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Nîmes : Triste final pour Borja Jimenez fanny

Sixième et dernière corrida de la Feria de Pentecôte de Nîmes 2025. Deux tiers d’arène. Confirmation d’alternative à Nîmes des mains symboliques d’Espartaco.

Six Toros de Victorino Martín. plus de 2/3 d’arène.

• BORJA JIMÉNEZ : silence, silence, palmas après avis, silence, silence et silence. 

Cela aurait du être une fête ou au moins un bon moment de tauromachie avec des ingrédients des plus intéressants sur le papier. Malheureusement peu de choses à vous dire et vous montrer de cette corrida. Un lot de taureau bien présenté mais faible et de peu de race. A part le 3em plus solide qui a permis au torero de s’exprimer. On ne lui en voudra pas. Il a fait pour le mieux mais il était impossible ce soir de briller avec ces taureaux.

On peut s’interroger sur ces taureaux envoyés par l’éleveur car la désillusion est forte. Y a t il un eu un problème sanitaire entre le départ de l’élevage et la sortie dans l’arène ? c’est dur d’envoyer le torero pratiquement au « casse pipe » avec ce type de taureaux qui ont pourtant une réputation solide. Le 1er est noble mais faible et sans émotion, le second tête haute demi charge et avisé et le 3 em bon : Borja aurait pu lui couper une oreille sans ces 3 coups de descabellos. le 4em très faible et copieusement sifflé à la fin. le 5em presque insipide et le 6em..sans commentaire.

La feria de Nîmes de pentecôte 2025 bonne dans l’ensemble se termine sur un fiasco triste.

photographies Bruno Lasnier

Vic: pour la non piquée, les rapières gâchent la fête.

Photo Gil Mir

L’été s’invite ce matin dans les arènes Vicoises en présence d’une bonne
chambrée de spectateurs. C’est la journée des femmes, car en plus de nos 2 alguaziles préférées, le palco se compose de trois dames.

  Les 5 ganaderias françaises en concours ont présenté des pupilles de
qualité ; le Lartet meilleur crédité d’une vuelta, bons le Camino de
Santiago et l’Astarac , intéressants l’Alma Serena et la Espera.
Fernando Vanegas a invité Jérôme Bonnet à saluer à l’issue de la novillada.

Clovis blessé (tendons de la main droite) lors d’un quite donné au
premier éral de Mateos , la novillada s’est transformée en mano a mano; le meilleur des deux s’octroyant le 5ème.

    . Diego Mateos (rojo de la Rioja et azabache): applaudissements et
silence

    . Fernando Vanegas( purissima y azabache): vuelta, applaudissements
et vuelta.

Si d’Artagnan, maniait bien la rapière, nos deux novilleros ont échoué
dans cet exercice; dommage surtout pour Fernando Vanegas qui a dominé la matinée. Il nous avait marqué lors de sa 1ère piquée à Arzacq par sa maturité et son entrega.

Aujourd’hui sous les yeux de son frère Manolo, même impression. Il attaque le Camino de Santiago par deux bons capotazos, met le feu avec les banderilles. A la muleta, une série de doblones pour l’amener au centre. cité de loin le Camino prend 2 séries à gauche qui déclenche la musique, puis 4 à droite .2 pinchazos et une entière ternirent sa prestation. L’eral de la Espera sort vif , mobile. Fernando l’attaque avec una larga  de rodilla suivie de bons capatazos, même alegria aux banderilles, faena essentiellement gauchère avec un erale faiblissant des antérieurs sur la fin. La mise a mort a quelque peu trainé.

Sort en 5è position le Lartet vif aussi, bien proportionné. Après avoir partagé les banderilles avec Mehdi, Fernando attaque en doblones avec sa muleta, puis sur les deux rives, le Lartet mange la muleta sans jamais se lasser. trois fois hélas, la rapière était grippée. Diego Mateos nous a délivré une tauromachie stéréotypée; il accueille son Alma Serena a porta gayola puis n’arrive pas transmettre d’émotion; Il s’est fait dépasser par la fougue de l’Astarac, souvent accroché , faena hachée.

Le prix de l’acoso est revenu à Fernando Vanegas, le Lartet remportant
le prix du meilleur novillo.

