
Plaza de toros de Alicante, Comunidad Valenciana. Troisième de la Feria de Hogueras 2025. 6.035 spectateurs.
Toros de Núñez del Cuvillo, le quatrième ‘Gavilán’, indulté.
• ALEJANDRO TALAVANTE, oreille, deux oreilles et la queue symboliques et ovation a celui tué pour Marco Pérez.
• JUAN ORTEGA, oreille après avis et oreille

• MARCO PÉREZ, oreille et blessure « cornada enveinada à l’arrière de la cuisse gauche avec atteinte possible du nerf sciatique » (rapport médical). Il sera remplacé ce lundi par Fortes à Torrejon de Ardoz selon l’organisateur Lances del futuro.
Humeurs musicales d’Alicante
Une bonne corrida de Núñez del Cuvillo, homogène de poids et d’âge, pour Talavante, Juan Ortega et Marco Perez dans deux tiers d’arène.
À Alicante comme à Valencia, à 14h on tire la mascletá. C’est un concours de pétarades avec des concepteurs artificiers différents tous les jours. Le temps est imposé, cinq minutes. Celle d’aujourd’hui avait du rythme, la corrida du soir aussi. En accord avec la personnalité des différents toreros.
Avec Talavante, tout paraît facile. Avec le 1er de la belle ouvrage mais sans transcendance. Oreille. Le 4e lui plaît et il le reçoit par deux farols. Après un début de faena à genoux, il alterne classique et pittoresque maison. Celia Cruz chantait que la vie est un carnaval. Le toreo pour Talavante aussi. Olé ! Un final avec des passes au ralenti qui enfièvre l’arène. Et commence à monter une pétition d’indulto qui se généralise. Je ne suis pas fan mais quand un toro à bout de force après une longue faena éclectique oublie tout pour se livrer, quand le moral prend le pas sur le physique pour continuer à charger avec fijeza et humiliation, il n’y a qu’un mot, la race. Ce qu’on attend d’un reproducteur. Et j’ai adhéré à la pétition d’indulto finalement concédé.
On connaît la qualité du toreo de cape d’Ortega. Nous avons eu deux versions, une première plus légère débutée genou flèchi puis une seconde plus templée. Les faenas de muleta ont été dans les mêmes tons. Avec le 2e il développe toute la grâce sévillane pour interpréter sa petite musique de nuit. Avec le 5e il fait oublier l’induldo qui l’a précédé. Ce qui n’est pas rien. Il démarre accoudé à la barrière pour canaliser la charge, gagne le centre et cite de loin. On change de registre. Exit la musique de chambre et place à la profondeur du cante jondo. Le charme opère. Oreille malgré un pinchazo.
Marco Perez est dans une autre dimension. On remarque le contraste entre un frêle jeune et un fauve qu’il conduit avec une belle autorité. Les séries s’enchaînent en faisant fi des protestations de la bête jusque dans les terrains de proximité. Un nouvel hachazo projette le matador dans les airs tel un fétu de paille. Il se relève visiblement diminué, contusioné et commotionné. Il a du mal à porter l’estocade. Oreille malgré deux pinchazos. Il part à l’infirmerie puis l’hôpital. Talavante se charge du 6e dans une ambiance de baissé de rideau qui enlève tout relief à son bon travail.
Michel NAUDY