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Dorian Canton deux oreilles pour ouvrir la Fiesta Campera de Arzacq

Sous le soleil de cette matinée hivernale, les retrouvailles après quelques mois d’absence taurine. Nous nous retrouvons pour la fiesta campera matinale avec Adour Aficion, que nous avons vu dimanche dernier, et le torero béarnais Dorian Canton qui va lidier un novillo de la Ganadería Sepúlveda.

Fiesta Campera

Public : 3/4 des arènes

Dorian Canton deux oreilles

Picador : Laurent Langlois

Capea avec Adour Aficion

Avec deux vaches la Ganaderia de l’Aiguillon a permis Adour Aficion se s’exercer devant du bétail.  La première vache solide et une charge courte, parfaitement maîtrisée par Jules, ce qui a entraîné des applaudissements  du public.

Maxence a rencontré quelques difficultés face à ce premièr exemplaire, tandis que Mael a démontré sa douceur et son approche délicate.

Gabriel a conquis le public par la beauté naturelle de ses mouvements. De son côté, Hugo Alquie a brillamment montré son expérience et son savoir-faire face à cette vache.

La seconde vache a vu un Maxence appliqué et déterminé. Cependant, cette vache colatado, tout comme la précédente, a été notée pour son manque de race.

Maxence realise de jolies serie sur cette seconde vache pour clore cette première partie.

Lors de la seconde partie de la matinée, Dorian Canton a captivé le public avec un novillo colorado doté d’un joli trapío. Cet animal exprime une certaine noblesse, ce qui a permis à Dorian Canton de démontrer son application avec la cape. Le novillo a pris une pique longue, ajoutant une dimension impressionnante à l’affrontement.

Laurent Langlois a également été applaudi en quittant le ruedo, témoignant de la reconnaissance du public pour sa prestation. Mathieu Guillon, quant à lui, a posé une paire de banderilles particulièrement appréciée.

À genoux près des planches, le torero a exécuté quelques séries remarquables. Bien que la charge du toro ait été courte, la prestation est restée captivante. Les clarines dacquoises ont annoncé le dernier tiers, marquant un moment crucial. La mise à mort avec un recibir a été saluée par les applaudissements du public et deux ore, clôturant ainsi le spectacle matinal.

Texte et photos Nicolas Couffignal


« Une vie dédiée à la tauromachie : entretien avec Julien Breton Merenciano un banderillero passionné » suite et fin

Cette seconde partie est accès sur son travail de banderillero, son rôle et sa vision de la tauromachie.

lien vers la première partie de l’interview : https://www.corridasi.com/2025/01/30/une-vie-dediee-a-la-tauromachie-entretien-avec-julien-breton-merenciano-un-banderillero-passionne-1er-partie/?fbclid=IwY2xjawIIh-RleHRuA2FlbQIxMQABHQoP_6oi9VjDzEEgOHm3ohLErcqysb0wrlDvqefQF3eIEogjOkiAu8gb3Q_aem_BBrm59DZWXP8rUSnXb4egg

-Nicolas : Pourrions-nous discuter du rôle que tu occupes dans la cuadrilla ?

Julien Breton Merenciano : Je suis banderillero et lidiador, c’est-à-dire que je suis chargé de la lidia des toros. Sur un toro, je le lidie à la cape. Il s’agit de placer pour le torero, la pose banderille pour ceux qui vont mettre les banderilles, le sortir du cheval, évidemment et faire des quites au cas où le matador ou un autre compagnon se fasse attraper.

-Nicolas : Peux-tu nous parler de ton quotidien en tant que banderillero, en dehors de tes prestations publiques ?

Julien Breton Merenciano : En dehors de la piste, c’est souvent d’accompagner les toreros au campo, lors des tentaderos avec des vaches ou lorsqu’ils tuent un toro en privé. C’est aussi s’entraîner avec eux ainsi que nous même.

