
Saint-Gilles, – Toros de Luis Algarra Polera. 3/4 d’entrée

Carlos Olsina, silence après avis et silence après deux avis;

Solalito, deux oreilles et ovation

Samuel Navalón, deux oreilles après avis et ovation après avis.
Photos Jean François Galeron
Disons tout de suite que si le Biterrois Olsina n’a eu aucune chance d’accompagner ses deux compañeros, il le dut en grande partie à son désastreux maniement de la ferraille les deux fois. A partir de là, on a noté un bel effort au premier qui malheureusement ne l’a guère aidé, baissant pied rapidement. Face à un tel adversaire, Charles a bien tenté de sauver ce qui pouvait l’être, réussissant quelques passages méritoires avant que la conclusion ne finisse par tout gâcher. Ce fut un peu pareil avec le cuarto où un excellent début de faena en se ployant fit illusion, mais les choses n’allèrent guère plus loin car le bicho n’a pas tenu vraiment la distance et les efforts de Carlos se sont finalement noyés dans un nouvel échec avec les aciers.
Solal a une nouvelle fois montré son potentiel, notamment avec son premier client reçu par deux largas puis bon capoteo véroniqué. Cerise sur le cake, il a une nouvelle fois banderillé pour trois paires qui lui valurent une belle ovation. Brindis au respectable d’une faena au cours de laquelle Solal a exposé les gestes justes dès l’entame par quatre rodillazos au fil des planches suivis de derechazos relâchés qui firent démarrer l’orphéon. La suite à l’avenant et après entière, deux oreilles vinrent logiquement récompenser un labeur abouti. Avec le quinto, Solal est visiblement revenu avec d’aussi bonnes intentions, à la différence près que son opposant ne sortait pas du même tonneau. D’ailleurs, même s’il salua une nouvelle fois, le toro ne lui permit pas de réaliser un second tercio aussi complet que le précédent, qualitativement s’entend. A la muleta, l’Algarra, juste de forces et réservé, n’a pu donner de l’importance aux sollicitations du Nîmois qui fit tout de même ce qu’il pouvait face à ce mármol ! Entière. En définitive, tarde sérieuse pour Solal dont on retiendra l’entrega permanente justifiant sa sortie a hombros.
Samuel Navalón a rapidement montré qu’il n’était pas venu faire de la figuration. Autant sur la réception de son premier puis sur un bon quite par chicuelinas au sortir du monopuyazo, on comprit vite qu’il s’était attiré la sympathie du conclave. Et la faena brindée à Pierre-Henry Callet allait confirmer la bonne impression tout au long de mouvements ambidextres servis à un toro de qualité ponctués par entière. Face à l’ultime, qui prit une pique poussée, Navalón s’attacha à maintenir l’intérêt lors d’un trasteo contrarié par le manque de fonds de son adversaire. Son labeur ne manqua pas de mérite, mais même la musique tardive et quelques luquecinas ne purent gommer l’impression qu’il était l’heure du coup de sifflet final mettant fin à une feria 2025 somme toute réussie, en fréquentation comme au bilan…
Texte et photos Paul Hermé torofiesa.com