Sortie a hombros de Mathias Sauvaire «Matías» qui a coupé une oreille à ses deux adversaires…
Temps estival, trois quarts d’entrée environ. Six erales de divers élevages français avec par ordre de sortie François André, Blohorn, Roland Durand, Francis et Emma Colombeau et Alain et Frédérique Tardieu, ce dernier entrant au dernier moment pour suppléer un Malaga blessé lors du débarquement. Relation de cause à effet, il n’y a pas eu de sobrero…
A l’issue du paseo, une minute de silence a été observée à la mémoire des professionnels et des aficionados qui nous ont quittés cette année.
Avant que ne sorte le premier eral, Patrick Alarcon, longtemps mayoral de Blohorn a reçu en piste un souvenir de la part des organisateurs, le public lui réservant une ovation de gala. Bonne retraite, mais les toros ne seront jamais très loin…
Francisco Fernández : palmitas et silence.
Isaac Galvín : saluts et silence.
Matías : oreille et oreille.
Francisco Fernández, lauréat de l’édition précédente, se distingua d’emblée au capote. Brindis ensuite au public et face à un adversaire de bonne charge à tribord, plusieurs séries méritaient la mention, les choses se compliquant quelque peu sur l’autre rive. Entière tombée après pinchazo. Francisco eut ensuite affaire à un castaño d’Alain et Frédérique Tardieu face auquel il se fit remarquer capote en mains avant une faena en demi-teinte comprenant toutefois plusieurs mouvements honorables entrecoupés d’une voltereta, le tout étant rabaissé par une conclusion médiocre.
Isaac Galvín prit en premier lieu un Blohorn bien roulé et gachito qui hélas trainait une patte, une ankylose qui en définitive ne l’empêcha pas de poursuivre le combat, d’autant plus qu’il ne tarda pas à étaler de réelles qualités de charge. Isaac ne tarda pas à constater que c’était sur la corne gauche qu’il devrait baser son trasteo et effectivement, s’ensuivirent trois remarquables séries de naturelles. Certainement l’un des grands moments de cette tarde. La fin un peu en dessous, mais Isaac aura malgré tout laissé une bonne impression. Avec le quinto, de Colombeau, qui tapa aac Galvín : saluts fort à deux reprises au burladero, il brinda au respectable une faena qui alla malheureusement a menos, tout comme son opposant. Et comme il tua mal, les choses en restèrent en l’état.
Matías n’a pas mis cent ans pour afficher ses ganas car dès la réception de son premier, de Roland Durand, a portagayola puis par larga arrodillada. Il poursuivit avec un faena dynamique dédiée à l’assistance marquée par plusieurs enchainements bouillonnants dans un ensemble certes un peu inégal, mais dont on retiendra surtout le côté entreprenant face à un client qui finit rajado. Avec le suppléant d’Alain et Frédérique Tardieu qui n’allait pas tarder à se montrer exigeant, Matías brinda à famille et amis un trasteo marqué par son envie et sa vaillance, soutenu depuis la planche par Denis Loré et ne lâchant pas l’affaire à base de muletazos donnés le plus souvent « uno por uno ». Demie tendida et autre oreille, celle qui lui ouvrit la grande porte…
A l’issue de la course, Matías a remporté le trophée de la Embestida au meilleur novillero, auquel s’est rajouté celui de la meilleure estocade de la part de la Coordination.
Quant au novillo, c’est celui de Roland Durand qui a été déclaré vainqueur, mais alors se produisit quelque chose de plutôt insolite puisque Rafi Durand déclara que son exemplaire n’était pas le meilleur et qu’en fait, ce prix aurait dû aller au Blohorn pour la race qu’il avait exprimée ! Un beau geste de compañerismo, non ?
Paul Hermé torofiesta.com