Je suis entré, depuis octobre 2024, à l’école Taurine de Béziers avec Thomas Cerqueira que je seconde dans les entraînements. J’adore transmettre ce que je sais de la tauromachie avec les plus jeunes et partager leur passion. Très peu deviendront matador et figuration, mais tous seront assurément de bons aficionados qui connaîtront la difficulté de cette profession et en seront respectueux.

-Nicolas : Quelle est la relation entre le poste de banderillero et le maestro ?

Julien Breton Merenciano : Elle est très importante puisqu’il faut que le torero soit vraiment confiant de sa cuadrilla. Qu’il sache qu’en cas de difficultés les banderillos iront au toro pour lui et de le suppléer éventuellement. C’est une relation de confiance qui est très forte. Notre devoir est de comprendre les besoins du matador le plus rapidement possible. La relation qui se développe lors des entrainements permet, sans avoir presque à se parler, à déterminer les attentes du matador lors des corridas.

-Nicolas : Comment interprètes-tu les réactions du public lors d’un événement taurin ?

– Julien Breton Merenciano : Elles sont peut-être plus importantes pour le matador que pour nous car nous sommes aux ordres du matador. Si on se fait siffler cela n’influe pas de notre travail en piste. Nous sommes là pour aider le torero à triompher et à tuer le toro. Il faut que l’on fasse un « petit peu » abstraction des réactions du public. Il est évident que lorsque les réactions sont positives, c’est-à-dire qu’on se fasse applaudir pour une bonne pose de paire de banderille, d’un quite ou d’une passe de cape, bien exécutée, évidemment cela fait toujours plaisir. Ce qui doit nous guider, nous, c’est vraiment le triomphe du matador. C’est notre priorité avec le fait qu’il puisse rentrer à la fin de la corrida en bonne santé.

-Nicolas : Peux-tu nous expliquer une technique ou un comportement d’un banderillero que le public ne remarque pas forcément ?

– Julien Breton Merenciano : En piste, cela va être tous les conseils que l’on peut donner depuis la contre piste pendant la lidia. Toute cette partie de conseil le public ne le remarque pas forcément. Il peut le percevoir sans vraiment l’entendre ce qu’on dit. Nous sommes à l’appui du matador pour l’aider dans la lidia et que tout se passe bien. C’est ça passe au possible.

-Nicolas : Pour finir cet entretien une question plus généraliste Quelle est ta vision de l’avenir de notre culture taurine ?

– Julien Breton Merenciano : Sachant que tout au long de notre histoire, la présence d’anti-corridas à susciter des débats politiques autour de notre culture. Elle est mitigée d’un côté en étant très optimiste avec les jeunes qui se passionnent pour la tauromachie. On peut l’envisager sur le long terme en voyant l’affluence comme aficionado ou apprenti dans les écoles taurine.

Il m’arrive de penser que certaines décisions pour le monde taurin prisent par les professionnels ne sont pas forcément les meilleures. Pour que la corrida perdure il faut des llenos dans les arènes, une diffusion maximale dans les médias. Lorsque que l’on voit se qui se passe avec la télévision par exemple on peut penser que cela peut être difficile. Je suis optimiste quand à l’avenir de la tauromachie et qu’elle va durer encore très longtemps tant qu’il y aura des gens passionnés comme actuellement. Personne ne peut venir à bout de cette passion.

La corrida reste une économie importante en Espagne, dans le sud de la France voir même en Amérique Latine. Elle génère énormément d’argent autour des élevages, des organisateurs, des professionnels taurins. Elle participe à l’économie locale autours de la restauration, de l’hôtellerie et des feriais. Cela serait beaucoup moins sans la tauromachie. De ce côté-là elle a encore un avenir serein. Il faut veiller à ce que les choses soient bien faites dans l’intérêt du public« .

Je souhaite remercier Julien pour le temps qu’il m’a accordé en répondant à mes interrogations, avec l’espoir d’avoir présenté une vision plus valorisante des individus qui évoluent dans l’ombre du maestro.

Texte et photos Nicolas Couffignal

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