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Arnedo: succès de David Guitérrez au Zapato de plata

Arnedo (La Rioja). XXIIème Zapato de Plata. Plus de 1/2 arène.

Erales de Galbarín.

Javier Torres “Bombita”, (E.T. de Ubrique): Ovation et saluts et oreille après avis. 

Diego Mateos, (E.T. de Salamanca): Oreille et silence après avis.

David Gutiérrez, (E.T. de Badajoz): Oreille avec pétition de la seconde après avis et vuelta al ruedo après pétition et avis.

David Gutierez, élève de l’école taurine de Badajoz reviendra à Arnedo, en septembre en novillada piquée. Dimanche face à des novillos de Galbarin il s’est imposé devant Javier Torres « Bombita » et Diego Mateos. Dès sa première sortie avec le troisième Galbarin de la course il a démontré ses qualités à la cape dessinant une longue série de véroniques, lentes et profondes. Sa faena fut marqué de belles suites sur les deux mains même si par instant il se laissa aller à toréer le public. Une oreille après un avis. Mais il allait livrer tout son savoir avec « Corresantos », le dernier Galbarin. Il fut obligé de se battre à la cape avant de pouvoir offrir une longue série de chicuelinas. A la muleta il poursuivit un combat contre l’animal et s’imposa sur les deux mains avec des changements fréquents. Une tauromachie efficace et conquérante. David avait les deux oreilles au bout de l’épée et un triomphe majeur. Mais avec l’acier les choses se passèrent mal. Un première voltereta à la première tentative d’entrée à matar. Il dû terminer en deux phases. Mas public et jury avaient compris qu’il y avait là de l’excellente graine de torero. Quelque heures plus tard le président du club taurin lui remettait le célébre soulier d’argent… qui doit permettre de franchir les chemins de la réussite taurine.

Javier Torres « Bombita » avait ouvert la course sur un mode un peu brouillon, parfois éclairé par de belles séries. Il échoua à la mort mais se rattrapait à sa seonde sortie illuminée par quelques faroles à genoux et d’immenses véroniques. Il donna ses premières passes de muleta assis sur une chaise… Mais il ne parvint jamais à trouver un style agréable.

Diego Mateos accueillit ses deux adversaires à « porta gayola » mais il ne les transforma pas par une bonne domination de cape. Sa première faena, sans grand originalité fut acceptable et l’épée lui permit d’empocher un pavillon. Son deuxième combat, fut marqué par une belle série de droite, mais il ne parvint pas à imprimer de la profondeur à sa tauromachie. C’était plutôt parfait mais on espérait mieux. L’épée ne lui permit pas de renouveler son précédent succés.

Des novillos intéressants, une course entretenue et un beau vainqueur pour ce nouveau zapato de plata.

Jean-Michel Dussol

Le jury a déclaré David Guitérrez vainqueur du XXIIème zapato de plata.

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0000 - 2101 Arnedo 23-03-2025 Erales de Galbarin © Philippe Gil Mir

PARIS, JUAN LEAL À CULTURAFICION.

Juan Leal était l’invité de Culturaficion cette semaine : il était déjà venu au Ruedo Newton il y a 3 ans (voir ci-dessous) mais a dévoilé d’autres aspects de sa personnalité et de son art.

Son parcours est connu, mais rappelons-le : il est né à Paris, mais n’y a pas vécu puisque sa famille est retournée en Arles quelques semaines plus tard. Il vit sa jeunesse au milieu d’une lignée de toreros dont il constitue la 5 ème génération. Il confirme que s’il souhaite que son fils soit aficionado, il ne veut pas qu’il devienne torero de la 6 ème génération des Leal. Il a pu profiter de leur expérience et de leur entourage jusqu’à 14 ans, âge auquel il est parti en Espagne à l’école taurine d’El Juli. Il est encore surpris que ses parents aient approuvé et accompagné sa décision : « depuis que je suis père, je ne trouve pas ça normal ».

Superbe arrucina de Juan Leal à un toro de Fuente Ymbro, à Bilbao, le 24 août 2019. ©JYB archives

Interrogé sur l’évolution de son toréo, il reconnait qu’il n’a pas encore atteint ce qu’il veut faire de son style.

