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Aignan: Christian Parejo triomphe dans les intempéries

Aignan dimanche corrida de Pâques. 1/2 arène.

Président : Pascal Darquier

Musique : Les Armagnacs

Cavalerie : Bonijol: nombres de rencontres

Metéo : Pluie vent et fraicheur; paseo retardé de 30 minutes pour débâchage de la piste. Entrée réduite.

Roman : silence et deux avis, silence

Christian Parejo : une oreille et deux oreilles

Solalito : salut et silence

Les organisateurs méritent des félicitations pour avoir sélectionné un lot avec une belle présentation, mettant en valeur des toros au physique irréprochable. Cependant, le comportement dans l’arène laisse à désirer.L’ensemble du lot s’est montré decasté, manquant de la vivacité et de la puissance attendues. Quelques-uns ont tout de même réussi à exprimer une certaine noblesse, offrant des moments appréciables. Malheureusement, le manque de bravoure a globalement marqué cette présentation, laissant un goût d’inachevé chez les spectateurs.

Roman

Dans l’arène, le toro est sur la retenue. Il part directement au cheval, sans intervention de la cuadrilla. Une série de doblones se déroule sous les applaudissements du public. Aucune mise en suerte n’est effectuée lors des deux dernieres pique La charge se révèle franche. Le toro a tendance à se diriger vers les planches. Les premières naturelles se montrent compliquées, alors que le public réclame l’estocade plusieurs pinchazos interviennent avant le coup fatal, le bajonazo, avis.

Ce quatrième toro présente le même comportement que les précédents. Lors des deux rencontres avec le cheval, le public crie contre le picador, exprimant son mécontentement. Roman entame par une série de derechazos avec application, et quelques applaudissements se font entendre en témoignage de son habileté. Les naturelles sont exécutées avec soin et profondeur, illustrant ainsi la technicité du torero mais sans alegria . Enfin, deux tentatives sont nécessaires, sans que le coup fatal soit véritablement dans l’esprit, marquant l’incertitude de l’issue dans cette épreuve.

Christian Parejo

Il accueille son premier toro avec alegría à la cape. Il reçoit une seule pique. Le matador réalise une belle série à la cape, captivant le public dès les premières passes. En plein centre, il cite de loin le toro qui charge avec détermination. Il a un bon sitio, et la série de naturelles transmet une belle émotion. La musique résonne, le président ayant judicieusement attendu avant de la lancer. Les derechazos suivants se déroulent près des planches. Mathieu Guillon intervient brillamment. Christian Parejo termine avec quatre manoletinas et conclut par une épée entière et efficace.

Le cinquième toro remate dans les planches. Christian Parejo réalise de jolies véroniques et le met correctement en suerte, recevant une seule pique. Mathieu Guillon est applaudi pour sa pose de banderilles. Le torero, appliqué dans ses faenas, fait vibrer le public avec puesto et alegría. L’émotion dans la faena de Christian Parejo est sincère, contrairement à Roman, il reussit à garder le toro dans le vuelo. Enfin, l’épée est exécutée de manière parfaite.

Solalito

Solalito accueille avec élégance, à la cape, un toro réfléchi, captivant les regards dès l’entrée en piste. Cependant, aucune mise en suerte n’est observée, bien que la charge se révèle franche. Le toro, manso, semble davantage participer à des rencontres qu’à un véritable tercio de pique. La série à droite se montre compliquée, mais Solalito parvient à offrir une série de naturelles exécutées avec douceur, lesquelles transmettent une émotion palpable au public. Dans un moment de tension, le torero se fait prendre violemment, laissant l’arène dans l’angoisse. Pourtant, il revient avec détermination sous les applaudissements chaleureux des spectateurs. La mise à mort complexe, met en lumière les difficultés de fixer le toro. Solalito tente à trois reprises avant de parvenir à conclure, suscitant avis et réflexions quant à sa prestation.

