Il n’y a pas que Madrid : ce dimanche 25 mai, Manuel Roman prendra l’alternative des mains de Juan Ortega avec pour témoin Andres Roca Rey, devant des toros de Domingo Hernandez, dans sa ville natale de Cordoue.
Nous l’avions vu en tienta chez Santiago Domecq il y a quelques jours, et sa maitrise n’a pas beaucoup changé depuis une précédente tienta chez Virgen Maria dont le compte-rendu figure ci-dessous
Son style plein de profondeur reste marqué par une sobriété et un clacissisme qui plaisent beaucoup; très équilibré, sans ces fioritures tremendistes que certains jeunes se croient obligés de multiplier pour conquérir le public. Qu’on en juge :
Ses deux vaches d’une grande noblesse (la première manquant de bravoure au cheval) ont été dominées avec aisance, ce qui augure bien de la corrida de dimanche à Cordoue !
Aracelli Guillaume entourée du Maestro « El Marismeño » et de Antonio Ruiz
Devant plus de deux cents personne Aracelli Guillaume Alonso, professeur d’histoire de l’Espagne classique à Sorbonne Université, autrice de nombreux livres sur l’histoire de l’Espagne et membre éminent du Club Taurin de Paris a présenté mercredi soir une conférence sur le thème « 5 siècles de toreo en Sanlucar de la plaza d’en haut à celle d’en bas » en compagnie de l’historien local Antonio Moreno; conférence présentée par le vétérinaire Antonio Ruiz. Soirée brillante qui avait pour cadre la magnifique bodega Yuste et qui se plaçait dans le cadre d’un cycle organisé par l’empresario sanluqueño Carmelo Garcia, célébrant les 125 ans des arènes du Coso del Pino.
Au cours de la soirée les conférenciers ont évoqué la longue histoire taurine de Sanlucar qui débute dès 1502 sur la plaza de la Paz dans ce que l’on nomme aujourd’hui le « barrio alto ». A cette époque la tauromachie sanluqueña est liée aux Ducs de Medina Sidonia et à la noblesse locale. Puis vint le temps des corridas qui se déroulaient sur la fameuse place du Calbido.
C’est en 1900 que fut entrepris la construction du fameux Coso del Pino, des travaux qui connurent des avatars mais qui nourrirent de nombreux journaliers qui vivaient pauvrement. Aracelli a rappelé ensuite les nombreux toreros qui sont passés dans ces arènes mythiques « tous les plus grands suaf Manolete ou Luis Dominguin » elle a évoqué aussi les noms prestigieux des grands toreros de Sanlucar comme Paco Ojeda ou El Marismeño présent pour l’occasion.
La salle « Bienvenida » de Las Ventas à Madrid a affiché le « no hay billetes » ce midi pour l’hommage à Christian Montcouquiol « Nimeño II ». Dans l’assemblée, de nombreux Français, mais aussi des matadors de toros (Uceda Leal, Éric Cortes, Ángel Majano, Pedro Carra), des éleveurs (Carlos Aragón Cancela) et apoderados.
À la table des invités étaient présents Margarita Nuñez Sandoval, Victor Mendes, Domingo de la Cámara et les auteurs du livre « Nimeño II, un nîmois dans l’arène » Joël Bartolotti et Jean Charles Roux. Luis Francisco Esplá, l’ami de toujours de Christian, avait envoyé une émouvante vidéo et le Vénézuélien Morenito de Maracay a participé lui aussi en envoyant un témoignage.
Sur l’écran : Luis Francisco Esplá
Pendant plus d’une heure, le souvenir de Nimeño fut évoqué avec des moments forts comme quand Margarita fut ovationnée par le public en reconnaissance de l’aide qu’elle a apportée en Amérique aux frères Nimeño. Domingo de la Cámara et Mendes ne furent pas en reste et prononcèrent quelques phrases qui allèrent droit au cœur de l’assistance. L’ovation finale en mémoire de Christian fut un moment particulier et plein de sensibilité. 46 ans après sa confirmation d’alternative Nimeño II est sorti par la grande porte de Las Ventas. Sa trajectoire exemplaire le valait bien…
Madrid, San Isidro ; 12è spectacle du cycle, Beau temps 23°, lleno. 6 Toros d’Alcurrucen 6 , devise céleste et noire, sang Carlos Nunez de 545 à 594 kg. Le 4è remplacé par un sobrero de Zacarias Moreno. 12 piques, aucun digne de notation.