Jean Jacques Joaniquet

Photos B. Caritey

Vic: Défi relevé par Morenito de Aranda, deux oreilles méritées

 Lundi de Pentecôte 9 juin, trois quarts ,  temps beau et chaud 

Six toros de Arauz de Robles et Flor de Jara 

Seule épée Morenito de Aranda, d’Améthyste et Azabache 

Oreille, ovation, ovation, ovation, oreille (protestée), silence (?)

Par quoi  faut-il commencer cette reseña? Parler l’un après l’autre  des toros? Cela risque d’être lassant.  Disons que les cinq premiers ont développé des qualités différentes et soulignons que le premier et le cinquième furent les meilleurs, leur encaste Santa Coloma faisant s’épanouir aussi les qualités du torero. Le premier était noble et sa réception a porta gayola fit démarrer la soirée avec ce parfum d’émotion qui sied aux plazas  toristas.   Brindis au public , toujours aussi suspicieux et peu chaleureux malgre le 29 ° du jour.  Heureusement le palco lança la musique, elle aussi un peu protestée par les plus coincés. Ce fut pourtant un très beau moment de tauromachie classique avec un Morenito calme et engagé qui fit tomber la premiere oreille. 

On ira plus vite pour les trois suivants dont  le deuxième, d’Arauz de Robles, negro  etait un manso con  casta.  

 Tout au long de la tarde Morenito prendra un soin particulier  dans la mise en place des toros pour la pique et en dehors de Gabin Rehabi, ces messieurs , ayant placé comme il convient leur cheval de face ou de trois quarts semblèrent mettre un malin plaisir à piquer très en arrière… Vic aurait dû les siffler davantage! 

Le troisième,un  Flor de Jara, plus costaud que les autres pousse fort aux piques et le picador est applaudi fort justement. Exception qui  conftme la règle. Deuxieme toro bravo de chez Cancela. 

Le quatrième est un Arauz de Robles castaño de cinq ans sacrément armé, voilent un  bien bâti qui prend sans mégoter trois piques dont deux affreusement placées, en arriére ou dans l’épaule.

On devine que ce toro sera compliqué et avec du genio, ce qui n’empêcha pas le diestro de nous offir en début de faena des doblones superbes, d’un classicisme d’école; juste après un émouvant brindis à L’idole Historique de Madrid, Morante de la Puebla. Voilà pour ceux qui n’ont pas d’yeux pour voir qui est José Antnio Morante de la Puebla., Il est souvent bon de rappeler à ceux qui doutent certaines verites dans l’art. Final catastrophique avec un affreux bajonazo qui prive  le matador d’une oreille quasi certaine si… Toro applaudi à l’arrastre. 

Vint le cinquième, à mon avis de très loin le meilleur, dépassant le premier par la complication qu’il offrit au torero . Cardeno Oscuro, bien fait, de presque six ans. A cet âge  le toro de combat rélgléchit un peu avant de charger   avec des intentions pas toujours très claires. . Grande faena sur les deux bords  avec  de temps à autre pour permettre de reprendre leur souflle au torero et au toro, et on repart pour des séries très belles  templées et sereines. 

L’épée fut tendida  et un peu trasera  et nécessita l’usage du descabello.   Petite pétition et protestation véhémente des intégristes, l’OREILLE tomba, ô combien méritée. 

Le sixième de la ganaderia concurrente ne put pas sauver l’honneur, il était violent, parado et dévisageait le torero il insistait ce mal élévé il était “miron” et avait une corne droite possiblement assassine. 

Ce qui fut intéressant ce sont les toques vocales très forts pour encourager le toro à entrer dans la muleta et à suivre le bras de Morenito.  Pauvre Morenito usé, épuisé, avec probablement une déhirure  musculaire . 

Le sixième fut le seul à ne pas être applaudi à l’arrastre. 

2heures 55 de festejo avec trop de temps passé aux piques surtout quand elles sont mal données. 

Jean François Nevière 

Photos B. Caritey

Nîmes : grand mano à mano à cheval ce matin

Presque plein. Toros de Fermín Bohórquez, bien présentés et de bon jeux globalement.

• DIEGO VENTURA, oreille, deux oreilles et deux oreilles et la queue.

• LEA VICENS, ovation, deux oreilles et oreille

Apothéose de Diego au 5ème taureau. Du rejón initial, punitif, au coup fatal, tout a été un délice de finesse, de précision et de maîtrise sur les dos d’« Oro Negro », « Quitasueño » et « Guadiana ». La foule, en extase, l’a récompensé avec les plus beaux trophées : deux oreilles et une queue.

