Plaza de toros de Alicante. Seconde de la Feria de Hogueras 2025. Lleno de ‘No hay billetes’.

Toros de Victoriano del Río (5º bis) et Toros de Cortés (6º)

JOSÉ MARÍA MANZANARES, palmas et oreille après avis

ROCA REY, oreille après avis et oreille avec deux vueltas. 

SAMUEL NAVALÓN, ovation et oreille.

Un lot de toros homogène en présentation ( poids médian de 520 kg plus ou moins 15 kg) mais contrasté pour l’âge ( plus de 4 ans 1/2 les 1,2 et 4. Tout juste 4 ans les 3, 5 et 5 bis. Proche des 6 ans le 6).

Déjà un cartel diversifié comme on devrait en voir plus souvent : un matador confirmé ( c’est un euphémisme), une grande vedette qui remplit l’arène ( quasiment le plein), et un jeune matador d’alternative qui veut se faire sa place au soleil.

Manzanares est dans un très bon moment sur sa lancée de la porte des consuls nîmoise. Le premier est accrocheur mais sans beaucoup de transmission. Il ne se décourage pas et parvient à discipliner sa charge. Une main de fer dans un gant de velours. Demie épée. Ovation.

Le 4e a une charge un peu désordonnée mais qui contribue à provoquer l’émotion. L’élégance proverbiale de Manzanares fait le reste. Le solo de trompette d’El Soro vient souligner la qualité de l’ouvrage. Un vilain bajonazo, chose rare pour lui, le laisse désarmé plus par déception qu’autre chose. Un banderillero quitte prestement l’épée, le toro fuse, va infliger une voltereta sans conséquence au maestro et finit par s’écrouler près des barrières. Malgré tout une oreille, il joue à la maison.

Roca Rey continue à tutoyer les sommets. Le 2e montre des signes de mansedumbre, il sait le recevoir à la cape pour lui donner confiance quite à lui laisser gagner un peu de terrain. Objectif atteint dès le quitte. Le toro se livre. Une faena essentiellement gauchère qui lui permet de couper une oreille après une entière précédée d’un pinchazo. Avec le 5 bis , il prend toute la mesure de son adversaire avec quelques passes de tanteo. Il le cite de loin puis réduit les distances au rythme de l’évolution des forces de l’animal.

Une luquecina pour passer à gauche et la série de ce côté là a la même profondeur. Il conclut par deux changements de main et un pécho de la tête à la queue. Un final encimiste pro domo qui déclenche les cris de torero, torero… Une entière en bonne place et seulement une oreille. Et une bronca de gala pour la présidence. Double tour d’honneur à la demande du public.

Navalon a fait montre de son envie et de ses capacités. Il reçoit le 2e par largas cambiadas afaroladas à genoux, poursuit debout avec des chicuelinas. Tafalleras et saltilleras sont enchaînées pour le quitte. Début de faena à genoux au centre avec un derechazo cambiado afarolado. Las, le toro se dégonfle comme une baudruche à la deuxième série. Il insiste et se fait salement attrapé. Moments d’angoisse avec le torero suspendu sur les cornes. Heureusement les dégâts se limitent à un bas du costume de lumières en lambeaux. Il s’obstine inutilement avec des gestes bravaches sans intérêt. Ce qu’on peut facilement excuser pour un torero dans sa situation.

Comme on s’y attendait, il va recevoir le 6e à porta gayola. Il attaque la faena avec des doblones à genoux au tiers, se relève, change de main et conclut par une passe du dédain. Les premières séries à droite sont vibrantes. Il poursuit à gauche de la même façon mais un désarmé marque aussi la baisse de ton de la bête. Final par circulaires inversées, ce que certains appellent aussi les passes de cul. Il tente des luquecinas mais il n’y a plus rien dans le moteur. Une entière un peu tombée lui permet de couper une oreille méritée.

Michel Naudy