Solalito débute ensuite avec une série à la cape agréable, captivant l’attention du public par sa maîtrise. La première charge au cheval est marquée par une bravoure certaine, et dans un moment de tension, le cheval est renversé. Sous les applaudissements nourris du public, Solalito pose avec précision les trois paires de banderilles cherchant à montrer sa détermination à couper une oreille. Face à un toro manso, il parvient à exécuter quelques séries, démontrant son art et sa détermination. La série de naturelles en plein centre est exécutée avec une émotion palpable et une profondeur remarquable, laissant le public en admiration. Dans un dernier effort, Solalito réussit à fixer le toro pour les dernières derechazos, terminant sur une note vibrante. L’épée, bien que légèrement de côté, s’avère efficace et vient couronner sa prestation sous la pluie et dans la nuit et le froid.

Texte Nicolas Couffignal

Photos Roland Costedoat

Espagne: graves et nouvelles menaces sur la corrida

Selon le quotidien espagnol El Mundo de ce lundi:

« Le Congrès des députés débattra et votera dans un délai maximum de six mois s’il ouvre la porte à l’élimination de la protection juridique dont bénéficie actuellement la corrida en Espagne avec la prise en compte du patrimoine culturel dans une loi de 2013, selon Servidemia.

Cela est dû au fait que la Commission électorale centrale a annoncé lundi que 664.777 des 715.606 signatures de l’Initiative Législative Populaire (ILP) « Ce n’est pas ma culture », enregistrées dans cet organisme – basé au Congrès des députés – le 17 février, ont été certifiées.

L’ILP a dépassé l’objectif initial de 500 000 signatures après une collecte qui a duré ces derniers mois, après que le Comité du Congrès a accepté l’initiative de traitement en février 2024. Les 664 777 signatures validées dépassent les 500 165 de l’ILP taurin de 2012, qui a ouvert la porte à la réglementation de la corrida comme patrimoine culturel.

Le Conseil du Congrès dispose désormais d’un délai maximum de six mois pour inscrire l’ILP à l’ordre du jour de la séance plénière de cette chambre législative afin de débattre et de voter sur son examen. S’il y a une majorité de votes affirmatifs, le processus parlementaire sur la norme visant à déprotéger la tauromachie en tant que patrimoine culturel en Espagne commencerait.

L’ILP propose d’abroger la loi 18/2013 afin que le pouvoir d’interdire ou de réglementer les spectacles taurins revienne aux communautés autonomes et aux municipalités. Avant cette règle, les pouvoirs en matière de culture et de divertissement revenaient aux communautés autonomes et à quiconque décidait de les déléguer. Cependant, la loi de 2013 a établi un cadre juridique étatique qui prime sur les décisions locales.

Ce changement a eu des conséquences concrètes, comme l’annulation de la loi catalane de 2010 interdisant la corrida et de la réglementation baléare de 2018 qui empêchait la mort du taureau dans les arènes.

Selon l’Annuaire des statistiques culturelles du ministère de la Culture, les célébrations taurines ont diminué de 62 % entre 2009 et 2023, passant de 2 684 à 1 021 entre ces années. Un rapport du ministère de la Culture de 2023 indique que seulement 6,3 % de la population a assisté à un spectacle taurin l’année dernière. Sur ce pourcentage de spectateurs, 68 % ont accédé avec des billets gratuits ou subventionnés. Une enquête Ipsos de 2023 révèle que 77 % des Espagnols soutiennent l’interdiction de la corrida, un pourcentage qui atteint 82 % chez les moins de 35 ans ».

25 ans d’alternative Sebastien Castella à l’honneur pour la corrida des fêtes de Bayonne 2025

Les fêtes  de Bayonne 2025 s’annoncent prometteuses avec l’annonce du cartel de la corrida blanche des fêtes de Bayonne, après celle de la corrida rejon . 

Le mystère autour de la  figuras toute la semaine ajoute une dimension qui a réuni les aficionados bayonnais à la mairie vendredi soir.

 Les organisateurs ont voulu faire de cette corrida un événement. 25 ans d’alternative pour celui qui est devenu une figura du toreo et qui a triomphé de nombreuses fois dans les arènes de Lachepaillet. Il s’agit de Sébastien Castella. 