Lea Vicens a été la meilleure avec le quatrième taureau. La cavalière avec Joker, et surtout son cheval vedette, Bético, a enflammée la foule à plusieurs reprises. Elle a parfaitement visé juste et tué le taureau de suite et a récolté deux oreilles.

Photos JF Galeron

CORRIDA DE BIENFAISANCE : MADRID SE REND A MORANTE

Madrid, Beau temps, 25° à 19h, Présence de l’Infante Elena en barrière, Hymne national à l’issue du Paseillo.
6 toros de JUAN PEDRO DOMECQ du genre à ce qui se fait de mieux pour l’expression des toreros, des toros « artistes » braves à la pique et nobles à la muleta, pour :

MORANTE DE LA PUEBLA : Oreille et Oreille, sortie apothéotique par la grande porte.

FERNANDO ADRIAN : Oreille et Silence.

BORJA JIMENEZ : Silence et Silence.

Le public était venu pour Morante, les aficionados étaient venus pour Morante, l’Infante était venue pour Morante, le Président était venu pour Morante, les toros étaient venus pour Morante. Ils voulaient tous venger la négation d’oreille infligée par le président de sa prestation précédente lors de la corrida de la Presse.

Morante, obligé à saluer avant la sortie de son premier toro, ne les a pas déçu. Il leur a tout donné de son art incomparable depuis les véroniques de réception de son premier toro jusqu’aux naturelles de face à son second opposant, en passant bien entendu par les demi véroniques « de la maison », les chicuelinas serrées, les passes de la droite liées dans un mouchoir, les naturelles à muleta plate, sublimes, les pechos, les trincherillas, les inégalables Kirikiki, les desplantes sévillans, tout, tout, il a tout donné, le sourire aux lèvres.
Bien sûr les puristes, du moins ceux qui ne sont pas encore ensorcelés, diront qu’à part les dernières naturelles de face les passes de muleta furent données les pieds de profil, et que la seconde estocade était moins bien placée que celle qui avait motivé le refus d’oreille à la corrida de la Presse du 27 mai, mais il y a des jours où il faut savoir ne pas être puriste, même le tendido 7 l’a compris aujourd’hui en n’envoyant pas le moindre sifflet.

Passé après un tel monstre de tauromachie n’est pas chose facile, Fernando Adrian a relevé le défi et à su couper lui aussi une oreille après une faena complète depuis les doblones initiaux donnés genoux en terre jusqu’aux Bernadinas finales précédent une belle estocade.

Borja Jimenez n’a pas démérité avec le lot de toros le moins bon, mais ses multiples pinchazos le privèrent de toute récompense. Et puis ce n’est pas, à notre avis, un torero pour toros « artistes » comme les appelait le fondateur de cette ganaderia trois étoiles pour les grandes occasions.

Et puis, et puis, depuis ce jour le Morantisme n’est plus une secte, c’est une religion, la capitale s’étant rendu, après Séville et tant d’autres villes, au culte du Cigarero.
Alcaraz, la Roja, Morante, l’Espagne est décidemment bien servie cette année.

EXIR

Nîmes : belle prestation de Perera qui coupe 3 oreilles et Clemente blessé

Nîmes 2025. Plus de 3/4. 

Toros de Robert Margé

• MIGUEL ÁNGEL PERERA, vuelta al ruedo après pétition, oreille et deux oreilles à celui tué pour Clemente.

• JUAN PABLO SÁNCHEZ, silence après avis et vuelta al ruedo après avis.

• CLEMENTE, oreille et blessure.

Un torero heureux qui sort par la porte des consuls des arènes de Nîmes. Et un autre valeureux et vaillant qui est à l’infirmerie après avoir triomphé le matin. C’est la grandeur et l’incertitude de la corrida. Un lot de Margé bien présenté, pas facile (le troisième compliqué et avisé) et deux voir trois intéressants (6em, 5me et 1er voir 4em dans une moindre mesure)

C’est au 6em taureau qui était prévu pour Clemente (le meilleur du lot) que nous avons vu toute la puissance, le pouvoir et la force de Miguel Angel Perera. Quel domination avec des enchaînements de qualité sur les deux cornes. Des Luquesina à la mode Perera incroyables en fin de faena à faire rougir Daniel Luque. Une épée entière sur le côté mais le président ne peux résister à la pétition énorme du public pour les deux oreilles. Un travail d’orfèvre sur le premier taureau mais une demi épée qui refroidi le président pour l’octroi d’un trophée. Contrôle et domination sont au programme de la faena de Perera à son second taureau qui est de moins en moins clair et qu’il tue correctement. Miguel est dans un bon moment : en effet sans ses échecs à l’épée il aurait coupé dernièrement des oreilles à Seville et à Madrid. Un vétéran encore là et avec qui il faut compter.

