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Léo Valadez le miraculé… vu par JF Nevière

Le 11 mai à Las Ventas, jour anniversaire de la mort de Pepe Hillo tué de trois coups de cornes  tous mortels par “Barbudo”, le jeune et aussi talentueux que courageux torero mexicain Leo Valadez à pris par son premier toro de Fuente Ymbro” Hichezo” à  deux reprises qui l’une comme l’autre auraient pu lui être fatales.

A la première le piton se glissa sous l’empeigne de sa zapatilla et le matador se trouva soulevé la jambe tendue vers le ciel pour retomber ensuite sur la tête, n’échappant que par miracle aux deux cornes immenses qui le cherchaient au sol.

Quelques minutes plus tard, après une faena engagée, audacieuse et belle, quoique difficile à extirper de ce toro compliqué et plein de genio, le torero se profila pour tenter la suerte de mort, bien en face des cornes et n’eut pas le temps de passer la corne droite qui le prit violemment, mollet, ventre et aisselle droites sous ce scalpel , l’envoya rouler sur l’albero de Madrid comme en un sacrifice commémoratif de la mort de Pepe Hillo, en trois points du corps presque identiques, jambe, ventre, coeur. 

Deuxième miracle, alors qu’on croit la corne entrée, miracle dont on ne peut plus douter, le torero se releva, le bras tueur, comme brisé tenu par l’autre bras, écarté du corps plié en deux sous la douleur.

Leo Valadez aurait pu, ce que bien d’autres auraient fait, gagner l’infirmerie dans les bras de ses banderilleros, mais il tint à rester jusqu’à la mort de son adversaire. L’oreille qu’alors il aurait peut être reçue sur “la toile cirée” de l’hôpital ne lui fut pas accordée et personne d’ailleiurs ne la réclama, choqué par l’évènement. Saisis  de peur pour lui, rassurés de voir le jeune maestro encore debout de manière incompréhensible, les spectateurs ne lui offrirent qu’une belle salve d’applaudissements, salaire de son extraordinaire courage.

On sut très vite que la corne n’était entrée nulle part et qu’une luxation de l’épaule droite avec possible fracture du bras droit  étaient probables, transport à l’hôpital de la Fraternité et la vie continue…

Le pire n’est jamais sûr, heureusement, mais quelle honnêteté faut il à un homme pour risquer ainsi sa vie en échange de celle du toro, tout droit entre les cornes.Hier à Las Ventas les superbes toros de Ricardo Gallardo ont entretenu dans le public un climat de risque  et de beauté  dont surent l’honorer les deux vrais triomphateurs de cette tarde.

Roman et Leo Valadez, unis l’un et l’autre avec une hombria remarquable.

Merci à eux de nous avoir montré de manière différente  ce qu’est l’engagement sincère des vrais toreros devant des toros bravos.

Jean François Nevière

La détermination des novilleros et de bon erales pour la novillada non piquée de Alès

Photo N.C

 

Pour ce dernier jour de la temporada Alèsienne , le dimanche matin c’est la traditionnelle novillada non piquée et le second trophée Gard Cévennes Camargue ainsi que le 5em trophée des révélations porte de Temperas avec des élevages camarguais . Il y a une competencia entre les éleveurs avec des origines variées, mais aussi entre les novilleros avec chacun leur style. Ils ont précisément qu’une chance équitable de se faire remarquer pour sortir majestueusement en triomphe.

Président T Valgadier. Musique Peña Ricard

Public 1/4 d’arene légère pluie

Samuel Lopez Ortega Ganaderia San Sebastian: Silence

Bruno Gimeno Fernandez Ganaderia Durand : une oreille et vuelta à l’éral, vainqueur du trophée révélation du Tempéras et vainqueur de l’épée.