Lors de cette soirée, Yves Ugalde s’est exprimé devant une audience nombreuse, marquée par la présence du maire ainsi que des membres de la commission taurine.

Il va affronter seul l’élevage de la Ganadéria Pedraza de Yeltes  dont on garde ici à  Bayonne  le souvenir avec Daniel Luque qui a flirté avec l’indulto en 2019 lors de la corrida Goyesque .

Texte et Photos Nicolas Couffignal

LE NOUVEAU RÈGLEMENT DE LA TAUROMACHIE ANDALOUSE EST DÉSORMAIS OFFICIEL.

Le règlement, qui entrera en vigueur dans 20 jours, a été publié au BOJA (Journal Officiel du Gouvernement Autonome Espagnol). Le Journal Officiel du Gouvernement Régional d’Andalousie a approuvé officiellement ce lundi le nouveau Règlement de la Tauromachie ‘Andalousie , qui avait été approuvé mercredi dernier par le Conseil de Gouvernement , selon Jesús Bayort dans ABC de Sevilla.
« Du point de vue de la réglementation des aspects administratifs et organisationnels de la tauromachie, il a semblé nécessaire de mettre en œuvre le plus rapidement possible une réglementation juridique qui servirait d’outil de protection de la tauromachie sous tous ses aspects.
« C’est une responsabilité des pouvoirs publics, qui doivent protéger cet important patrimoine immatériel », explique le Gouvernement régional d’Andalousie.

Ce nouveau règlement met à jour la réglementation actuelle pour protéger les valeurs éthiques et esthétiques de la tauromachie, assure la promotion des fêtes populaires et protège et favorise leurs importants avantages environnementaux et économiques. Parmi les principales nouveautés du texte, selon le journaliste susmentionné, figure l’inclusion des corridas publiques comme un nouveau type de spectacle. De même, la classification inclut expressément les spectacles de recortadores et forçados ; L’accent est mis sur le respect des exigences en matière de santé et de
sécurité ; Les services médicaux sont réglementés de manière plus rigoureuse, en établissant des exigences minimales ; et le Registre des Présidents des Arènes d’Andalousie est créé . De même, le poids maximum des bovins dans les corridas avec picadors dans les arènes de troisième classe et portables est augmenté, et le poids de la carcasse est éliminé.

D’autre part, le nombre de taureaux de réserve qui doivent être disponibles lorsque plus de six taureaux ou jeunes taureaux sont combattus est également établi, et une disposition est prévue pour les spectacles mixtes dans lesquels trois taureaux ou moins sont combattus. De plus, une reconnaissance est établie pour les arènes portables et celles sans corrals.

Elle établit également la possibilité que, par un vote unanime de tous les matadors concernés ou de leurs représentants, l’obligation de tirer au sort puisse être exemptée dans les cas expressément spécifiés. Le règlement comprend soixante-dix-neuf articles structurés en dix-huit chapitres.

Le chapitre I, « Objet et champ d’application », qui comprend les articles 1 et 2, réglemente l’objet du règlement, le concept de tauromachie et les exclusions.

Le chapitre II, « Types de spectacles et d’arènes », qui comprend les articles 3 à 10, couvre de manière innovante les types de spectacles taurins, en élargissant la liste pour inclure les tentaderos publics, les recortadores et les forcados.

Le chapitre III, qui comprend les articles 11 et 12, est consacré au « Registre des Professionnels et des Entreprises Taurines d’Andalousie ».
Chapitre IV, « Garanties et assurances », réglemente dans les articles 13 et 14 la garantie que doivent fournir les entreprises organisatrices de spectacles taurins pour faire face aux obligations qui peuvent découler de l’organisation de spectacles taurins dans la Communauté autonome
d’Andalousie, en particulier les sanctions financières imposées pour les violations de ces réglementations, et les assurances qui doivent être contractées avant l’autorisation de tout spectacle taurin. Les montants exigés pour l’assurance responsabilité civile dans certaines sections et pour les accidents ont été modifiés pour les adapter à la réalité et rendre l’organisation de ces salons plus abordable.
Le chapitre V, articles 15 à 17, est consacré aux « Autorisations administratives », introduisant des nouveautés qui font référence à la simplification de la procédure et à son traitement électronique.
Le chapitre VI, articles 18 à 26, fait référence à « La présidence et ses conseillers, la délégation d’autorité et l’équipe vétérinaire de service », en introduisant des nouveautés importantes telles que la création du Registre des Présidents de Taureaux d’Andalousie.