Clemente revient cette après midi après son succès important de ce matin. Son premier toro n’est pas clair depuis le début. Gros effort de Clemente qui le sort de la querencia. Plusieurs séries portent sur le public. Il est avisé plusieurs fois. Ca va à mas et des muletazos font rugir le public. Peut être une série de trop ? Le taureau le soulève et on craint le pire. Il revient avec un jean car l’habit est très déchiré pour réaliser encore une belle série à droite proche des planches et une belle mise à mort après deux pinchazos. Clemente est rentré dans le cœur des nîmois aujourd’hui.

Il a été opéré aux arènes d’un coup de corne dans les parties intimes puis envoyé à l’hôpital pour des examens approfondis

Le premier taureau du torero mexicain Juan Pablo Sanchez est très armé. Il a une charge désordonné mais le torero se met devant. Le manque de classe du taureau ne lui permet pas de briller malgré un engagement respectable. 1 estocade au 2em essai et 1 descabello. A son second taureau de meilleur qualité il nous montre qu’il est capable d’en découdre et réalise de bon muletazos qui portent sur le public. La mise à mort est efficace mais deux descabellos ternissent le final

Photographies et texte Bruno Lasnier

Vic, Ah! si le ramage avait été à la hauteur du plumage …

Vic-Fezensac. Troisième corrida de la Feria 2025. Casi lleno. 

Toros de Dolores Aguirre, le troisième ‘Cigarrero’, nº55, vuelta al ruedo, protestée (pitos au palco).

https://twitter.com/i/status/1931762856334164437

• FERNANDO ROBLEÑO, palmas y silence.

• DAMIÁN CASTAÑO, silence et silence.

• JUAN DE CASTILLA, ovation et saluts et silence.

Le président Cabannes a rendu un hommage à Fernando Robleño pour sa despedida de Vic où il a effectué 10 paseos.

Toros de Dolores Aguirre superbement présentés, le plus beau lot que l’on ait vu jusqu’ici. Trapio et cornes sans reproches. Tous dans le style traditionnel de la maison : manso con casta avec plus ou moins de caste et plus ou moins de difficultés à la gérer. Cela a donné des tercios de piques dont 3 au moins extraordinaires comme on les aime à Vic. C’est là que la division d’opinions intervient : certains spectateurs estiment que les toros sont « tués » quand on leur donne 4 piques et qu’il n’y a plus de faena possible derrière, d’autres que chaque toro même manso a sa lidia et que les maestros expérimentés doivent savoir la gérer.
Fernando Robleno hérite d’un manso encasté qu’il fait piquer légèrement. A la muleta, le toro suit avec caste et poder, plus noble qu’il n’y paraissait initialement. Ses séries ne pèsent peut-être pas assez sur le toro qui est mis difficilement en suerte pour l’estocade engagée avec sincérité, mais tombée ce qui limite le succès à une ovation.
Son second est plus manso qu’encasté même s’il va seul à 3 reprises au cheval où il pousse, mais en sortant suelto dès la 2 ème pique. A la faena, le toro derrote beaucoup, est lidié à mi-hauteur, mais l’échec à l’estocade ne lui vaut qu’un succès d’estime pour sa longue carrière devant les encastes dures.

Damian Castano hérite d’abord d’un toro superbe qui remate les planches et subit 3 piques, plantées dans la même cible, traseras et pompées dont 2 carioquées ! A la faena, ce toro charge dans 2 séries de derechazos de bonne facture, puis le manso domine l’encasté et il se réfugie aux planches. A l’estocade, mise en suerte impossible et estocade trasera et atravesada plus un descabello.
Le 5 ème sort abanto et se réfugie au centre où Castano va le chercher. A la pique il pousse un peu avant de sortir suelto à 4 reprises. L’opinion générale est que c’est un manso perdido. Pourtant par une grande série de doblones, Castano améliore la charge et poursuit en derechazos poderosos. A gauche, le toro est plus réservé. L’estocade, demie après pinchazo sera tombée.