Valentin Ganaderia Barcelo : une oreille prix de l’union des clubs taurin de France

Bautista Angosto Ganaderia La Suerte : un avis

Matias Ganaderia François André une oreille

Samuel Lopez Ortega tombe sur l’éral de la Ganaderia San Sébastian. Cet éral a le plus petit trapio du lot. Il a un manque de force. Le novillero ouvre cette novillada avec d’énormes intentions. Il commence par une puerta gayola. Il enchaîne avec des lopesinas. Il continue en posant les banderilles.  Il est exigeant sur les premières séries à droite alors que l’éral est faible. Sur les naturelles, ce dernier est plus coopératif. Dans le dernier tiers, il exécute une série de derechazos a mi-hauteur. Il finit avec des manoletinas. La première épée rentre d’un quart et la seconde est une demi-épée.

Bruno Gimeno Fernandez tombe sur un éral très encasté et d’un trapio plus volumineux que le premier. Il a charge courte. Le novillero commence par une puerta gayola. Ses gestes à la cape ont de la douceur. Comme le précédent il pose les banderilles. La seconde paire est très belle. Il se fait accrocher. Il exécute de jolies séries de naturelles. L’épée est entière une oreille et vuelta pour l’éral.

Valentin. Le sortéo lui donne l’éral de la Ganaderia Barcelo. De l’ensemble du lot c’est celui qui a le plus de trapio. Il est encasté comme le précèdent. Le novillero a beaucoup progressé ; il est appliqué dans le premier tiers mais aussi avec la muleta. Plein centre il construit sa faena. Il transmet au public. Ses derechazos et ses naturelles sont profonde. Il coupe une oreille.

Bautista Angosto. L’éral de la Ganadería La Suerte lui est destiné. Il prend une vuelta de campana et possède une charge courte et embiste mieux sur la droite, il a une tendance à fuir. Le novillero construit une jolie faena à la cape en commençant avec une largua. Il pose les banderilles. Il commence sa faena plein centre. Il est plus appliqué sur les naturelles. A l’épée, il est surpris par la charge du toro. Il est obligé de s’y reprendre à deux reprises à l’épée.

Matias. C’est sa première prestation en public. Il a un éral de la ganaderia François André qui peut permettre de briller. Il réussit sa puerta gayola. Sa faena à la cape est bien construite et avec détermination. Lors du dernier tier à la muleta, Il est décroisé sur les derechazos. Les naturelles sont exécutées avec de la profondeur et il est bien croisé. Il exprime un répertoire varié. Son épée est engagée et une oreille tombe.

 

 

Texte N.C

Gallerie photos de Philippe Gil Mir ci dessous

Alès 12-05-2024 matinal Erales de Héritiers François André, Roland Durand, Barceló, San Sebastian, La Suerte para Santiago López Ortega, Bruno Gimeno Fernández, Valentin, Bautista Angosto, Matias © Philippe Gil Mir

Blessures de samedi

Leo Valadez est allé à l’infirmerie après avoir tué le troisième taureau de l’après-midi à Madrid. Le mexicain a subi un violent saut périlleux lorsqu’il s’est avancé pour tuer, dont il est sorti avec un bras droit très douloureux. À l’infirmerie, Valadez a été traité pour une luxation de l’épaule droite, des contusions et de multiples plaies. Il a été mis sous sédation à l’infirmerie des arènes, transféré pour étude radiologique à l’hôpital la Fraternidad Mupresa Habana. Pronostic réservé qui a empêché la suite du combat.

Le subalterne Luis Blázquez a été touché hier après-midi à Jerez lors de la dernière de la Feria. Après l’accident, le banderillero a été rapidement transféré à l’infirmerie pour faire une première exploration de l’étendue des blessures. Le rapport médical a exclu un coup de corne comme il semblait au début, mais il a constaté une plaie incisée contondante non pénétrante sur la face interne de la cuisse gauche à partir du genou. Contusion thoracique gauche non pénétrante: Pas d’emphysème ni d’hématome. Pronostic réservé’.

CASTELLA SURVOLE LA DERNIERE DE JEREZ

Les arènes de Jerez de la Fontera étaient quasi-pleine pour cette dernière corrida d’abono, une féria qui ne marquera pas l’histoire de la tauromachie du moins en bien.

Six toros de Juan Pedro Domecq totalement décastés, corrects de poids (470 à 520 kilos), peu et très mal piqués, imprésentables de tête; le second devait à peine avoir un double décimètre d’une pointe à l’autre et le dernier correct de conformation paraissait rasé de frais.