Chapitre VII, articles 27 à 31, établit les « Caractéristiques des taureaux de combat », en se référant à leur âge pour les différents types de spectacles taurins, à l’état de leurs cornes et à leur poids, en
augmentant le poids maximum des taureaux dans les corridas avec picadors dans les arènes de troisième classe et portables, en passant de 420 à 450 kilogrammes, en éliminant le poids de la carcasse pour cause de désuétude, et en soulignant la nécessité que les taureaux soient inscrits au Livre Généalogique de la Race Bovine de Combat, car cela garantit et assure la pureté ethnique de la race de combat et sa sélection.

Le chapitre VIII réglemente dans les articles 32 et 33 « Le transport du bétail », avec des dispositions relatives au chargement, au déchargement, à la pesée et au séjour du bétail sur la place.
Le chapitre IX, articles 34 à 40, est consacré aux « Examens pré- et post-mortem », établissant comme nouveauté l’existence d’un examen unique pour les arènes portables et celles qui ne disposent pas de corrals ou de porcheries ; Le nombre de vétérinaires présents lors des
corridas où le taureau n’est pas tué est également réduit, un seul vétérinaire étant impliqué ; La réglementation des examens post-mortem est mise à jour et adaptée aux besoins réels, et il est prévu que l’organisme central de régulation compétent en matière de spectacles puisse déterminer la réalisation d’analyses post-mortem aléatoires dans les arènes qui ne sont pas de première ou de deuxième catégorie.
Le chapitre X, articles 41 à 45, se réfère aux « Opérations préliminaires et mesures complémentaires », établissant comme nouveauté la possibilité que par unanimité de tous les épéistes concernés ou de leurs représentants l’obligation de tirer au sort puisse être exemptée dans certains cas.

Les Cahiers du Cinéma : Un hommage à la culture taurine avec la couverture de Roca Rey pour le documentaire « Tardes de Soledad

C’est une belle mise en avant de notre culture taurine, souvent décriée par les anti-corridas, que propose le magazine « Les Cahiers du Cinéma » avec sa couverture mettant en vedette le torero Roca Rey pour le documentaire « Tardes de Soledad ».

La corrida, autrefois fréquemment traitée au cinéma à une époque où ses détracteurs étaient minoritaires, trouve ici un nouvel élan et un hommage cinématographique.

Aujourd’hui, défendre cette tradition relève du courage, au même titre que d’aller affronter les toros dans l’arène. Ce documentaire nous offre une occasion unique de plonger dans cet univers passionnant et controversé, en montrant le vrai visage de la corrida.

Soyons nombreux dans les salles pour découvrir « Tardes de Soledad » et soutenir ce témoignage culturel important. C’est un moyen de donner une voix à cette pratique ancestrale et de partager une part de notre héritage avec le monde.

Les cahiers du Cinéma 7,90 €

Nicolas Couffignal

RONDA !

Cayetano qui va se retirer en fin de temporada, en passe par le haut au toro n°132 de Garcigrande, à Ronda, le 9 septembre 2016. ©JYB archives

Ronda attire les touristes pour ses paysages vertigineux, son Ponte Nuevo d’où les prisonniers nationalistes furent jetés dans le vide pendant la guerre civile, mais aussi et surtout pour ses arènes mythiques.

