
Le 22 septembre dernier, dans le cadre de la feria de Moncalvillo de San Agustín de Guadalix, Julio Norte a été grièvement blessé lors de la lidia du premier novillo de son lot, appartenant à la ganadería de Victoriano del Río. Après plusieurs mois d’arrêt complet, le jeune novillero puntero, fils du matador salmantino Julio Norte, sous la houlette de Domingo Lopes Chavez son mentor a repis les trastos pour une série tentaderos.

Journaliste : On sent que tu prépares beaucoup l’avenir. Comment vois-tu ce futur proche ?
Julio : Oui, je le prépare surtout dans le campo. Je pense que la patience est fondamentale. La temporada doit se construire de l’intérieur : le travail, les heures, les tentaderos… Tout ça, c’est ce qui donne une saison complète. Et ensuite, il y a des phases plus difficiles, des moments où les mots ne suffisent pas. Parfois tu doutes, tu cherches une solution… mais je crois beaucoup au soutien du public français. Ils m’ont beaucoup aidé, même dans les périodes compliquées.
Journaliste : Tu parles souvent de ta relation avec Domingo…
Julio : Oui… c’est une relation très spéciale. Très belle, vraiment. Ce n’est pas seulement un lien professionnel : c’est quelqu’un que j’aime beaucoup, qui m’a accompagné dans les moments importants, et qui a vécu ma carrière presque depuis le début. Je le vois comme un maestro, comme une référence. Et comme une personne merveilleuse, surtout. Il m’a appris énormément, dans l’arène et en dehors.

Journaliste : Tu dirais que c’est un modèle pour toi ?
Julio : Oui, totalement. Parce que cette profession est dure : il y a du sacrifice, de la peur, de la vérité… Il faut se connaître soi-même, savoir rester debout, savoir rester humble. Et Domingo, pour moi, c’est cette image là : quelqu’un qui a vécu tout ça et qui t’enseigne comment avancer.
Journaliste : Tu as traversé des moments difficiles récemment. Comment tu les as gérés ?
Julio : Avec beaucoup de courage… et grâce à l’admiration que j’ai pour ce métier. Tous les toreros passent par là : des bons moments, des moments très durs. Le chemin n’est jamais droit. Mais ce que j’ai vécu m’a formé : ça m’a donné de la force, de la maturité. Aujourd’hui, j’essaie d’en tirer le meilleur. Je veux rester lucide, continuer à apprendre.

Journaliste : Et physiquement ? Comment tu te sens après cette période ?
Julio : Je me sens mieux. Petit à petit, les muscles reviennent, la force revient. J’ai eu un temps de repos forcé, mais maintenant je reprends : un peu de salle, un peu de course, beaucoup de travail mental…
Physiquement je vais bien, mentalement je me sens plus solide, plus calme. Et ça m’aide beaucoup.
Journaliste : Le moral revient aussi ?
Julio : Oui, le moral revient. Il y a des jours plus durs, bien sûr… mais je commence à avoir de nouveau l’envie, l’illusion, l’énergie pour revenir. Et puis Domingo m’aide beaucoup. Il s’inquiète, il me suit, il me parle… Il connaît mon état physique, mon état d’âme. Et il m’accompagne toujours dans les
moments importants. Ça, c’est précieux.
Texte journaliste
Photo Roland Costedoat