Juan de Castilla voit sortir son premier en Dolores, mais l’accueille par de belles véroniques genoux fléchis dès qu’il réussit à le fixer. Le tercio de pique sera énorme avec une première puya poussée jusqu’aux planches, les suivantes étant plus légères mais avec engagement du toro. Aux banderilles, le toro charge moins, accusant ses 4 piques. L’entame de faena est à genoux en derechazos puissants. Castilla enchaine sur 2 séries à droite aussi exigeantes sans laisser souffler son toro, qui se couche : cela déclenche une bronca imméritée au président pour avoir laissé porter la 4 ème pique. A gauche, le toro relevé n’a qu’une charge molle mais suit car le matador se croise. Malheureusement, l’estocade sera un bajonazo de catégorie.

Le président au vu du tercio de pique accordera la vuelta au toro. Le 6 ème sera plus manso, bien qu’il pousse à la première pique mais sort suelto aux suivantes. Après les doblones d’entame et une première série à gauche, le toro part aux planches et il sera impossible d’en tirer quelque chose. L’estocade trasera et presque tendida nécessitera 3 descabellos.
Une corrida de Dolores Aguirre qui renforce une nouvelle fois le dicton : chaque toro a sa lidia !

Photo B. Caritey Texte JY Blouin

Nîmes : Daniel Luque et Clemente ensemble par la porte des consuls

Taureaux de Victoriano del Río, globalement bien présentés et de jeu intéressant. 3/4 d’arène.

 DANIEL LUQUE, oreille et deux oreilles

• JUAN ORTEGA, ovation et silence

• CLEMENTE, deux oreilles et oreille

Une grande matinale pour Clemente.

Une corrida de Victoriano del Rio homogène et plutôt bien présentée pour Daniel Luque, Juan Ortega et Clemente.

Une matinée ensoleillée mais avec des rafales de vent irrégulières qui vont contrarier la continuité de certaines faenas.

Ce que fait Luque est empreint d’une apparente facilité à laquelle il ne faut pas se fier. Il voit les difficultés du premier avant de prendre la muleta et débute par quelques passes de châtiment. Le toro en sort dominé, même s’il fera ensuite quelques écarts sur les deux côtés . L’autorité, et le talent, de Luque lui permettent de conduire la charge et contrôler le danger. Ce contexte lui permet de couper une oreille après une estocade efficace. Avec le quatrième, je n’avais jamais vu Luque comme ça. Le temple. Une faena toute en douceur dès la première passe. Jusqu’aux luquesinas finales! Malgré une légère accélération pour provoquer les avant-dernières embestidas. Deux oreilles.

On connaît le temple de Juan Ortega. En plus aujourd’hui il avait envie. Malheureusement il n’a pas été gâté au sorteo. Avec le deuxième, il ouvre immédiatement le compas sans exagération. Le charme va-t-il opérer ? À gauche la charge est plus heurtée. Le son n’est plus le même. La fadeur de la bête limitera le résultat en une ovation. Le manque de transmission et le peu d’options offertes par le cinquième suffisent malheureusement à résumer la situation.

Clemente démarre la faena du troisième nonchalamment appuyée à la barrière avant de gagner le centre avec élégance. Il prend immédiatement la gauche pour des naturelles profondes. À droite la charge est beaucoup plus courte et il s’adapte en s’enroulant le toro après la hanche. Il arrive à amener la faena, mais aussi le toro, crescendo. Deux oreilles. Beaucoup d’espoir de voir un grand toro avec le sixième. Il part de loin au cheval et pousse droit. Clemente joue le jeu et le replace aussi loin. Rebelote. Un début muletero vibrant à genoux par statuaires. Il se relève et égrène quelques savoureuses pépites de la main gauche : kirikiri pour s’éloigner des cornes, trincherilla, dédain, … Las, le toro baisse de ton et la faena avec. Oreille malgré deux pinchazos sincères.

Dans cette ambiance de fête, la sortie de deux toreros par la porte des consuls paraît équilibrée. Une récompense pour Juan Ortega aurait pu dans ce contexte s’y rajouter sans faire rougir.