Concours de calèches le premier jour de la féria, à Ronda. ©JYB archives

Les calèches sont une des marques de la féria: d’ailleurs, pour la corrida goyesque, les toreros arrivent aux arènes en calèches et sont précédés par un concours, le plus renommé d’Espagne peut-être avec celui de Séville, qui ouvre les cérémonies.

On sait qu’il n’y aura pas de féria à Ronda pour la deuxième année consécutive en 2025. Les travaux de mise aux normes de la plaza ne sont pas terminés et la toiture de tuiles a elle aussi besoin d’une rénovation. En attendant, on ne peut que visiter les arènes pour en découvrir certains caractères très spécifiques.

Les visiteurs des arènes qui passent par le toril, marchent sur les cendres d’Antonio Ordonez enterrées devant la porte. ©JYB archives

On sait par exemple qu’Antonio Ordonez demanda que ses cendres soient enterrées dans la plaza de Ronda, ce qui fut fait, symboliquement, devant la porte du toril. Mais on ignore qu’un autre torero Curro Guillen, mortellement blessé par la corne d’un toro de Cabrera, en 1820, fut lui aussi enterré dans les arènes. Le guide local affirme que son tombeau se situe dans le couloir des chiqueros, juste avant la sortie, d’autres (Wikipédia) que ses restes ont été découverts sous le sable à l’occasion de travaux.

Talanquère des arènes de Ronda. ©JYB archives

Parmi les caractéristiques des arènes, il y a ces talanquères, à moitié en pierre, à moitié en bois, peintes d’un gris qui échappe à la tradition du rouge habituel, et décorées de frises ou du sigle de la Reale Maestranza de Caballeria de Ronda.

A Ronda, pas de barrera le premier rang s’assoit les pieds dans le vide au dessus du callejon. ©JYB archives

Les places les plus recherchées par les spectateurs sont celles du premier rang, même si elles présentent un risque au cas où un toro réussirait à sauter dans le callejon. Mais le risque est faible, compte tenu de la hauteur des talanquères.

Costumes goyesques de Antonio Ordonez, Paquirri et Francisco Rivera au musée de la Maestranza de Ronda. ©JYB archives

Sous les gradins, un musée très bien conçu et riche en détails de grande valeur permet d’évoquer le souvenir des toreros ayant combattu en ces lieux depuis la création des arènes au 18 ème siècle.

Manzanares en véronique devant le toro n°80 de Garcigrande, à Ronda, le 9 septembre 2016. ©JYB archives

On sait que les arènes de Ronda sont un fief torériste et que ne s’y produisent que les toreros choisis par les descendants de la famille Ordonez qui en a la gestion. Les plus grands noms y ont donc toréé, dont Léa Vicens qui a participé à la traditionnelle corrida de rejon de la féria. Car dans les dépendances des arènes figure aussi une école d’équitation renommée et, comme dans toute l’Andalousie, le cheval est roi comme le toro.

Léa Vicens sur Betico banderillant un toro de Passanha le 11 septembre 2016. ©JYB archives

Pourtant les corridas de Ronda présentent quelques spécificités techniques: d’abord il n’y a aucun affichage des caractéristiques des toros dans l’arène: ni poids, ni âge, ni numéro d’identification: ici, c’est la tradition, et le public vient pour les toreros, pas pour les toros!

Toro n°26 de Toros de la Plata, rematant le burladero pour agresser son ombre, à Ronda, le 9 septembre 2016. ©JYB archives

Autre caractéristique de la plaza, le sortéo est ici intégral: on ne crée pas de lot après de longues discussions entre banderilleros de confiance, mais on tire simplement au sort l’ordre de sortie des toros: les 6 numéros des toros inscrits sur les traditionnelles feuilles de papier à cigarette sont mis dans le sombrero du mayoral et chaque « confiance » à tour de rôle tire un des papiers.

Véronique de Lopez Simon, dans le soleil de Ronda, au toro n°38 de Garcigrande, le 9 septembre 2016. ©JYB archives

Mais même sans féria en 2025, Ronda mérite une visite !

