Plaza de toros de Marbella, Málaga – Corrida de toros de la Feria de San Bernadé. Trois quarts.

Toros de El Freixo, le second ‘Comprendido’,  le quatrième ‘Pajarito’, et le cinquième ‘Cortesano’, ont été graciés.

2ème indulto: vuelta du Juli de son fils et de Manzanares

• JOSÉ MARÍA MANZANARES, oreille et deux oreilles et la queue symboliques. 

• ALEJANDRO TALAVANTE, deux oreilles et la queue symboliques et deux oreilles et la queue symboliques. 

• FORTES, deux oreilles et deux oreilles.

Il y a peu encore c’était une arène perdue pour la tauromachie. Une arène qui avait été construite dans les année 70 dans ce symbole touristique qu’était alors Marbella et qui accueillit en son temps les triomphes de Palomo Linares et de Cordobes. Puis elle tomba dans l’oubli -et la tauromachie avec- avant que Litri, Tato et Aparicio fassent un pacte inédit et risqué pour la relancer. Ils ont vu hier leurs espérances relancées et au delà… Il faut se réjouir de ce renouveau du public, de cette nouvelle alliance de la jeunesse avec la tauromachie, de cet enthousisame qui souffle un peu partout…

Le résultat historique de cette tarde à mettre dans le livre des Guiness -on ne trouve pas de traces de trois indultos dans une même corrida- est d’abord due à un lot de El Freixo extraordinaire de noblesse et de bravoure. Le ganadero qui n’est autre qu’El Juli était très ému de ce succès. Trois d’entre eux seront graciés cela fait beaucoup sur le papier mais si on gracie le premier il fallait aussi le faire pour les suivants -et rappelons-le nous sommes dans une arène de 3ème catégorie. Commodes de tête bien qu’allant à màs au plan de la présentation, l’ensemble a montré d’énormes qualités: de la bravoure (sous le mono-pique) et surtout une noblesse boyante, allant à màs avec de la codicia, ne se lassant pas de charger avec de la classe c’est à dire du temple en humiliant. Tous mobiles, répétant, et finissant fort. Les premiers et quatrième nobles mais manquant de transmission, le sixième avec du genio, exigeant.

Les trois meilleurs -les plus complets- reviendrons donc couler des jours heureux dans le campo d’ Extremadure d’où ils venaient pour mourir; leur courage (et un président compréhensif) en aura voulu autrement… Trois grâces dans une seule corrida c’est un fait historique qui sera forcément objet de controverses ou de commentaires, mais les faits et les images sont là et chacun jugera.

Les trois diestros se sont mis au diapason de cet ensemble luxueux et ils ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Ce traitement de grands professionnels est pour beaucoup dans l’issue de la soirée et notamment dans les trois indultos. Clacissicisme, élégance, sens du rythme chez Manzanares au sommet lors de son second passage -on a envie de dire Manzanares retrouvé. Enthousiasme, créativité, charisme chez Talavante qui déchaîna l’enthousiasme notamment lors de ses passages à genoux où -comme il l’avait montré à Sanlucar- il excelle. Personnalité, vérité, fraîcheur aussi chez Fortes qui se montra à la hauteur d’un lot moins propice mais dont il sut tirer le meilleur.

Une grande après-midi de toros !

Pierre Vidal