
Rafaelilio Silence et oreille

Fernando Robleno Ovacion et silence et avis

Juan de Castilla une oreille et silence après avis.
Rafaelillo a été admis aux soins intensifs de l’hôpital universitaire de Navarre après avoir subi un « grave traumatisme thoracique avec atteinte de plusieurs côtes et pneumothorax » (Parte médical)
Juan de Castilla s’est rendu à l’infirmerie après avoir coupé l’oreille du troisième qui l’a attrapé au niveau de la poitrine et l’a retourné violemment lorsqu’il est entré pour tuer. Le Colombien est revenu tuer le sixième.
Le lot de toros est bien présenté et homogène, conforme au type. Les deux premiers se montrent dangereux, le troisième offre de bonnes options, le cinquième se distingue par sa taille. Hors du dernier, l’ensemble du lot affiche de l’encaste
Rafaelillio
Rafaelillio reçoit le toro avec une larga et quelques véroniques esquissées. Faible domination à la muleta ; premières passes à droite en mi-hauteur, charge courte. Les naturelles, plus complexes, restent en retrait. Sur les derechazos, le matador progresse pas à pas, construisant peu à peu une faena. Bronca après un pinchazo raté, mais l’estocade suivante est trasera.
Le chef de lidia cherche la puerta grande et le montre dès une larga pleine d’envie. À la cape, il est plus posé, malgré le silence des peñas en pleine merienda. Il entame sa faena par des rodillas spectaculaires, les naturelles déclenchent les « olé ». Violente voltereta sur une charge, l’estocade est contraire mais bien placée. Assis sur l’estribo, le maestro souffre. Une oreille récompense son courage, les larmes aux yeux.
Fernando Robleno
Fernando Robleño ouvre les débats avec un toro plus propice au toreo. Dès les premiers échanges, le matador impose son style, exploitant les qualités du bicho avec assurance. Juan de Castilla signe un quite en garonera, puissant et plein de domination. À la muleta, Robleño démarre par des doblones autoritaires. Malgré une charge soutenue, il trace des derechazos fermes, gardant le sitio avec sang-froid. Les naturelles, profondes et exigeantes, traduisent la maîtrise du torero face à l’adversité. Une première tentative à l’épée échoue, mais la seconde est nette et concluante.
Le maestro entame sa lidia par de superbes véroniques, avant que Juan de Castilla ne revienne pour un quite raffiné, enchaînant chicuelinas et une rebolera élégante. Fidèle à son style, il débute sa faena par des doblones bien posés. Sérieux et appliqué, il déroule les derechazos un à un, scrutant les réactions du toro. Les peñas reprennent leurs chants alors qu’il tente les premières naturelles : le toro se montre plus exigeant à gauche, mais une belle passe surgit. Trois pinchazos précèdent l’estocade et le descabello. On apprend que Rafaelillo, violemment pris, souffre de deux perforations et est transféré à l’hôpital.
Juan de Castilla
Le jeune matador débute par quelques véroniques dominatrices. Le toro, bien encasté, promet une faena vibrante. Il le brinde au public avant de le citer au centre, genoux en terre. Les « olé » fusent des gradins, traduisant l’enthousiasme et la soif de triomphe du torero. Le toro embiste avec franchise, et la pamplonesa résonne pour les téléspectateurs. Les naturelles, profondes, témoignent d’un moment intense. Mais en insistant à gauche avec trop de puissance, le matador altère les qualités du toro. Il reprend les derechazos et termine sur des manolinas bien dessinées. Une confiance excessive brouille la conclusion. Lors de l’engagement, il est pris, mais se relève pour une seconde estocade efficace, bien placée. Le public s’enflamme, scandant « torero ! »
Le torero mène le toro au centre avec des véroniques efficaces. Comme précédemment, il entame la faena plein centre, le citant de loin en naturelle. Il tente de relancer l’animal en le changeant de terrain, mais le toro, arrêté et dangereux, complique la lidia. Juan de Castilla le torée sur le pico à droite, tandis que l’ultime pasodoble résonne. Il déploie tous les moyens pour intéresser le toro, distrait, sous les applaudissements du public pour le chef d’orchestre. Le bicho ne baisse pas la tête à la mise à mort : une ultime tentative, un bajonazo inévitable. Un avis sonne ; ce toro est extrêmement difficile à tuer.
Texte Nicolas Couffignal