Le Ponte Nuevo de Ronda. ©JYB archives

Texte et photos JY Blouin https://facealacorne.fr/

La Soirée à la Peña Alegria : Clémente, l’homme et le Torero

La conférence organisée hier soir à la Peña Alegria a réuni un public varié, allant de Paris à Pouillon, tous rassemblés pour rendre hommage au matador bordelais pouillonais, Clémente. Le président de la Peña a ouvert la soirée en rendant un vibrant hommage au maestro, un rituel respecté lors de chaque événement.

Je mets l’accent sur l’homme et les valeurs de torero qu’il incarne à l’intérieur comme à l’extérieur du ruedo. Clémente est reconnu pour son attention sincère envers toutes les personnes présentes à la Peña.

Au cours de la conférence, divers aspects de sa carrière et de sa vie ont été abordés, soulignant le soutien de ses proches, la rigueur de ses entraînements, et les moments cruciaux qui ont forgé sa carrière. Parmi ceux-ci, on retient une journée mémorable passée avec la Peña Alegria et l’événement marquant où lorsqu’il a a tué huit toros à la Ganaderia Yonnet. Sa résurrection en tant que torero a été ponctuée par des corridas significatives, notamment celles de St Sever et de Gamarde, ainsi que celle de Victorino Martin à Istres.

L’année 2023 a été marquée par le succès pour le matador, chaque cartel ou opportunité de remplacement étant une occasion de briller. La temporada a été remplie d’émotions et de défis, notamment le combat psychologique après une cornada et la détermination à ne plus lâcher comme auparavant.

En 2024, malgré quelques regrets à l’épée.Il a également réalisé des faenas très relâchées à Tyrosse et a vécu une semaine mémorable avec l’indulto de Delicado, dont il a commenté la vidéo de Alain Garres. Il a ensuite enchaîné avec Neptune à Béziers, affrontant la difficulté du vent.

L’année 2025 commence avec beaucoup de tentaderos, un entraînement intense pour endurcir son corps en vue d’une temporada longue et exigeante. Clémente sait que chaque toro est une remise en question, et il prend chaque corrida l’une après l’autre à commencer par Arles avec Sebastien Castella pour l’alternative de Tristan Barroso. Une détermination renouvelée à chaque course pour chaque taureau qu’il va combattre.

Il exprime une envie profonde de construire une histoire d’amour avec les arènes de Dax. Clemente est sensible à la présence des jeunes présent dans les tendidos, il reconnaît qu’ils sont un maillon essentiel dans la transmission de la culture taurine. Un beau moment pour une soirée qui aurait pu durer très tard.

Texte et photos Nicolas Couffignal

Le cadeau de Noël de Sumar aux aficionados

Urtasun le ministre de la culture espagnol le plus anti-taurin de l’histoire

« Le front anti-corrida, principalement composé de partis d’extrême gauche qui soutiennent le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez, poursuit son offensive contre la corrida. Le parti Sumar, qui comprend la vice-présidente et ministre du Travail, Yolanda Díaz, et les ministres Ernest Urtasun, Pablo Bustinduy, Mónica García et Sira Rego, a présenté au Congrès des députés un projet de loi interdisant la fréquentation des mineurs et leur participation aux écoles de tauromachie.

Les partenaires de Pedro Sánchez réagissent ainsi à l’élimination par PP et Vox de l’interdiction faite aux mineurs d’assister à des spectacles de corridas aux Baléares après la modification de l’article 12 de la loi sur la protection des animaux approuvée par le gouvernement de la socialiste Francina Armengol.

