Ici, le maire est en or, les bénévoles le sont tout autant, et les arènes du Soleil d’Or vibrent au rythme de la passion taurine. La tauromachie y vit pleinement, portée par une énergie collective et des traditions bien ancrées. À quelques kilomètres seulement, les novillos de la Ganadería du Camino de Santiago offrent une matière première d’exception, tandis qu’une cavalerie renommée, respectée autant en France qu’en Espagne, complète ce tableau déjà prometteur. Il ne manque qu’une étincelle pour embraser l’arène : les novilleros.

Juan Molas arrive avec une personnalité taurine qui ne laisse personne indifférent, Javier Zulueta, le Sévillan, apporte son élégance andalouse, et Julio Norte, qui a marqué les esprits à Garlin, revient avec une fougue qui promet de faire vibrer les gradins. Après la capea matinale et merveilleux veau à la broche ,place à la novillada. Un hommage à Jean Marie Boussat initiateur de la tauromachie à Seissan et Brigitte Calvet avec une minute de silence lors du paseo

Président Georges Marsiac. Metéo Estivale. Public 2/3. Musique Les Armagnacs. Cavalerie Bonijol 8 rencontres

Juan Molas. salut et une oreille

Javier Zulueta deux avis silence / silence

Julio Norte. Deux oreilles et vuelta

Le lot présente une homogénéité visuelle. Les robes varient du colorado au negro. Le comportement général révèle une certaine faiblesse, seuls le troisième et le quatrième sujets offrent un potentiel.

Juan Molas

Juan Molas accueille le novillo avec élégance et quelques véroniques. Le novillo charge franchement dans le peto. Les banderilles se plantent mais ne tiennent pas. Le novillero délivre des derechazos doux et profonds tandis que les Armagnacs résonnent avec  les applaudissements du public. Les naturelles, brèves mais avec de la profondeur s’inscrivent dans une dernière série à droite. Le novillo finit par ne plus permettre à Juan Molas d’exprimer sa tauromachie. L’engagement est total, mais l’épée est caida.

Le quatrième novillo est applaudi à la sortie du toril. Juan Molas se montre appliqué à la cape. Il affronte deux fois le cheval. À la muleta, il cite à droite avec fermeté et élégance et le novillo pose bien la tête. Le public applaudit son travail. Dommage que le novillo s’éteigne alors que les naturelles de Molas restent appliquées. Les dernières passes sont saluées. L’épée est un golletazo.

Javier Zulueta

Des véroniques appliquées, et Javier Zuleata voit rapidement les possibilités du novillo. Une seule rencontre avec le cheval.  Il entame la faena à la muleta avec alegría.  Avec toute la douceur de ses sollicitations, il fait tomber le novillo à plusieurs reprises.  Les naturelles expriment une finesse inouïe.  La musique retentit pour accompagner la faena.  Deux tentatives sont nécessaires ainsi que le descabello pour tuer le novillo .

Le cinquième novillo se casse la corne contre une planche.  

Le sobrero est applaudi à la sortie du toril.  Après la pique, le novillo se fait plus réfléchi.  Le novillero débute par des rodillas. Les premières séries sont des naturales. Les passes à droite se compliquent face à la violence du novillo. Il saisit l’épée sans perdre de temps et conclut par une a trasera et dans le silence.

Julio Norte

Julio Norte réveille le public assoupi avec une série de largas. Le novillo pousse dès la première rencontre. Comme les précédents, il réclame un changement de tiers et le palco impose une seconde rencontre. Juan Molas réalise un joli quite salué par de nourris applaudissements. Au centre, une série de rodillas enthousiasme les arènes. La faena monte en puissance, devient tremendista sur la fin et séduit le public. L’engagement est total et l’épée rapide déclenche une ovation. Pétition minoritaire pour une vuelta.

Le dernier novillo présente un joli trapío. À la rencontre au cheval, il passe dessous et se montre réfléchi.  Les premières passes s’exécutent avec domination. Comme pour le précédent, la connexion se crée malgré ses défauts.  Il s’applique sur les naturelles.  Seule la musique des Armagnacs manque à la faena, mais le public applaudit.  La première tentative échoue, la seconde réussit.

Texte et photos Nicolas Couffignal