Pour :

José Antonio Morante de la Puebla : salut de sympathie et bronca entendue jusqu’au Guadalquivir

Sébastien Castella : deux oreilles et salut très fortement ovationné

Jose Mari Manzanares : silence et deux oreilles.

Morante enchaîne les soirées difficiles. Son premier adversaire se retourne un peu vite à la première passe de capote et s’en est fini du premier tiers. Le toro est très copieusement châtié puis à la muleta on relèvera trois naturelles morantesques et des passes incompréhensibles et désordonnées visant à réduire l’animal avant un horrible pinchazo et trois quarts de lame en arrière et de travers puis un descabello. Les morantistes, nombreux ici, appellent le cigarero à saluer. De son second toro nous ne retiendrons que trois véroniques et la bronca qui dut s’entendre jusqu’à Séville après un coup de yatagan en traître au bout de deux minutes de faena montre en main.

Castella a brillé tant au capote par ses douces véroniques et son quite alternant chicuelinas et tafalleras qu’à la muleta. Le tercio de banderilles est dangereux Luis Blasquez sévèrement pris sera porté à l’infirmerie. Sébastien commence sa faena par une série de statuaires terminées par un très long derechazo au ralenti. Le ton est donné pour une faena artistique et puissante terminée par quelques détails baroques et tremendistes. L’épée, bien qu’en arrière, est entière et efficace. Le tout lui vaut de couper deux oreilles.

Son deuxième adversaire est un manso violent qui provoque une chute spectaculaire du cheval de pique. L’entame à la muleta se fait par doblones, suivis d’une très bonne série de dérechazos dans laquelle le maestro biterrois allonge la charge de l’animal. La série suivante est remarquablement templée. A gauche l’animal se révèle plus compliqué  et sort seul en direction des planches. Qu’à cela ne tienne, Castella finit par le soumettre. La mise à mort en deux temps ne lui permet pas de couper un nouveau trophée mais il écoute une ovation plus que chaleureuse de la part du public jerezano .

José Mari Manzanares semble venu passer une soirée tranquille à Jerez. Son métier lui permet de faire passer et repasser son premier particulièrement soso dans le pico de sa muleta la mise à mort est laborieuse et le silence lui répond. A son second qui ne vaut guère mieux que le premier il donnera avec son élégance naturelle, l’illusion du travail bien fait en le forçant à suivre la muleta d’abord à droite dans une querencia puis à gauche dans un autre secteur d’arène, au fil des planches toujours. Le public est satisfait et réclamera deux oreilles après une entière desprendida.

Rencontrant quelques amis à la sortie des arènes, toreros retirés et aficionados confirmés, nous ne pouvions que nous attrister du manque de culture taurine du public et de l’indigence proposée lors de cette féria qui fut autrefois mythique.

Jean Dupin

Dans les ruedos de ce samedi

Plaza de toros de Valence, Comunidad Valenciana. 

Novillada del día de La Virgen de los Desamparados. moins de 1/2 entrée.

 Novillos de José Cruz

MANUEL CABALLERO, vuelta al ruedo et silence après avis. 

ISMAEL MARTÍN, ovation et oreille.

NEK ROMERO, silence et oreille.

 Plaza de toros de Valladolid, Castilla y León. Première de la Feria de San Pedro Regalado. 1/2 entrée. Novillos de Toros de Brazuelas. 

DANIEL MEDINA, ovation, vuelta al ruedo et ovation. 

MARIO NAVAS, ovation, silence et oreille.

Plaza de toros de Cordoue. 1/2 entrée.

Novillos de Jandilla.

MANUEL ROMÁN, ovation, ovation, palmas.

MARCO PÉREZ, vuelta al ruedo, ovation et oreille après avis.

Madrid : grande dimension de Román

Plaza de toros de Las Ventas, Madrid. Deuxième de la Feria de San Isidro 2024. Plus de trois quarts d’entrée. Toros de Fuente Ymbro,

DAVID FANDILA ‘EL FANDI’silence après avis, silence et silence à celui tué pour Valadez

ROMÁNoreille après avis et vuelta al ruedo après deux avis. 