Photographies Bruno Lasnier et texte Michel Naudy

Corrida concours de Vic: Le Prieto de la Cal en vedette

Le vainqueur: « Farolero » de Prieto de la Cal

Trois toros importants ( Miura,Prieto de la Cal et Pallares). Un grand José Garrido, une oreille de Farolero. Bravo Vic pour cette corrida et merci à Onetoro d’avoir diffusé ce festejo toriste. 3/4 d’arène.

Toro dans l’ordre de lidia de Miura, Prieto de la Cal, Villamarta, Conde de la Corte, Pallarés et Pagès-Mailhan.

Esaü Fernandez Brun et Or: silence et silence

José Garrido Bleu marine et Or: oreille et ovation après avis 

Roman: Bleu Pâle et Azabache : silence après avis et silence après deux avis

Public glacial et sifflant sans motif, sans doute quelques aficionados qui ne voient que trois corridas par saison. Les commentateurs de la télévision ont fait plusieurs fois remarquer l’absence de musique, même si dans ce style de toreo guerrier la musique est moins indispensable que dans les séries dansantes de certains toreros livrées à des animaux plus commodes. 

Le ruedo de Vic est minuscule et les toros paraissent donc d’autant plus impressionnants. Tous cinqueños, deux de presque six ans. 

Toro de Miura

Esaü Fernandez a hérite du premier toro, un MIura tout à fait dans le type de la maison, portant le nom mérité de Defensor, 5 ans, Cardeno claro, noble et qui accepte de se faire placer par son matador à des distances variables du cheval, tout près d’abord, puis plus loin puis très loin. Defensor hésite, puis se livre un peu. Durant la faena il se montre meilleur su la corne gauche, semble réfléchir avant d’entrer dans la flanelle, sa noblesse se confirme mais  c’est un Miura et il n’est pas absolument clair. 

Silence à l’arrastre et silence pour le matador après deux demies et un descabello. 

A son second adversaire Esaü Fernandez voit débouler le Conde de La Corte, avec ses fines et longues cornes blanches, il reçoit deux bonnes piques pour  lesquelles le varilarguero est applaudi. 

Mathieu Gullon est poursuivi capote en main par le bicho, lâche  sa dernière protection, s’entrave et tombe au sol, le toro le piétine et cherche à l’encorner  sans y parvenir, Mathieu a eu très très chaud.*Dans la muleta ce toro est collant, “andarin”, il est difficile à fixer et tombe à la deuxième épée. 

José Garrido est venu à Vic avec son apoderado qui connait fort bien cette plaza, Lopez Chavez. 

Toro de Prieto de La Cal

Farolero, le grand toro de la matinée est un Prieto de la Cal absolument semblable à tout ce qui sort de chez Tomas Prieto: un Jabonero claroo couleur si pâle qu’il en parait moins gros et fort que la réalité. Il est à fond dans le capote, très mobile et vif.  Garrido s’emploie avec un art consommé à placer à diverses distances de la pièce montée par Javier Sanchez , le probable vainqueur de tous les picadors de ce jour.  Trois piques raisonnables qui permettent la quatrième avec une pique de tentadero  et non comme on pouvait s’y attendre avec  une réception au regaton.Avec une présence formidable près du cheval, à la sortie d ela quatrième pique, Garrido offre deux chicuelinas superbes rématées par une demi-veronique qui plante là le toro. 

Manifestement José Garrido ne veut pas tricher en offrant trop de toile au toro, au contraire il réduit la voilure et c’est dans une petite muleta , sur la droite et la gauche  qu’il va bâtir une faena allurées, templée, le toro se rend  et c’est somptueux. Le public oublie les olé qui ailleurs qu’a Vic auraient fait vibrer les gradins. Le président Charpiat ne doit pas être  mélomane  puisqu’à aucun moment de cette grande faena il n’a jugé utile de faire jouer la musique des Armagnacs, pourtant une des meilleures  et largement, de la région.   Garrido qui est un très bon torero sait aussi se montrer élégant en allant brinder Farolero à Tomas Prieto de La Cal.De la barrière Lopez Chavez conseille   son ami, son confrère , et le message passe. 

Il tue d’une entère sans défaut : grande épée , grande oreille ! Mais le vicois a le mouchoir radin, et le président Charpiat a attendu  pour enfin autoriser que ce toro superbe laisse une oreille à José Garrido. Enfin ! 

Toro de Pallares

Le toro de Pallares, un très beau et costaud Santa Coloma gris aux cornes vers le ciel pouvait avec un brin de chance en plus laisser aussi une oreille au matador de Badajoz, second de son lot, et  il faut le dire, meilleur lot de toros. 