En Espagne, les critères d’accès des mineurs aux arènes dépendent des communautés autonomes et, sauf dans le cas de la Galice, chaque fois que des initiatives prohibitionnistes ont été approuvées, elles l’ont été par des majorités de gauche ou nationalistes. C’est le cas de la Catalogne, où, avant l’interdiction totale de 2010, l’accès aux mineurs était déjà interdit des années auparavant. La tauromachie n’est actuellement pas interdite en Catalogne ni dans aucune autre communauté autonome. Au Pays basque, les enfants de moins de 16 ans doivent être accompagnés et dans d’autres régions, il n’y a pas de veto d’aucune sorte

Depuis l’arrivée de l’extrême gauche au gouvernement, il y a eu des attaques contre le secteur de la tauromachie. Pendant la pandémie, l’actuelle vice-présidente et ministre du Travail, Yolanda Díaz, toujours sous la tutelle de Podemos, a refusé d’aider les travailleurs du monde de la tauromachie. Le ministre de la Culture, Ernest Urtasun, anti-torero avoué, depuis sa nomination en remplacement du socialiste Miquel Iceta, n’a pas manqué une occasion de s’opposer à la corrida. Sa performance la plus remarquable à cet égard a été l’élimination du Prix national de la tauromachie et une certaine impolitesse avec des figures de la tauromachie telles que El Juli, qu’il a refusé d’applaudir lors de la Sumar, un parti gouvernemental avec le PSOE, a également promu, avec d’autres partis d’extrême gauche, une collecte de signatures pour l’abrogation de la loi 18/2013 qui protège la tauromachie en tant que patrimoine culturel espagnol. Avec la présentation de ce projet de loi pour la protection des enfants et des adolescents contre la violence de la corrida par le député Nahuel González López, un nouveau front de l’offensive de l’extrême gauche contre la corrida s’ouvre.présentation du dernier Prix national de la tauromachie.

Avec ce projet de loi, l’accès des mineurs aux spectacles taurins ainsi que leur participation aux écoles de tauromachie seraient interdits. Le texte souligne que celles-ci dépendent dans une large mesure des communautés autonomes et que dans le registre, elles sont passées de 55 en 2017 à 76 aujourd’hui. »

In https://www.libertaddigital.com/

Le cadeau de noël d’Arnaud Agnel

Arnaud Agnel qui a triomphé aux derniers Brindis d’Or, a décidé d’offrir au public un superbe cadeau de Noël : l’accès libre à la rediffusion de son spectacle.

« Afin de  remercier toutes celles et ceux qui  l’ont soutenu lors de la première édition des Brindis d’Or et lui ont permis de remporter le « Brindis d’Or 2024 »  dans la catégorie Culture avec son seul en scène ‘ « Je ne me sens bien, au fond, que dans des lieux où je ne suis pas à ma place » adapté du livre « Lettres à Juan Bautista »  de Yves Charnet, le comédien Arnaud Agnel a décidé de donner aux aficionados et au grand public la possibilité de voir ou revoir ce spectacle en leur offrant l’accès à sa captation intégrale, et ce pendant toute la durée des fêtes de fêtes d’année !!! Ce spectacle est donc disponible dès à présent à partir du lien« :

In https://facealacorne.fr/

A LA LECTURE DE L’ESCALAFON

La lecture de l’esclafon ce classement des toreros un peu archaïque mais qui fait foi dans le milieu, est révélatrice de la fragilité de l’activité tauromachique. Elle montre nettement la domination d’Andres Roca Rey qui a été le torero le plus sollicité l’an dernier et qui a eu le plus de réussite en termes de trophées dans les arènes les plus importantes, c’est-à-dire dans les arènes de première catégorie : les plus médiatisées et celles qui sont suivies par le public le plus nombreux. Après l’effacement du Juli, le Péruvien est devenu l’incontestable numéro un du moment, quoique l’on pense de son toreo.

Cette domination d’un torero non Espagnol est une première dans l’histoire et elle a des répercussions importantes dans son pays d’origine en passe de devenir le second pays taurin de la planète, inversant une tendance mortifère que l’on croyait irréversible au Nouveau Monde. Même si de grands noms colombiens comme Cesar Rincon, mexicains comme Arruza ou vénézuéliens comme César Giron ont peser considérablement en leur temps, la position de Roca Rey est inédite et il faut revenir aux meilleures années de José Tomas pour retrouver une telle polarisation.

