Mois : mai 2025 Page 2 sur 13

Montsoué un moment d’aficion

Cet après-midi, Montsoué vibre au rythme de la fiesta campera avec des sevillanes envoûtantes et un spectacle équestre fascinant.

Picador Laurent Langlois

Public familial et local

Un changement de torero Francisco Montero remplacera Juan de Castilla, ajoutant une touche imprévue à cette journée festive et tauromachique.

Contrairement à l’ordre traditionnel de la lidia, le tentadero débute avec quatre vaches de roland , destinées aux élèves des écoles taurines d’Adour Aficion et de Huesca. La première avisé , lance quelques coups de tête. Le novillero de Huesca parvient à l’amener au centre et entame une série de naturelles mi-hauteur. Elle se révèle compliquée sur les derechazos. Il termine sur une simulation.

La seconde vache, au trapío légèrement plus marqué, charge le novillero avec vigilance, à l’image de la précédente. Moreno Leal, par son travail patient, parvient à l’humilier. La vache reste fixée sur le novillero plutôt que sur la muleta, mais il finit par prendre l’ascendant et réalise une bonne simulation. Les applaudissements saluent cette réussite.

La troisième vache, plus toreable, offre une charge courte mais exigeante. Vigilante, elle impose de garder la muleta sur sa tête. Le novillero de Huesca, appliqué, domine les dernières faenas à droite avant de conclure sur une simulation. Maxence, élève d’Adour, n’hésite pas à s’y confronter.

La dernière vache, élégante et au déplacement aérien, impose son caractère. Jule, serein, exécute de belles séries avec domination à la cape, captant l’attention du public. À la muleta, les premières passes affirmées dégagent une véritable émotion. Les naturelles mi-hauteur, parfaitement exécutées, achèvent une prestation maîtrisée. Le maestro Richard Millian , ne cache pas sa satisfaction. Son élève prend un nouvel élan, et depuis ce matin, l’annonce de sa participation en habit de lumière lors de la novillada non piquée de Rion-des-Landes ajoute une note prometteuse à son parcours. Une prestation qui augure de belles choses à venir !

Solalito

L‘eral de Roland, bien encastés, offrent du jeu. Solalito réalise une série propre à la cape avant deux rencontres avec le cheval. Son joli quite en chicuelinas, terminé par une rebolera, suscite les applaudissements du public. Les premières séries, dominatrices et pleines d’alegría, marquent son engagement. Une trinchera élégante attire l’attention d’une partie des spectateurs. Il privilégie les derechazos aux naturelles, affirmant son style. Une agréable prestation.

Le second éral, un Colorado, reçoit avec finesse la tauromachie fluide de Francisco Montero, qui signe une faena élégante à la cape. Avec douceur et profondeur, il exprime son tauromachie du cœur, loin des violences d’antan. La musique de la Pena Al Violin accompagne l’alegría du moment. Les applaudissements sincères du public saluent cette prestation maîtrisée. Un plaisir de le revoir, avant sa prochaine apparition à Orthez.

Texte et photos Nicolas Couffignal

MADRID: UN PRESIDENT IMBU DE SON POUVOIR

Hier donc, 28 mai, l’évènement incontestable et d’ailleurs incontesté tant par le public présent que par la presse espagnole toute entière, ce fut la rencontre entre un très beau, très fin très armé en pointe,580Kg et très noir toro de cinq ans de Garcigrande nommé Seminariste,et , osons le rapprochement religieux, le pape de la tauromachie José Antonio Morante  Camacho de la Puebla.

Faena sublime, complète et faisant hurler les gradins, se lever les impotents et garder un silence sépulcral pour attendre la mort du toro après une épée entière, et , c’est vrai, longue d’effet.  Mais ainsi va le monde , au lieu d’attendre la chute  de l’animal , pour contenter les impatients, Morante prit le descabello.

Trois descabellos juste pour accélérer la mort, sorte de loi Leonetti du Toro de combat, l’envolée des mouchoirs fut grandement majoritaire et s’amplifia, comme vont à mas les bravos destinés aux grands concertistes. Un seul petit homme perché à son palco, ne comprit rien à ce qui s’était passé: un faenon, admirable au suprême, réalisé par un immense maestro de 28 ans d’alternative, qui après avoir salué la présidence regagna la contre piste pour fumer, non! non! pas un havane, une simple cigarette.  Tout, vous le voyez bien, était exceptionnel.