« La tauromachie est un art et l’artiste doit avoir sa propre personnalité. Bien entendu, cela nécessite une expérience technique. »

Au départ il voulait surtout présenter quelque chose de différent, mais n’arrivait pas à l’exprimer : il devait chercher autre chose en se démarquant ou plutôt en étant lui-même. Donc, il n’avait pas réellement de modèle même s’il admirait la façon de toréer de Damaso Gonzalez ou Paco Ojeda.

Car « être proche de l’animal met en valeur le travail du torero : il contrôle la charge au lieu de l’accompagner ce qui permet un dialogue avec l’animal et une relation intime. »

Juan Leal dans un desplante risqué face au toro n°187 de Fuente Ymbro, à Nîmes, le 13 juin 2021. ©JYB archives

Sur une question : quid du courage ?

On sait qu’il s’expose beaucoup, mais le courage est le simple fait de dominer sa peur et face au toro, tous ont peur. Mais il faut se donner à 100% par respect pour l’animal et par respect pour le public. Le pire, c’est quand le public ne ressent rien n’a pas d’émotion et sort désenchanté.

Naturelle de Juan Leal au toro n°62 de Miura, à Bilbao, le 26 août 2018. ©JYB archives

Q : Il a toréé des ganaderias très différentes ?

Au moins une soixantaine : « Le fait d’affronter des élevages si différents permet d’ajuster les paramètres de son logiciel. » Par paramètre, il entend la solution technique à choisir ; c’est pourquoi affronter des fers différents est ce qui enrichit. Pour lui, c’est un choix et non une obligation : ainsi la première fois qu’il a affronté les Miura de Bilbao, cela lui a été imposé, mais après son succès, l’année suivante, c’est lui qui les a choisis. Devant les Miura, les choses se sont toujours bien passées y compris à Madrid.

Véronique à pieds joints, de Juan Leal au toro n°88 de Fuente Ymbro, à Bilbao, le 24 août 2019. ©JYB archives

Les toros devant lesquels il se sent le plus a gusto sont ceux de Fuente Ymbro, car ils possèdent un équilibre entre transmission, toréabilité, et possibilité de s’exprimer. Mais il s’entraîne dans une trentaine de ganaderias avec lesquelles il a une relation de confiance réciproque, de Miura à Garcigrande en passant par Cebada Gago, Luis Algarra, ou Torrealta etc.

Estocade de Juan Leal au toro n°62 de Miura, à Bilbao le 26 août 2018. On remarquera que malgré le saut pour enfoncer l’épée, la jambe droite du maestro est toujours en face de la corne droite du toro (même si celui-ci n’a pas suivi la muleta), ce qui prouve qu’il est entré droit dans son estocade. ©JYB archives

Q : L’estocade ?

Le fait de faire un saut en portant l’épée a pu lui jouer quelques tours (il est moins facile de viser la cruz quand on n’a pas les pieds au sol), mais il a retrouvé confiance en équateur où il a très bien tué.

Q : Ses publics préférés : exigeants ou festifs ?

Incontestablement les publics des arènes de première catégorie, aussi parce que c’est en lien avec un toro plus important. Donc : Nîmes, bien sûr, Bilbao, Albacete, Bayonne.

Saltillera de Juan Leal au toro n°155 de Fuente Ymbro, à Bilbao, le 24 août 2019. ©JYB archives

Q : À propos du film d’Albert Serra que pense-t-il des toreros qui parlent des toros en les insultant ?

C’est peut-être la peur ou le soulagement. C’est peut-être une réaction de la cuadrilla qui veut protéger le moral du torero. Les toreros ont tous de l’admiration pour le toro. L’aficionado doit se rendre compte du niveau de danger et de peur et ça excuse surement certains propos du film.

Q : sa temporada 2025 ?

Il est allé en Equateur, retournera au Pérou en juin, à ce stade ont seulement été annoncés ses cartels de Madrid et Arles (Riz), mais il y en aura d’autres, même s’il ne peut pas les dévoiler.

Q : sa relation avec les jeunes ?