Le Picador Aitor Sanchez  a bien piqué. Là encore quatre piques( trois +une) mais rien à voir avec certains châtiments criminels donnés quelquefois dès le premier puyazo.Ce toro de Pallares est  noble et humilie bien dans le capote, laissant présager un troisième tercio plein d’alegria.Mais ce toro change et se montre exigeant, attention au placement! Le toro regarde beaucoup le torero et il faut à Garrido de la science et de la méfiance pour lancer des passes qui lui évitent de se retrouver sur les cornes très hautes  et s’apercevoir que le pupille de Pallares, n’humilie plus et présente un danger immédiat.  Dans le callejon Lopez Chavez conseille d’abréger.  C’etait une faena pour aficionados confirmés et le public encore une fois est resté froid. 

Roman que l’on aime beaucoup pour toutes ses qualités de torero et d’homme, ce n’était pas son jour il a  raté deux fois ses mises à mort, écopé de deux avis à son premier et d’un à son second. 

Toro de Villamarta

Blessé gravement l’an dernier à Vic il a pourtant le cran de s’aligner dans une corrida dont on est en droit de redouter les difficultés. Son premier un Marques de Villamarta imposant , dur, violent à tout moment, il a su avec beaucoup de technique lui faire baisser la tête et même lui imposer des passes en rond alors que le toro entrait avec brutalité dans la muleta.  Ce très gros et très fort toro manso aurait pu valoir une oreille à Roman s’il avait tué”au premier coup d’épée mais  deux avis et je ne sais combien de descabellos… Dommage. 

Toro de Pagés Mailhan

On ne dira presque rien du Pagès Mailhan’ origine Fuente Ymbro) , negroe salpicado, lent à la détente, tardo  au possible. Toro sans aucune classe, le torero a été tout le temps au dessus de son opposant, mais il fallait le tuer  et ce fut la croix et la bannière.  On reverra Roman  et tout ira mieux! 

Jean François  Neviere.

Photos Bertrand Caritey 

Meilleur Toro: FAROLERO de Prieto de la Cal 

Meilleur Torero: José Garrido 

Meilleur Picador: J Sanchez 

Meilleur Banderillero: desierto.  

Meilleure Faena José Garrido à Farolero. 

Nîmes samedi soir : Manzanares par la porte des consuls

Un nouveau lleno pour la corrida de Nîmes ce soir. Toros de García Jiménez (le 5em changé)  et Olga Jiménez (second).

• SEBASTIÁN CASTELLA, silence et oreille

• JOSÉ MARÍA MANZANARES, deux oreilles et une oreille avec pétition de deux

• LALO DE MARÍA, silence et silence

Castella bien et très professionnel à son premier taureau mais ça porte peu sur le public…Un pinchazo , 1 avis, une entière sur le côté. Il n’a pas eu le meilleur lot de taureau et il a eu chaud à son second taureau. En effet, alors que ça se passait plutôt bien en début de faena : sur une naturelle le toro le soulève. Impressionnant ! mais il continue comme si de rien n’était puis se rapproche du taureau pour réaliser un arimon caractéristique de la maison. Le public adore. Quel courage et ténacité. 1 pinchazo, une 1 entière et 1 oreille.

Belle après midi de Manzanares. Il était détendu dans le patio avant d’entrer dans l’arène. Toujours aussi majestueux et aujourd’hui dans un bel habit bleue méditerranéen. Il profite du second taureau de l’après midi (sûrement le meilleur des six) et nous sert de beaux muletazos sur les deux bords. Un peu rapide mais avec bon enchaînement. Grand mise à mort à recibir d’effet rapide et il récolte deux oreilles. La seconde excessive, mais ça fait quand même plaisir de voir Manzanares comme cela. Avec beaucoup d’application il construit une faena petit à petit à son dernier taureau mais il réalise surtout un ENORME recibir. Le taureau mort debout de suite. 1 oreille avec pétition de 2.

Lalo de Maria est bien avec son premier taureau mais il a manqué ce supplément d’âme qui fait la différence et la mise à mort n’est pas idéale. C’est difficile de briller à côté des deux stars de tauromachie qui sont avec lui aujourd’hui. A son second c’est plus compliqué mais il s’accroche par contre la mise à mort est longue et difficile.

Texte et photographies Bruno Lasnier

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