga, encore une ganaderia salmantine, Pedraza de Yeltes, rend l’ambiance un peu plus plombée. Sortiront 6 autobus double étage de PIcadilly Circus, armés façon sabre turc, tous parfumés au piment d’Espelette.

Rafaelillo et Alberto ont souffert et laissaient des passes à tirer ou peut être même des oreilles à couper sur le sable montois par manque de lucidité.

La gestion de l’émotion, du stress se travaille à grands coups de stages RH offerts aux cadres du CAC 40 ou des politiques. Thomas Dufau n’en a guère besoin car il est froid dans sa tête et professionnel des toros.

Toujours pointilleux et précis dans ce qu’il fait, il cherche le meilleur. Regardez ces deux séries de naturelles, de face, pieds joints dans le sable à l’ultime. Les muletazos tirés à son premier adversaire. Les épées ont failli, et malheureusement, les oreilles ne sont pas tombées.

La présidence du jour a vraisemblablement peu gouté ce qui se passait en piste. Envoyer un peu de musique à Thomas à son ultime adversaire aurait été de bon goût. Victor del Pozo, peon de Thomas, disait du Président qu’il était aussi souriant que sa voisine…à nous faire regretter les Lanati, Grué et consorts…

Heureusement, les repas de famille se terminent toujours bien…Portés en triomphe par ses partenaires de terna, vuelta chaleureuse et émouvante, comme son brindis à toute l’équipe avec des larmes par ci,par là…les plus belles, celle de son ami depuis tout petit torero Mathieu Guillon. Et celles, retenues, de son ami d’enfance Julien.

Porté a hombros par ses amis, il sortira de son Plumaçon le coeur lourd mais certainement soulagé du travail accompli.

Alors, si par cas, certaines places se libéraient dans notre et son Sud Ouest, du côté de Dax, Bayonne, Mimizan…

¡ Va por ti Maestro !

La vidéo du jour avec Alain Garrés http://www.corrida.tv/