Il continuera à rester impliqué auprès des jeunes car ils méritent de se faire leur propre opinion de la tauromachie. Il va de ce fait relancer la Fragua (la forge) où il donnait leur chance à des jeunes d’écoles taurines.

Juan Leal avec l’équipe de Culturaficion, à Paris le 18 mars 2025. ©JYB

Après avoir posé pour la photo souvenir et signé la cape « livre d’or » de Culturaficion, Juan Leal a reçu le très beau livre de Marc Thorel Toreros dans la ville lumière en souvenir de son passage chez Culturaficion.

JY Blouin (texte et photos) https://facealacorne.fr/juan-leal-a-culturaficion/

Un témoignage brut qui magnifie l’art de la corrida (ma critique de l’aficionado et cinéphile que je suis) concernant Tardes de Soledad

D’après les témoignages recueillis, ce documentaire connaît un grand succès lors de ses avant-premières, y compris à Paris, malgré les critiques formulées par une association anti-corrida. Ce soir à Dax ne fait pas exception.

La soirée débute par un discours du réalisateur, qui présente son œuvre davantage comme un film que comme un documentaire, bien qu’il soit classé dans cette dernière catégorie. À travers ce documentaire, il tente de montrer des aspects jusqu’alors inexplorés. Son pari est réussi, comme en témoigne une anecdote lors d’une projection à New York où une spectatrice végane a affirmé que le documentaire avait changé sa vision des choses.

L’échange qui suit la diffusion permet au réalisateur d’approfondir certains points abordés dans son travail. Il souligne que le choix de présenter des images brutes confère plus de pertinence au documentaire que l’esthétisme souvent artificiel des films classiques.

Le tournage, qui s’étend sur onze corridas, vise à trouver un équilibre entre la violence, l’émotion sincère et la beauté esthétique. Le réalisateur a choisi Andres Roca Rey pour son visage moderne et photogénique, bien que la corrida soit perçue comme intemporelle.

Le film est construit de manière rituelle, à l’image de la corrida elle-même, et inclut des plans montrant la mort du taureau. Selon le réalisateur, ces scènes sont nécessaires pour éviter toute comparaison avec un spectacle purement divertissant tel que le Cirque du Soleil.

Après le contexte et l’interaction avec le public ma critique du documentaire 

Les choix techniques des plans serrés expriment la violence de la charge du toro et l’insondabilité du maestro, qui s’exprime peu, ainsi que le rôle protecteur et flatteur des acteurs de la lidia envers le chef. La musique discrète accompagne sans excès. Le grain du documentaire offre une alternative à l’image numérique, qui est souvent perçue comme froide et parfaite. Contrairement aux commentaires entendus, le visionnage n’a pas suscité d’ennui. Le réalisateur a choisi une durée appropriée pour le film, équilibrée et sans excès. Ce documentaire est destiné aux aficionados et peut être enrichissant pour ceux qui ne partagent pas cette passion mais souhaitent en comprendre les aspects.

Nicolas Couffignal

La plaza de toros de Sanlucar de Barameda fête son 125éme anniversaire

Ce n’est pas tous les jours que l’on fête les 125 ans d’une place de toros disait en préliminaire Mercedes Colombo, déléguée du gouvernement andalou, lors de la présentation du programme des festivités. Le comité d’organisation a mis les petits plats dans les grands pour l’occasion prévoyant une quinzaine de manifestations de début avril à mi juin pour marquer l’événement. Plusieurs tables rondes taurines sont prévues réunissant les matadors sanluquénios puis les hommes d’argent très nombreux dans la ville et une troisième sur l’aficion.

Le campo et l’élevage sera évoqué dans un colloque entre Antonio Miura, Ricardo Gallardo et Javier Nunez de la palmosilla. Une discution sur la voix des femmes réunira autour de la présentatrice de Canal Sur Noelia Lopez : Anna Mestre vice présidente du parlement andalou et grande afficionada, Rocio de la Camara, ganadera, Pepita Rios , la dernière torera de Sanlucar, Elena Aguilar et Fabiola Robles l’épouse de l’actuel impresario de la plaza.