Roca Rey est le torero taquillero, le seul sans doute en ce moment, suivi par un large public, jeune souvent, qui s’identifie à un toreo où la prise de risque est essentielle. On peut le comprendre: en changeant d’apoderado, en choisissant son frère Fernando plutôt que Roberto Dominguez, Andrés a décidé de modifier la planification de sa carrière, de rectifier son exposition sans doute exagérée car systématique et obéissant à des sollicitations trop nombreuses. Il veut toréer moins et gagner plus.

Au regard de son histoire personnelle, de ses succès, de ses ambitions et des terribles blessures reçues, il y a dans cette nouvelle démarche une incontestable légitimité -disons-le au risque de déplaire. Elle se traduit par un trouble dans les « despachos » qui seront bien obligés de se plier aux exigences de Roca car il est le seul à leur apporter une véritable garantie de réussite en terme économique. La rareté fait le prix il en est ainsi dans tout milieu économique ; on n’y échappe pas.

Le seul torero qui aurait pu contester la domination du Péruvien c’est le sévillan Morante de la Puebla. Il s’adresse à un public plus averti, plus âgé aussi et localisé d’abord en Andalousie, socle de la tauromachie. Il possède lui aussi un véritable magnétisme sur le public. Son génie s’appuie d’abord sur sa capacité technique à laquelle s’ajoute une inspiration qui enchante les amateurs Il s’adresse aux secteurs les plus conservateurs du public, à ceux qui se réclament du « toreo éternel », tout en possédant une régularité plus grande, et une capacité plus large que ses prédécesseurs Curro Romero ou Rafaël de Paula. Dans ce sens il n’est pas leur continuateur contrairement à ce que l’on prétend souvent.

Morante est aussi une affaire pour les empresas car ses fans, moins nombreux mais plus fidèles que ceux de Roca, plus motivés aussi, assurent son succès commercial. Mais le torero cigarero vieillit, il entre dans sa quarante-sixième année ce qui commence à faire beaucoup dans le toreo moderne et, surtout, il est touché par une maladie qui perturbe son parcours comme on l’a vu l’an dernier où il fut obligé d’annuler de nombreux contrats. Il a donc dû abandonner le groupe spécial de l’escalafon, les avant-postes, pour être rétrogradé. Les rumeurs disent qu’il va mieux désormais, qu’il pourrait faire sa rentrée pour le dimanche de Résurrection à Séville -date cumbre- et même à Olivenza avant cela. Faut-il y croire ? Ne prenons pas nos désirs pour des réalité ! La participation de José Antonio à la prochaine temporada est encore incertaine. Une hirondelle ne fait pas le printemps…

A côté de ces deux, qui ? Ni Talavante, ni Manzanares, ni Luque n’ont une côte d’amour semblable aux deux autres, une « force » équivalente. On les a vus et revus et, malgré leurs qualités, ils procurent au grand public une certaine lassitude. Ne perdons pas de vue que le départ de Ponce a rempli ponctuellement de nombreux vides, cet hommage réussi, cet adieu à une icône intemporelle, ne se reproduira pas en 2025. Certes des jeunes pétris de qualité arrivent sur le devant de la scène c’est le cas de Borja Jimenez, de Tomas Rufo et surtout de Juan Ortega le plus original. Dureront-ils ?  Auront-ils une capacité d’attractivité suffisante pour remplir les arènes principales ? Cela n’est pas sur.

En attendant, malgré des résultats brillants d’arènes importantes régulièrement mis en avant, on parle, en France, de placitas qui renonceraient cette année ou qui seraient tentées de le faire pour des raisons économiques. En Espagne la tauromachie revient sur la scène politique avec un nouveau projet de loi des antis et cela ne présage rien de bon. En Colombie, Petro tient bon dans son oukase et la tauromachie sera obsolète dans quelques mois. Le Mexique pays fédéral connaît encore des interdictions ici ou là (Etat de Chihuha) et les premières entrées de la temporada n’ont pas comblé espoirs des organisateurs.

Prudence donc : on ne sait pas de quoi l’avenir sera fait. 2025 sera une année compliquée.

Pierre Vidal

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