Voici deux jours à Aguascalientes, plaza majeure du Mexique  avec la Monumental de Mexico et El Progreso de Guadalajara, une cogida énorme a failli coûter la vie à celui qui est depuis 20 ans le Numero UNO du Mexique Joselito Adame. Pris au molet par un brave toro de 500kgs de Mimihuapam le diestro a volé à quasiment trois mètres du sol, et retombé , repris par l’animal et laissé là sur le sable,  laissé pour mort comme le torero de Manet, allongé pieds joints.

Ce tragique évènement dont on ne sait encore quelles en seront les conséquences ( important œdème cérébral, outre la cornade  au mollet et un puntazo dans la bouche) a oblitéré le reste de la corrida.

Emilio de Justo a coupé une oreille, égal à lui-même, et a tué le toro qui venait de blesser Joselito.

L’extrême rapidité de la cogida nous a fait repenser à la blessure de José Tomas  dans ces mêmes arènes. Pas besoin de toros de 600 kgs pour distribuer les coups de cornes, les retournements ultra rapides  et l’acharnement au sol,  la corne cherchant l’homme abattu.

Tout cela nous a caché l’exceptionnelle ENTREGA du nouveau petit génie mexicain. On en parle depuis quelques années, on le voit peu, il a la planta comme Andrès Roca Rey l’avait dès son plus jeune âge.

Diego San Roman se met devant, se met dans les cornes et on pourrait penser, comme pour Roca Rey qu’il est sans peur et si sûr de lui que les dieux le protègent.

Il a néanmoins pris deux roustes à son premier auquel il a coupé ses deux oreilles, et au dernier les trophées maximum, deux oreilles et la queue !

Même si on a souvent l’occasion de voir des novilleros ou des matadors de la jeune génération issus des écoles taurines valeureux et techniquement au point, on reste souvent sur sa faim, faute d’engagement réel, de cette entrega dont la tauromachie a absolument besoin pour se justifier totalement auprès de ceux qui émettent un doute sur les , vais-je le dire, mièvreries esthétisantes , les coups de menton sans justification, quand presque plus aucun novillero ne se comporte comme tel : où sont- ils les tout jeunes diestros qui posent les banderilles, qui vont à porta gayola quand le vieux et formidable Manuel Escribano le fait lui, devant des toros de Miura !

Curieusement ce sont souvent les maestros d’Amérique qui osent le plus, voyez Isaac Fonseca !

Nos vœux de prompte récupération à Joselito Adame !et à Arturo Macias…

Nos vœux de triomphes  à venir pour Diego San Roman !

Et viva Mexico !

Jean François Nevière. Président de Mexico Aztecas Y Toros.