D’autres aspects taurinos-culturels seront aussi présent avec une rencontre entre toreo et cuisine en présence de César Rincon matador et césar Bigote chef étoilé. La musique sera aussi présente avec la finale du concours national de paso-doble et l’élection du paso-doble « Coso del Pino. Les festivités se clôtureront le 15 Juin par la présentation dans les arènes d’un documentaire sur ces 125 années de tauromachie à Sanlucar.

A noter enfin la programmation particulièrement riche de Carmelo Garcia cette saison, débutée par un festival au mois de février et la première novillada piquée du circuit andalou la semaine dernière, le 5 avril la grande corrida de rejon puis la féria de la manzanilla en juin avec une novillada sans picadors et une grande corrida, puis la désormais traditionnelle corrida de Miura de mi août et enfin pour clôturer la finale nationale des novilladas piquées.

JD

Session du Sud-Ouest à Bayonne du CPAC de la   FSTF entre  hommage et  transmission

La Fédération des Sociétés Taurines Françaises (FSTF) réunit aujourd’hui, dans le local du Cercle Taurin Bayonnais, les sessions du Sud-Ouest du corps des présidents de corridas. Ce lieu a été choisi afin de rendre hommage à Roger Merlin, membre respecté de la FSTF, pour son implication remarquable dans la cause taurine. 

Au programme des échanges : la mise au point d’une grille d’aides destinée aux présidences, une initiative pour accompagner les présidents de corridas dans leurs responsabilités.  

Sous la direction de Thomas Thuries, cette  session reflètent un engagement fort envers l’avenir de la tradition. La présence de jeunes participants marque une volonté affirmée de préparer la relève et de pérenniser les valeurs taurines.  

Cet événement, placé sous le signe de la mémoire et du renouveau, symbolise l’attachement de la FSTF à la fois à ses racines et à son futur.

Texte et photo Nicolas Couffignal

CAMPO : TIENTA CHEZ HERMANOS SAMPEDRO.

La ganaderia Hermanos Sampedro a été fondée par l’arrière-grand-père des ganaderos actuels qui a acheté à Juan Pedro Domecq un lot de vaches de l’encaste originel associant Veragua et Conde de la Corte. C’est ce qui explique qu’on voit encore resurgir dans les pâturages des animaux à la robe berrenda (comme ci-dessus). L’encaste a été protégé et l’élevage est aujourd’hui le plus proche de l’origine Juan Pedro.

Pelea de novillos à la ganaderia Hermanos Sampedro, le 13 mars 2025. ©JYB

Le lot de novillos bien faits, vendu (mais la destination n’est pas précisée), se montre plein d’agressivité sous la pluie à l’heure du repas.

Vache de Hermanos Sampedro tientée le 13 mars 2025. ©JYB

3 vaches sont prévues pour El Rafi, Nino Julian et Clément Hargous :  les 3 vont montrer noblesse et caste en s’employant au cheval et il sera bien difficile au ganadero de décider laquelle ou lesquelles il conserve ou envoie au matadero. Pour la plupart des spectateurs, les 3 pouvaient devenir mères.

Pique de la 3 ème vache de Hermanos Sampedro qui pousse au cheval le 13 mars 2025. ©JYB
El Rafi en circulaire inversée devant une vache de Hermanos Sampedro, le 13 mars 2025. ©JYB

Mais Fernando Sampedro ne décide jamais à chaud : il visionne les vidéos de ses tientas et consulte les arbres généalogiques de ses vaches avant de prendre une décision réfléchie à froid. Il a quand même écouté ce qu’avaient à lui en dire El Rafi et Nino Julian.

Tertulia de fin de tienta entre Fernando Sampedro et El Rafi, le 13 mars 2025. ©JYB
Naturelle d’El Rafi à une vache de Hermanos Sampedro, le 13 mars 2025. ©JYB

Les 3 toreros se sont montrés a gusto avec ces 3 vaches multipliant les suertes et les adornos.

Doblon de Nino Julian, à une vache de Hermanos Sampedro, le 13 mars 2025. ©JYB

Patrick Varin les a conseillés sur des détails, leur permettant de s’exprimer et de profiter d’une tienta de grande qualité, malgré la pluie et la boue de la placita.