Le président tout imbu de son pouvoir se leva donc, son veston ouvert sur son embonpoint serré par une ceinture genre Pierre Cardin de chef-lieu de canton, et se rassit  l’esprit tranquille. L’oreille, l’oreille énorme il ne voulait pas la donner, il avait tort mille fois tort, car c’est l’épée  non les descabellos qui comptent et la pétition majoritaire du public. Mais, si de goût il avait eu la moindre trace, ce président , José Ignacio San Juan, aurait sorti les deux mouchoirs d’un coup pour offrir à Morante une Grande Porte plus que méritée.

Fermer sa veste et ouvrir ses yeux, et déjà les choses se seraient mieux passées..

Viva Morante!

Jean François Nevière

Madrid: les cuadrillas de Marco Perez

Photo JYB

Vendredi Las Ventas accueillera le 1 contre 6 de Marco Pérez une première dans le cycle isidril qui affiche un nouveau No Hay billetes depuis plus d’un mois. Novillos de Fuente Ymbro et El Freixo. La composition des cuadrillas est essentielle dans ce genre d’exercice. Voici le choix du torero salmantino:

Picadores:

Puchano
Alberto Sandoval
Antonio Muñoz
Borja Lorente
José María Gonzáles
Miguel Ángel Sánchez

Banderilleros:

Rafael González
Elías Martín
Curro Robles
Iván García
Jesús Talaván
Rubén Blázquez
José Antonio Prestel
Ismael González
Vicente herrera

Mozo de espadas:
Joselito De la Iglesia

Ayudas:
Miguel Hernández
Jonathan García
Roberto Gómez Blanco

Madrid: MORANTE DE LA PUEBLA SEUL AU MONDE DES TOROS.


MADRID. 28 MAI 2025. TRADITIONNELLE CORRIDA DE LA PRESSE.
Arène comble, 28 degrés,
6 toros de GRACIGRANDE, bien présentés, tous de plus de cinq ans, s’employant souvent très bien à la pique, ceci expliquant peut-être cela, le premier extra, tous les autres trop désordonnés pour la tauromachie moderne faite d’immobilité du torero.


MORANTE DE LA PUBLA : ovation après pétition majoritaire et bronca.
TALAVANTE : silence et silence.
TOMAS RUFO : silence et silence.


Quelle chance nous avons de faire partie de cette génération qui voit toréer Morante de la Puebla. Dans quelques décennies, si la corrida existe toujours, les jeunes générations nous envierons, comme nous envions celle qui a vu toréer Joselito el Gallo. Car maintenant il faut
se rendre à cette évidence, Morante, 45 ans et 28 ans d’alternative à ce jour, est l’un des plus grands toreros de l’histoire de la tauromachie.
Un excellent toro noir de 582 kg, de cinq ans passés, et un génie en face, du début à la fin de son travail, telle fut l’après-midi madrilène à las Ventas.


Pour commencer des véroniques de réception liées, sans perdre un pouce de terrain, réduisant progressivement la charge. Morante arrive à faire des passes esthétiques tout en dominant son adversaire et en corrigeant ses défauts. Marque du génie.


Que dire de ce quite a cuerpo limpio pour sauver son banderillero poursuivi par le toro après une bonne paire de banderilles ? Du jamais vu à ce niveau. Marque du génie. Et que dire du travail de muleta ? Des doblones initiaux aux naturelles finales en passant par les passes de la droite liées dans le terrain choisi par le torero et non par le toro, avec un
sitio parfait. Et quoi ces trincherillas à faire palir Curro Romero lui-même ? marque du génie. L’estocade également fut quasi parfaite, en bonne place mais légèrement traversante et donc d’effet trop lente, nécessitant le recours au descabello, par trois fois utilisé mais
n’empêchant pas une demande d’oreille majoritaire, demande niée par le Président de la course. Et pourtant les bons aficionados savent que seule compte l’épée, le descabello n’étant qu’un outil pour hâter la mort du toro…

Après une telle œuvre mal récompensée Morante n’a rien tenté avec son deuxième adversaire intoréable, déclenchant la bronca du grand public.
TALAVANTE nous a semblé un peu sans envie avec ses deux toros, il est vrai eux aussi peu torérables.
TOMAS RUFO s’est efforcé à son second opposant mais sans succès.
Nous sommes là devant les difficultés crées pas les exigences de Madrid : sortir des toros de cinq ans passés pour avoir le poids et les armures voulues. A cet âge avancé les toros n’ont souvent plus envie de toréer, mais plutôt de cogner, tous les toreros le savent.

