Marbella vendredi soir, nocturne, corrida de los candiles. Lleno de no hay billetes.

6 toros de Garcigrande

Morante de la Puebla: silence et deux oreilles et la queue

Juan Ortega: oreille et oreille.

Plablo Aguado : Deux oreilles et silence.

Morante de la Puebla a subi une dure voltereta à son second toro. Il est passé à l’infirmerie après avoir tué son toro en lui coupant un rabo, il a été soigné pour une blessure au cuir chevelu et des contusions à l’épaule. Il est revenu dans l’arène à la fin du sixième toro. Il semble qu’il sera au Puerto cette après-midi.

Diego Ramon Jimenez banderillero de confiance de Pablo Aguado a été pris par le troisième toro:  » traumatisme du membre supérieur droit avec déformation, douleur et impuissance fonctionnelle du poignet droit de pronostic grave» selon le parte.

Paseo retardé de 10 minutes en raison de l’affluence.

Il y a encore quelques mois la plaza de toros de Marbella n’existait plus que sous la forme d’une ruine abandonnée après avoir connu la gloire internationale. Elle renaît de ses cendres et de quelle manière puisqu’elle connut pour cette soirée un lleno de o hay billetes qui ne s’était pas vu depuis plus de 40 ans ; le temps des Cordobés et Palomo Linarés. Ce succès, celui annoncé ce soir au Puerto avec un second no hay billetes dans une arène de 12 000 places, montre l’immense popularité de la tauromachie sur ses terres. Un retournement imprévu ; qui s’en plaindrait ? Il faut en prendre la mesure.

Le lot de Garcigrande convenait au redondel andalou : de trapio moyen et aux défenses modestes sans être ridicules. Au comportement: inédits ou presque sous le cheval, les quatre premiers firent preuve d’une noblesse parfois piquante. Le cinquième s’arrêta après sa rencontre avec l’équidée, le sixième se cassa la corne contre le burladero et resta sur la défensive.

Dure voltereta de Morante

Ce sont les hommes qui ont donc fait le spectacle, tous très largement au -dessus de leurs adversaires : un trio d’artistes exceptionnels tous trois dans un jour faste pour un spectacle d’un niveau sensationnel. Morante, le mage, ouvrit le bal multipliant les attitudes inattendues à la cape comme à la muleta: larga de rodilla, pont tragique, toreo à genou, trincherillas, passes del desprecio, largas afaroladas, etc. avec une fantaisie et surtout une entrega qu’on ne lui connaissait pas. Tout cela menée en s’exposant un maximum, sur ce rythme suave qui a marqué ses deux travaux soutenus par le public; avec une toreria unique. Il tua très mal le premier de ses adversaires (5 pinchazos et un bajonazo) et donc perdit espoir de récompense. Il se confia une nouvelle fois par la suite face à un animal retors qui finit par le prendre sèchement. Après cette forte émotion, là où beaucoup aurait tiré le rideau, le cigarrero revint pour une série de la gauche à encadrer, abandonnant dans un geste de défi la muleta sur le dos de son adversaire. Un estoconazo sin puntilla et un rabo dans le délire général.

 Grande faena de Juan Ortega inspiré à la cape comme à la muleta et qui face au premier écrivit le meilleur de la soirée. A la cape on notera une série de tafalleras très originales donnée avec cette douceur qui le qualifie. La faena fut un condensé du meilleur de la tauromachie sévillane, maniant la muleta avec lenteur, à juste distance, le compas ouvert : un sommet ! Une entière contraire et une seule oreille. Elle fut compensée à son second passage où pourtant le bicho par sa médiocrité limita ses efforts, mais bien tué (au second essai), par un second pavillon inattendu celui-là mais qui lui a permis de sortir en triomphe.

Pablo Aguado inspiré à la cape d’abord avec ce quite porté au toro d’Ortega en chicuelinas douces et lentes comme un jour sans pain. Après une nouvelle démonstration de son temple à la cape, la faena qui suivit, moins cohérente que celle de ses compagnons connut des hauts et des bas: le sévillan sur la défense face au toro andarin. Il le tua d’un estoconazo, le toro roulant comme une boule et fut récompensé d’un double trophée, le second superflu. Il se contenta de lidier le dernier la corne cassée, le final allant à menos. Mais qu’importe on n’avait pas veillé pour rien et même si l’avalanche de trophées ne manquera pas de susciter les sarcasmes, la nuit fut magique.
Pierre Vidal