. Sébastien Castella ( tabacco y oro) : 1 entière silence ; 1 avis , 1 entière, ovation avec pétition.
. Miguel Angel Perera ( azul de la noche y oro) : 1 pinchazo, 1 entière, 3 descabellos, silence après avis ; 3 pinchazos, 1 entière, 1 descabello, silence après avis.
Daniel Luque ( oliva verde y oro) : demie, ovation ; 1 entière, silence après avis.
Cartel de luxe, mais que peuvent faire trois figuras face à du bétail dépourvu de race, deslucidos, fuyant la pique. Où sont passés les Alcurrucen d’il y a quelques années si prisés par les vedettes pour leur toréabilité, leur noblesse et leur bravoure ? Les pupilles de Pablo Lozano ont laissé leurs qualités originelles au campo. Légèrement au-dessus du lot pour sa noblesse, le sobrero de Zacarias Moreno sorti en 4è bis, a permis à Castella de poser sa tauromachie. Accueilli par cambiadas au centre, Sébastien immobile l’entraîne dans sa muleta pour une série achevée par trois naturelles du plus bel effet. Le Zacarias mange le leurre, Sébastien termine par un redondo caressant les cornes du bicho. Malgré une bonne entière, la pétition n’est pas majoritaire, Sébastien doit se contenter d’une ovation. Avec son premier transparent, pas au goût du public de Madrid, malgré son début à la muleta, immobile por lo alto sans bouger, Sébastien ne peut rien faire devant ce toro deslucido. Luque hérite d’un 1 er (sobrero à séville en 2024) qui revient par deux fois dans le tunnel du toril. Avant la pique, il nous offre trois capotazos bien templés. A la muleta, il le prend par doblones, puis une bonne série à gauche par le bas en terminant par ses classiques luquesinas. Avec son 2è brindé au public, Daniel profite de la noblesse de « Cornetillo » avec une grande série en derechazos suivie de deux bonnes en naturelle avant que le bicho ne s’éteigne, la faena se terminant a menos, dommage. Miguel Angel Perera le plus mal servi , malgré quelques gestes à son 1 er , se retrouve sans option sur son intoréable 2è.
L’artiste Diego Ramos est l’auteur de l’affiche officielle de la corrida des Fêtes de Bayonne, prévue le 11 juillet. Cette création a été réalisée selon les souhaits du torero Sébastien Castella et s’inscrit en complément de l’affiche des Fêtes de Bayonne.
Par ailleurs, la ville de Dax a récemment présenté une autre affiche de Diego Ramos pour sa feria, illustrant son implication dans la représentation graphique des événements taurins du Sud-Ouest. Son style distinctif continue de marquer l’identité visuelle de ces rendez-vous festifs.
La prestation épique de Fortes hier à Las Ventas, si bien décrite ici par notre ami Exir, a battu tous les records d’audience de TV Madrid -par ailleurs parfait dans ses retransmissions.
Elle appelle quelques réflexions. D’abord comment un torero de cette qualité, interprète du toreo éternel, avec une assurance, une personnalité, une élégance unique dans le circuit est-il si peu sollicité ? Il arrivait à Madrid avec une seule corrida au compteur de la temporada ; donnée à La Malagueta, à domicile où il est reconnu depuis longtemps…
Tout le monde, dans le milieu, sait de quel bois Fortes est fait, personne ne le programme pourtant. Etonnant ? Non ! Comme le dirait Shakespeare dans Hamlet : « il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark ». On verra Fortes cet été à Dax : bravo ! Il mérite mieux encore… Et Fortes n’est pas un cas rare il y a d’autres très bons toreros, originaux, que l’on ne voit jamais ou presque, je pense par exemple à Daniel Crespo le torero du Puerto. Ce n’est qu’un exemple…
Deuxième réflexion, Fortes a marqué les esprits mais « au planchot » il n’a marqué qu’une vuelta. L’épée lui a échappé à deux reprises car ce fut deux grandes fenas. Il n’est pas le seul ces loupés à l’épée ont privé aussi de récompense Miguel Angel Perrera, Fernando Adrian, Emilo de Justo. Trois maestros dont on vante la « sécurité » à l’épée. Tous trois étaient promis à de beaux succès mais n’ont pas rématé…
Madrid, mercredi. San Isidro 12ème, Beau temps, 25° à 19h, 3/4 d’arène.
