
Plaza de toros de Las Palomas. Algeciras, Cádiz. Première corrida de toros de la Feria Real 2025. Deux tiers.
Toros de Fuente Ymbro.
• MIGUEL ÁNGEL PERERA, oreille et ovation.
• DANIEL LUQUE, ovation et oreille.
• DAVID GALVÁN, deux oreilles et oreille.
Comme à l’habitude le coso de las Palomas d’Algeciras était loin d’avoir fait le plein pour cette première corrida de féria, un tiers de plaza, et pourtant le cartel était attractif. Les six exemplaires Fuente Ymbro, tous bien présentés pour une place de troisième catégorie (488 à 531 kg) ont donné du jeu, nobles mais manquant parfois de caste et surtout de classe sauf le troisième primé de la vuelta al ruedo. Les trois maestros se sont adaptés avec plus ou moins de bonheur aux problèmes posés :
Miguel Angel Perera une oreille et salut après avis
Daniel Luque salut et une oreille
David Galvan deux oreilles et une oreille.
Perera fit ce qu’il put face à un premier faible et protestant en sortie de passe. Il essaya cependant laissant de bon détails de son toreo classique que certains trouvent froid mais qui ce soir a pu accéder aux tendidos. C’est probablement pour cela que le public réclama une oreille malgré un demi bajonazo de travers qui certes efficace fut porté sans classe en se sortant de la trajectoire.
A son second la mise à mort fût du même acabit après une faena à un toro distrait dont on retiendra surtout le début au centre par passes dans le dos et dérechazos sans bouger d’un centimètre. Par la suite il fût difficile de lier de bonnes passes lentes et la faena fut d’une en une tant à droit qu’à gauche l’estocade en trois temps en se sortant de la trajectoire fut longue et hasardeuse.
Daniel Luque parut ce soir bien en dessous de ce que l’on est habitué à le voir Reculant au capote devant ses deux adversaires. Au premier il offrit une faena entièrement droitière se méfiant d’un piton gauche peut être un peu compliqué. La faena parut brouillonne et difficilement lisible composée d’un semis de détails esthétiques certes mais sans queue ni tête. La mise à mort fut délicate pour les mêmes raisons que son compagnon précédent.A son second adversaire, ici encore le travail capotero fut absent le toro le plus léger prit deux puyazos, le second pour son compte mais sans classe. Ici encore Luque proposo une faena esthétique certes mais décousue qui plut cependant au public réclamant une oreille aprés un estocade en deux temps avec les même défauts que la première.
Il fallut attendre David Galvan pour retrouver dans ses deux prestation ce toréo à la fois fleuri et sincère, portant en lui toute l’élégance de la tauromachie gaditana. Enfin du toréo de capote, Galvan mène au centre son premier par véroniques d’un douceur infinie, puis dans un superbe quite par tafalleras qui fait lever l’assistance. La faena sera tout en douceur, verticalité et compas tu torero lenteur de la passe qui se prolonge à l’infini en particulier dans les deux séries de circulaire inversées terminée d’immenses pecho à droite puis après changement de main. Le toro, si il n’a pas une immense classe, possède suffisamment de caste pour permettre ce jeu qui ravit le public. L’estocade portée dans les canons entre dans la croix les deux oreilles unanimes tombent en même temps ainsi que la vuelta al ruedo du toro.
Le dernier de la soirée est un peu en dessous du troisième mais Galvan bien décidé à confirmer son triomphe l’entreprend avec la même intelligence adaptant son toreo aux difficultés de l’animal, Imposant sans contraindre il parvient à lier avec ce temple dont il est maître. A gauche pourtant le toro ne consent que d’une en une, mais Galvan peut conclure d’une grande série de circulaires inversées avec toujours pour conclure ces superbes passes de poitrine de piton à rabo.
Ici encore l’estocade est portée avec grande sincérité et l’épée en avant et tendue fait son effet.
C’est en compagnie de mon ami Paula Soto que j’ai passé cette tarde de toros fort agréable et en confidence il me fit cette réflexion : « Si mon cousin et Curro toréaient aujourd’hui, combien d’oreilles ils couperaient avec cette tolérance moderne dans la suerte de matar ». Confidence d’un ancien torero et très grand aficionado à laquelle je ne peux que souscrire.
Jean Dupin