La Peña Betisoak fête ses 40 ans avec éclat. Pour l’occasion, elle offre un spectacle qui enchante le public familial et aficionado present.

Un tentadero de macho de la ganadería La Espera avec le torero Adriano, suivi d’un moment fort de recorte mené par la figure Mika Romero , Ander Martinez Boyero,Anartz Almorza Arregui ,Jon Maiztegi Etxaniz et Ander Gallastegui Zalba  devant deux toros de la ganaderia Los Gallos, alliant agilité et audace. En hommage aux anciens avec  une capea avec deux vaches met à l’honneur trois anciens de la Peña :Felipe Martins, Olivier Baratchart et Lionel Liohague.

Adriano

Le novillo entre avec un trapío homogène et une belle embestida. Il charge franchement dès le début et affronte quatre fois le cheval, la dernière en plein centre. Après avoir été cité, il s’élance avec détermination, déclenchant les applaudissements. Le quite d’Adriano est salué.

Adriano enchaîne des naturelles pleines de profondeur. Les premiers derechazos sont accompagnés par la musique. Relâché mais appliqué, il domine un novillo noble et collaborateur.Torero et novillo s’accordent dans une faena variée et fluide. Le public, conquis, partage ce moment de grâce.

Second Novillo

Adriano accueille le novillo avec assurance, comme le précédent. L’animal présente un trapío légèrement supérieur, mais se montre plus arrêté, parfois distrait, notamment à la pique. Il y a trois rencontres, sans grande intensité avec une charge plus franche.

Adriano entame sa faena à droite, à mi-hauteur, avec des séries qui vont a más. Les naturelles, elles aussi à mi-hauteur, manquent un peu de profondeur mais restent bien dessinées. Pour finir, Adriano revient sur les derechazos, cherchant à lier et à donner du rythme à une faena sobre, marquée par la régularité plus que par l’émotion.

L’arène s’ouvre à la mémoire et à l’émotion avec l’entrée de Felipe Martins, Olivier Baratchart et Lionel Liohague. Deux vaches sont lâchées pour raviver les souvenirs, et les trois anciens montrent qu’ils n’ont rien perdu de leur savoir-faire.

Chacun manie la cape et la muleta avec son propre style, ses gestes encore sûrs, parfois élégants, parfois malicieux. Le public savoure ce moment hors du temps, entre sourires complices et applaudissements chaleureux. Quelques chutes viennent pimenter la scène — mais chut, je ne dirais pas qui !

Sur la première vache, Dominique Perrin ( Pratico) s’avance et enchaîne quelques séries bien senties, ajoutant sa touche à ce bel hommage aux anciens. Un moment simple, sincère, et profondément apprécié.

Le spectacle se déroule dans une ambiance chaleureuse, réunissant plusieurs visages de la tauromachie : Adriano, les anciens maestros, et les recortadores évoqués plus tôt. Chacun, avec son style et son expérience, contribue à une représentation vivante et variée. Ce mélange de générations et de disciplines crée un lien fort entre tradition et modernité, entre transmission et découverte.

Tous les participants partagent un même objectif : donner du plaisir au public, transmettre des émotions sincères, et offrir un avant-goût du grand rendez-vous du 13 juillet aux arènes de Lachepaillet. Ce moment devient une invitation à découvrir ou redécouvrir la richesse de la tauromachie sous toutes ses formes.

Au-delà des passes classiques, les écarts des recortadores apportent une dimension spectaculaire et athlétique. Cette tauromachie, à la croisée du sport, de l’art et de l’émotion, séduit par sa diversité. Elle montre que, malgré les styles différents, tous partagent la même passion du toro et le même désir de toucher le public. Un spectacle complet, vivant, et profondément humain.

Texte et photos Nicolas Couffignal