Beau temps, trois quarts d’arène environ. Novillos de différents élevages français bien présentés et donnant un jeu divers. Par ordre de sortie : La Suerte, François André, Tardieu frères, Raphaël Chaubet, Malaga et Blohorn.
Le novillo de Chaubet a eu les honneurs de la vuelta et plus tard, a été désigné meilleur novillo.
Aarón Palacio : oreille et saluts.
Julio Norte : oreille et oreille.
Victor Clauzel : silence aux deux.
A l’issue de la course, Julio Norte a reçu la Chaquetilla d’Or et Rafael Chaubet le prix au meilleur novillo (Photo du haut : Daniel Chicot).
Aarón Palacio a ouvert la séance avec un La Suerte de bon tamaño qui prit une pique protestée avant un bon second tercio puis à la muleta, une succession de séquences méritoires sur les deux rives qui après entière lui ont valu une première récompense. Le Chaubet a été reçu plus tard par larga de rodillas, affirmant ensuite sa bravoure en deux puyazos. La faena a ensuite confirmé la caste de son opposant dont il sut utiliser les charges lors d’un trasteo débuté genoux en terre. La suite avec le soutien de l’assistance et de la musique, des débats hélas ternis plus tard par une conclusion déficiente alors que l’on pensait un temps que le Chaubet lui tendrait ses deux oreilles après avoir inlassablement répété et transmis. Mais après une entière au deuxième envoi suivie de deux descabellos, les appendices se sont évaporés. Restait l’émotion éprouvée envers un novillero qui rappelons-le, prendra l’alternative à Nîmes dans un mois…
Julio Norte a été le grand vainqueur de l’étape avec d’abord un François André entipado qu’il reçut par bon capoteo avant une pique rectifiée. S’en est suivie une faena ambidextre au cours de laquelle il se montra entreprenant, toréant toutefois un peu trop à la voix. Mais au rythme du « Caridad del Guadalquivir » ajoutant une note sensible aux évolutions de Julio, l’impression est restée bonne pour s’être arrimé, au point qu’il empocha un premier trophée après entière au second coup. Le Salmantino reçut plus tard son Malaga par trois largas et après un bon puyazo, il s’engagea à genoux dans une faena où il a affiché quelques recours symptomatiques du bagage déjà acquis, rendant une copie très méritoire facilitée quelque peu par la bonne caste de son adversaire. Après une entière au second envoi, un mouchoir blanc est tombé du palco pour l’oreille de la grande porte.
Victor était très attendu car son parcours cette saison est très prometteur mais hélas, il a dû ferrailler ferme pour se sortir du guêpier, victime au passage d’un sérieux accrochage qui le déstabilisa. Dans un trasteo où il y eut un peu de tout, le Saintois, sans arriver à totalement s’imposer face un Tardieu exigeant, se montra vaillant lors d’un final au plus près, en terminant par entière au second envoi plus deux coups de verdugo. A noter qu’auparavant, les banderilleros Thomas Ubeda et Hugo Stievenard avaient salué… Avec le Blohorn qui fermait la boutique qui mit les reins sur deux puyazos applaudis, tout semblait bien parti d’autant plus que Medhi Savalli contribua à faire grimper l’ambiance sur deux paires ovationnées. Brindis ensuite à Samuel Navalón qui se produira ce dimanche au même endroit. A mentionner au passage que fait assez rare, les cinq premières faenas avaient été brindées au public ! La suite allait poser pas mal de problèmes à Victor lors d’une faena de tanteo manquant de transmission, malgré une évidente volonté, faute d’issue favorable…
En définitive, une novillada entretenue où apparemment le public s’est retiré satisfait. Même s’ils ont connu des fortunes diverses, ganaderos comme novilleros sont quelque part à englober dans les mêmes félicitations pour avoir contribué à cette impression favorable…
Texte et photos Paul Hermé