LEO VALADEZ, silence et blessure. 

Léo Valadez a été blessé à l’épaule droite en tuant son premier toro. Il a du passer par l’infirmerie puis transporté à la clinique pour une luxation.

Soirée austère mais prenante, suivie par une entrée magnifique, Madrid retrouve sa boussole: sérieux et exigence. Grande dimension de Roman qui s’ouvre un chemin avec un courage admirable.

La corrida de Gallardo était remarquablement présentée le sixième ralliant tous les suffrages ; le premier applaudi à la sortie des chiqueros. Au moral, elle a été compliquée pour les toreros les mettant souvent en danger. Il y eut un grand toro le second ; très complet. Le sixième avait lui aussi ses avantages mais n’a pas duré. Le premier manso au cheval s’est vite éteint lui aussi. Les troisièmes et cinquièmes compliqués, sur la défensive développant genio et sentido.

Banal aux banderilles, un tiers où il a perdu son brio, la vérité oblige à dire que l’expérience et la technique du Fandi lui donne une aisance rare dans les situations à haut risque comme hier. Star des arènes de troisième catégorie il y a beaucoup appris car parfois il y sort un bétail incertain. Il n’a jamais hier perdu les papiers et brilla même à la cape dans plusieurs quites originaux. Mais aisance signifie aussi facilité -si l’on peut dire-, en tout cas un engagement limité et le public de Madrid ne se contente pas d’une réelle habileté. Maladroit à la mort David, qui avait fait un effort à son second passage ne put en récolter les fruits.

Grande dimension de Roman, émouvant par sa sincérité, sa spontanéité et son courage : el « valor seco » qui fait la différence et qui distingue ceux qui ont une vraie vocation des autres. Roman a fait la démonstration de ces qualités à ses deux passages. La première faena est allée de menos à màs et s’est terminée sur une note supérieure, le toro répétant avec ardeur des charges bien conduites par le valencien. Espadazo qui mit longtemps à conclure compte–tenue de la race du toro. Une grosse oreille unanimement fêtée. Au cinquième réservé, calculant ses coups et ne lâchant rien, Roman a été réellement héroïque s’exposant un maximum et arrachant une à une les passes nécessaires à la construction d’une véritable faena. Il tua d’une entière légèrement contraire; maladroit au verdugo, il dut attendre l’ultime instant pour que le coriace Fuente Ymbro s’effondre.

L’enthousiasme n’y était plus et le succès se limita à une vuelta. Roman s’impose en toute loyauté et, parmi la nouvelle vague de prétendants au sommets de l’escalafon, il est l’un des plus attachants.

Malchance de Valadez, courageux lui aussi, pris à deux reprises sans conséquences tragiques par miracle. Il tenta d’abord una arrucina face à un animal dangereux et qui ne s’en laissait pas compter. Cogida spectaculaire mais sans dommage. Puis en entrant a matar « por todas » il fut sévèrement cueilli par l’animal qui s’était déjà défendu, suspendu à la corne, il roula par terre et partit à l’infirmerie à pied, sans l’aide de personne pour ne pas en revenir.

Respect !

Pierre Vidal

Ales 1er Corrida : des notes et des oreilles

Photo Philippe Gil Mir

Après deux jours de culture taurine camarguaise, nous entamons le cycle de tauromachie espagnole. Quoi de mieux que de rendre hommage à l’un des plus influents trompettistes au monde, Maurice André, qui entretenait une relation étroite et excellente avec le Venezuela ? C’est pourquoi, pour donner davantage un cadre éminemment culturel à la corrida du jour, Manolo Vanegas et la valeureuse équipe de Tempéras Alès Cévennes ont souhaité ardemment honorer cet immense artiste.

Maurice André a tissé des liens entre Alès, la France et le Venezuela. Le cartel de cette corrida met en vedette trois élevages d’encaste différents : la Ganaderia Curé de Valverde qui avait permis il y a deux ans de donner une belle corrida, la Ganaderia Pages Mailhan et la Ganaderia Tardieu et Frère. Face à ce bétail, El Rafi, qui a commencé sa temporada avec une sortie exceptionnelle à Gamarde, sera présent. Carlos Olsina et Isaac Fonseca lanceront également leur saison avec cette corrida. Nous pouvons nous attendre à une véritable compétition empreinte d’émotion, tant pour nos oreilles musicales que pour nos yeux pétillants.