Mais parfois un de ces toros tombe sur un génie….
EXIR

NIMES: HOMMAGE AUX PIONNIERS

AFAP : à Nîmes, hommage aux « Pionniers de la Tauromachie Française » au Lavoir du Puits Couchoux le jeudi 5 juin à 11h…

Avec comme Parrain d’honneur de cette manifestation Alain MONTCOUQUIOL, l’Association Française des Aficionados Prácticos s rendra hommage cette année au Maire de Nîmes Jean Paul FOURNIER pour son soutien inconditionnel à la tauromachie et décernera la médaille de l’association française des aficionados prácticos à MARC SERRANO, matador de Toros Nîmois, à l’occasion de ses 25 ans d’alternative.

En outre, l’A.F.A.P. célébrera également les 150 ans de la création de l’Opéra CARMENT, de BIZET.

Exposition des muletas des enfants réalisées dans le cadre des actions de quartiers 2025.

A l’issue de la cérémonie, apéritif au Lavoir du Puits Couchoux (rue du Puits Couchoux, au-dessous du réservoir du Mont Margarot).

Madrid, Viva Colombia !

Plaza de toros de Las Ventas (Madrid). 16 ème de la Feria de San Isidro 2025. Plus de trois quart.

Toros de Dolores Aguirre, 

• FERNANDO ROBLEÑO, silence et pitos. 

• DAMIÁN CASTAÑO, silence et ovation 

 JUAN DE CASTILLA, vuelta al ruedo et ovation. 

Fernando Robleño a reçu une ovation pour ses adieux madrilènes à l’issue du paseo.

Blessure de Juan de Castilla au 3ème : 14 centimètres dans le dos et 4 points dans le pénis. Soigné à l’infirmerie il est sorti pour tuer le dernier.

La corrida de Dolorés Aguirre était présentée comme il se doit, harmonieuse, haute et longue, armée jusqu’au dent. Le sixième pesait 660 kilos. Au moral, sans l’accabler, nous dirons qu’elle aura déçu au cheval d’abord -où elle était très attendue-, aucun animal ne s’employant véritablement, tous accusant la puya, faisant sonner les étriers, sortant seuls après avoir contourné l’équidé. A la muleta il n’y eut guère que le lot de Castaño qui se livra un peu, sans beaucoup de transmission. Les autres développant le sentido habituel de la maison et développant ce peligro sordo qui est le cauchemar des toreros car il ne touche pas les asientos.

Professionnel, Robleño voyant la cause perdue d’avance, choisit la lidia sans chercher à briller. Il tua avec difficultés ses deux adversaires. Ce grand (par le courage) et admirable guerrier aurait mérité une autre despedida et les ultimes sifflets à l’égard de sa deuxième prestation certes décevante, sont irrespectueux et dénote de l’état d’esprit malsain d’une partie du public madrilène, celle qui se prétend éclairée…

Damian Castaño a touché le bon lot, en tout cas la meilleure paire. Il montra qu’il était à l’aise face à ce genre d’opposition administrant des séries courtes à son second passage de la droite surtout, isolées cependant et sans connexion réelle avec les tendidos. Il tua en deux fois et sa bonne volonté fut ovationnée.

C’est Juan de Castilla qui donna l’émotion que demande ce genre de rencontre amère le plus souvent. Sa jeunesse, sa détermination portèrent sur le public. Le troisième toro se jeta sur lui dès le première passe de muleta. Il le projeta par terre une première fois avant de revenir lui infliger une sévère correction. Le jeune colombien revint en short, passé dans le callejon, avec détermination et finit par imposer sa loi. Il tua en deux fois d’un estoconazo. Malgré l’émotion il y eut trop peu de mouchoirs pour une oreille qui aurait été pourtant une prime méritée au courage. Avec beaucoup de cran, sorti de l’infirmerie, Juan ira à porta gayola face à un animal de 640 kilos, pour son deuxième passage. Le pupille de Dolorés se réfugiant aux planches, il abrégea.

