Plaza de toros de La Misericordia, Zaragoza. Corrida de toros. Septième de la Feria de Santiago 2025. Lleno.
Toros de Núñez del Cuvillo, sixième bis.
SEBASTIÁN CASTELLA, silence après avie et silence
• FERNANDO ADRÍAN, silence et oreille.
• CRISTIANO TORRES -qui prenait l’alternative deux oreilles et vuelta al ruedo après pétition majoritaire.
Bronca finale au palco.
Ce sont les taurins qui sont les plus dangereux pour la bonne marche de la tauromachie. Saragosse où pourtant l’aficion est renaissante, secrète son propre poison. L’absence totale de crédibilité de l’empresa qui a bâti son abono sur deux noms de toreros vedettes absents pour de mauvaises raisons (Morante et Roca Rey) et le palco arrogant, ignare et provocateur dont les décisions finiront par provoquer un désordre qu’ils devraient pourtant prévenir. Ils sont mis un temps infini à changer le sixième, la corne cassée sur un burladero qui pendait lamentablement justifiant les pires critiques animalistes et privant le jeune Cristiano par la suite d’un succès qui aurait fait Histoire dans le coso de la Misericordia, après une pétition unanime non primée. Les manières présidentielles héritées de la période franquiste sont désormais insupportables et il faut sans attendre changer ces façons et éloigner ces tyrans de pacotille qui occupe les palcos par pur protagonisme.
La corrida bien présentée dans son ensemble pas toujours homogène a donné un jeu varié avec de bons éléments comme le premier et le sixième bis (le meilleur de la tarde), d’autres justes de force et manquant de race sous les leurres avec un dangereux quatrième.
Sébastien Castella revenait après son triomphe de la veille ; on attendait beaucoup de lui. Il avait eu de la chance au sorteo. Il n’en eut pas cette fois ; on apprécia sa technique néanmoins à son premier passage. Il conduisit l’animal dans de bonnes séries sans beaucoup d’effet car le toro, noble avait peu de transmission. Malheureux à l’épée son effort passa par perte et profit. Le suivant, incommode, violent et incertain ne se livra jamais. Sagement Sébastien abrégea avec à la clé de nouvelles difficultés à l’épée.
Fernando Adrian a ses fans désormais à Saragosse il le doit à une solide technique et une habileté réelle dans ses travaux de menos à màs qu’il termine en s’engageant et à l’épée qu’il manie avec efficacité : une série de manoletinas finale à la fin du cinquième et une entière tombée firent monter de manière très exagérée la température sur les tendidos qui demandèrent deux oreilles. Il n’en coupa qu’une. Du reste de sa prestation que retiendrons-nous ?
Le héros du jour c’est bien Cristiano Torrés qui eut l’alternative dont il rêvait et dont rêvait aussi pour lui son père Ricardo torero Aragonais qui n’eut pas la carrière qui lui était promise. Cristiano se lança « a por todas » face au toro de la confirmation débutant à genoux au centre avec une entrega communicative. La connexion se fit immédiatement avec les gradins et la faena fut face à un animal noble mais juste de force bien exécuté avec goût , temple et efficacité. Le jeune homme cita l’animal de loin sans trop exiger de lui et coupant court au bon moment. Ses séries profondes, engagées et élégantes eurent un écho formidable. Il tua d’une entière et le président dut se rendre à l’évidence et lui octroyer une double récompense. Il remit le couvert par la suite face à l’excellent sobrero final dans le même ton. Il tua en deux fois au centre de la piste et il y eut une pétition ultra majoritaire sans que ne tombe le mouchoir blanc réglementaire.
Si les juges n’appliquent pas la loi la révolte gronde et la bronca finale fit trembler les murs de la Misericordia. Cristiano, lui sortit en triomphe vers la calle Pignatelli. Il y a des rendez-vous pas à ne pas manquer ! La mesquinerie présidentielle ne saurait occulter le succès de ce grand espoir.
Pierre Vidal
