
Plaza de toros de Alicante, Comunidad Valenciana. Quatrième de la Feria de Hogueras 2025. Lleno.
Toros de Puerto de San Lorenzo (3º, 4º et 5º) et La Ventana del Puerto, bien presentés et de jeu varié.
• MORANTE DE LA PUEBLA, oreille et ovation.
• JOSÉ MARÍA MANZANARES, deux oreilles et deux oreilles.
• CAYETANO, silence après avis et ovation.

Une corrida homogène de Puerto de San Lorenzo et la Ventana del Puerto pour Morante de la Puebla, Manzanares et Cayetano qui fait ses adieux à Alicante. À peine plus de 4 ans les quatre premiers.
Quasi plein
Une corrida globalement décastée à des degrés divers à l’exception du 5e. Ou meilleur dit, à des niveaux très ou très fortement prononcés.
Morante reçoit le 1er avec deux largas cambiadas afaroladas debout. Le toro a peu de charge et des trajectoires incertaines. Il démarre la faena par statuaires appuyées à la barrière pour le canaliser. On apprécie son économie de gestes et leur lenteur. Le toro maintient sa mobilité jusqu’à ce que Morante prenne l’épée. Il a alors épuisé son capital de bravoure et cherche les planches. 1 oreille après une entière concluante. Le scandale du jour arrive au 4e mais aujourd’hui Morante n’y est pour rien. Il le reçoit avec decisión à la cape. Une petite pique et puis plus rien. Pas une passe pour un toro dans un état marmoréen. Commence à monter une pétition de mouchoir vert. La présidence reste elle aussi de marbre, jusqu’à en oublier le changement de tiers… Même si règlementairement le toro était sorti limpio, il était manifestement impropre à toute Lidia ultérieure. Banderilles anecdotiques et Morante justifie sa qualité de matador. Avant que ne tombe le toro la bronca monte. Mais pas pour lui, pour qualifier le président d’âne. Bâté. Après la puntilla, pétition d’oreille ironique d’une partie du public. Nouvelle bronca présidentielle puis ovation à Morante appelé à saluer.
Manzanares confirme son grand moment. Avec le 2e, une première série profonde. À la seconde, on note une passe des fleurs millimètrée déclenchée de près. Ensuite le toro part aux planches, Manzanares le suit pour en tirer tout le possible, y compris en acceptant la bagarre. Une grande estocade fait tomber les deux oreilles. Certes la pétition de deuxième n’était pas tonitruante, mais il faut savoir payer la suerte suprême. Dans un sens comme dans l’autre. Primer un grand coup d’épée, et sanctionner les bajonazos. No Hay quinto malo. L’adage s’est vérifié. Avec un toro avec plus de fond, Manzanares déroule toute l’élégance de son répertoire. Nerva avec le solo de trompette d’El Soro vient couronner le tout. Entière et deux nouvelles oreilles.
Cayetano apparaît dans une forme physique très affûtée. Il montre son envie sans ostentation pour une faena fleurie de bon goût. Le toro finit gazapon et en cherchant la barrière. Ça s’éternise et deux descabellos laissent l’arène dans le silence. Il amène le 6e au centre pour véroniques et conclut avec deux chicuelinas. Il démarre fort mais le toro fait rapidement fi de la muleta pour chercher les planches. Cayetano quitte les zapatillas et part au combat. Le public lui en est reconnaissant malgré la faible transmission de la bête. Ils font ainsi 3/4 de tour. Pinchazo puis entière avant que l’animal finisse le tour de la piste avant de tomber. Une chaleureuse ovation vient récompenser la qualité de son engagement.
Michel Naudy