Il faut le dire: Juan de Castilla que l’on verra à Vic et Mimizan notamment a fait honneur à la Colombie un pays merveilleux, qui a une histoire tauromachique remarquable avec des toreros illustres comme César Rincon, Luis Bolivar ou Pepe Caceres qui ont inspiré des artistes universels comme Botero ou Garcia Marquez. Une histoire que la dictature actuelle veut éradiquer sans vergogne.

Face à ces mesures liberticides, Juan de Castilla a montré la vitalité de la tauromachie colombienne faite de courage et d’entrega.

Viva Colombia !

Pierre Vidal

Communiqué de l’UVTF

Séville: Juan Carlos Tirado gagne la finale des novilladas du Circuit andalou

Plaza de toros de la Real Maestranza de Caballería de Sevilla, Séville. Finale du circuit de Novilladas de Andalucía 2025. Plus d’un tiers. Novillos de José Luis Pereda.

• CID DE MARÍA, silence et silence.

• MARTÍN MORILLA, silence et vuelta al ruedo après avis

 CARLOS TIRADO, oreille et oreille.

Le banderillero Raúl Francisco Martín a salué au second

Le cyclone de Jerez au quite pour tirer son torero Martin Morilla d’un mauvais pas.

Cordoue: Grande après midi de toros

Plaza de toros de Cordoue. Troisième et dernière de la Feria de la Salud 2025. Lleno. 

Toros de Domingo Hernández,

JUAN ORTEGA, deux oreilles et ovation.

• ANDRÉS ROCA REY, deux oreilles après avis et ovation.

• MANUEL ROMÁN -qui prenait l’alternative’, oreille et palmas.

Il y a des jours comme ça… Les difficultés à la mort des trois derniers toros privent Cordoue d’un final en apothéose de sa feria de la salud.

Tout avait pourtant magnifiquement commencé.

Une corrida homogène de Domingo Hernandez et trois toreros de personnalités différentes et complémentaires. Et une arène quasiment pleine.

Les banderilleros de Roca Rey ont salués à chacun de ses toros.

Commençons par le récipiendaire de l’alternative, Manuel Roman. Je l’avais vu pour sa première novillada piquée dans la Maestranza de Séville en juin 2023. Il m’avait impressionné par la profondeur de son toreros. Il n’a rien perdu de son talent. 

Aujourd’hui il a hérité du lot offrant le moins de possibilités. Dans un costume sang de toro et or, il démarre par une série de derechazos templés qui déclenchent la musique. Le toro montre rapidement sa faiblesse. Final dans les terrains de proximité avec deux circulaires inversées. Oreille malgré un pinchazo. Avec le sixième, le toro proteste dès la deuxième série. À gauche, il parvient à le faire se livrer et se détache une deuxième série de face. Échec à l’épée qui le prive de sortir par la grande porte avec ses compagnons de cartel.

Juan Ortega a été inspiré tout l’après midi. Il montre son temple à la cape avec le second. Un toro mais qui bénéficie d’un recorrido plus long à gauche. On détache une série démarrée par la passe des fleurs, changement de main et des naturelles templées. S’en suit un final par des allers retours sur la main droite en rien trémendistes car marqués du sceau de l’élégance. Entière bien portée, deux oreilles.

Avec le quatrième, on retiendra une réception à la cape genou flèchi, un quite par tafalleras et un final par quatre molinetes et le pecho. Du Juan Ortega des grands jours. Échecs à l’épée, salut.

Roca Rey est dominateur dès les premières passes de cape. Il bénéficie du troisième toro avec le plus de fond. Le toro accroche la cape à la quatrième véronique, il la rattrape au vol et enchaîne deux chicuelinas serrées. Il reprend de la distance et en enchaîne quatre. Brindisi à José Luis Moreno, début à genou avec une demie douzaine de derechazos avec un cambio por la espalda, un changement de main et un pécho. Du grand Roca Rey. La suite est du même niveau avec des séries de derechazos généralement commencés par une trinchera qui place l’adversaire à la bonne distance. Vient à la fin une série à droite avec changement de main dans le dos et des naturelles des deux mains après avoir lâché l’épée factice. Des bernardinas serrées et deux oreilles malgré un pinchazo.

Le cinquième a moins de fond. Début par doblones en gagnant le centre. Série à droite main basse au ralenti. Idem à gauche. Le toro est vite essoré et finit par fuir le combat. Le mauvais usage du descabello réduit la récompense à un chaleureux salut.

