Il y avait toujours autant de monde pour cette deuxième novillada sans picadors de la temporada estivale du Puerto. Il faut bien reconnaître, et c’est tout à l’honneur des organisateurs, qu’un prix d’entrée à deux euros permet l’accès d’un public familial très jeune et c’est une bonne chose pour l’avenir de la fiesta. L’inconvénient est que ce public bon enfant manque souvent des bases de connaissance de la tauromachie et le travail des penas et fondations taurines est immense pour palier à ce manque.

Revenons au spectacle on nous proposait six erales de Soldao d’origine Toréalta et Torestrella, bien présentés en particulier de tête mais décastés allant du manso au noble décasté, la vuelta al ruedo du second parfaitement incompréhensible

Manuel Quintana  (école de Cordoue) : vuelta al ruedo pour son compte après avis

Pedro de la Hermosa (école de Guadalajara) : deux oreilles

Juan Moreno ‘( La Gallos ina du Puerto) : vuelta pour son compte après avis

Paco Benito (école El Yiyo) : une oreille

Inigo Norte (école de Salamanque) : une oreille

Alvaro Hernandez (La Gallosina) : une oreille

Manuel Quintana est certainement tombé sur le plus manso de la soirée, il sut le maintenir au centre pour un intéressant début de faena sur les deux bords réussissant à lier ses passes dans quatre bonnes séries pour ce type d’animal on aurait cru la faena faite

Pedro de la Hermosa est certainement celui qui laissera le meilleur de la soirée et cela vaut la peine de s’attarder sur son travail. C’est à puerta gayola qu’il attend son opposant avant de le toréer au centre par véroniques mains basses. Il répliquera par zapopinas élégantes au quite de Moreno. Pedro de la Hermosa pose les banderilles ce sera le seul des douze novilleros vus et il le fait bien s’exposant particulièrement dans la dernière paire au raz des planches. Pedro débute sa faena à genoux au centre par une grande série de derechazos biens liés ralentissant la charge de l’animal. La suite, toujours au centre sera tant à droite qu’à gauche par de bonnes séries bien liées. Malheureusement pour le jeune torero le manque de caste du novillo se fait sentir et le rythme baisse, l’intensité de la faena aussi. Il aurait peut être été de bon goût d’en rester là, mais le jeune homme rajoutera quelques passes en ligne droite d’une en une sans grand intérêt. Le final sera par manoletinas à genoux avant une bonne estocade en place. A vuelta al ruedo du novillo ôte un peu a la valeur du torero qui avait entièrement fait l’animal.

Juan Moreno après un bon tiers au capote aura du mal à s’accorder à son adversaire dans des séries sans émotion ni transmission donnée à un érale décasté mais relativement noble qu’il occira mal.

Le novillo de Paco Benito est inconsistant au capote et la faena n’atteindra pas des sommets : beaucoup de passes sans aucun dominio. Les deux tiers en arrière même s’ils furent efficcaces ne justifient pas le pavillon octroyé.

Le travail au capote du salmentino Inigo Norte est varié et intéressant. Sa faena est en revanche une fastidieuse démonstration de toreo de pico en restant le plus loin possible du novillo. L’épée entière contraire sera efficace et explique l’octroi d’une oreille.

Alvaro Hernandez hérite d’un dernier à peine moins manso que le premier. Après un début de faena au centre dans lequel il impose son terrain au fuyard dans quelque bonnes séries à droite et à gauche Alvaro a l’intelligence d’abréger dés lors que le retour aux planches est inéluctable l’estocade est bien portée une entière très légèrement en arrière en finissent avec le manso et encoremais le désir de se montrer dominant le jeune cordouan se lança dans des séries décousues en ligne droite le tout conclu ni plus ni moins de six pinchazos et un descabello. On comprend que la vuelta al ruedo très légèrement contestée ne s’imposait pas mais le public est venu pour faire la fête.  prés de deux heures trois quart de spectacle ce qui paraît bien long pour une novillada sans picadors.

Vendredi retour au Puerto de Santa Maria pour la corrida de rejon.

Jean Dupin