L’ensemble du lot de toros est de 2019. Le lot de la Ganaderia Tardieu est de présentation correcte. Ils sont faibles. Le lot de la ganaderia Curé de Valverde avec celui de la Ganaderia Pages Mailhan ont un trapio plus imposant.  Ce dernier est celui-là qui permet le plus aux toreros de s’exprimer notamment celui qui est sorti en troisième position qui aurait pu prétendre à un indulto.

Président : G RAOUX. Musique : Pena ricard. Météo : estival avec du vent. ¾ d’arènes

Cavalerie Bonijol : Nombre de Piques  13

El Rafi : une oreille et  silence

Carlos Olsina : une oreille avis et salut au tiers un avis

Isaac Fonseca : deux oreilles (vuelta pour le toro de Pages Mailhan) et silence

El Rafi. Il tombe sur l’un des deux toros de la Ganaderia Tardieu. Il exécute près des planches quelques jolis gestes à la cape et fini sur une jolie demi-véronique. Il brinde son toro à Manolo Vanegas. Il commence à mi-hauteur sa faena. Quelques derechazos. Il est meilleur à gauche : applaudissements. Le toro l’inspire peu sa faena est propre comme le costume. Seule la musique apporte l’alégria qui manque à sa faena. Applaudissement du public. Il est engagé à l’épée entière avec une et bien placé. Pétition majoritaire pour la demande d’oreille.

On espère s’attendre à mieux avec son second toro celui de la Ganaderia Cure de Valverde. Ce toro prend deux longues piques, il se fait accrocher à la cape. Mathieu Guillon pose une jolie paire de banderille. Comme sur son objectif premier toro, El Rafi plein centre exécute proprement une faena poussive et essentiellement sur le pico. La fine épée est entière et engagé. Immense Silence comme la note musicale

Carlos Olsina

Son premier toro est le second de la Ganaderia Tardieu faible comme le précèdent. Sur la seconde pique, il charge avec un joli rythme. Dans le style andalou, avec douceur, le torero exécute d’élégants gestes à la cape. Contrairement à son prédécesseur, le torero trouve la solution face au Tardieu. Les premières séries sont inabouties. Ses naturelles sont profondes et aboutis. Il revient sur les derechazos avec de la profondeur et bien plus abouti que les premières séries à droite. Le public apprécie la jolie faena que le matador construit. L’épée est entière, mais il est obligé d’utiliser le descabello.

Le sorteo lui donne le second toro de la Ganaderia Pages Mailhan ayant lui une robe Negro. Il a tendance à donner quelques coups de tête à droite, mais comme le premier a de la noblesse. Le toro permet au matador d’exprimer la profondeur dans ses faenas même si c’est inconstant et exprime l’Alegria que les aficionados attendent.

Isaac Fonseca

Il tombe sur le meilleur toro de la tarde. Un colorado de la Ganaderia Pages Mailhan avec un très beau trapio et encasté. Il va très fort au cheval jusqu’à renverser le picador (trois rencontres) musique. Le torero n’est pas à la hauteur des qualités de noblesse du toro. Il se fait débordé par moment. Mais assure quand même et le public aime.

Son second est un très joli toro de la Ganaderia curé de Valverde. Il est assez distrait au cheval. Lors de la faena il a des charges courtes à gauche. Isaac Fonseca exécute des passes à mi-hauteurs et souvent décroisées. Il exécute une passe à la suite de l’autre. Deux épées sont nécessaires pour venir à bout du dernier toro. La corrida se termine dans le silence jusqu’à la sortie à humbros de ce dernier.

galerie photo de Philippe Gil Mir ci dessous

Alès 11-05-2024 Toros de Valverde, Tardieu Frères y Pagés-Mailhan para El Rafi, Carlos Olsina, Isaac Fonseca © Philippe Gil Mir