6 toros de Arauz de Robles, de 545 à 620 kg, bien présentés et défendus comme toujours à Madrid, mais au jeu aussi incertain que les origines de cette ganadéria. Des toros plutôt mansos mais parfois braves, des toros parfois encastés, mais pas tous, des toros à toréer qui se laissaient finalement faire si on s’imposait à eux, avec toute l’exposition et la sincérité nécessaire.
pour :
MORENITO DE ARANDA, bleu marine et or, silence et silence, 5 pinchazos.
JIMENEZ FORTES, rose et or, ovation et vuelta , 4 pinchazos.
ADRIAN DE TORES, violet et or, silence et silence, 4 pinchazos.
Salut du Banderillero IVAN GARCIA au 4° toro.
JIMENEZ FORTES arrivait à Madrid après son triomphe du mois d’aout à Malaga qui lui avait vu couper quatre oreilles lors d’un mano a mano avec, excusez du peu, Roca Rey, battu ce jour là au nombre d’oreilles, et il n’a pas déçu, loin de là, les aficionados madrilènes
présents, le grand public étant absent par manque de « figures » dans le cartel annoncé. A son premier toro, 575 kg et 4 ans, bien reçu par des véroniques allurées et bien piqué, il avait déjà servi un travail profond et sincère à un toro incertain dans sa charge et aux retournements express, avec intelligence dans les doblones de départ, puis des derachazos dominateurs précédant des naturelles centrées comme Madrid les aime. Deux aidées par le haut précédant une trinchera terminaient cet excellent travail. Une oreille était assurée au bout de l’épée. Hélas deux pinchazos et une entière mal placée transformèrent l’oreille en ovation.
Mais le meilleur devait venir à son second toro, de 612 KG et de 5 ans et demi, reçu par de très jolies véroniques, très mal piqué par deux fois quasiment au milieu du dos, brindé au public. Les séries de la droite et celles de la gauche furent toutes données main très basse, centrées et donc dominatrices sur un toro difficile à manier tant il ne voulait pas collaborer.
L’expression « se croiser » a eu cet après midi son illustration. Ca c’est toréer et l’on comprend mieux maintenant les quatre oreilles de Malaga. Ce n’était plus une mais deux oreilles qui étaient au bout de l’épée. Hélas un pinchazo et une vilaine épée ne permirent qu’une vuelta de reconnaissance pour le travail accompli.
MORENITO DE ARANDA n’a pas déçu, loin de là, et les aficionados français le reverront avec plaisir lors de son prochain solo vicois le lundi de Pentecôte prochain. Son travail de domination du 4° toro de l’après-midi aurait pu être primé d’une oreille si l’épée….
ADRIAN DE TORRES nous a paru un peu en deçà de ses deux ompagnons de cartel mais il faut dire qu’il fut moins bien servi au sorteo, et que ses deux compagnons avaient offert ce qui se fait de mieux pour toréer des toros compliqués.
Les amateurs de tauromachie ont rendez-vous à Hagetmau les 2 et 3 août 2025 pour la traditionnelle féria du novillo. Deux jours de passion et d’émotion où jeunes talents et élevages seront à l’honneur.
Paseo 2024 de la novillada non piquée de Hagetmau
Samedi 2 août :
11 h : Capea avec l’école taurine Adour Aficion, mettant en avant la relève de l’arène.
18 h : Novillada non piquée avec 5 erales d’Alma Serena pour trois novilleros.
Leo Pallatier Ecole du Yiyo Madrid
Hugo Tarbelli Ecole Navas Del rey ( Triomphe en 2024 à Hagtmau et Rion des Landes ) 2025 Magescq
Clovis Germain ( Vainqueur du Bolsin de Bougue 2025 et Mugron )Finaliste de Villaseca de Sagra
Dimanche 3 août, 18 h :
Novillada piquée réunissant trois jeunes toreros en pleine progression :
Cid de Maria, révélation 2024 avec de nombreux triomphes et une montée fulgurante en 2025.