Une grande après midi de toros qui ne se reflète pas dans les chiffres.

Michel Naudy

Madrid: Grande confirmation de Diego San Roman et oreille pour Roman. 

Las Ventas, Madrid le 25 Mai 2025. Corrida de Fuente Ymbro pour:

Curro Diaz, espagnol de Linares,vêtu de rose pâle et or. 

                                                                   Roman, franco-espagnol de Valencia vêtu de sangre de toros et or. 

                                                                   Diego San Roman, mexicain de Querétaro, (confirmation à Madrid). Vêtu de pervenche et or 

Toros sérieux et très armés d’un poids moyen de 566kg. Le premier toro, celui de la confirmation d’alternative, est le plus lourd du lot, 590kg. Décastés et mansos les 2, 3,4 Intéressant le 1er , racés et forts les 5 et 6.

Résultat: San Roman: Salut au tiers,et ovation. 

                  Curro Diaz: silence et silence 

                  Roman: Silence et une oreille (unanime) 

Une fois de plus un quasi plein, public composé de quelques centaines de mexicains venus s’ajouter assister à la confirmation d’alternative de Diego San Roman à Madrid.  Grade supérieur que beaucoup de bons toreros n’ont jamais pu atteindre, souvenez- vous, le grand Pana n’a jamais confirmé à Madrid et à soixante ans il avait au fond de lui ce regret. 

Diego, lui, a démontré face à des toros très durs qu’il était prêt à mourir pour réussir ce rite de passage.  D’un courage sec, d’une vigilance sereine face aux cornes il a été magistral et tant sur le premier que sur le sixième on a vu ce qu’est un torero qui ne croule pas sous les millions de dollars. Merci maestro pour cette “forma de ser “comme disent les hispaniques, une façon d’être aussi évidente que la” forma de torear” . 

 Plusieurs fois la corne a frôlé le visage, le gilet, plusieurs fois beaucoup auraient coupé là, changé de terrain, Diego san Roman avait décidé que le 6eme, par exemple, cèderait à son” mandon” sur la corne gauche et il y est parvenu, le toro a cédé, obéi, quelle merveille face à ces cornes en gratte- ciel, et le garçon ne bronche pas,  ni forfanterie ni moue de déception, il a accompli  ce pourquoi il était venu: combattre avec art deux toros et mourir s’il le fallait.Aucun desplante vulgaire. 

Roman est un formidable bonhomme, osant citer  depuis le centre le 5eme excellent toro du señor Ricardo Gallardo, lui donnant tout l’espace et la confiance nécessaires pour le rapprocher et le soumettre enfin après avoir subi sur des naturelles nombreuses et autoritaires une volterta à faire frémir.  Diego san Roman a volé , a cuerpo limpio, à son secours, Roman a terminé l’ouvrage et triomphé, une oreille qui en valait bien deux dans certaines plazas moins regardantes. 

Ce n’était pas le jour de Curro Diaz dont on a pu cependant admirer le sens profond d’une tauromachie presque “à l’ancienne”. Il a toréé dans les planches comme San Roman a lui aussi tué aux tablas parce que les toros dont il a hérité avaient élu querencia aux barrières, cherchant la sortie en tentant le saut dans le couloir… On a aimé sa capacité à juger des qualités ou des défauts de ses toros, mais cela ne lui a pas fait prendre le pouvoir sur eux.  une fois de plus les toreros qu’il nous a été donné de voir ont été parfaitement à la hauteur pour résoudre les problèmes que posaient les toros. Mais certains problèmes, le manque de caste, la mansedumbre, la faiblesse, la soseria  , tout cela est hors de la portée du meilleur.   

Physiquement les toros de Madrid sont toujours impeccables, mais moralement…. 

J’oubliais les quites par gaoneras  ou tafalleras, le capote arraché des mains de Curro Diaz qui ne veut pas lâcher et manque se faire prendre, et les débuts de faenas à genoux de Roman et … et… 

Et quelques belles paires de banderilles de David Blazquez ou de Gomez Escorial. Voilà aussi pourquoi, messieurs on vous aime et vous respecte.  La corrida est un univers étrange  ou  règne le courage et la beauté disait a peu près je crois Garcia Lorca, en ajoutant que la haine en etait toujours absente. Viva la fiesta brava! 

Jean François Nevière 

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