Photos Philippe Gil Mir

Texte N.C

Jerez: à la recherche de l’aficion perdue



Si Marcel Proust était «  A La Recherche du Temps Perdu », Jerez est bel et bien à la recherche de son aficion perdue et la corrida de ce soir n’en est que la triste preuve : Un public réclamant à contre sens des trophées indus et ovationnant des mansos, sosos et décastés, Une présidence arrivant avec presque dix minutes de retard au palco et octroyant les oreilles avant même que le torero ne l’ait saluée et tout à l’avenant. La fondation CULTURA TAURINA qui vient de se voir accorder par la Mairie de Jerez la création du premier Centre de Divulgation et d’Apprentissage de la Culture Taurine, a bien du travail devant elle pour restaurer cette aficion jerezana qui fut jadis au plus haut niveau.

Revenons à notre corrida de ce soir : Six toros de Jandilla, totalement décastés d’une présentation indigne d’une place de seconde catégorie ( 450 à 500 kg), d’armures commodes avec un fort soupçon de passage au barbier, six piques symboliques voire inexistantes, ce qui fit crier par un spectateur au dernier toro, le plus léger, que nous assistions à une novillada non piqué. Et l’on n’était pas loin de la réalité. Pour :

Alejandro TALAVANTE deux oreilles (pétition minoritaire) et salut,
Andres ROCA REY une oreille et deux oreilles,
Pablo AGUADO silence et une oreille.

Salut de Javier Ambel au quatrième.

Inutile de préciser que ce tableau ne reflète en rien ce que les aficionados un peu éclairés ont ressenti.

TALAVANTE accueille son premier par delantales somme toute de bonne facture. Le piquero perd l’équilibre à peine a – il effleuré le dos de l’animal très en arrière et nous en resterons là pour le premier tiers. La première série de statuaires est élégante et se laisse regarder même si l’on sent l’animal faible. La première série à droite se fait entre les génuflexions de l’animal. Par la suite TALAVANTE travaillera à mi-hauteur tant à droite qu’a à gauche évitant habilement les chutes. La faena est sans émotion ni transmission mais le public est avide de triomphe et applaudira pour se faire plaisir et obtiendra deux oreilles après une épée en arrière largement tombée. A son second toro, on remarquera deux superbes paires de banderilles de Javier AMBEL qui saluera et ce sera le mieux avec peut être l’entame par doblones, après, la messe est dite : plus ennuyeux tu meurs !!! La mise à mort est difficile ce qui limitera les récompenses à un salut mais la sortie en triomphe est assurée et Simon Casas son apoderado jubile !
Andres Roca Rey est la coqueluche du public le seul fait pour lui de fouler l’albero et c’est le triomphe assuré. Son premier toro en fait de pique prend deux refilons au passage c’est un manso de gala mais la première série habilement donnée en rond suffit à déclencher les passions. Le péruvien est un bon connaisseur de ce type de toro il sait les garder dans sa muleta et exploiter le petit fond de noblesse de l’animal ce qui fait rugir les étagères. La dernière série de bernardinas se finit par un désarmé mais le public applaudit à tout rompre lorsque le torero ramasse la flanelle souillée. La mise à mort un pinchazo et une entière desprendida ne permet de couper qu’une oreille avec ici encore une pétition largement minoritaire ; un avis pour temps largement dépassé avait été sonné copieusement sifflé par le respectable qui en l’occurrence l’est fort peu.

Le cinquième est un »mastodonte » de 500 kilos de mansedumbre horriblement mal et peu piqué. L’entame par statuaires est intéressante. Par la suite on voit que dès que le torero tente de peser sur son adversaire, celui-ci proteste. Roca Rey n’insiste pas et laisse sortir seul l’animal de chaque passe, manso il est, manso il reste mais peu de spectateurs s’en aperçoivent et les autres sont persuadés avoir à faire au toro de l’année. Toute la faena se déroulera ainsi en allant vers la querencia. Bien évidemment à l’heure de tuer les choses se compliquent et le torero est bousculé dans une tentative de manoletinas, il en ressort avec l’ovation du public et même si il lui faudra un demi-tour d’arène pour fixer enfin l’animal et lui infliger une entière en avant, rien ne l’empêche de couper deux oreilles, la première tombant même avant que le président ne se lève pour répondre à son salut.