Clément Hargous en naturelle devant une vache de Hermanos Sampedro, le 13 mars 2025. ©JYB

JY Blouin https://facealacorne.fr/

Tristan Barroso : Un Retour aux Sources dans les Landes 1er partie

De retour dans les Landes, Tristan Barroso, futur matador de toros, a partagé des moments privilégiés entouré de ses proches et amis. Vendredi soir, il a captivé l’audience lors d’une conférence à la Peña Alegria de Dax. Dimanche matin, il a prends part à un tentadero à la Ganadería La Espera, organisé par Toros de Landia. Un week-end retour au source du novillero.

Il arrive saluant plusieurs personnes et leur disant quelques mot Tristan est toujours la même personne. On peut noter la présence de son apoderado dont il est très fier.

Le président de la peña accueille les participants avec un discours. Ce soir, ce sont Philippe Lalanne et Frederic Ciutad qui officient pour les questions. Le public étant nombreux, Philippe aborde le lien entre la peña et Tristan, rappelant son implication lorsque celui-ci exécute des passes à la cape dans l’impasse.

Tristan explique l’origine de sa passion, révélant qu’il commence par le rugby. À 9 ans, il effectue son premier contact avec Richard Millan, qui lui enseigne les bases du métier, notamment « devenir un homme et les difficultés du métier ». Suivent ensuite les capéas et son départ vers l’école taurine de Badajoz pour se préparer à devenir figura del toreo.

Les écoles taurines créent une compétition entre élèves où le respect s’acquiert devant le toro. La succession de sa jeune carrière de novillero se déroule dans les plus grandes arènes d’Espagne entre autres. Un long moment est consacré à la novillada piquée de Mont-de-Marsan, où Tristan estime avoir réalisé la meilleure faena de sa jeune carrière et ce qu’il aspire à exprimer ultérieurement en tant que matador et pourquoi pas une figura del torero .

Sa blessure le fait vivre un ascenseur émotionnel, entre l’espoir de passer son alternative, l’entraînement, la douleur et la rééducation pour une alternative à Dax qui semble illusoire mais précipité pour Saragosse. Tristan estime que Dax est le bon moment.

En ce qui concerne l’avenir, Tristan prévoit de prendre son alternative avec deux Français : l’un est une figure actuelle de la tauromachie française et l’autre est un aspirant à ce statut. Il espère les retrouver lors d’autres événements. Il souhaite également revêtir son costume d’alternative dans la ville thermale de Dax, où son alternative aurait dû avoir lieu. Entre 8 et 10 contrats l’attendent en France et en Espagne.

Frederic Ciutad pose des questions sur le jeune homme et le torero, sur comment il peut avoir 20 ans et mener une vie différente de celle de ses pairs. Malgré tout, Tristan est heureux de sa vie en attendant de devenir figura del torero. Philippe Lalanne interroge sa grand-mère, présente dans la salle, sur son ressenti. Le soutien des proches est essentiel, bien qu’une forme d’égoïsme soit également présente. Tristan est conscient de l’inquiétude de ses proches lorsqu’il participe aux corridas.

Quelques échanges informels avec les membres de la peña et les amis en attendant le tentadero de dimanche à la Ganaderia La Espera.

Photo et Texte Nicolas Couffignal

« Tardes de Soledad » et de déception…

Vu par Jean Dupin

Samedi dernier le public jerezano était convié à la sortie du dernier film taurin dont on parle le fameux « Tarde de soledad » auquel participait le matador Andres Roca Rey et sa cuadrilla. Nous étions nombreux à l’entrée du cinémas toreros et anciens toreros élèves des écoles taurines et aficionados de longue date. Pour ma part je rentrai dans la salle de projection en compagnie de mon ami Soto Paula ancien torero, cousin germain du grand Rafael, avec qui je partage souvent durant les corridas , je ne connais guère de meilleur connaisseur du toro bravo.