El Mene, le cyclone de fin de temporada, qui a brillé à Villaseca et Valence.
Julio Méndez, formé à l’école taurine de Badajoz, déjà vainqueur de plusieurs compétitions majeures.
Face à du bétail de San Isidro (origine Marquis de Domecq). Cette édition s’annonce comme un véritable rendez-vous de l’afición, avec des promesses d’émotion dans les arènes landaises.
San Isidro, Madrid 10è spectacle, 2è novillada du cycle. Quasi lleno, beau temps.
6 novillos du Conde de Mayalde à la devise marron et rouge.D’origine Coquilla par Sanchez Fabrès, l’élévage s’est recentré sur du Domecq avec des sementales de Victoriano del Rio, El Ventorillo et Santiago Domecq.
Intoréable le 4è, inférieur le 1er, compliqué le 6è, meilleurs les 2è, 3è et 5è. Tous 2 piques, le 6è en plus brave. Hormis le 1er, Rafael Finat a amené un lot de qualité à Madrid.
Pour info, les 3 novilleros ont un point commun; ils ont toréé en 2024 chacun 10 novilladas avec un avantage pour El Mene avec 17 oreilles coupées, contre 10 pour Tomas et 7 pour Fabio.
Pour leur présentation à Madrid, on sentait l’envie d’El Mene et de Tomàs Bastos. Devant un lot toutefois exigeant, la vigilance était de mise.
Visage angélique au regard triste de Manolete, El Mene accueille ses deux novillos avec douceur délivrant des capotazos bien templés. Son 1er se laisse amener au centre par des doblones donnés avec lenteur. on le sent plus à l’aise en derechazos. Sa faena faiblit avec 2 séries de naturelles finissant par un léger accrochage. Même scénario sur son 2è qui s’achève par deux séries de derechazos de haut niveau. A sa dernière érie, le novillo en le taclant, le déséquilibre; voltereta sans conséquences. El Mene possède déjà de beaux gestes auxquels s’ajoutent ses deux estocades très engagées, surtout la 2è qui à elle seule méritait une oreille injustement refusée par le président.
De l’envie Tomàs Bastos en avait à revendre. Son 1er très noble part de loin, se colle à la muleta, passe mieux à droite. Tomàs termine par une belle série droitière achevée par un redondo lent et enlevé. Son 2ème montre sa bravoure à cheval. après de bonnes séries à droite, le novillo devient plus compliqué, accroche la muleta. Bastos a du mal à le dominer. La faena va a menos.
Fabio Jimenez hérite d’un mauvais lot. A son 1er, la faena ne décolle pas, il subit une voltereta suite à une mauvaise position à gauche. Pas de chance avec son 2è piqué par un « boucher » n’ayant aucun respect pour l’animal. A la muleta quasiment parado après la première série, il s’affaisse sur la piste sans jamais pouvoir se relever obligeant le puntillero à oeuvrer sans passer par l’estocade. Que pena!!
Andrés Calamaro* a interrompu un concert à Cali, en Colombie, après avoir été hué pour avoir défendu la tauromachie en esquissant quelques passes de cape sur scène. Avec un « See you never » il a quitté la scène après que certains spectateurs de Cali l’aient hué pour avoir dédié quelques chansons à la fête de la tauromachie. L’Argentin, grand amateur et défenseur de la tauromachie, s’est arrêté définitivement et a mis fin à son concert. Tout notre soutien à André Calamaro, vive la liberté, vive la Fiesta Brava!
* Andrés Calamaro Masel (né le 22 août 1961 à Buenos Aires) est un musicien, compositeur, interprète et producteur argentin. Il est considéré comme l’un des plus grands artistes du rock argentin. Il a fait partie de groupes musicaux tels que Los Abuelos de la Nada et Los Rodríguez. C’est un artiste prolifique qui a composé plusieurs chansons importantes pour le rock en espagnol. Il est considéré par la presse comme « le Maradona de la musique populaire »