Madrid – 12 Octobre 2028. Jour de l’Hispanité et dernière corrida du cycle de la Feria d’Automne.
25° au paseo. Arènes archi combles. Salut des trois toreros à l’issue du paseillo et nouveau salut de Fernando Robleño à l’occasion de sa despedida. Hymne national bien entendu.
6 toros de Garcigrande bien présentés, tous de 4 ans et demi, des cornes et des cornes, au jeu varié, certains collaborateurs comme le premier et le cinquième, mais d’autres revêches comme les Deuxième, troisième, quatrième et sixième, la tête haute et les retours brusques.


Morante de la Puebla, silence et deux oreilles. Despedida.
Fernando Robleño, silence et une oreille. Despedida.
Sergio Rodriguez qui confirmait son alternative, ovation et silence.


Salut du banderillero Ivan Garcia après une paire sensationnelle au cinquième toro.

Il n’y a pas de mots pour décrire ce que Las Ventas a connu cet après-midi qui aurait du être
celui de la despedida de Fernando Robleño mais qui résulta celui de la despedida de Fernando Robleño ET celui de Morante de la Puebla.


Un Morante gravement secoué par son second toro, le quatrième de l’envoi de Garcigrande.
Un toro sournois le crochetant lors d’une tentative de véronique au centre de l’arène. Un
Morante au sol KO et que l’on craignait sévèrement atteint, voire paralysé. Mais non, une
fois relevé le génie de la Puebla repris difficilement ses esprits mais les repris finalement pour servir une faena irracontable précédant un volapié d’anthologie à ce toro qui aurait pu le tuer. Deux oreilles et tour de piste plus que fêté.
Et c’est là que se produisit l’impensable, Morante se rendant au centre du ruedo pour s’auto couper en larmes la coleta. Ces larmes qui n’en finirent pas de couler jusqu’à la sortie du toro suivant, celui de Robleño
Un moment d’anthologie comme seul Morante nous en a tant offert tout au long de sa carrière, mais également un départ à la retraite le jour de la fête de l’Hispanité et à Madrid.
Coïncidence ? sans doute pas.
Maintenant la légende de Morante va pouvoir commencé, il y aura ceux qui auront eu la chance de le voir triompher et qui raconteront ses exploits à leurs petits- enfants, et ceux qui regretteront de ne pas l’avoir vu triompher mais qui raconteront quand même ses exploits à leurs petits-enfants. Et tout le monde rêvera à ces après-midi luxuriantes où Morante de la Puebla toréait. Les échecs seront pardonnés, les succès amplifiés, la légende courera.


Difficile de passer après le génie mais Robleño ne s’est pas échappé pour offrir une faena solide et classique à l’ultime toro de sa carrière, récompensée par une oreille qui aurait pu être deux si l’épée concluant n’avait pas été précédée par un pinchazo. Sortie en triomphe par la porte des cuadrillas après s’être fait couper la coleta par ses fils.



Quant à Sergio Rodriguez il nous faudra le revoir dans une corrida moins émotionnante car après le geste de Morante suivi par celui de Robleño les larmes nous montèrent aux yeux, à nous aussi, nous faisant perdre notre lucidité.
EXIR