Tout commençait pour le mieux avec de gros plans sur le roi de la dehesa dans son environnement au campo, le souffle puissant sous la lune belles images ! Et par la suite : rien, un film entièrement en gros plans plus sanglants les uns que les autres. Du sensationnalisme à bon marché . Des « puyas » déchirant la chair mieux que ne les voit le picador lui même, des estocades à fleur de peau (souvent défectueuses) de longues agonies sous la puntilla. Jamais le réalisateur ne montre une passe entière ni un mouvement complet. Tout ce qui est l’art dans la tauromachie est passé sous silence. Soto Paula à mes côtés ne peut s’empêcher de s’exclamer « Quelle horreur !» . Pour ma part il m’a été donné de puntiller quelques toros et je vous assure c’est bien moins terrible que ce qui nous est donné à voir.

La sortie de la projection ressemblait à la sortie de ces mauvaise corridas où rien ne s’était passé comme on l’aurait souhaité. Mines tristes et têtes basse nous tirions nos premières conclusions unanimes. Tout d’abord Tarde de Soledad n’apporte rien à un aficionado, peut être même pourrait il dégoûter de la tauromachie. Et Roca Rey, parodiant le Scapin de Molière, qu’allait-il faire dans cette galère ? Je crois que lui même s’en mord encore les doigts. La question que nous nous nous sommes tous posés : ne serait-ce pas encore une manœuvre des anti taurins . Ce film leur est bien plus destiné qu’à nous.

Jean Dupin

Capea matinale de Magescq : Les apprentis à l’épreuve de la Ganadéria de l’Armagnacaise


Ce matin, à Magescq, la capea lance la saison taurine landaise, mettant en lumière Adour Aficion, l’école taurine du département, qui prépare les futurs matadors avec passion. Le public représentait un tiers des arènes. Le bétail provenait de la Ganadéria de l’Armagnacaise et permettait aux apprentis de s’exercer sans difficulté.

Jules accueille la vache avec élégance. Cette dernière, malgré une charge courte, complique les choses pour Maxence. Mael prend alors la muleta en main et le maestro le compare à Cassius Clay.

Jules exécute de belles naturelles, et les derechazos sont réalisés avec allégresse. Les applaudissements du public résonnent dans l’arène. Maxence, avec son niveau, réussit également à obtenir les applaudissements du public. Jules et Maxence exécutent les dernières séries avant de la rentrer.

Le second taurillon présente un trapio légèrement supérieur. Maxence sort en premier et réalise une série de chicuelinas, suivie d’applaudissements du public. Ensuite, Jules et Marine enchaînent avec une série de Al Lemon. Richard Millian félicite Maxence à la muleta. Le taurillon, avec une belle charge, pose des difficultés à l’apprenti. Gael se débrouille mieux que devant la vache. Le Maestro tient des paroles élogieuses envers Jules, qui exécute une série de Luquesinas pour finir par un desplante.

Photos et Texte Nicolas Couffignal

Hugo Tarbelli brille à Magescq avec trois oreilles

À l’abri de la chaleur des arènes couvertes de Magescq, la seconde novillada non piquée de la temporada approche. On garde un bon souvenir de la Ganaderia El Palmeral l’an dernier à Saint-Sever. L’encaste Atanasio exige des novilleros aguerris. Andy Martin, triomphateur à Hagetmeau, et Hugo Tarbelli, victorieux à Rion des Landes lors de la novillada non piquée matinale et désormais à l’école taurine de Navas Del Rey, seront présents. Pour finir, David Gutteriez de l’école taurine de Badajoz, vainqueur de plusieurs bolsins en Espagne, complétera l’affiche.

Fiche technique

President : Cyril Pinsolle

Public : 8/10

Musique : La Mi Sol de Castets

Andy Martin Afap  de Nîmes : avis et Silence /Silence

Hugo Tarbelli Ecole Taurine Navas Del Rey : une oreille et deux oreilles et avis prix de l’Acoso

Diego Gutteriez Ecole Taurine de Badajoz : Silence et Silence deux avis prix Bernard Menard

Le club taurin de Magescq prononce un discours en soutien à la mariposa de Vieux-Boucau avant le paseo, accompagné d’applaudissements chaleureux. Le lot de becerros, âgés de deux ans, présente une homogénéité remarquable. Cependant, on observe chez eux une certaine distraction ainsi qu’un manque de caste.