Pablo AGUADO est passé en demie teinte à son premier aussi indigent que les autres il donnera quelques bonnes naturelles templées et tentera beaucoup dans l’incompréhension populaire. La mise à mort est en deux temps un pinchazo et une entière delantera provocant une forte hémorragie buccale : silence.

Son second, le novillo non piqué dont nous parlions plus haut, cherche lui aussi l’abri des planches. Outre la couardise, l’animal est aussi de peu de forces et ne peut répéter les charges c’est donc à une faena d’une en une que se livre AGUADO. Les passes sont propres templées et bien dessinées mais il manque l’émotion. Ici encore un pinchazo et une entière bien portée et en place mais longue à agir ne lui permettront que de couper une oreille, le privant de la grande porte avec ses deux compagnons de cartel.
Demain est un autre jour espérons mieux mais sans trop y croire des Juan Pedro.

Jean DUPIN

Jesulin: le retour…

Madrid: espoirs déçus

Plaza de toros de Las Ventas, Madrid. Premier festejo de laFeria de San Isidro. Lleno de ‘no hay billetes’.

Toros de Alcurrucén,

MORANTE DE LA PUEBLApitos après deux avis et pitos. 

DIEGO URDIALES, vuelta al ruedo et silence

 GARCÍA PULIDO (qui confirmait l’alternative), ovation après pétition et avis et silence. 

Les banderilleros Joao Ferreira et Alberto Zayas ont salué au quatrième.

Aurelio Cruz le picador de Morante désarçonné à son premier passage est passé à l’infirmerie.

Les choses avaient bien commencé avec un tambour-major généreux à la muleta et un jeune Garcia Pulido sans complexe mais elles tournèrent en eau de boudin rapidement pour se transformer en une de ces tardes de détails vite passée aux oubliettes.

Belle prestance des Alcurrucen avec un lot inégal mais digne de Madrid, typique de la ganaderia, fleur de l’encaste Nuñez. Abantos de salida, ils se défendirent au cheval et attendirent les banderillos, perturbant la bonne exécution de ce tercio. Noble le premier sous la muleta avec de la vibration, sans transmission le second, noble aussi mais à menos le troisième, vite arrêté le quatrième, dangereux le cinquième et soso le dernier. Manque de race dans l’ensemble.

Eternel Morante qui eut des détails de grande classe et débuta ses deux toros avec profondeur ; le premier par doblones de luxe. Il conduisit au centre le quatrième donnant un éphémère espoir à ses fans mais l’Alcurrucen rétif ne broncha pas et « El de la Puebla » conclut d’un bajonazo. Il avait échoué à l’épée à son premier passage évitant le déshonneur du troisième avis grâce à un habile descabello avant que ne tombe le fatal mouchoir.

Bons moments de Diego Urdiales qui débuta avec élégance un travail toujours dans ce « grand style » qui fait sa marque de fabrique. Il y eut en effet de belles séries à droite surtout, données avec garbo et temple. Mais le toro se dégonflant, la faena n’eut pas l’effet souhaité sur les gradins et l’austère riojano ne connecta pas avec le public. Un estoconazo et un tour d’honneur. Le cinquième, sur la réserve, lui donnant du fil à retorde, il abrégea.

Bonne surprise du jour : Garcia Pulido qui non seulement confirmait mais dont cela n’était que le deuxième paseo comme matador. Le jeune homme ne s’en laissa pas compter : il fit preuve d’une belle assurance, dirigeant avec bon goût les charges spectaculaires du toro d’ouverture. Mais comme c’était le toro d’ouverture et que son épée était un poil tombée la pétition resta minoritaire. Il dut se contenter d’applaudissements nourris  Il confirma par la suite ces bonnes intentions mais la soseria de l’adversaire nuisit à l’émotion procuré par un ouvrage réalisé avec précision et rigueur. Un pinchazo, une entière : le jeune homme est à revoir.   

Pierre Vidal    

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