Le Bolsin de Bougue est désormais une étape incontournable de la temporada du Sud-ouest. De nombreux maestros actuel ont foulés ce ruedo au cœur des Landes. Les organisateurs prévoient une compétition où les trois places pour la novillada de l’après-midi seront déterminées par un jury ainsi que par le vote du public.
Les novilleros se qualifient devant des vaches de la Ganaderia Camino de Santiago de Jean Louis Darré.

Public : 4/10 d’arènes
Metéo : printanière
Cavalerie : Bonijol

Le lot de vaches âgées de deux ans partage un trapio identique mais révèle des comportements inégaux. Lors de la pique, elles s’élancent toutes de loin, sauf deux qui se démarquent par leur nature encastée, affirmant leur singularité. Le ganadero remarque de la fixité aussi présent lors de ce tentadero.

Leo Pallatier ( Ecole Taurine El Yiyo Madrid) :
La vache s’élance avec une charge courte, révélant un manque de force évident. À plusieurs reprises, elle retourne au cheval, sans jamais véritablement s’imposer.
La faena à la cape se déroule de manière brusque, sans fluidité. À la muleta, le torero tente de reprendre l’avantage, mais il finit par se faire dominer, laissant transparaître la supériorité de l’animal dans ce duel déséquilibré. Sur ces deux passages.

Pablo Hernandez ( Ecole Taurine Adour Aficion Cauna) :
Il y a de la douceur dans les naturelles. Chaque mouvement est fluide, chaque geste précis. Il trouve un bon sitio, bien placé, en parfaite harmonie avec la vache . La domination dans les derechazo est évidente, imposant son rythme et son autorité. Pourtant, sur la seconde vache, il est un peu débordé, cherchant à reprendre le contrôle face à l’animal plus imprévisible.
Romero Aparicio : Qualifié chef de lidia
Dès son entrée en piste, le torero peine à donner de la profondeur à ses premiers derechazos sur sa première vache. Pourtant, progressivement, la faena prend de l’ampleur, gagnant en rythme et en intensité.
Sur la troisième vache, la lidia se distingue par une cape bien maniée, affichant une maîtrise propre et élégante. Le torero imprime alors une touche de douceur dans sa faena, une finesse qui ne manque pas de séduire le public.
Javier Torres « Bombita » (Ecole Taurine Ubrique) :
Sous un ciel limpide, le torero entame une jolie faena, cherchant à captiver le public. Quelques applaudissements fusent çà et là, témoignant d’un soutien mesuré. Dans les naturelles, son geste reste brusque, manquant de fluidité et de délicatesse. La vache, hésitante, ne trouve pas de repères sous sa muleta ; il peine à la fixer, ne parvenant pas à exploiter ses qualités. L’ensemble manque de douceur et de profondeur. La série s’achève sans éclat, laissant une impression mitigée dans l’arène.
Alvaro Briones indépendant :
le novillero livre une faena propre, maîtrisée. Malgré la difficulté de la vache, il parvient à tirer quelques naturelles, trouvant par instants un bel équilibre. À la cape, sur la cinquième vache, il affiche une bonne mise en suerte, préparant habilement chaque passe. La douceur imprègne sa faena, donnant à son travail une finesse appréciable. Une prestation appliquée qui laisse entrevoir de belles promesses.
Manuel Fuentes (Ecole Taurine du Pays de Arles) :
Le novillero se lance dans sa faena avec détermination, bien que légèrement débordé par les difficultés imposées par la vache. Malgré cela, il parvient à exécuter de jolis gestes, révélant une certaine maîtrise. L’entame à la cape sur la sixième vache est belle, fluide et bien construite. Toutefois, avec la muleta, une forme de violence s’installe face à une vache faible, nuisant à l’harmonie du travail. La suite de la faena retrouve de la propreté et de la rigueur, permettant de conclure sur une note plus équilibrée.

David Gutierrez (Ecole Taurine de Badajoz) : Qualifié
Le novillero entre en piste avec assurance, portant fièrement la planta torero. Dès les premières passes, il compose une faena agréable, mêlant élégance et précision. Le public, séduit, applaudit son travail, porté par la douceur et l’alegría qu’il dégage. Chaque mouvement semble pensé, chaque geste trouve son harmonie. Sur la seconde vache, il confirme sa technique avec maîtrise, s’adaptant aux défis que l’animal lui impose. Son talent éclaire l’arène, laissant une empreinte pour le vote du public.

Fernando Vanegas ( Ecole Taurine de Salamanque) :
Sous les regards attentifs du public, le novillero réalise une très belle mise en suerte, préparant avec soin chaque passe. Sa maîtrise à la muleta se confirme rapidement, alliant technique et alegría dans un équilibre captivant. À la cape sur sa seconde vache, une énergie empreinte de l’alegría d’Amérique latine s’exprime pleinement, ajoutant une touche de vivacité à son toreo. Tout au long de la faena, il démontre une grande capacité à garder la vache dans la muleta, conservant la fluidité et le contrôle nécessaires pour donner à son travail une vraie profondeur.

Matias AFAP /El Toreo :
Comme la plupart de ses prédécesseurs, il rencontre des difficultés à fixer la vache, ce qui perturbe l’équilibre de sa faena. Pourtant, il maintient un travail propre, exécutant chaque passe avec soin. Son toreo, bien que structuré, peine à captiver le public, manquant d’émotion et de connexion avec les gradins. Sur la neuvième vache, il affiche une approche plus appliquée, tentant d’affiner sa technique et d’imposer son rythme. Cependant, certaines naturelles se révèlent trop violentes, nuisant à l’harmonie globale de la faena. Une prestation en demi-teinte, entre rigueur et excès.

Clovis Germain (Ecole Taurine de Beziers) : Qualifié
Clovis entre en piste avec assurance et confirme sa technique sur les derechazos, exécutés avec fermeté et précision. Dans les naturelles, il cherche à imprimer de la douceur, même si la complexité de l’animal impose une certaine retenue. Sur la dernière vache, il réalise de belles Véroniques à la cape, affichant un geste élégant et bien maîtrisé. Tout au long de la faena, il exprime ses qualités techniques et d’analyse, ajustant son toreo aux défis imposés. Cependant, une pointe de violence transparaît dans ses derechazos, contrastant avec sa recherche de finesse. Une prestation nuancée, entre maîtrise et intensité.
Texte Nicolas Couffignal et Photos Philippe Gil Mir