Andy Martin

Dès les premières passes à la cape, Andy démontre une maîtrise de la cape laissant à Hugo Tarbelli de quoi faire une série de chicuelinas. La faena commence par des doblones, à la muleta, une série de derechazos qui monte à mas . Malgré des moments forts, certains passages manquent de profondeur, laissant le public sur sa faim. Le becerro a mis le novillero à l’épreuve, notamment sur les passes naturelles, exigeant précision et sang-froid. La deuxième série de passes à droite a été mieux structurée, témoignant de l’adaptabilité et de l’apprentissage rapide d’Andy Martin. La faena s’est clôturée avec un pinchazo suivi d’une estocade entière. L’avis tombe après l’épée.

Second becerro pour Andy Martin. Larga et domination du novillero sur le becerro à la cape. Nouveau quite de Hugo Tarbelli. Brindis aux areneros. Les premières séries de derechazos sont appliquées et avec de la profondeur, le public apprécie. Le becerro est compliqué sur les naturelles. Un manque d’alegría et quelques applaudissements d’encouragement. La seconde série de naturelles est meilleure. Le public n’exprime pas d’émotion. Précipitation lors de la première tentative à l’épée. Les clarines font retentir l’avis. La dernière épée est basse. Silence retenti.

Hugo Tarbelli

Dès le début, il a exécuté une série de passes à la cape avec joie et assurance, captivant le public. Il a terminé cette série par une rebolera, ce qui a suscité des applaudissements nourris de la part du public. Le novillero ensuite pose les trois paires de banderilles Pour montrer son respect et son engagement, il dédie sa faena au public local. Au centre de l’arène, il entame sa faena à genoux qui captive les spectateurs. Tout au long de la faena, il a montré sa domination sur le jeune taureau à travers une série de derechazos maîtrisés. Le public est absorbé par sa prestation, ses passes naturelles sont exécutées avec une profondeur. Lors des dernières séries, il est désarmé et accroché. La faena s’est conclue avec succès lors de la première tentative à l’épée, qui a été entière et légèrement en arrière. Hugo Tarbelli propose une approche différente de son précédent becerro à la cape, le public qui le soutient applaudit.

Il répond au quite de David Guttierez avec brio. Vuelta de campana du becerro. Jolie pose de banderilles de Jeremy Banti et Alexis Ducasse. Brindis à Jean Baptiste Molas. Il commence à genoux des derechazos. Il exige trop du becerro qui tombe. Les naturelles expriment de la profondeur et de la douceur. Il se fait accrocher la muleta sur les suivantes. Le becerro charge de loin. Comme sur le précédent, sa faena porte sur le public. Une continuité dans son engagement et efficacité à l’épée comme Ramos dans les coups de pied.Le becerro tarde à tomber l’avis retenti et il utilise le descabello. Applaudissements nourris du public.  Deux oreilles.

David Guttierez

Le novillero exécute avec douceur à la cape une faena qui se termine par une rebolera. Quitte Andy Martin avec quelques applaudissements. Brindis au public du novillero. Début de faena classique par des passes par le bas que le public remarque, en plein centre. Le becerro, dans le vuelo pour les derechazos ; le reste de la faena est sur le passage. Il se fait prendre sur la première série de naturelles car il n’amène pas le becerro assez loin. Le becerro est meilleur à gauche qu’à droite. Le novillero insiste sur les derechazos. Il finit avec des manoletinas. L’épreuve du fer se conclut par trois pinchazos, un avis et une estocade légèrement en arrière.

Le dernier becerro est applaudi à la sortie du toril. Le novillero est appliqué. Il se fait prendre car le becerro a une charge courte. Le becerro a du gaz. La seconde série de derechazos est plus appliquée. Les naturelles sont meilleures que sur le précédent becerro, la faena va à plus. Ces séries amènent plus de profondeur. Difficultés à placer le becerro pour le tuer, l’avis résonne. Belle épée entière, bien placée du novillero. Le second avis sonne et des difficultés au descabello.

Texte Nicolas Couffignal et photos Bertrand Caritey

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